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BIBLIOTECA PROVINCIALE
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BHÂGAVATA PURÂNA.
TOME SECOND.
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BHÂGÂVAJA PURÂNA
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HISTOIRE POÉTIQUE DE K R ICHN A
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9 TRADUIT ET PUBLIÉ # .
PAR M. EUGÈNE BURNOUF
MEMBRE DE L’INSTITUT
PROFESSEUR DE SANSCRIT AO COLLEGE ROYAL DE FRANCE, ETC.
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PREFACE.
Depuis la publication du premier volume de cet ouvrage, j’ai
eu à ma disposition de nouveaux secours que je crois nécessaire
d'indiquer ici en peu de mots. Je m’acquitte même de cette tâche
avec d'autant plus de plaisir, que j’y trouve l’occasion de témoi-
gner publiquement ma gratitude aux personnes à l’entremise
amicale desquelles je dois les matériaux dont je vais parler.
Pendant son séjour à Londres en 1 8 4 1 , M. Gaspard Gorresio
se chargea d’acquérir pour moi un volume in-4°, d’une épaisseur
considérable, qui renferme le Bhâgavata Purâna, avec le com-
mentaire de Çridhara Svâmin , le tout en caractères dêvanâgaris.
Ce volume a été lithographié avec le plus grand soin à Bombay,
l’an 1761 de Çaka, c’est-à-dire en 1839. C’est un des plus beaux
produits des presses lithographiques de cette ville, produits si
rares en Europe, et je me regarde comme très-heureux d’en
avoir fait l’acquisition. Outre que cette édition du Bhâgavata est
une nouvelle preuve de la popularité de ce poème, elle m’a fourni
un texte qui ne m’a pas été inutile pour la critique de celui que
je donne. Elle est en général soignée et correcte ; elle me paraît
cependant inférieure à l’édition bengalie dont j’ai parlé dans la
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II
PREFACE.
Préface de mon premier volume. Quoiqu’elle ait le mérite de
ne pas être copiée sur cette édition, elle n’est pas entièrement
exempte de fautes, et elle renferme en plus d'un endroit des irré-
gularités grammaticales qu’on ne trouve pas dans tous les ma-
nuscrits. Cette observation mérite d’autant plus d’attention, que
l’auteur du Bhâgavata Purâna s’est trop souvent écarté des règles
de l’école classique de Pânini, et qu’il s’est permis des licences
qui n’ont pas toujours pour excuse les nécessités du mètre. C’est
même un des caractères de sa poésie, caractère qui en atteste la
date récente; et on ne pourrait l’effacer sans supprimer un des
traits dont le témoignage a pour la critique le plus de valeur.
Mais il ne faut pas non plus l’exagérer; et entre deux leçons dont
l’une est grammaticale et l’autre ne l’est pas, il n’y a aucun avan-
tage à choisir la seconde, quand la première ne coutredit ni le
sens ni le mètre. C’est là le principe qu'a suivi le plus souvent
l’éditeur bengali, et que ne semble pas avoir toujours respecté
celui de Bombay. Je ne m'en suis pas moins servi utilement de
son texte; et chaque fois qu’il s’est trouvé d’accord avec celui du
Bengale et avec nos manuscrits les plus anciens, je l’ai adopté
avec une entière confiance.
J’ai trouvé le même genre de secours dans le magnifique manus-
crit du Bhâgavata que je dois à l’amitié de M. Saint-Hubert The-
roulde. Ce volumineux exemplaire, qui n’est pas l’ouvrage le moins
précieux que M. Theroulde ail rapporté de l’Inde, est écrit en dèva-
nâgari et daté de l’an de Samvat 1 896, c’est-à-dire de 1 84o. Toute
moderne qu’elle est, cette copie est d’une correction remarquable,
qui pourrait même passer pour irréprochable, si le copiste n’y
avait pas quelquefois oublié des syllabes et des mots entiers. Cet
excellent manuscrit, qui est accompagné de la glose de Çrîdhara,
m'a été fort utile, et j’ai vu avec satisfaction qu’il se rapprochait
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PRÉFACE. - in
ordinairement du manuscrit de 1 4^o, le plus ancien de ceux que
nous possédons à Paris. Aussi ne puis-je trop vivement remercier
M.Theroulde d’avoir bien voulu s’en dessaisir en ma faveur; je re-
grette toutefois que son désintéressement ne m'ait laissé d’autre
moyen de reconnaître un tel service, que de lui adresser ce témoi-
gnage public de ma gratitude.
On voit que les moyens de donner un texte correct ne m’ont
pas manqué, et je sens tout ce que la critique aura de reproches
à me faire si cette édition ne l’est pas. Ce n’est cependant pas à
un éditeur à rendre témoignage de la correction du texte qu'il
publie, car l’attention la plus soutenue a ses moments de relâche,
et les fautes les plus grossières sont ordinairement les moins vi-
sibles pour celui qui les a faites. J’en ai découvert quelques-unes
pendant le cours de l’impression, et je me sens obligé à les rele-
ver dans une note1. J’ai eu d’ailleurs, pour ce second volume, un
avantage dont j’avais été privé pour le premier. J'ai été à même
de profiter, depuis la page 200 environ, des conseils d’un jeune
indianiste allemand, M. Théodore Goldstuecker, avec lequel mon
1 Voici les fautes que j’ai reconnues de-
puis l’impression : il en csl quelques-unes
qui ne se trouvent pas dans tous les exem-
plaires. Dans le texte: 1. IV, ch. i, st. 3a b,
au lieu de lise/ ifonfi0. Ch. v, st. i 2 b,
au lieu de mit, lise/, wr. Ch. ix , titre final ,
au lieu de *xrf?7Tt, lisez Trfjrf. Ch. xix, st.
34 a, au lieu de lisez
Ch. xxv, st. 32 6, au lieu de^rpvftTq, lisez
çnrm L. V, ch. xiv, st. 10, au lieu de
0f7ula*qîfV, lisez "çrnter Ch. xviii,
st. 2 4 ,au lieu de trçfirFT, Usez Ch. xx,
st. 24, au lieu de , lisez yimjfa.
L. VI, ch. 11, st. 2 a, au lieu de gmt, lisez
mtt. Ch. ix, st. 34, au lieu de utcR, lisez
Mznq^Dansla traduction: 1. IV, ch. 1, st. 62,
11.
au lieu de • Varhichads , * lisez «Varhi^-
« chads. • Ch. xm , st. \ 1 , nu lieu de
• Brahmi , * lisez ■ Bhrami. • Ch. XVI , st. 1 4 .
lisez : • L'autorité de Prithu s'étend sans
• obstacle jusqu'à la montagne Mànasa{Mà-
- nasôttara), sur tous les lieux que le divin
> soleil éclairede ses rayons. «Ch.xxiv.st. 10,
lisez: < C’est lui qui faisant succéder lessacri-
« ficesaux sacrifices, couvrit de tigesdeKuça
• dont les extrémités regardaient l'orient, la
• surface de la terre, dont il faisait ainsi un
« terrain consacré. *L.V,ch.xx, st5.au lieu
de ■ Nous implorons, » lisez • Implorons. *
Ch. XXin, st.8, au lieu de* Nous adressons, .
lisez • Adressons. • L. VI, ch. xïii, st. i5,
au lieu de • des lotus, • lisez « d'un lotus. •
b
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1Y
PREFACE.
illustre et excellent ami, le professeur Lassen, de Bonn, m’avait
mis en relation. M. Goldstuecker a relu les épreuves après moi;
il m'a signalé tpielques fautes dans le texte, proposé quelques
changements pour la traduction , et il s’est acquitté de cette tâche
ingrate avec une complaisance et une exactitude dont je suis
heureux de le remercier publiquement.
Je me suis efforcé, comme pour le volume précédent, de tra-
duire aussi exactement que cela m'a été possible, sans tomber
dans l’obscurité, et j’ai toujours eu devant les yeux ce précepte
de Fénélon : « Quand un auteur parle au public, il n’y a aucune
« peine qu’il ne doive prendre pour en épargner à sou lecteur. •
H n’y a, il est vrai, ici qu’un auteur, c’est le poète indien, et il
parait bien à son ouvrage qu’il n’a pas connu le précepte de Fé-
nélon; mais son interprète n’en a senti que plus vivement le be-
soin d’exprimer neitement la pensée de l’original, et d’en rendre
en quelque sorte l’obscurité visible, quand les ténèbres dans les-
quelles elle s’enveloppe n’ont pu être entièrement dissipées.
J’ai continué à accorder une assez grande conhance au com-
mentaire de Çrîdhara Svâmin, qui est en général ample et
exact. Je l’ai suivi principalement toutes les fois qu’il a été ques-
tion d’un point de fait ou de doctrine; dans les passages pure-
ment poétiques, je me suis permis plus de liberté. Ce n’est pas
que je pense que nous devions abjurer le sens commun el la
connaissance que nous avons acquise de la langue sanscrite, pour
nous soumettre en aveugles aux explications souvent mesquines
et erronées des commentateurs indigènes; mais je suis d’avis que
leurs opinions mériteront toujours une attention particulière. En
premier lieu, elles font partie de la tradition littéraire de l’Inde,
qu’il ne nous appartient pas de mutiler, sous peine de fermer
volontairement les yeux au développement d’idées qu’ont pro-
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PRÉFACE. v
duit les anciens monuments. Ensuite, en face de ces monuments,
nous ne sommes quedes commentateurs, et il y aurait peut-être
quelque orgueil à nous croire mieux préparés à ce rôle que les
Indiens eux-mêmes. Enfin, la condescendance qu’on peut avoir
pour leurs opinions n’exercera jamais sur le progrès européen des
études indiennes une très-fâcheuse iniluence; car de deux choses
l’une : ou les explications brahmaniques sont vraies, et alors elles
se justifieront plus tard d’elles-mêmes; ou elles sont fausses, et
alors la critique ne tardera pas à posséder les moyens d’en faire
justice. Qui aurait le courage de reprocher au digne et à jamais
regrettable Frédéric Aosen d’avoir suivi, un peu servilement peut-
être, les sentiments des commentateurs indiens? et qui, d'un
autre côté, pourrait être blâmé d’opposer à ces sentiments quel-
ques-unes de ces interprétations simples et fécondes, qui sortent
si naturellement des textes expliqués par les seuls secours de
la philologie? Si aujourd’hui qu’on ne possède encore qu’une
faible portion des Vèdas, aucune des suppositions de la critique
ne doit être taxée d’audace, que sera-ce quand on connaîtra la
totalité de ces livres, et qu’on pourra les placer au grand jour
de la raison européenne , sous un horizon plus vaste que celui
où se tient le génie brahmanique? En un mot, rien ne me paraît
plus légitime, et j’ajouterai plus nécessaire, que le travail de la
critique; mais je pense aussi qu’avant de réfuter les explications
indiennes, et pour le faire avec avantage, la critique a besoin de
les connaître et de les exposer.
Les passages touchant lesquels je pourrais me repentir d’avoir
trop facilement cédé à l’autorité du commentateur, ne sont, je l’es-
père du moins, ni importants, ni nombreru.il en est un au sujet
duquel je regretterais de m’en être affranchi, pour me laisser
guider par des considérations étrangères, si la bienveillance de
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VI
PREFACE.
M. Lebrun, directeur de l'Imprimerie royale, ne m'eût donné le
moyen de corriger une erreur que le tirage des premières feuilles
avait rendue irréparable. 11 s'agit de la généalogie de l’ancien sage
Uçanas, dont le nom, comme on sait, a été transporté à la planète
Vénus. Notre Purâna le fait descendre du patriarche Bhrïgu, par
Vidhâtrï, deuxième fils de Bhrïgu et père de Prâna, qui eut pour
fils le solitaire Vèdaçiras. Jusque-là celte descendance, qui d'ail-
leurs n’est pas la même dans tous les Purânàs1, ne fait pas diffi-
culté; le texte est si clair que Çrîdhara ne le commente même
pas. Arrivé à Vèdaçiras (liv. IV, ch. 1, st. 45), le texte continue
ainsi : *JR: I HWI-IiMU ^rU , ce
qui interprété littéralement, signifie : «De Prâna [est né] Vèda-
« çiras le solitaire, et kavi le Bhargavide, dont le bienheureux
« Uçanas fut le fils. »Tel fut en effet le sens qui s’offrit le premier
à moi lorsque je traduisis ce passage, et c’est exactement celui
qu’adopte Çrîdhara dans son commentaire2. Mais, et le diction-
naire de Râdhàkant Dêb, et celui de Wilson, et la traduction
du Vichnu Purâna, publiée par ce savant, citant tous ces noms
propres, je devais consulter ces livres, et voici les renseigne-
ments que j’y trouvai et dont je crus longtemps qu’on devait se
servir pour l’interprétation du texte en question.
Premièrement, Râdhàkant Dêb et Wilson2 donnent le nom de
Kavi, non comme celui d’un sage distinct d’Uçanas, mais comme
celui d’Uçanas lui-même, qui, on le sait, est appelé encore Çu-
kra. Une fois Kavi devenu synonyme <ï Uçanas, ce mot n’était
1 Wilson, The Vu hnu Purâna, pag. 82,
noie 1.
* Voici sa glose : wfërw iTTïte: ijrft: gsj: 1
hfü wàt: gw: 3Bm: « Et Kavi le Bhargavide,
• c’cst-à-dire le descendant de bhrïgu, du-
• tjuel Kavi Uçanas fut le fils. » Cette glose
importante ne sc trouve pas dans l'édition
du Bengale; je remprunte à l'édition litho-
graphiée de Bombay.
3 Çabdakalpadruma, toin. 1, pag. 5i 4 ,
col. 2; et 5arwcrif Diction, p. 204, col. 1 ,
2* édition.
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PRÉFACE.
vu
plus susceptible d'un autre sens que de celui de ■ sage, chantre
« inspiré, » qu’il a dans tous les monuments de la littérature sans-
crite, et je devais en faire une épithète du nom d’Uçanas. Se-
condement, M. Wilson développant dans une note spéciale la gé-
néalogie des descendants de Bhrïgu, s’exprime ainsi:* Vêdaçiras
«épousa Pîvari, et en eut beaucoup d'enfants, qui formèrent la
« famille ou tribu brâhmanique des Bhârgavas, fils de Bhrïgu. Le
* plus célèbre d’entre eux fut Uçanas, le précepteur des Dâityas,
«qui, suivant le Bhâgavata, était fils de Vêdaçiras, mais que le
« Vâyu Purâna dit fils de Bhrïgu et de Pâulômi, et qu’il fait naître
» dans un autre âge1. » Les mots, suivant le Bhâgavata, étaient dé-
cisifs; il me parut évident que M. Wilson avait eu sous les yeux
le passage qui nous occupe, qu’il y avait vu qu’Uçanas était fils
de Vêdaçiras, et qu’ainsi il ne fallait pas chercher dans Kavi un
personnage distinct d'Uçanas. Je franchis donc ce degré, et je fis
rapporter le vers cité plus haut à Vêdaçiras, de cette manière :
«Duquel le chantre inspiré, descendant de Bhrïgu, le bienheu-
« reux Uçanas fut le fils. »
Dans tout ceci je cédais évidemment à l’influence qu’exerçait
sur mon esprit une grande autorité européenne, celle d’un homme
qui a sur nous tous l’incontestable avantage d’avoir puisé la con-
naissance qu’il possède de l’Inde ancienne à la source encore vive
de la tradition brâhmanique. On va voir maintenant avec quelle
facilité le texte se prête à une interprétation différente; et l’on
jugera s’il ne vaut pas beaucoup mieux le suivre ici servilement,
et se soumettre à l’autorité, si souvent contestable d'ailleurs, de
Çrîdhara, le Vichnouvitc aveugle et passionné.
Et d’abord, l’interprétation littérale du vers est toute en faveur
du premier sens. Le texte, il est vrai, ne s’explique pas sur le
1 Wilson, The Vishnn Paràna, loc. cit.
VIII
PREFACE.
rapport de Kavi à Vêdaçiras, mais il place le premier de ees per-
sonnages auprès de l'autre, comme s’ils étaient frères, de cette
façon: « De Prâna [est né] le solitaire Vêdaçiras, et Kavi, descen-
« dant de Bhrïgu, duquel fut fils le bienheureux Uçanas. » C’est
déjà une présomption en faveur de ce sens , que la facilité avec
laquelle on l’obtient. Mais qu’est-ce que ce Kavi dont Râdhâkant
Dêb et Wilson, d’après l’autorité des lexicographes indiens, Ama-
rasirîiha et Hêmatchandra, font un autre nom d’Uçanas? Y a-t-il
deux Kavis, l’un dont parle le Bhâgavata et qui est le père d’U-
çanas, l’autre dont parlent les lexicographes précités et qui est
Uçanas lui-même? Voici, je crois, le moyen de sortir de cette
difficulté. Oui , il y a un Kavi , que le Bhâgavata Purâna nous re-
présente comme le père d’Uçanas, et auquel le Rïgvèda fait allu-
. sion en plus d’un endroit, quand il joint au nom d'Uçanas le titre
patronymique de Kâvya , de la manière suivante : 3SFTT ,
ce que Rosen a bien traduit : Usanas Kavis Jilius, guidé ici par le
commentaire de Sâyana, qui explique Kâvya par qïï : «le
« fils de Kavi1. » Ce nom de Kâvya est même vulgaire chez les lexi-
cographes indiens. Amara, et après lui Hêmatchandra le donnent
parmi les noms d’Uçanas ; c’est le seul que cite Puruchôttama
Dèva dans son court vocabulaire *. Notre Bhâgavata le connaît
également, car la fille d’Uçanas est nommée en un endroit « fille
« de Kâvya3; » et dans uu autre, Kâvya est employé comme syno-
nyme d'Uçanas1'. L’existence d’un Kavi, père d’Uçanas, cité par le
• Rïgvèda et par son coinrtieutateur Sâyana , n’est donc point con-
testable; c’est le Kavi de notre Purâna, c’est le père d’Uçanas3.
1 Higvéda, 1. 1, c. vi, hymn. 83, p. 1 64 ; * Ildrdvalî, st. 36, pag. 8, cd. Cale,
c. viii , byinn. 121, pag. 262. Yeddrtha pra- * Bhâgavata Purâna , l.V.ch. 1, 8t. 35.
hàça, ton». I, pag. 266 a et 365 a de mon 4 Ibid. 1. VI, eh. vu, sL 23.
manuscrit. 5 II ne faut pas confondre ce personnage
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PRÉFACE.
ix
Mais qu’est-ce que le Kavi qui est identifié avec liçanas? Rien
autre chose qu'un titre qui est devenu un nom propre, comme
cela est si souvent arrivé. Kavi signifie le sage, et ici en particu-
lier il désigne le précepteur des Dàityas. Cette explication résulte
même du rapprochement de ces deux noms dTJçanas, Kàvya et
Kavi. Si Kâvya signifie « le fils de Kavi, » c’est-à-dire liqanas, Kavi
ne peut devenir le nom dTJçanas qu’à condition de le désigner
par quelque caractère, à savoir par celui qu’exprime ce nom de
Kavi, « le sage ou le chantre inspiré. ■ Tout cela me parait résulter
clairement de la seule lecture du passage classique d’Amara où
est exposée la synonymie des noms d’Uçanas : EpfiT iTrqJTf : -+,|cfj
ülMl MllfW: , c’est-à-dire : « Çukra le précepteur des Dài-
« tyas, le fils de Kavi, Ucanas le Bhargavide, le sage. » Nous pou-
vons donc nous en tenir à l'opinion de Çridhara, et le passage
qui a donné lieu à cette discussion doit se traduire de manière
à placer entre Prâna et llçanas, Kavi père de ce dernier; c’est
le plus sûr parti à prendre, tant que nous ne posséderons |>as
d’autres détails plus précis sur la généalogie d’Uçanas.
11 ne me reste plus, pour terminer celte courte Préface, qu’à
donner l’analyse succincte des trois livres que renferme le pré-
sent volume, analyse qui a pour objet de faciliter au lecteur
l’intelligence du plan de l’ouvrage.
Au commencement du IV* livre, Mâitréya reprend l’histoire
de la descendance du Manu Svâyambhuva , qu'il avait sus-
pendue vers la fin du IIP livre , et il y joint celle des autres
fils de Brahmâ. Cette généalogie , qui occupe le i" chapitre ,
conduit le poète à introduire épisodiquement le récit de la que-
avec le dixième des fils de Priva vrata (Bhâ- noms dans le Véda, ni enfin avec les Kabis
gavata Pardna , liv. V, chap. i, st. 2Ô), ni cités dans les Généalogies of tke H indus de
avec le Feu dont Kuvi est aussi ua des Fr. Hamilton, pag. 77, col. 2.
s
PRÉFACE
relie de Dakcha avec Çiva son beau-fils, la mort de Sati fille de
Dakcha, la destruction du sacrifice que célébrait le patriarche,
sa mort, sa résurrection, et enfin le rétablissement de la céré-
inouie. Cette légende ancienne, qui n'est peut-être que l'histoire
d’une révolution religieuse qui aurait substitué, dans le sacrifice,
les animaux aux victimes humaines, occupe six chapitres, remar-
quables par diverses beautés poétiques. Au chapitre vm le nar-
rateur reprend la généalogie des enfants de Svayamhhù, et il se
trouve ainsi naturellement conduit à exposer l'histoire de Dhruva,
l'un des fils d’iïttânapâda, second fils lui-même du Manu. Dhruva
obtient, comme récompense de sa dévotion à Vichnu, de monter
au ciel où il prend la place de l’étoile polaire. Cette légende oc-
cupe cinq chapitres, du vm* au xn®.
La célébrité de Dhruva, dont la gloire fut chantée par Nârada,
pendant un sacrifice que célébraient les Pratchêtas, fournit au
narrateur une transition pour passer du xne au xm* chapitre, en
ce qu’il se fait demander par Vidura ce que sont ces Pratchêtas.
Avant de répondre sur ce point, Mâitrêya énumère rapidement
les successeurs de Dhruva jusqu’à Vèna et à Prïthu, qui passe
pour avoir été le premier roi, et pour avoir su forcer la terre à
donner ses biens aux hommes; ce que la légende, qui s’étend du
chapitre xni au chapitre xxm, représente par le symbole de la
terre prenant la figure d’une vache que viennent traire le roi, et
après lui tous les êtres qui ont besoin de son lait. Le chapitre xxiv
donne la Suite des descendants de Prtthu. La terre se trouve par-
tagée entre ses petits-fils, et c’est dans la famille de l’un d’eux
que naissent les dix Pratchêtas, qui se retirent sur le rivage de
la mer occidentale , pour s’y livrer à la dévotion , à l’effet d’avoir
des enfants. Ils y rencontrent Rudra, qui leur chaule un hymne
en l’honneur de Bhagavat. Pendant que les Pratchêtas sont absor-
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PRÉFACE.
xr
bés dans leurs pratiques religieuses, le divin Nârada se rend chez
leur père Prâtchinavarhis, pour le détacher de la vie active, qu’il
continue à mener. Il lui raconte, en conséquence, du chapitre xxv
au chapitre xxrx, la vie d’un roi nommé Puramdjana, laquelle
n'est autre chose qu’une histoire allégorique de l’àme dans le corps
de l’homme. Ce morceau, dont l’ensemble est une composition
fort originale, renferme, parmi quelques traits obscurs et singu-
liers, des beautés remarquables; c’est sans contredit la portion
la plus distinguée du livre IV*. Au chapitre xx reparaissent les
Pratchêtas, qui obtiennent une femme de Bhagavat. Les dix
sages reconnaissants célèbrent ce dieu en Vichnouvites zélés; et
Nârada vient, au chapitre xxi, leur donner une instruction phi-
losophique à la connaissance de laquelle ils doivent la béatitude
suprême, et qui termine le livre IVe.
Au commencement du Ve livre, le narrateur reprend l’his-
toire de Priyavrata et de ses fils; c’est à Priyavrata qu’on
attribue la division de la terre en sept Dvîpas ou continents,
sortes de cercles concentriques séparés les uns des autres par
autant de mers de nature diverse. Le chapitre n représente
Agnîdhra son fils adorant Vichnu pour obtenir de lui une
femme et des enfants : la rencontre du roi et d’une nymphe cé-
leste fait l’objet de ce chapitre, qui est un des morceaux les plus
gracieux du livre. Le chapitre m donne l’histoire de Nâbhi, fils
du précédent roi; Bhagavat lui apparaît, et, au chapitre iv, s’in-
carne dans le sein de sa femme, sous le nom de Rîchabha. Ce
dernier devient un ascète célèbre qui accrédite par son exemple
les pratiques les plus bizarres du Yôga. Bharata, fils aîné d’ Agnî-
dhra, lui succède, puis se retire du monde pour se livrer au
culte de Bhagavat. Mais il ne sait pas assez résister à l’attache-
ment qu’il éprouve pour un jeune faon qu’il a sauvé des eaux, et
U. c
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XII
PRÉFACE.
il esl condamné, pour cette faute, à renaître sous la forme d’une _
gazelle. Cette légende, qui occupe les chapitres vu et vin, est se-
mée de charmants détails. Bharata, cependant, revient au monde
dans la famille d’un Brâhmane; mais pour ne pas retomber dans
la faute d’un trop grand attachement pour les choses extérieures,
il renonce à tout et se met à errer sur la terre en idiot et en in-
sensé. II n’échappe que par miracle à une bande de Çùdras, qui
cherchant une victime humaine, voulaient l’immoler à Bhadra-
kàlî; et il est enrôlé comme porteur de palanquin, par les ser-
viteurs de Rahùgaiia, roi des Sâuvîras, sur les bords de l’Indus.
Son inexpérience lui attire les reproches du roi, qui finit par re-
connaître, à la profondeur de ses réponses, que sous les dehors
de la stupidité, le porteur cache une haute sagesse, et qui lui
demande pardon de l'avoir outragé. Ce récit, qui est emprunté
au Vichnu Purâna, s’étend du chapitre ix au chapitre xn. Il est
terminé par une allégorie de la vie humaine, qui ne ressemble
pas à celle de Puramdjana et qui lui est inférieure; ce morceau,
qui forme deux chapitres, le xmc et le xiv®, est rédigé avec
quelque négligence, et déparé par des répétitions et par des
obscurités.
Le chapitre xv énumère les descendants de Bharata; et au
chapitre xvi, le roi Parîkchit demande à Çuka de lui donner de
plus amples détails sur les divisions de la terre, qui lui a été dé-
crite sommairement comme formée de sept continents entourés
d’eau. Çuka expose alors la cosmologie poétique des Purânistes,
en y comprenant la marche du soleil, la description de la sphère
céleste représentée sous la figure d’une immense tortue, celle
des régions de l’Abîme et des Enfers, où sont punis les crimes
des hommes. Ces divers sujets occupent dix chapitres, du xvie
au xxvi", lequel termine le V° livre. Cette partie du Purâna
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PREFACE.
xm
se distingue des autres livres par son style; elle est écrite en
prose poétique, circonstance qui ne sert pas autant qu'on le
pourrait croire à la clarté de l’exposition.
Le VI* livre s’ouvre par une question que Parîkchit adresse
à Çuka, touchant les moyens qu’a l’homme d’échapper aux pu-
nitions de l’Enfer. Çuka lui répond en lui racontant la légende
d’Adjâmila, Brahmane débauché, qui fut sauvé de l’Enfer, pour
avoir prononcé par hasard et sans aucune intention religieuse le
nom de Nârâyana. Ce récit, qui est empreint de l’immoralité
propre à toutes les croyances où les pratiques d'une dévotion fa-
cile s’élèvent au-dessus des jugements infaillibles de la con-
science humaine, s’étend du icr au in* chapitre. Au iv", le
narrateur reprend le fil du récit principal, qui est l’histoire
des anciennes familles, récit qui s’est arrêté à Dakcha, le fils
des Pratchêtas. II résume rapidement ce qu’il a déjà dit de ces
sages, et montre Dakcha adorant Bhagavat et recevant de ses
mains une femme nommée Açikqî. Dakcha en a un grand nombre
de fils nommés les Haryaçvas, qui se retirent du côté de l’occi-
dent, où cédant aux conseils de Nârada, ils quittent le monde.
Dakcha les remplace par des milliers d’autres fils nommés les
Çavalàcvas, qui suivent l’exemple de leurs frères. Désolé de la
perte de ses enfants, le patriarche maudit Nârâda qui en est la
cause. Ce récit, qui fait l’objet du chapitre v, renferme de vieilles
traditions, un peu altérées par l’introduction d’idées propres aux
sectateurs de Vichnu. Dakcha continue cependant l’œuvre de la
création, et il marie ses filles aux patriarches et aux Dieux. Ces
alliances et les généalogies en partie allégoriques auxquelles elles
donnent lieu , occupent le chapitre vi tout entier. Le narrateur
y rencontre le nom de Yiçvarûpa fils de Tvachtrï, et il en prend
occasion de raconter une partie de la lutte d’Indra, le Dieu du
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XIV
PRÉFACE.
ciel, contre les Asuras, lutte dans laquelle les Dieux, privés de
l’appui de leur précepteur spirituel qui les avait abandonnés, ne
purent vaincre qu’avec le secours de Viçvarûpa, qui transmit à
Indra la formule magique nommée la Cuirasse de Nârâyana. Mais
Viçvarûpa, qui descendait par sa mère des Dâityas, ayant voulu
donner aux Asuras leur part du sacrifice des Dieux, Indra lui
trancha sa triple tête. Tvachtrï, père de Viçvarûpa, lui suscita
un adversaire qui fut Vrïtra, le célèbre ennemi d’Indra, que l'on
connaît déjà par le Rïgvèda et le Mahâbhârata. Vrïtra résiste
longtemps au Dieu du ciel; mais enfin il succombe, après
avoir fait plus d’une profession de foi à Vichnu, additions qui
enlèvent à cette légende ancienne une partie de la grandeur
épique quelle a dans les Vôdas. Tout ce récit s’étend du vi*
au XIIIe chapitre. Mais le poêle éprouve le besoin d’expliquer
comment il se peut faire que Vrïtra ait été un aussi zélé Vich-
nouvite; et pour y arriver, il introduit, du chapitre xiv au cha-
pitre xvii, l’histoire d’un ancien roi nommé Tchitrakêlu, qui
eut un fds unique que la mort lui enleva au berceau, et qui
consolé de cette perte par les sages Aggiras et Nàrada, devint
un des êtres célestes connus sous le nom de Vidyàdharas. Dans
cette situation nouvelle, il s’oublie jusqu’à insulter Çiva et sa
femme, et il est, pour cette faute, condamné à renaître parmi
les Dânavas, c’est-à-dire qu’il devient Vrïtra. Cette explication,
bien suffisante pour un Indien, parce qu'elle repose sur la
croyance antique et populaire à la transmigration des âmes,
achève doter à la légende de Vrïtra son véritable caractère.
Vrïtra devenu un personnage presque humain, n’est plus cette
imposante Image de l’obscurité contre laquelle lutte le Dieu du
ciel, et qu’il chasse devant lui sous les coups de son tonnerre.
Le chapitre xvm reprend l’histoire des familles issues de Dak-
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PRÉFACE. A xv
cha, et ensuite celle des fils de Kaçyapa et de sa femme Diti.
Cette Déesse, la mère des Dâityas, est aussi celle des Maruts ou
des vents, représentés sous la forme de quarante-neuf génies. La
légende des Maruts se rattache aux récits précédents, en ce que
c’est après avoir vu ses fils les Dâityas tués par Vichnu et Indra,
que Diti obtient de Kaçyapa un fils destiné à venger ses frères.
Cependant Indra, qui veille pour arrêter le cours des dévotions
qui doivent donner un fils à Diti, finit par la trouver en faute. 11
frappe son fruit de sa foudre; mais le fruit, divisé en quarante-
neuf parties, reste immortel, et reçoit du Dieu la faveur de revê-
tir une forme semblable à la sienne. Cette légende ancienne, et
qui représente sous une forme symbolique l’alliance des vents
avec le Dieu du ciel , et leur division d’après les points du
compas, est suivie du détail des pratiques que doit accomplir la
femme qui désire avoir un fils. Ce détail occupe le chapitre xix
et termine le VIe livre.
Paris, 3 o décembre 1 8 63.
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LIVRE QUATRIÈME. 101
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LIVRE QUATRIÈME. 113
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LIVRE QUATRIÈME. 157
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LIVRE CINQUIÈME. 251
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LIVRE QUATRIÈME.
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CHAPITRE PREMIER.
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POSTERITE DE DAKCHA.
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1. Mâitrêya dit : Du Mauu et de Çatarûpâ (la femme aux cent
formes) naquirent aussi trois filles, Âkûti (l’Intention), Dêvahûti (le
Sacrifice fait aux Dêvas) et Prasûti (l’Enfantement).
2. Le chef des hommes donna sa fille Âkûti à Rutchi (le Désir),
avec l'assentiment de Çatarûpâ, observant, quoique sa fille eût un
frère, la règle par laquelle l’enfant issu de cette union devait être le
fils du Manu [et non celui de son père naturel],
5. Rutchi, ce bienheureux Pradjàpati, resplendissant de l’éclat
que donne le Vêda, eut de sa femme, par la puissance de sa médita-
tion, deux enfants, un fils et une fille.
4. De ces enfants, le mâle était Vichnu lui-même, qui avait revêtu
la forme de Yadjiia (le Sacrifice); la fille était Dakchinâ, la donation
impérissable, qui est une portion de Bhûti (Lakchmî). . Üm
5. Transporté de joie, le Manu Svâyambhuva emmena dans sa
maison le fils de sa fille, dont l’éclat se répandait au loin; Rutchi
garda pour lui Dakchinâ.
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2 LE BHÂGAVATA PURÀNA.
6. Bhagavat, le maître des prières du sacrifice, épousa cette
femme qui l’aimait; également satisfaits l’un de l’autre, ils curent de
leur union douze fils :
7. Tôcha (le Plaisir), Pratôcha (le Contentement), Samtôcha (la
Satisfaction), Bhadra (le vertueux), Çânli (la Quiétude), Idaspati
(le Maître de la terre), Idlima (le Bois du sacrifice), Kavi (le Chantre
inspiré), Vibhu (le Maître), Svàhna (celui qui prend le jour pour
lui), Sudêva (le Dieu bon), et Rôtchana (le lumineux), qui fut le
douzième.
8. Ces fils furent, dans le Manvantara de Svâyaiïibhuva, les Dêvas,
nommés Tucliitas, de même que Marîtchi et les autres en furent
les Rïcliis, et que Yadjiia en fut l’Indra, chef des troupes des Suras.
9. Priyavrata et Uttânapâda, doués d'une grande énergie, furent
les fils du Manu; leurs fils, leurs petits-fils et les fils de ces derniers
se succédèrent dans ce Manvantara.
10. Le Manu, ô ami! donna sa fille Dêvahûti à Kardama (le limon
de la terre); tu as déjà appris de moi ên détail ce qui se rapporte à
cette union.
11. Le bienheureux Manu donna sa fille Prasûti à Dakcha (l’ha-
bile), fils de Brahma, Dakcha par lequel la grande oeuvre de la
création a été développée dans les trois mondes.
12. Apprends de moi maintenant quels furent les enfants et les
descendants des neuf filles de Kardama, lesquelles furent, comme il
a été dit, mariées à des Brahmarchis.
13. Kalâ, fille de Kardama et femme de Marîtchi (la Lumière), mit
au jour Kaçyapa et Pùrniman, par lesquels a été peuplé le monde.
14. Pùrniman, ô brave guerrier, eut pour fils Viradja et Viçvaga,
et pour fille Dêvakulyâ ( le fleuve» des Dêvas ), qui pour avoir lavé
les pieds de Hari, devint la rivière céleste.
15. Anasûyâ, femme d’Atri, mit au jour trois fils pleins de gloire,
Datta, Durvâsas et Sôma , issus chacun [d’une portion] des trois
Dieux Atman (Vichnu), îça (Çiva) et Brahmâ.
16. Vidura dit : Sans doute les premiers des Suras, les auteurs
de la conservation, de la création et de la fm des choses, avaient,
3
LIVRE QUATRIÈME
en naissant dans la maison d’Atri, un dessein qu'ils voulaient accom-
plir; consens, 6 mon maître, à me l’exposer.
17. Mâitrêya dit : Poussé à la création par Brahmâ, Atri, le pre-
mier de ceux qui connaissent le Vêda, se rendit avec sa femme à la
grande chaîne des monts Rikchas , constamment ferme dans ses
austérités.
18. Là, dans une forêt d’Açôkas et de Palâças couverts de bouquets
de fleurs, où le bruit des eaux courantes de la Nirvindhyâ se faisait
entendre de tous côtés,
19. Le solitaire, s'étant rendu maître de son coeur en retenant sa
respiration, se tint pendant cent ans sur un pied, insensible aux im-
pressions agréables ou désagréables, et ne se nourrissant que d’air.
2ü. « Je cherche un asile auprès de celui qui est le Seigneur même
« de l’univers; puisse-t-il m’accorder des enfants semblables à moi! »
tel était l’objet de ses réflexions. v
21. Mais voyant les trois mondes consumés par le feu qui sortait
de la tête du solitaire, et dont l'aliment était l’empire que le sage
exerçait sur sa respiration , les trois Dieux ,
22. Dont la gloire est célébrée au loin par les Apsaras, ainsi que
par les Solitaires, les Gandharvas, les Siddhas, les Vidyàdharas et
les Uragas, se rendirent à son ermitage.
25. Le sage, qui se tenait debout sur un pied, l’esprit illuminé
par la présence de cette apparition, vit les chefs des Dieux.
24. Après s’être prosterné à terre, il présenta dans ses mains
jointes les offrandes de l’hospitalité aux Dieux, qui assis, l’un sur
un taureau, l’autre sur un cygne, le troisième sur l’oiseau Suparna,
et parés chacun de leurs attributs distinctifs,
25. Se faisaient reconnaître au sourire de leur visage qu’animaient
des regards pleins de compassion. Fermant ses yeux blessés de tant
d’éclat ,
26. Et dirigeant vers les Dieux sa pensée pleine de leur image, le
solitaire, les mains réunies en signe de respect, chanta, d'une voix
douce et harmonieuse, les Êtres les plus vénérables de tous Jes
mondes.
4 LE BHÀGAVATA PURÀNA.
27. Atri dit : Oui, je reconnais ici Brahmâ, Vichnu, Giriça,
qui se partageant les qualités de Mâyâ pour produire, conserver
et détruire l’univers, revêtent, dans chaque Yuga, un corps dis-
tinct. Je m'incline devant vous avec respect; mais quel est, dites-
moi, celui d’entre vous qui a été ici particulièrement invoqué par
moi ?
28. C’est Bhagavat seul, le premier des Dieux, que, désireux
d’avoir un fils, j’ai pris pour l’objet de ma pensée. Comment se fait-il
donc que vous soyez venus ici, vous qui êtes si loin, même de la
pensée des êtres corporels? Dites-le-moi avec bienveillance, car ma
surprise est extrême.
29. Mâitrêya dit : Après avoir entendu ces paroles, les trois chefs
des Dieux, ô guerrier, répondirent avec une voix douce au Richi,
en lui souriant.
30. Les Dêvas dirent : Oui, elle est conforme à la vérité l’idée que
tu t’es faite [de nous]; la vérité n’est pas autrement. Ô Brâhmane!
ô toi qui as conçu une bonne pensée ! cet Être [unique] , objet de ta
méditation , c’est nous-mêmes qui sommes devant toi.
5t. Aussi te naîtra-t-il des enfants célèbres dans le monde, qui
seront des portions de notre propre substance. Bonheur à toi ! ils
répandront au loin ta gloire.
52. Après avoir ainsi accordé au solitaire la faveur qui était l'objet
de ses désirs, les chefs des Suras, traités avec respect par les deux
époux qui voulaient les retenir, quittèrent l’ermitage d’Atri.
53. D’une portion de Brahmâ naquit Sôma; de Vichnu, Datta
qui fut habile dans le Yôga; Durvâsas fut une portion de Çaihkara.
Connais maintenant la postérité d’Aggiras.
34. Çraddhâ, femme d’Aggiras, lui donna quatre filles, nommées
Sinivâli (le jour où la lune est visible), Kuhû (le jour où elle dis-
paraît), Râlcâ (le jour de la pleine lune) et Anumati (le jour où elle
est pleine à un doigt près).
55. Elle eut, en outre, deux fils célèbres dans le Manvantara de
•Syârôtcbicha, savoir ; Utathya, qui fut Bhagavat lui-même, et Vri-
haspati, le sage le plus versé dans le Vêda.
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LIVRE QUATRIÈME. 5
56. De sa femme Havirbhû, Pulastya eut Agastya; ce dernier,
dans une autre existence, fut Dahrâgni; Pulastya eut encore pour
fils le grand pénitent Viçravas.
57. Viçravas eut d’Idavidâ, Kuvêra le divin chef des Yakclias, et
d’une autre femme, Râvana, Kumbhakarna et Vibhîchana.
58. Gati, femme vertueuse de Pulaha, lui donna, ô guerrier ma-
gnanime, trois fils, Karmaçrêchtha (celui qui l’emporte par les céré-
monies), Varfyas (l’éminent) et Sahichnu (le patient).
59. Kriyâ, femme de Kratu (l’Accomplissement du sacrifice), mit
au monde les Vâlikhilyas, ces soixante mille Rïchis resplendissants
de l'éclat du Vêda.
40. Vasichtha, ô brave guerrier, eut de sa femme Ûrdjâ (l’Effort)
sept fils, dont le premier est Tchitrakêtu; ce furent sept Brah-
marchis qui étaient sans tache.
41. Leurs noms sont: Tchitrakêtu, Surôtchis, Viradjas, Mitra,
Ulvana, Vasubhrïdyâna et Dyumat. 11 eut [d’une seconde femme]
Çaktri et d’autres enfants.
42. Tchitti (la Réflexion), femme d’Atharvan, eut un fils ferme
observateur de ses devoirs, Dadhyatch, qui avait une tête de cheval.
Apprends de moi quelle fut la famille de Bhrigu.
45. Le grand Bhrigu eut de sa femme Khyâti deux fils, Dhâtri
et Vidhâtri, et une fille, Çrî, qui est dévouée à Bhagavat.
44. Mêru donna aux deux fils de Bhrigu ses deux filles, Ayati
(l'Étendue) et Niyati (la Permanence), et de ces deux mariages
naquirent Mrîkanda et Prâna.
45. Mârkandêya fut fils de Mrikanda; le solitaire Vêdaçiras naquit
de Prâna, ainsi que Kavi le descendant de Bhrigu, Kavi dont le
fils fut le bienheureux Uçanas. Tous ces solitaires, 6 guerrier, rem-
plirent les mondes de créatures.
46. Je viens de t’exposer la descendance des filles de Kardama,
récit excellent, qui enlève immédiatement les péchés de celui qui
l’écoute avec foi.
47. Dakcha, fils d’Adja, épousa Prasûti, fille du Manu [Svâyani-
bhuva]; Dakcha en eut seize filles aux beaux yeux.
6 LE BHÂGAVATA PURÂNA.
48. Dakcba en donna treize à Dharma, une à Agni, une aux Pitrïs
réunis, et la dernière à Bhava, qui détruit l’existence.
49. Çraddhâ (la Foi), Mâitrî (l’Amitié), Dayâ (la Pitié), Çânti (la
Quiétude), Tuchti (la Satisfaction), Puchti (la Plénitude), Kriyâ (la
Cérémonie), Unnati (l’Élévation), Buddhi (l'Intelligence), Mêdhâ
(l’Attention), Titikchâ (la Patience), Hrî (la Pudeur), Mûrti (la
Forme) , furent les femmes de Dharma.
50. Çraddhâ mit au monde Çubha (la Prospérité); Mâitrî, Prasâda
(la Bienveillance); Dayâ, Abhaya (la Sécurité) ; Çânti, Sukba (le
Bonheur); Tuchti, Muda (la Joie); et Puchti, Smaya (l’Orgueil).
51. Yôga (l’Union) fut fils de Kriyâ, Darpa (la Hauteur) d'Unnati,
Artha (le But) de Buddhi, Smrîti (le Souvenir) de Mêdhâ, Kchêma
(le Bien-être) deTitikchâ, et Praçraya (le Respect) de Hrî.
52. Mûrti, qui est l’origine de toutes les qualités, eut pour fils
les deux Rîchis, Naxa et Nârâyana, à la naissance desquels l’univers
satisfait fut transporté de bonheur.
55. Les cœurs [des hommes], les points de l’horizon, les vents,
les fleuves et les montagnes, tout fut rempli de sérénité; des instru-
ments retentirent dans le ciel ; il en tomba une pluie de fleurs.
54. Les solitaires, satisfaits, firent éclater leur joie; les Gandharvas
et les Kinnaras chantèrent; les nymphes célestes dansèrent; ce fut
une fête universelle. Brahmâ et tous les autres Dêvas célébrèrent les
louanges des deux Rîchis.
55. Adoration à Purucha, à l’Esprit suprême qui, pour se rendre
risible, s’est manifesté aujourd'hui dans la demeure de Db&rma,
sous cette figure de Rîchi, lui au sein de qui cet univers est formé
par la Mâyâ dont il dispose, comme le sont dans le ciel les figures
diverses qui y apparaissent !
56. Puisse celui dont l’essence n’est connue que par induction,
nous regarder nous tous, nous les Suras créés de la qualité Sattva
pour arrêter les changements qui menacent la conservation de l’uni-
vers, nous regarder de cet œil plein d’une immense compassion,
qui laisse si loin derrière lui le lotus, pur séjour de Çrî !
57. Ainsi célébrés par les troupes des Suras, qui étaient venues
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LIVRE QUATRIEME.
7
pour débarrasser la terre de son fardeau, sont venus en ce monde,
tous deux sous le nom de Krïciina, tous deux l’honneur des races de
Kuru et de Yadu.
59. Svâhâ, femme d’Agni, lui donua trois fds, qui se croyaient
égaux à leur père, Pâvaka (le purificateur), Pavamâna (le purifiant),
Çutchi (le pur), qui tous se nourrissent des offrandes du sacrifice.
60. De ces derniers naquirent quarante-cinq Agnis, lesquels réu-
nis à leurs pères et à leur grand-père commun, forment la réunion
des quarante-neuf Agnis.
61. Ce sont là autant d’Agnis distincts, parce que, dans le sacrifice
célébré selon le rite institué par l’Ecriture, les offrandes au feu sont
adressées à chacun d’eux, sous des noms différents, par les sages
qui expliquent le Vèda.
62. Svadhâ, fille de Dakcha, fut la femme des diverses classes de
Pitris, des Agnichvâttas (invoqués dans les offrandes au feu), des
Varhichads (assis sur le tapis sacré), des Sâumyas (recherchant le
Sôrna), des Adjvapas (buvant le beurre clarifié); les premiers allu-
ment le feu, les seconds ne l'allument pas.
63. Svadhâ leur donna deux filles, Vayunâ (la Science) et Dhârinî
(la Mémoire), toutes deux habiles dans le Vèda et versées dans les
sciences divines et humaines.
6 4. Mais Satî, femme de Bhava, quoique dévouée à son divin
epoux, n’en put avoir un fils, son égal en vertu.
65. Car Dakcha son père, irrité contre Bhava, lui ayant fait, dans
sa colère, un affront que ce dernier ne méritait pas, Satî, qui n’était
mariée que depuis peu de temps, abandonna elle-même son propre
corps en s’anéantissant dans le Yôga.
PIN DU PREMIER CHAPITRE , AYANT POUR TITRE:
POSTÉRITÉ DE DAKCHA ,
DANS LE QUATRIÈME LIVRE DU GRAND PDRÂNA ,
LE BIENHEUREUX BHÂGAVATA ,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMA ET COMPOSÉ PAR VYÂSA.
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i
8 LE BHÀGAVATA PLRÀNA.
CHAPITRE II.
IMPRÉCATION DE ÜAKCHA.
I. Vidura dit : Comment Dakcha, qui aimait Satî, lit-il , au mépris
de ce qu'il devait à une fille si chère, un affront à Bhava, le plus
excellent des êtres doués de vertu?
•2. Comment quelqu’un pourrait-il haïr le maître de ce qui se
meut comme de ce qui ne se meut pas, celui qui est sans inimitié,
dont le corps est la quiétude même, qui trouve en lui-même son
bonheur, celui qui est la grande Divinité de l’univers?
5. Raconte-moi, ô Brahmane, la haine du beau-père et du
gendre, haine qui obligea Satî à renoncer à cette vie que l’on aban-
donne si difficilement.
а. Màitrêya dit : Jadis les Rïchis suprêmes, toutes les troupes des
Immortels, les solitaires avec leurs disciples, et les Agnis, se trou-
vaient réunis au sacrifice célébré par les Créateurs de l’univers.
5. Là, en voyant entrer Dakcha, qui semblable par sa splen-
deur au soleil étincelant, illuminait de son éclat cette grande as-
semblée ,
б. Les Rïchis qui se trouvaient présents, l’esprit frappé de tant
d’éclat, se levèrent tous de leurs sièges, en même temps que les
Agnis, à l’exception de Virintcha et de Çarva (Çiva).
7. Le bienheureux Dakcha, traité avec le respect convenable par
les chefs de l’assemblée, après s’être incliné devant Adja, le précep-
teur du monde, s’assit avec sa permission.
». Mais voyant Mrïda (Çiva) déjà assis avant lui, il ne put sup-
porter ce manque de respect de sa part, et le regardant de travers
comme s’il eût voulu le consumer, il s’écria :
9. Ô vous tous, Brahmarchis, Agnis et Dêvas, apprenez de moi
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LIVRE QUATRIÈME.
quelle est la conduite des gens de bien; car mes paroles sont
exemptes d’ignorance et d’envie.
10. Cet être sans pudeuf détruit la gloire des Gardiens du
monde, lui qui, dans sa grossièreté, transgresse la règle suivie par
les hommes vertueux.
U. Il est devenu mon disciple, puisqu’en présence du feu et des
Brahmanes, il a pris, comme aurait fait un homme vertueux, la main
de ma fdle, semblable à Sàvitrî.
12. Ce Dieu aux yeux de singe, qui a reçu la main de ma fille
dont les yeux sont ceux d’une jeune gazelle, ne m'a pas même adressé
une parole de respect, lui qui devait se lever à mon approche et
venir me saluer.
13. J’ai donné, quoique malgré moi, ma fille à ce contempteur
des cérémonies, à cet impur, à cet orgueilleux, -à ce violateur de
toutes les lois, comme on ‘donne à un Çûdra la parole ravissante
du Vêda.
14. Voyez-le entouré de Prêtas et de troupes de Bhûtas, semblable
à un insensé, nu, les cheveux en désordre, riant et pleurant tour
à tour, errer dans les demeures terribles des mSrts,
15. Çt faisant ses ablutions avec la cendre des bûchers, ayant
pour guirlande le collier des Prêtas, pour ornements des os hu-
mains, se prétendre Çiva (heureux), lui, ce misérable, ce fou, qui
n’est aimé que des fous, ce chef des Pramathas et des Bhûtas, dont
la nature n’est que ténèbres.
16. Cest cependant à ce chef d’insensés, à cet impur, à ce ma-
niaque que j'ai donné" ma fille vertueuse, cédant ainsi aux conseils
du T rès-Haut.
17. Après avoir de cette manière injurié Giriça qui ne répondait
pas, Dakclia, portant de l’eau à ses lèvres, commença, dans sa colère,
à le maudire.
18. Que ce Bhava, [s’écria-t-il,] le dernier de la troupe des Dieux,
ne prenne pas avec Indra, Upêndra et les autres Divinités, sa part
du sacrifice des Dêvas!
19. Mais, arrêté par les chefs de l’assemblée, Dakclia, après avoir
10
LE BHAGAVATA PURANA.
lancé sa malédiction contre Girilra, sortit enflammé de colère, 6 fils
de Kuru, pour se rendre dans sa demeure.
20. De son côté, Nandiçvara, chef *des serviteurs de Giriça, qui
avait entendu l’imprécation, lança, le visage altéré par la rougeur
de la colère, un anathème redoutable contre Dakclia et contre les
Brâlunanes qui avaient approuvé les injures adressées à Çiva.
21. Qu’il se détourne de la vérité l'ignorant qui, préférant ce
mortel et croyant Çiva différent [du principe suprême], injurie ce
Dieu qui ne répond pas à l’injure 1
22. Qu'attaché, dans les maisons, à de vils devoirs, il accom-
plisse, pour obtenir un bonheur vulgaire, la succession des cérémo-
nies, privé d'intelligence par les déclarations du Vêda!
25. Que cet animal dont la pensée, absorbée par ce qu’il y a de
plus bas, a perdu le souvenir de la voie de l’Esprit, que Dakcha
soit toujours adonné aux femmes, et qti’il ait bientôt une tête de
bélier !
24. Celui qui, au sein de l’ignorance que prpduit l’action, pense
que c'est là la science, celui-là est un être stupide; que ceux qui
suivent ce contemplbur de Çarva soient condamnés à rester ici-bas
dans le cercle de la* transmigration ! ,
25. Que les ennemis de Hara, l’esprit égaré par le violent parfum
de la liqueur enivrante qui sort des paroles fleuries du Vêda, soient
livrés à l'erreur!
26. Que ces Brâhmanes, mangeant toute sorte d'aliments, ne
tenant à la science, aux mortifications et aux œuvres que -pour en
vivre, ne trouvant de plaisir que dans le corps, les sens et les ri-
chesses, parcourent le monde en mendiant!
27. Aussitôt qu’il eut entendu les malédictions qu’avait proférées
Nandiçvara contre la race des Brâhmanes, Bhrïgu lui répondit en
lui lançant une imprécation, celte arme du Brahmane qu'il est si
difficile d’éviter.
28. Que ceux, [s'écria-t-il,] qui observent les pratiques de Bbava
et que ceux qui suivent leur exemple, soient des hérétiques, enne-
mis de la sainte Écriture !
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. livre Quatrième li
29. Impurs, l'esprit égaré, couverts d’os et de cendres, les che-
veux nattés, qu’ils aillent sacrifier à Çiva, dans les lieux où l'on
se fait uu Dieu de la liqueur spiritueuse et du suc qui fermente!
50. Parce que vous avez injurié les Brâhmanes et leVêda, cette
digue qui retient les hommes dans le devoir, à cause de cela vous
êtes tombé dans l’hérésie.
51. Le Vêda, en effet, est pour les hommes la seule voie étemelle
et heureuse; c'est celle qu'ont suivie les anciens, celle dont Djanâr-
dana est le fondement.
52. Après avoir blâmé ce Vêda suprême, pur, qui est la voie éter-
nelle des gens de bien, marchez dans la doctrine hérétique dont le
roi des Bhùtas, celui que vous suivez, est le Dieu.
55. Pendant que Bhrïgu prononçait cette imprécation, le bien-
heureux Bhava sortit de l'assemblée, accompagné de sa suite, et
paraissant un peu troublé.
54. Ensuite, ô guerrier habile à lancer la flèche, les Créateurs de
l’univers, après avoir célébré durant mille années le sacrifice où
Hari, le premier des êtres, doit être adoré,
55. Prirent le bain qui termine la cérémonie, au lieu où la Gaggâ
s'unit à la Yamunâ, et, l'esprit exempt de passion, ils regagnèrent
chacun leur demeure.
FIN DU DEUXIÈME CHAPITRE, AVANT POUR TITRE :
IMPRÉCATION DE DATCHA,
DANS UE QUATRIÈME LIVRE DU GRAND PU R AN A ,
LE RIENIIEGREUX BIIÀGAVATA ,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMA ET COMPOSÉ PAR VT&SA.
12
LE B H ÂG AV AT A PURÀN«V
CHAPITRE III.
DIALOGUE ENTRE UMk ET RUDRA.
1. Mâitrêya dit : Il s'écoula une longue période de temps pen-
dant lequel le beau-père et le gendre continuèrent à vivre ainsi,
toujours ennemis l’un de l’autre.
2. Mais quand Dakcha fut élevé par Bralunâ le Très-Haut au rang
de chef de tous les Chefs des créatures, l’orgueil s’empara de lui.
3. Après avoir accompli la cérémonie du Vâdjapêya et vaincu
ceux qui connaissent le mieux Brahma, il commença le grand sacri-
fice nommé Vrïliaspatisava.
4. A cette cérémonie, les Brahmarchis, les Dêvarchis, les Pitris
et les Dôvatâs furent tous accueillis avec honneur, ainsi que leurs
femmes qui les y avaient accompagnés. *
5. La divine SatS, fille de Dakcha, à qui les entretiens des habi-
tants de l’air avaient appris dans le ciel la grande cérémonie du
sacrifice que préparait son père,
6. Voyant passer près de sa maison les belles femmes des Dieux
inférieurs qui s’y rendaient de tous les points de l’horizon, montées
sur des chars avec leurs maris, le col couvert de joyaux, bien parées,
7. Portant aux oreilles des anneaux brillants et tournant de tous
côtés des regards joyeux, Satî, dis-je, s'adressa ainsi, pleine de désir,
au chef des Bhûtas son époux :
8. Le Pradjâpati ton beau-père célèbre en ce moment un grand
sacrifice; rendon«-nous-y également, ô Vâma (Çiva), si tel est ton
désir : car c’est là que vont tous ces Dieux.
9. Mes sœurs s’y rendront certainement avec leurs maris pour
voir leurs parents. Je désire aussi y aller avec toi pour recueillir les
parures qui m’y seront données.
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LIVRE QUATRIÈME.
10. J’y verrai sans doute mes sœurs, qui sont les égales de leurs
maris, les sœurs de ma mère, et ma mère qui a le cœur si bon et
que j'aspire à voir depuis si longtemps; je verrai cette fête,ô Mrïda,
qui s’élève au-dessus des [autres] sacrifices comme un étendard dressé
par les grands Rïchis.
11. Cet univers merveilleux, b Dieu incréé , produit des trois
qualités, apparaît formé dans ton sein par la Mâyâ dont tu disposes.
Mais ftioi qui ne suis qu'une pauvre femme et qui ne connais pas
ton essence, ù Bhava, je désire voir la terre où je suis née.
12. O Dieu insensible, vois se rendant en troupes à cette fête,
des femmes, même des étrangères, parées, accompagnées de leurs
maris, et montées, ôÇitikantha (Çivaj^sur des chars, blancs comme
le plumage du Kalahaiîisa, qui embellissent le ciel.
15. Comment, ô chef des Suras, une fille qui apprend qu’une fête
se donne dans la maison de son père, ne sentirait-elle pas son corps
ému? On n’a pas besoin d’être invité pour se rendre dans la demeure
amie d’un époux, d’un précepteur spirituel ou d’un père.
14. Écoute-moi donc, Dieu immortel, avec bienveillance; daigne,
dans ta miséricorde, m'accorder ce que je désire. Avec ta science
infinie, tu as fait de moi la moitié de ton propre corps; témoigne-
moi ta faveur, maintenant que je te sollicite.
15. Ainsi pressé par sa femme, Giritra, l’ami de ceux qui lui sont
attachés, lui répondit en souriant, rappelé au souvenir des paroles
injurieuses, semblables à des flèches acérées, dont le Pradjâpati
l’avait blessé en présence des Créateurs de l’univers.
16. Tu as bien parlé, chère amie, quand tu as dit : « On va chez
« des parents, même sans être invité. » Mais si l’excès de la colère et
d’un orgueil grossier leur fait voir des fautes là où il n’y en a pas?
17. Quand la science, les austérités, la fortune, la beauté, l’âge,
la iamille, quand ces six avantages de la vertu, se tournant en mal
pour les méchants, leur font perdre la mémoire, alors les insensés
dont la vue est troublée par l’orgueil qu’ils nourrissent, ne voient
pas la splendeur de ceux qui valent mieux qu'eux.
18. Que personne ne s’attende à trouver des parents dans les mai-
14 LE BHÀGAVATA PURÀNA.
sons de ces hommes incapables de se contenir, qui pleins de mal-
veillance, accueillent ceux qui arrivent avec des yeux courroucés
et un sourcil hautain;
19. Oui, celui qui a le corps déchiré par les flèches de ses en-
nemis souffre moins, car il peut prendre du repos, que l’homme
qui blessé par les injures de parents malveillants, porte jour et
nuit dans son cœur le chagrin qui le ronge.
20. Sans doute, chère amie, tu es, entre les filles du Prafljâpati
dont la constance est éminente, celle qu’il chérit le plus; cependant
tu ne recevras pas de ton père les respects que tu en attends, parce
qu’il souffre de mon alliance.
21. L'homme malade du /eu qui brûle son cœur à la vue des
perfections de ceux qui voient face à face l’idée de l’Esprit, incapable
de parvenir à leur excellence, ne fait en réalité que haïr l’Être su-
prême, comme les Asuras qui détestent Hari.
22. Saluer avec respect, s’avancer à la rencontre de quelqu’un, ce
sont là, chère amie, des règles que les sages ont bien fait d’imposer
aux hommes; ils voulaient que cet hommage s'adressât à l’Esprit
suprême caché au sein du cœur, mais non à celui qui s’imagine que
le corps [est tout].
23. L’essence pure est appelée du nom de Vasudêva parce que
l’Esprit y apparaît sans voile; et c’est au sein de cette essence que
mon cœur reconnaît le bienheureux Adhôkchadja, issu de Vasu-
dêva.
24. Voilà pourquoi tu ne dois pas, quoique tu sois sa fille, avoir
d’égards pour Üakcha ton père, qui me hait, ni pour ceux qui lui
sont dévoués. C’est lui qui, au temps du sacrifice des Créateurs de
l'univers, où je m’étais rendu, m’injuria par des paroles outrageantes
que je ne méritais pas. ,
25. Si tu vas à cette fête, malgré mes conseils, il ne t’en revien-
di» aucun bien; car le mépris d'un parent pour un parent qui a
droit à du respect, produit bien vite la mort du coupable.
rm DD TROISIÈME CHAPITRE.
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LIVRE QUATRIÈME.
15
CHAPITRE IV.
SATÎ ABANDONNE SON CORPS.
1. Mâitrêya dit : Ayant ainsi parlé, Çamkara se tut, songeant à
l'anéantissement du corps de sa femme, qui devait arriver, quelque
parti qu’elle prît. Cependant Satî, partagée entre deux sentiments
opposés, tantôt sortait dans le désir de voir ses parents, tantôt ren-
trait par crainte de Bhava.
а. Blessée de l’obstacle qui s'opposait à son désir, pleurant de
tendresse, troublée par les larmes qui couvraient son visage, Bha-
vânî (Satî), tremblante de colère, regardait, comme si elle eût voulu
le consumer; Bhava, qui n’a pas son égal parmi les hommes.
5. Enfin, le cœur déchiré par la colère et par le chagrin, Satî,
poussant de violents soupirs, se rendit à la demeure de son père,
l’esprit égaré par sa passion de femme, et abandonnant celui qui.
chéri des hommes vertueux, lui avait donné par affection la moitié
de son propre corps.
4. A la suite de Satî, qui s’éloignait seule avec rapidité, s'élan-
cèrent impétueusement par milliers les intrépide? serviteurs de Çiva
aux trois yeux, Manimat, Nlada et les autres, accompagnés des
Yakchas de l’assemblée et précédés du taureau Vrïchèndra.
5. Après avoir placé Satî sur le dos de Vrïchèndra , ils s'a-
vancèrent en «grande pompe , portant des oiseaux Sârikàs , des
balles, des miroirs, des lotus, des parasols blancs, des éventails,
des guirlandes, et faisant résonner des timbales, des conques et
des flûtes.
б. Elle entra ainsi dans l’enceinte du sacrifice, dans ce lieu aimé
des Rïchis d’entre les Brâhmanes et de tous les Immortels, où l’on
frappe la victime consacrée par la récitation desVêdas, et où se
16
, •
*
LE BHAGAVATA PUR AN A.
trouvent les instruments tle la cérémonie, faits d'arfUe, de bois,
d’airain, d’or, d’herbe Darbha et de peaux.
7. Quand elle fut entrée, aucun des assistants n’osa, dans la
crainte de blesser celui qui célébrait le sacrifice, accueillir avec
respect la Déesse dédaignée de son père, "à l’exception cependant
de sa mère et de ses sœurs, qui, la voix entrecoupée de sanglots, la
serraient dans leurs bras avec empressement et amour.
8. Mais Satî, repoussée par son père, n’accepta. ni le siège élevé,
ni les marques de respect que s'empressaient de lui donner sa mère
et ses tantes, ni l’accueil que lui faisaient ses sœurs, en abordant une
sœur née de la même mère quelles.
9. A la vue de. ce sacrifice, auquel Rudra ne prenait point part,
et du manque de respect que Dakcha son père témoignait au divin
Vibhu (Çiva), la Déesse souveraine, méprisée, donna cours, au mi-
lieu de l’assemblée, à son indignation, comme si elle eût voulu
consumer les mondes par sa colère.
10. Arrêtant, par sa puissance, la troupe des Bhûtas qpi se le-
vaient [pour la venger], Dêvî, la voix étouffée par la fureur, blâma
ainsi, en présence de l’univers qui l'entendait, l'ennemi de Çiva son
père , dont la pratique des sacrifices avait exalté l’orgueil.
11. Dêvî dit : Quel autre que toi pourrait être l’adversaire de
celui qui n'a pas de supérieur dans le monde, qui ne peut avoir
ni ami ni ennemi, de celui dont le cœur a de l’affection pour les
hommes, de l'âme de cet univers, qui a renoncé à te résister?
12. Il y a des gens de bien qui, comme toi, ô Brahmane! ne
voient que les fautes parmi les qualités d’autrui; d’autres qui ne les
voient pas; d’autres, enfin, et ce sont les plus grands, qui sont soi-
gneux de grossir les plus faibles mérites. Toi, tu trouverais encore
des fautes dans ces sages. *
ts. Il n’est pas étonnant qu’ils dépriment toujours avec envie les
êtres les plus élevés, ces hommes méchants qui voient l'âme dans
ce cadavre du corps; la poussière qui s’élève des pieds des grands
hommes les prive de leur éclat : il n’y a rien là que de juste.
14. Ainsi, malheureux Brâhmane, tu hais ce Çiva dont la re-
**
• •
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17
LIVRE QUATRIÈME.
nommée purifie, dont les ordres ne doivent pas être enfreints, lui
dont le nom, formé de deux caractères, n’a qu’à être prononcé une
fois seulement et par occasion, pour effacer promptement les péchés
des hommes.
15. Tu outrages cet ami de l’univers, celui dont les pieds sont,
pour les âmes élevées, avides de boire le nectar enivrant de la béa-
titude de Brahma, comme le lotus pour des abeilles, et qui répand
des bénédictions sur le monde qui aspire à lui.
16. Ou plutôt, il n’y a que toi qui connaisses ce malheureux
qu’on appelle Çiva, qui laissant tomber ses cheveux en désordre,
habite dans un cimetière, couvert des fleurs, des cendres et des
crânes qu’on y trouve; il est inconnu à Brahmâ et aux autres Dieux
qui portent sur leurs têtes de Piçâtchas ce qui tombe de ses pieds.
17. Quand Iça, le protecteur de la vertu, est injurié par des
hommes sans frein, il faut, si l’on n'a d'autre alternative, se retirer
en se bouchant les oreilles; ou bien on doit, si on le peut, cou-
per de force la langue violente des méchants, et ensuite renoncer
soi-même à la vie; telle est la loi.
18. Aussi ne conserverai-je pas ce corps que j'ai reçu de toi, de
toi qui injuries la Divinité au col bleu; on regarde en effet comme
un moyen de purification faction de rejeter une mauvaise nourriture
qui a été prise par erreur.
19. L'intelligence d’un grand solitaire qui trouve son plaisir en
lui-même ne s'astreint pas aux déclarations du Vêda : de même que
les hommes et les Dieux ont chacun leur domaine distinct, qti'ainsi
l’homme reste dans son devoir, sans blâmer le devoir d'autrui.
20. Se livrer aux œuvres, ou s’en abstenir, sont deux devoirs éga-
lement justes, fondés sur le Vêda, dont on discute le choix, qui ont
chacun leur caractère; cependant, qu'un seul homme veuille les ac-
complir tous les deux à la fois, le premier est en opposition avec le
second. Mais ce double devoir ne concerne pas Brahma.
21. Nos perfections, ô mon père, ne vous appartiennent pas; les
vôtres, obtenues aux lieux où se célèbre le sacrifice, sont louées par
des êtres mortels, nourris des aliments qu’ils ont gagnés dans les
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18
LE BHÀGAVATA PL'RÀNA.
cérémonies célébrées par eux; bien différentes, les nôtres, produites
par une cause insaisissable aux sens, sont aimées de ceux qui ont
secoué tous les liens.
22. N'ai-je donc pas trop de ce corps dont l'origine est mauvaise,
de ce corps qui a reçu l’existence de celui qui a insulté Ilara? J’ai
honte du lien qui m’unit à un mauvais père. Malheur à une naissance
due à celui qui a déplu aux sages les plus éminents!
25. Quand le bienheureux Çiva, dont le symbole est un taureau,
me donne le nom de Dâkchàyanî, nom qui rappelle ta race, alors,
renonçant à la joie et aux rires, je tombe dans un chagrin profond.
Aussi j’abandonnerai certainement ce misérable corps qui doit l’exis-
tence a un insensé comme, toi.
24. Mâitrèya dit : Après avoir ainsi accablé d’injures Dakcha au
milieu du sacrifice, elle s’assit par terre en silence, en se tournant
du côté du nord; puis, ayant porté de l’eau à ses lèvres, et s’étant
enveloppée dans son vêtement de soie de couleur jaune, elle ferma
les yeux, et entra dans la voie du Yoga.
25. Ayant supprimé également toute expiration et toute inspira-
tion, maîtresse de sa position, après avoir rappelé de la région du
nombril le souille vital nommé Udâna, et avoir peu à peu arrêté
dans son cœur, à l’aide de sa pensée, ce souille quelle venait de fixer
dans sa poitrine, la Déesse irréprochable le fit remonter jusqu’à sa
gorge, et de là jusqu’au milieu de ses deux sourdis.
26. C’est ainsi que, voulant abandonner ce corps que le plus
grand des êtres avait tant de fois placé par tendresse sur son sein,
la vertueuse Satî, poussée par la colère de Dakcha, soumit son corps
à l’épreuve qui consiste à renfermer en soi-même le feu du souffle
vital.
27. Pensant ensuite au nectar du lotus des pieds de sou époux,
du Précepteur de l’univers, elle ne vit plus rien autre chose; et son
corps, purifié de tout péché, parut tout d’un coup embrasé par le
feu qu’y avait allumé la contemplation.
28. A la vue de cette étonnante merveille, tous les êtres, dans le
ciel et sur la terre, poussant de grandes clameurs, s’écrièrent :
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LIVRE QUATRIÈME. 19
Ah! ah! Satî, la divine épouse du plus adorable des Dieux, vient
d’abandonner la vie, courroucée de la conduite de Datcha!
•29. Ah J voyez la dureté extrême du Chef des créatures, auteur
de ce qui se meut comme de ce qui ne se meut pas. C’est pour avoir
été dédaignée par lui que Satî, sa vertueuse fille, quitte la vie, elle
qui mérite des'hommages continuels!
30. Cet homme au cœur inflexible et qui outrage Brahma, re-
cueillera dans le monde un immense déshonneur parce que, dans
sa haine contre Purucha (Çiva), il n’a pas arrêté sa fille, que ses
dédains poussaient à se donner la mort.
51. Pendant que le monde parlait ainsi, les serviteurs qui avaient
accompagné Satî, ayant vu sa mort merveilleuse, s’élancèrent, le
glaive levé, pour tuer Dakcha.
32. Aussitôt le bienheureux Bhrigu, remarquant l’impétuosité de
leur attaque, sacrifia dans le feu du midi en prononçant la prière
du Yadjuch qui anéantit les destructeurs du sacrifice.
33. Quand l’offrande eut été faite par le sacrificateur, on vil se
lever rapidement les milliers de Dêvas qui, sous le nom de Rïbhus,
ont obtenu par leurs austérités d’habiter la lune.
34. Frappés par les Dieux, qui étaient armés de brandons res-
plendissants de l’éclat du Vêda, les serviteurs de Çiva, ainsi que
lesGuhyakas, s’enfuirent tous jusqu’aux extrémités de l’horizon.
FIN DU QUATRIÈME CHAPITRE, AYANT POUR TITRE :
SATÎ ABANDONNE SON CORPS,
DANS LE PREMIER LIVRE DD GRAND PC R AN A ,
LE BIENHEUREUX BHÀGAVATA,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRATIMÂ BT COMPOSÉ PAR VYASA.
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20
LE BHÂGAVATA PURÂNA.
CHAPITRE Y.
DESTRUCTION DU SACRIFICE DE DAKCHA.
1. Mâitrêya dit: Ayant appris par Nârada la mort de Bhavânî,
dont les dédains du Pradjâpati étaient la cause, et la défaite de la
troupe de ses serviteurs, qui avaient été mis en fuite par les Rïbhus
du sacrifice, Bhava en ressentit un courroux sans bornes.
2. Furieux, se mordant les lèvres, celui qui porte le fardeau des
mondes, le Dieu redoutable, se leva tout à coup en poussant un
rire sourd; et arrachant la touffe de sa chevelure, dont la lumière
terrible ressemblait aux éclats du tonnerre et du feu, il la lança
contre terre.
5. De cette touffe sortit un géant dont le çorps touchait au ciel,
armé de mille bras, au teint sombre, dont les yeux brillaient comme
trois soleils, aux dents larges, ayant des cheveux semblables à un
feu flamboyant, portant une guirlande de crânes et des armes de
diverses espèces prêtes à frapper.
A. Il s’écria, les mains jointes : Que faut-il que je fasse? Et le bien-
heureux chef des Bhùtas lui répondit : Détruis, guerrier redoutable,
Dakcba et son sacrifice. Tu es le chef de mes braves, une portion
de moi-même.
5. Après avoir reçu cet ordre du Dçeu irrité, le géant marcha, en
signe de respect, autour du souverain Seigneur, du Dieu des Dieux;
et alors il se sentit sans égal en courage, et capable de soutenir l’as-
saut des plus braves.
6. Suivi des serviteurs de Rudra, qui poussaient de violentes cla-
meurs, il fit entendre un cri terrible; et brandissant un javelot
capable de détruire le Destructeur des mondes, il se précipita en
avant, faisant retentir les anneaux qui ornaient ses pieds.
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LIVKE QUATRIÈME. 21
7. Alors les prêtres officiants, celui qui célébrait le sacrifice, et les
assistants, ayant vu de la poussière à l’horizon, du côté du nord, se
dirent entre eux : « Qu'est-ce que cette obscurité, et d’où vient cette
«poussière?! Les Brâhmanes et leurs femmes se dirent en eux-
mêmes :
8. « Les vents ne soufflent pas, et il n’y a pas de brigands. Le Dieu
« qui préside à l’est et dont le sceptre est redoutable, vit [pour nous
* défendre]; les troupeaux ne sont pas enlevés. D’où vient donc cette
* poussière? Est-ce que le monde est aujourd’hui destiné à périr?»
9. Les femmes de Dakcha, et à leur tête Prasûti, se dirent, l’es-
prit agité par la crainte : • C'est uniquement le résultat de la faute
« du Chef des créatures qui a pu, en présence de ses filles, dédaigner
« Sati leur sœur, qui n'était pas coupable.
10. • Mais le Dieu qui, au temps où finit l’univers, laissant tomber
« en désordre sa chevelure, plaçant sur la pointe de son javelot les
« éléphants des mondes, et développant comme des étendards ses
« bras armés de glaives prêts à frapper, danse, avec de violents éclats
«de rire, brisant de son tonnerre les points de l’horizon;
U. «Ce Dieu dont l’éclat est intolérable, qui est toujours en-
« flammé de colère, dont on ne peut soutenir le sourcil froncé, qui
« arrache les constellations avec ses larges dents, maintenant qu’il est
« irrité par cet afiront, quel bonheur pouvons-nous espérer?»
12. Pendant que, la vue troublée par la crainte, les gens de la
famille du grand Dakcha s’entretenaient ainsi, les prodiges les plus
redoutables, apparaissant par milliers, répandirent partout l’épou-
vante dans le ciel et sur la terre.
15. Cependant, ô Vidura, la vaste enceinte du sacrifice fut en-
tourée par les serviteurs de Rudra, qui portant diverses armes, le
glaive levé, petits de taille, rouges, bruns, ayant la face et le ventre
du poisson Makara, se répandirent de tous côtés.
14. Quelques-uns enfoncèrent la salle qui précède celle du sacri-
fice; d'autres, celle des femmes, la salle d’assemblée, le lieu où esl
allumé le feu, la demeure de celui qui fait célébrer la cérémonie, et
l’endroit où se préparent les aliments.
22
LE BHÀGAVATA PUBÀNA.
15. Les uns brisèrent les Vases du sacrifice; les autres éteignirent
le feu ; quelques-uns pissèrent dans les trous destinés à le recevoir;
d'autres coupèrent les cordes qui marquaient la limite de l'autel.
16. Il y en eut qui tuaient les solitaires, d'autres qui outrageaient
les femmes; d’autres s'emparèrent des Dêvas assemblés, après les
avoir mis en déroute.
17. Manimat enchaîna Bhrîgu; Vîrabhadra, le Pradjâpati; Tchan-
dîça s’empara du brillant Pùchan, et Nandîçvara de Bliaga.
18. A cette vue, les prêtres officiants, tous ceux qui faisaient partie
de l'assemblée, ainsi que les habitants du ciel, cruellement blessés
par les pierres qu’on leur lançait, s’enfuirent de tous côtés.
19. Le bienheureux Bhava arracha, au milieu de l’assemblee, la
barbe à Bhrîgu, qui, la cuiller en main, était occupé au sacrifice,
parce que le Brahmane avait ri en montrant sa barbe.
20. 11 arracha, dans sa colère, les yeux à Bhaga, qu’il avait ren-
versé par terre, parce que, pendant le sacrifice, Bhaga avait encou-
ragé d’un regard Dakcha, qui injuriait Çiva.
21. 11 brisa les dents de Pùchan, comme Bala (Baiabhadra) fit au
roi de Kaligga, parce que, pendant que le plus respectable des êtres
était maudit, Pùchan avait ri en montrant les dents.
22. Foulant sous ses pieds la poitrine de Dakcha, le géant aux trois
yeux lui coupa la tète avec son glaive tranchant, sans cependant
pouvoir la détacher.
23. A la vue de ce corps dont la peau n'était entamée ni par les
flèches ni par les épées, llara, le maître des créatures, frappé d’un
étonnement extrême, médita longtemps.
24. Mais le Dieu qui est le maître des créatures, ayant remarqué
la manière dont on tue la victime dans le sacrifice, détacha par ce
moyen la tête du corps de Dakcha, le sacrificateur, [qui était devenu
pour lui] la victime.
25. A la viçe de cette action, les Bhùtas, les Prêtas et les Piçâtchas
louèrent tous le Dieu en s’écriant : Bien ! bien ! Mais les autres firent
entendre des exclamations contraires.
26. Furieux, il jeta cette tête dans le feu du midi, et après avoir
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LIVRE QUATRIÈME. 23
ainsi détruit le sacrifice des Dieux, il partit pour la demeure des
Guhyakas.
FIN HL CINQUIÈME CHAPITRE , AYANT POUR TITRE :
DESTRUCTION DU SACRIFICE DE DAK.CHA ,
DANS LE PREMIER LIVRE DU GRAND PURÂtSA ,
I.E BIENHEUREUX RII AG AV AT A ,
RECUEIL INSPIRÉ PAR RRAHMÀ ET COMPOSÉ. PAR VYASA.
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24
LE BH À GAVAT A PURÀNA.
CHAPITRE VI.
ON APAISE RUDRA.
1. Mâitrêya dit : Alors toutes les troupes des Dêvas, mises en fuite
par les armées de Rudra, ayant les membres coupés ou rompus par
les javelots, les haches, les cimeterres, les massues, les pieux garnis
de fer et les maillets,
2. Frappées d’épouvante, ainsi que les sacrificateurs et les mem-
bres de l’assemblée, après avoir vénéré Svayambhû , lui firent con-
naître en détail ce qui s'était passé.
5. Le Dieu qui est né du lotus, et Nârâyatia, l’âme de l’univers,
qui avaient autrefois prévu cet événement, ne s’étaient pas rendus
au sacrifice du Pradjâpati.
4. Lorsque le souverain Créateur eut entendu le récit des Dieux ,
il leur parla ainsi : Quand un puissant personnage nous a fait une
injure, le désir qu’on a de la lui rendre ne peut d’ordinaire pro-
duire aucun avantage.
5. Aussi, vous qui avez commis la faute de repousser Bhava au-
quel est due sa part du sacrifice, cherchez à le calmer, en embras-
sant avec un cœur pur le lotus de ses pieds, dont la faveur ne se
fait pas longtemps attendre.
6. Vous qui désirez faire revivre le sacrifice, empressez-vous d’a-
paiser le Dieu qui est privé de son épouse, et que des paroles outra-
geantes ont blessé au cœur; car l’univers et ses Gardiens pourraient
périr par l’effet de sa colère.
7. Ni moi, ni Yadjna, ni vous, ni les solitaires, ni les autres êtres
qui ont un corps, nous ne connaissons pas plus l’essence, que la me-
sure de la force et de l’énergie de cet Etre qui n’obéît qu’à lui seul.
Qui donc saurait le moyen de l'aborder?
25
LIVRE QUATRIÈME.
8. Après avbir donné aux. Suras ce conseil , Adja, accompagné des
Dieux, des Pitrîs et des Chefs des créatures, quitta sa demeure pour
se rendre dans celle de l’ennemi de Pura, sur la plus belle des mon-
tagnes, sur le Kâilâsa, aimé du Seigneur suprême,
9. Fréquenté par des êtres supérieurs à l'homme, qui doivent
leur perfection à la naissance, aux herbes médicinales, aux mortifi-
cations, aux formules sacrées ou à la pratique du Yoga; visité sans
cesse par des Kinnaras, des Gandharvas et des Apsaras;
‘10. Embelli par des pics formés de diverses pierres précieuses,
colorés de métaux variés, couverts d’arbres, de plantes grimpantes et
de buissons de diverses espèces, fréquentés par des animaux de tout
genre,
H. D’où s’échappent de nombreuses cascades d’une eau pure, où
se voit une multitude de grottes et de sommets, et où les femmes
des Siddhas viennent se livrer à leurs jeux.
12. Sur cette montagne retentissaient les cris des paons, bourdon-
naient des essaims d’abeilles enivrées;' les Kôkilas au gosier rouge y
faisaient entendre leurs notes prolongées, et les oiseaux leurs gazouil-
lements.
15. Les arbres qui produisent tout ce que l’on désire paraissaient,
avec leurs rameaux élevés, y provoquer les oiseaux. Elle semblait se
mouvoir avec ses éléphants, et parler par ses chutes d’eau.
14. On y voyait briller le Mandera, le Pâridjâta, le Sarala, le Ta-
mâla, le Sâla, le palmier, le Kôvidâra, l’Asana, l’Ardjuna, *
15. Le manguier, le Kadamba, le NSpa, le Nâga, le Pumnâga, le
Tchampaka, le Pâtala, l’Açôka, le Vakula, le jasmin, l’amarante,
16. Le Svarna, l’Arna, le lotus aux cent feuilles, le safran, les
diverses espèces d’amome, la macre, la Mallikâ, la Mâdhavi,
17. Le jaquier, les diverses espèces de figuiers, tels que l’Udum-
baraj l’Açvattha, le Plakcha, le Nyagrôdha, te Higgu, le bouleau,
l’arec, le Râdjapùga, le Dj^mbu, des plantes annuelles,
18. Le dattier, l'Âmrâtaka, l’Âmra et d’autres, le Priyâla, le Ma-
dhuka, l’Igguda, ainsi que d’autres espèces d’arbres, et des roseaux
pleins et creux.
26
LE BHÀGAVATA PÜRÀNA.
19. Cette montagne était embellie par des troupes d’oiseaux qui
chantaient doucement sur les lacs , au milieu des nymphæas et
des lotus rouges, bleus et blancs qui faisaient l’ornement de la
forêt.
20. Elle était fréquentée par des antilopes, des singes, des san-
gliers, des lions, des ours, des porcs-épics, des Gyals, de jeunes
éléphants, des tigres, des daims, des buffles,
21. Par des animaux ayant, ceux-ci des oreilles laineuses, ceux-
là un seul pied, d’autres une tête de cheval; par des loups, par
des chevreaux à musc; et elle était embellie par des îlots semés sur
les étangs couverts de lotus, autour desquels croissaient des masses
serrées de Musas.
22. A la vue de la montagne du Chef des Bhûtas, qu’environne
la rivière Manda dont l’éclat est rendu plus pur par les bains qu'y
prend Satî, les Dieux furent frappés d’admiration.
25. Ils y virent la belle ville nommée AlaLâ, et le bois de Sâugan-
dhika, où se trouve le lotus qui porte le même nom.
24. Hors de la ville coulent la Nandâ et l’Alakanandâ, rivières que
purifie la poussière du lotus des pieds du Dieu dont les pieds sont
un lieu de pèlerinage;
25. Où les femmes des Suras, descendant de leur demeure, 6
guerrier, viennent, animées par le désir, s’ébattre en lançant de
l’eau à leurs époux,
26. Et dont l’eau, jaunie par le safran nouveau qu’y ont laissé ces
femmes en se baignant, est bue par les éléphants, qui même, sans
être altérés, y amènent leurs femelles.
27 et 28. Les Dieux, après avoir laissé derrière eux la ville du
Chef des Yakchas, où se pressaient par centaines des chars faits d’ar-
gent, d’or et de grandes pierres préefeuses, cette ville qui est remplie
par les femme? des Yakchas, aussi nombreuses que les éclairs au
ciel; après avoir vu le bois de Sâugandhika embelli d'arbres qui
produisent tout ce que l’on désire, et qui sont couverts de fleurs,
de fruits et de feuilles de couleurs diverses;
29. Où le bourdonnement des abeilles est accompagné par le chant
LIVRE QUATRIÈME. 27
des troupes d'oiseaux au col rouge; où les étangs sont remplis de
lotus que chérit la foule des Kalahamsas;
30. Où le vent, qui souffle à travers les santals odorants contre
lesquels se frottent les éléphants de la forêt, ravit sans cesse de
plaisir le coeur des femmes des Yakchas;
SL Et où les étangs, dont les degrés sont faits de lapis-lazuli,
sont couverts de lotus en fleurs: les Dieux, dis-je, après avoir vu ce
bois où se rendent les kiiïipuruchas, aperçurent de loin un figuier. -
52. Il avait cent Yôdjanas de haut, ses rameaux en avaient
soixante et quinze de large; il projetait autour de lui une ombre
immobile; il notait l'asile d’aucun nid, et n'était jamais atteint par
la chaleur.
35. Sous cet arbre, né de la grande contemplation du Yoga, et qui
est le refuge de ceux qui désirent le saint, les Suras virent Çiva assis
et semblable au Dieu de la mort qui aurait déposé sa colère.
34. il se montrait sons son apparence paisible, servi par Nandana
et par d'autres grands Siddhas, calmes comme lui-même; et il avait
assis à *ses côtés son ami (Kuvêra), le chef des Guhyakas et des
Rakchas.
35. Le Seigneur suprême, marchant dans la voie de la science,
des austérités et du Yôga, accomplissait, dans son affection pour
l’univers qu'il aime, le salut des mondes.
36. Il portait le Linga recherché des pénitents, un bâton, des cen-
dres, une épaisse touffe de cheveux, nue peau d’antilope et le disque
de la lune; son corps était de la couleur de la chaux rouge.
37. Il était assis sur le siège des ascètes, siège fait de l'herbe
Darfiba; et il expliquait à Nârada , qui l’avait interrogé, le Vêda
étemel, pendant que les sages écoutaient.
0 3». Il aurait placé sur sa cuisse droite le lotus de sou pied gauche,
soi- sou genou [gauche] son bras [gauche], et sur la partie amté-
rieurc de son bras [droit] son chapelet; sa main droite faisait [le
geste appelé] le Sceau du raisonnement.
39. Alors les solitaires, avec les Gardiens du monde, s’incli-
nèrent, les mains jointes, devant Giriça, qui est h? premier des êtres
4.
28
LE BUÀGAVATA PURÀNA.
doués d’intelligence, et qui, enveloppé de la ceinture du Yôga,
méditait profondément sur l’anéantissement qu’on obtient au sein
de Brahma.
so. Le Dieu dont les chefs des Suras et des Asuras vénèrent les
pieds, s'apercevant de l’arrivée du Dieu qui est né de lui-même, se
leva et le salua de la tête, comme fit Viclinu, le plus respectable des
êtres, en présence du Chef des créatures.
41. Les autres troupes des Siddhas qui entourent le Dieu dont le
corps est rouge, ainsi que les grands Richis, saluèrent également
Brahmâ. Alors celui qui est né de lui-même, comblé de ces hon-
neurs, s’adressa avec un sourire au Dieu qui porte sur sa tête le
croissant de la lune, et qu’il venait de saluer.
42. Brahmâ dit : Je te connais, toi qui es le souverain, le maître
du double principe mâle et femelle, semence et matrice de cet uni-
vers, toi qui n’en es pas moins l’indivisible Brahma.
43. C’est en effet toi, Seigneur, qui avec Çiva et Çakti, ces deux
principes identiques l’un à l’autre, crées, conserves et détruis en te •
jouant cet univers, semblable à l’araignée qui tisse sa toile.* .
44. C’est toi-même qui, instituant une règle convenable, as créé
le sacrifice pour conserver la collection [ du Vêda ] de laquelle dé-
coulent les devoirs et les avantages; c’est par toi qu’ont été élevées
dans le monde les digues que les Brâhmanes, fidèles à leur devoir,
-respectent avec foi.
45. O toi qui donnes le bonheur, tu assures pour asile, soit le
ciel, soit la béatitude suprême, à celui qui accomplit de bonnes
actions, et tu condamnes au terrible Enfer Tamisra celui qui en
commet de mauvaises. Qui donc pourrait trouver ici des raisons.de
blâmer ta conduite?
46. Non , la colère qui domine un vil animal ne triomphe pas o%
dinairement des hommes vertueux, dont le cœur ne songe qu’à tes
pieds, qui te reconnaissent dans tous les êtres et qui ne distinguent
pas les êtres de toi.
47. Aussi les hommes qui, songeant à des distinctions, ne regar-
dant que les œuvres, pleins de mauvaises pensées et le cœur en
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LIVRE QUATRIÈME. 29
proie au chagrin que leur causent les perfections d’autrui, blessent
toujours les autres avec aigreur par des paroles outrageantes, ces
hommes, dis-je, ce n’est pas à un Dieu comme toi de les frapper;
leur mort appartient au Destin.
48. Dans les temps et dans les lieux où des hommes, .l'esprit
atteint par l’Illusion, difficile à vaincre, du Dieu dont le nombril
porte un lotus, voient de fausses distinctions^, l’homme de bien, dans
sa miséricorde, les regarde comme un objet de pitié; mais il ne fait
pas un effort pour punir une faute qui est l'œuvre du Destin.
49. Mais toi dont l’esprit n’est pas atteint par l’Illusion, difficile
à vaincre , dont s’enveloppe l’Esprit suprême-, toi qui connais tout ,
daigne, ô souverain Seigneur, traiter ici avec bienveillance ceux
qui , le cœur blessé par cette Illusion , n’ont de pensées que pour les
œuvres.
50. .C’est pourquoi , Seigneur, ranime le sacrifice du Pradjâpati ,
détruit par toi, ô Dieu intelligent, avant qu’il fût achevé, ce sacrifice
où les mauvais prêtres qui le célébraient, t'ont refusé ta part, à toi
qui conduis la cérémonie à son terme.
. 51. Que celui qui le faisait célébrer revive! que Bhaga recouvre
la vue! que la barbe de Bhrigu repousse, ainsi que les dents de
Pûchan!
52. Ô Dieu colère! rends bientôt, dans ta faveur, la santé aux
Dêvas et aux prêtres officiants dont les membres ont été brisés par
les pierres et par les armes.
55. Que ce qui reste encore du sacrifice soit ta part, ô Rudra! Que
la cérémonie, ô destructeur du sacrifice, soit accomplie pour toi au
moyen de cette part même!
MB DU SIXIÈME CHAPITRE, AYANT POUR TITRE:
ON APAISE RUDRA,
DANS LE QUATRIÈME LIVRE Dü GRAND PURAÇÀ,
LE BIENHEUREUX BIlÂGA V AT A,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMA ET COMPOSÉ PAR VYASA.
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LE BHÂGAVATA PÜBÀ1SA.
CHAPITRE VII.
RET ABLISSKMÜtiT DU SACRIFICE DE DAKCHA.
l. Mâitrêya dit : Satisfait des paroles par lesquelle^ le Dieu incréé
venait de l’implorer, Bhava, 6 guerrier magnanime, dit en sou-
riant : Écoutez.
s. Je ne parle pas de la faute d'enfants qui, comme le Chef des
créatures, sont dominés par l’Illusion divine; non, je n’y pense pins.
Voici seulement la punition que je leur inflige.
5. Que le Chef des créatures, dont la tête a été consurrjée par
le feu , prenne une tête de bélier ; que Bhaga regarde sa part du
sacrifice avec les yeux de Mitra.
A. Que Pûchan mange les grains écrasés, avec les dents de celui
qui fait célébrer la cérémonie; que les Dêvas recouvrent tous leurs .
membres, eux qui m’ont donné le reste du sacrifice.
5. Que les bras des Açvins, que les mains de Pûchan servent de
bras et de mains à ceux qui n’en ont plus; que les autres sacrifica-
teurs renaissent, et que Bhrïgu prenne une barbe de bouc.
6. Alors tous les êtres, ayant entendu les paroles de Midhuehta-
ma (Çiva), s’écrièrent, satisfaits dans leurs cœurs: Bien! bien!
7. Ensuite, ayant invité le Dieu libéral, les guerriers de l’armée
d’Indra et les Ricins retournèrent une seconde fois au sacrifice des
Dêvas, accompagnés du Dieu et de Vêdhas.
8. Et après avoir tout exécuté selon eeqn’avait dit le bienheureux
Bhava, ils adaptèrent au corps de Dakcha la tête d’un bélier destiné
au sacrifice.
9. Au moment où cette tête s’attachait au corps, Dakcha, sur le-
quel Rudra fixait ses regards, se leva tout à coup comme s'il se
réveillait, et vit en face de lui Mrida.
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LIVRE QUATRIÈME. 51
10. Alors le Chef des créatures, dont le coeur avait été souillé par
la haine qu’il portait à Çiva, devint, sous le regard du Dieu, pur
comme un lac pendant la saison de l'automne.
11. Il voulut célébrer les louanges de Bhava; mais le souvenir
de la fille qu’il avait perdue, réveillant sa tendresse, étouffa sa voix
* dans les larmes du regret.
12. Ayant ensuite ramené, qnoiqu'avec peine, le calme dans son
cœur, le sage Dakcha, ému d’attendrissement, Chanta les louanges
d’Iça avec une affection sincère.
15. Dakcha dit : Ah I c’est de ta part une preuve de grande bien-
veillance que de m’avoir puni, moi qui t’avais outragé. Non, vous ne
dédaignez pas, Hari et toi, ceux qui ne sont Brâhmanes que de nom.
Qu’auraient donc à craindre ceux qui sont fidèles à leurs devoirs?
14. Tu as jadis, sous la forme de Brahma , créé Éfe ta bouche,
pour conserver la connaissance de l’Esprit, les Brâhmanes, gardiens
fidèles des œuvres, des austérités et de la science. Aussi, Dieu su-
prême, tu sais, semblable au pasteur qui veille sur son troupeau,
protéger, en les châtiant, les Brâhmanes contre tous les malheurs.
15. Puisse celui qui , attaqué dans l'assemblée par les paroles inju-
rieuses, qu’ignorant de sa nature, j’avais lancées contre lui, a oublié
cet outrage pour protéger par un regard bienveillant un coupahie
que son insolence à l’égard de l’Etre le plus digne de respect préci-
pitait dans les régions infernales, puisse cet Etre bienheureux trouver
dans ce qu’il a fait sa propre satisfaction !
16. Màitrêya dit : Après avoir ainsi calmé Midhvas (Çiva) et reçu
l’ordre de Brahmâ, Dakcha, assisté des Agnis, des prêtres officiants
et des maîtres, reprit la célébration du sacrifice.
17. Pour continuer la cérémonie, les Brahmanes versèrent l’of-
fftmde dans les trois coupes consacrées à Vichnu, afin d’effacer les
souillures causées par l'attaque des guerriers [de Çiva].
18. Assisté du sacrificateur qui tenait l’offrande, celui qui faisait
célébrer le sacrifice médita, ô chef des hommes, avec une intelli-
gence pure ; et alors Hari lui apparut.
19. Il arrivait, transporté par Târkehya, dont les ailes sont des
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LE BHÀGAVATA PURÀNA.
hymnes, effaçant l’éclat de tous ces sages par sa propre splendeur
qui éclairait les dix points de l'horizon.
20. Il était noir et couvert d’un vêtement de couleur d’or; il por-
tait un diadème brillant comme le soleil; son visage était orné d’an-
neaux et paré de boucles de cheveux noirs semblables à des abeilles;
avec ses bras chargés d’or, qui agitaient une conque, un" lotus, le
Tchakra, des flèches, un arc, une massue, un glaive et un bouclier,
il ressemblait à uu ‘Karnikâra [tout en fleurs]. •
21. Tenant son épouse sur son sein, portant une guirlande de
(leurs des bois, escorté d’un éventail et d’un chasse-mouche qui se
jouaient à ses côtés comme deux flamingos, et la tête abritée par un
parasol blanc qui ressemblait à la lune, il répandait la joie dans
l’univers avec un seul de ses regards et de ses nobles sourires.
22. A la vite du Dieu qui venait d’arriver, toutes les troupes des
Suras, ayant à leur tête Brahmâ, Indra et Çiva aux trois.yeux, se
levèrent aussitôt pour le saluer.
23. Privés de leur propre éclat par sa splendeur, la voix em-
barrassée, pleins de trouble, ifs adorèrent Adhôkchadja, les mains
jointes et la tête inclinée.
24. Atmabhù et les autres Dieux, dont les œuvres, comparées à la
grandeur de Vichnu, sont bien peu de chose, célébrèrent chacun
selon la force de leur intelligence, celui qui, par bienveillance pour
eux, leur manifestait sa forme. .
25. Aussitôt , louant avec joie celui qui- prend pour sa part le meilleur
des vases consacrés à l’offrande, le Chef du sacrifice, le précepteur
suprême des Créateurs de l’univers, qui était entouré de Sunanda,
de Nanda et de ses autres serviteurs, Dakcha s’inclina devant lui avec
recueillement et en joignant les mains en signe de respect.
26. Dakcha dit : Tu es celui qui, sous sa propre forme, est l’ Esprit
même, qui est pur, affranchi des divers états de l’intelligence, unique,
à l’abri de la craiute, maître de l’Illusion qu’il arrête, et qui, prenant
"à son égard le rôle d’homme, [entre dans son sein] et y réside comme
s’il n’était pas pur, lui qui ne reçoit de lois que de lui-même.
27. Les prêtres officiants dirent: ÔDieu absolu, ô Rudra! il fallait
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LIVRE QUATRIÈME. 35
que nous ignorassions ton essence, nous qui, pendant le sacrifice,
avons été jetés par la malédiction [de Nandîçvara] dans de fausses
idées. Elle nous est connue [maintenant] cette essence qu’on nomme
le sacrifice, lequel est dirigé par le triple Vêda, symbole de la loi,
et pour lequel tu as établi la réunion de ces Divinités.
28. Les assistants dirent : Dans le chemin de la naissance où il
n’y a pas d’abri, que rendent impraticable de grandes misères, où le.
Dieu de la mort se présente comme un affreux reptile, où l’on a de-
vant les yeux le mirage des objets, où les affections opposées [du
plaisir et de la peine] sont des précipices, où l’on redoute les mé-
chants comme des bêtes féroces, où la douleur est comme l'incendie
de la forêt, copiment une caravane d’ignorants, chargée du pesant
fardeau du corps et de l’âme, tourmentée par le désir, pourrait-elle
jamais, ô Dieu qui donnes un asile, parvenir jusqu'à tes pieds?
29. Rudra dit : Si, pendant que ma pensée, 6 Dieu libéral, est
exclusivement occupée de tes pieds excellents, qui donnenl le sens de
toutes choses, et qui doivent être adorés avec respect par les soli-
taires mêmes que ton amour a détachés de tout; si pendant ce temps
le monde ignorant m'appelle avec mépris contempteur des lois, je
puis, grâce à ton extrême bienveillance, supporter cet outrage.
30. Bhrîgu dit : O toi dont Brahmâ et les autres êtres revêtus
d’un corps, détournés de la connaissance de l’Esprit par l’impéné-
trable Mâyâ, et dormant dans les ténèbres, ne savent pas, même
aujourd’hui, reconnaître l’essence, quoiqu'ils la portent en eux-
mêmes, sois-moi favorable, toi l’âme et l'ami de ceux qui te vénèrent.
51. Brahmâ dit : Non, ce n’est pas ta vraie forme que celle que
voit l’homme avec ses organes faits pour saisir les divers objets; car
toi, qui es l’asile de la science, de la substance et de la qualité, tu
es distinct de ce produit de Mâyâ qui n’a pas d'existence réelle.
52. Indra dit : C’est là cependant ton véritable corps, ô Atchyuta;
ce corps qui produit toutes choses, qui réjouit le cœur et les yeux,
et qui est muni de huit bras brandissant des armes prêtes à dissiper
les ennemis des Suras.
33. Les femmes dirent : Ce sacrifice qui, "institué par Dakcha en
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LE BHAGAVATA PURÀNA.
ton honneur, et qui maintenant, interrompu par le Maître des créa-
tures irrité contre Datcha, a vu ses lûtes interrompues et ressemble
à un cimetière, daigne, ô loi qui es le sacrifice même, le purifier
pour nous d’un regard de tes yeux beaux comme le lotus.
34. Les Ricins dire nt:Tes actions, ô Bhagavat, ne produisent donc
pas pour toi de conséquences, puisque tu accomplis toi-même des
œuvres dont tu ne ressens pas l'effet; tu ne fais même pas attention à
cette Déesse souveraine qui s’attache à tes pas, elle que les hommes
adorent pour obtenir le bonheur.
35. Les Siddhas dirent : Semblable à un éléphant qui, atteint par
l'incendie de la forêt, et dévoré par la soif, se précipite dans le fleuve
et ne ressent plus l’atteinte du feu, notre esprit, consumé par la
douleur, se plongeant dans le fleuve du pur nectar de tes histoires,
oublie l’incendie [ des passions ] , et ne quitte pas plus les eaux de ce
fleuve que s’il était réuni à Brahma.
36. La femme de Dakcha dit : Sois le bienvenu, ô Seigneur!
sois-nous favorable, adoration à toii Protége-nous , toi l'asile de Çrî,
avec Çrî ta bien-aimée. Sans toi, Seigneur, le sacrifice est comme un
corps dont la tête a été coupée; ses membres ne peuvent lui servir.
57. Les Gardiens du monde dirent : Comment pouvons-nous te
voir avec nos yeux faits seulement pour saisir ce qui n’a pas de réalité,
toi le spectateur interne qui vois [également] le monde visible? Si,
en effet, tu nous apparais comme un être individuel formé des cinq
éléments, c’est là, Dieu puissant, le produit de ta MAyâ.
38. Les chefs du Yoga dirent: Nul ne t’est plus cher, ô Sei-
gneur, que celui qui ne se distingue pas lui-même de toi, de toi
qui es l’âme de l'univers. Daigne donc, ô maître bienveillant, ac-
cueillir d’une manière favorable ceux qui ont recours à toi avec une
dévotion exclusive.
59. Adoration à celui qui n’a besoin que d’un simple acte de sa
pensée pour établir en lui-même des distinctions, au moyen de
l’Illusion dont il dispose, Illusion dont les qualités se divisent de
tant de manières, sous l’influence du Destin, dans les phénomènes
de la. création, de la Conservation et de la destruction de l’univers!
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LIVRE QUATRIÈME.
Adoration à celui qui, pour que les qualités et leur trouble cessent
en lui, n’a qu’à persister dans l’état qui lui est propre!
40. Le Vèda dit : Adoration à toi qui as adopté la qualité de la
Bonté, à toi qui as produit le devoir et ce qui en résulte, à toi qui n’as
pas de qualités, et dont ni moi ni d’autres ne connaissons l’essence!
41. Agni dit : Celui par la splendeur duquel, brillant d’une
énergie extrême, j’emporte dans un bon sacrifice l’offrande arrosée
de beurre clarifié, ce Dieu qui veille sur le sacrifice et qui est le
sacrifice même dont on compte cinq formes et que dirigent heu-
reusement les cinq prières sacrées, je m’incline devant lui.
42. Les Dêvas dirent: Jadis, à la fin du Kalpa, ayant ramené dans
ton sein les effets produits par toi , tu dormais à la surface de l’Océan ,
porté sur le Roi des serpents comme sur un siège, toi le premier
des esprits, toi la voie de l’Esprit suprême, sur laquelle méditent
les Siddhas. C’est toi-même, qui, te montrant aujourd’hui à nos
yeux, nous protèges, nous qui sommes tes serviteurs.
45. Les Gandharvas et les Apsaras dirent: O le plus puissant des
êtres! Marîtebi ef les autres sages, Brahma , Indra et les troupes des
Dêvas qui ont Iiudra pour chef, ne sont que des portions des parties
de ta substance. Cet univers, ô Seigneur, est l'instrument de tes
jeux; c’est à toi que nous adresserons toujours notre hommage.
44. Les Vidyâdharas dirent : L’homme qui recevant, de la Mâyâ
dont tu disposes, ce corps comme instrument, dit : • Moi et le mien , »
et qui, même négligé par des enfants ingrats, est encore malheu-
reux parce qu’il désire des objets qui n’ont pas de réalité, l’homme,
dis-je, ne peut se débarrasser de ce qui l égare qu'en recherchant
avec ardeur l'ambroisie de tes histoires.
45. Les Brahmanes dirent : Tu es le sacrifice, tu es l’offrande, tu
es le feu lui-même; tu es la prière, le bois, l’herbe sainte et les vases.
Les assistants et les sacrificateurs, les époux [qui font célébrer le
sacrifice], les Divinités, l’offrande au feu, l'exclamation Svadhâ, le jus
de l'asclépiade , le beurre clarifié, la victime, tout cela, c’est toi.
46. C’est toi qui jadis, prenant la forlhe d’un grand sanglier,
retiras avec ta défense la terre du fond de ( Abîme, comme le roi
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LE BHÀGAVATA PUR AN A.
des éléphants soulève sa femelle, pendant que les chants joyeux des
Yôgms, ô toi dont le triple Véda est la forme, te célébraient comme
celui dont le sacrifice est l’ouvrage.
47. Daigne aussi nous traiter avec bienveillance, nous qui aspi-
rons à te voir, privés, comme nous le sommes, de l'œuvre des gens de
bien. Adoration à toi, Seigneur du sacrifice, toi dont il suffit que
les hommes prononcent le nom pour que les obstacles qui s’opposent
à la cérémonie disparaissent!
4K. Mâitrêya dit : Pendant que Hrîchîkêça, qui donne l’existence
au sacrifice, était ainsi loué , ô Vidura! Dakcha, le chantre inspiré,
dirigeait la cérémonie qui avait été troublée par Rudra.
49. Rhagavat , l’âme de l’univers, adressa ainsi la parole à Dakcha,
comme s’il eût été satisfait de la part qui lui était réservée, lui qui
jouit des portions de tous.
50. Bhagavat dit: Je suis Brahmâ, Çarva, la cause première de
l’univers, l'Esprit, le Seigneur et le témoin [des âmes], qui est intel-
ligent par lui-même et qui n’a pas d’attributs.
51. M’unissant, ô Brahmane, avec la Mâyà dftit je dispose, et
(jue constituent les qualités, créateur, conservateur et destructeur de
l’univers, je prends des noms conformes à mes œuvres.
52. Au sein de cet Esprit suprême, qui est l’unique et absolu
Brahma, l’homme ignorant distingue Brahmâ, Rudra et les créa-
tures.
53. De même qu’il n’y a pas un homme qui se figure que sa tête,
ses mains et ses membres soient ceux d’un autre, ainsi celui qui
m’est dévoué pense que les êtres [ ne sont autre chose que moi],
54. Celui qui ne distingue pas l’un de l’autre, ô Brahmane, les
trois Dieux qui n’ont qu’une même nature et qui soht’lame de tous
les êtres, celui-là obtient le repos.
55. Màitrêya dit : Le premier des Chefs des créatures, ainsi ins-
truit par Bhagavat, après avoir adoré Hari, sacrifia aux Dêvas sous
leur double nature, à l’aide de la cérémonie consacrée à ce Dieu.
56. 11 offrit aussi, plein de recueillement, à Rudra, la part qui lui
était réservée, et aux autres Divinités qui boivent le Sôma, ce qui
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LIVKE QLATKIÈME.
termine le sacrifice; et après avoir achevé la cérémonie, il prit avec
les prêtres oiliciants le bain final de l’Avabhritha.
57. Pensant, selon la loi, à l’Etre qui obtient par sa propre ma-
jesté le succès de ses desseins, les Dieux se retirèrent dans, le ciel.
58. Cependant Satî, la fille de Dakcha, ayant abandonné, [ainsi
qu'il a été dit,] son premier corps, naquit de nouveau, selon la
tradition, comme fille de Mênâ, femme de PHimavat.
59. [Sous le nom d’[ Ambikâ, elle ne cesse de reudre un culte à
son époux chéri, qui est la voie de ceux qui l’aiment sans partage,
aussi constante que l’énergie qui n abandonne jamais l’Esprit au
sein duquel elle sommeille.
60. Cette histoire du bienheureux Çambhu (Çiva), destructeur
du sacrifice de Dakcha, m'a été racontée par Uddhava, ce sage dé-
voué à Bhagavat, et disciple de Vrïhaspali.
6t. Lorsqu'après avoir entendu le récit de cette oeuvre d’iça, récit
qui est un moyen suprême de purification , qui donne de la gloire,
une longue vie, et qui efface tous les péchés, l’homme le raconte sans
cesse, il secoue toutes ses fautes par l’effet de cette dévotion.
FIS DU SUIT 1 F. Ml CHAPITRE, AVANT FUIR TITRE .
RÉTABLISSEMENT DU SACRIFICE DE DAXCHA ,
DANS I.E QUATRIÈME LIVRE DU GRAND PI.RÂyA ,
LE BIENHEUREUX BHAGAVAT A.
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAIIMA ET COMPOSE PAR VYASA.
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LE BHÀGAVATA PURÀNA.
CHAPITRE VIII.
HISTOIRE DE DHRUVA.
1. Mfiitrêya dit : Les autres enfants <le Brahmà, tels que Sanaka
et ses frères, ainsi que N â racla, Rïbhu, Ha ni sa, Aruni et Yati, s'étant
voués à une chasteté perpétuelle, ne furent pas chefs de maison.
2. Mrichâ (la Fausseté) fut la femme d’Adhanna; elle mit au
inonde un fils et une fille, Dambha (la Fraude) et Mâyâ (la Trom-
perie), qui furent adoptés par Nirrïti (le Malheur), qui n'avait pas
d'enfants.
5. 'De ce couple naquit Lôbha (la Cupidité) et Nichkriti (la Mé-
chanceté); de ces derniers, krôdha ( la Colère). et Himsâ ( le Meurtre),
qui donnèrent le jour à Kali et à Durukti (l’Injure) sa sœur.
h. Kali (la Querelle) eut de Durukti, Bhaya (la Terreur) et Mrï-
tyu (la Mort); et de ce couple en naquit un autre, Yâtanâ (la Dou-
leur) et Niraya (l'Enfer).
5. Je viens de t’exposer en abrégé la création secondaire , 6 guer-
rier vertueux; récit purifiant qui efface les souillures du cœur de
l’homme qui l’a entendu trois fois.
6. Je vais maintenant, ô fils de Kuru, te raconter l’histoire de la
famille du Manu Svâyambhuva , dont la gloire est pure, de ce Manu
qui est né d’une portion du Dieu qui est une portion de Hari.
7. Priyavrata et Uttânapâda, tous deux fils du mari de Çatarûpâ,
protégèrent le monde, parce qu’ils étaient une portion de la subs-
tance de V'âsudeva.
». Uttânapâda eut deux femmes, Sunîti et Surutchi; de ces deux
femmes, Surutchi était plus aimée de son mari que Sunîti, qui avait
mis au monde Dhruva.
9. Un jour que le roi caressait Uttama. fils de Surutchi, qu’il te-
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LIVRE QUATRIÈME.
nait sur ses genoux, il repoussa Dhruva, qui voulait y monter aussi.
10. En voyant Dhruva, fils de la seconde femme du roi, qui
désirait faire comme son frère, Surutchi, enflée d'orgueil, lui dit
avec jalousie, en présence de son père qui écoutait :
11. Enfant, tu ne dois pas monter sur le siège du roi, quoique
tu sois son fils, parce que tu n'as pas été porté dans mon sein.
12. Tu n'es qu'un enfant, et tu ignores sans doute que tu es né
dans le sein d'une autre femme, toi qui veux une chose si difficile
à obtenir.
15. Après avoir honoré Purucha par tes austérités, obtiens de sa
faveur de renaître de moi, si tu désires le siège royal.
14. Blessé par les dures paroles de sa belle-mère, soupirant de
colère comme un serpent frappé d’un coup de bâton, Dhruva, quit-
tant son père, qui avait gardé le silence pendant cette scène, se retira
tout en pleurs auprès de sa mère Sunîti.
15. Celle-ci, prenant dans se% bras l’enfant qu’elle voyait sou-
pirer et dont les lèvres tremblaient [de colère], souffrit beaucoup
en entendant de la bouche des serviteurs du gynécée ce qu’avait dit
l’autre femme d’Uttânapàda.
16. Perdant courage, la jeune femme se mit à pleurer, consumée
par le feu du chagrin, comme une liane dans l’incendie d’une forêt,
et ne pouvant oublier ce qu’avait dit l’autre épouse du roi, des
larmes coulèrent de ses yeux beaux comme le lotus.
17. Après avoir longtemps soupiré, la jeune femme, ne voyant
pas de terme à son infortune , parla ainsi à son fils : Ne souhaite de
mal à personne, cher enfant; non, car l’homme souffre lui-même du
mal qu’il fait à autrui.
18. Surutchi a dit vrai : c’est une infortunée qui t’a porté dans
son sein et nourri de son lait, elle que le maître de la terre a honte
de prendre pour femme légitime, ou même pour servante.
19. Suis donc, cher enfant, sans envie, un conseil véridique, quoi-
qu’il vienne d'une belle-mère; rends un culte au lotus des pieds
d’Adhôkchadja, si tu désires comme Uttama le siège suprême.
20. Adja, en effet, obtint le rang suprême pour avoir adoré les
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LE BHÀGAVATA PURÂNA.
pieds de cet Être supérieur aux qualités auxquelles il s’unit afin de
créer l'univers, et que l’homme vénère en se rendant maître de
sa respiration et de son cœur.
21. Et de même, c’est pour avoir célébré attentivement en son
honneur des sacrifices riches en donations, que le bienheureux
Manu ton grand-père obtint ce qu’il est si difficile d’obtenir autre-
ment, le bonheur sur la terre, et dans le ciel la délivrance finale.
22. C’est auprès de ce Dieu qui chérit ses serviteurs, qu’il faut te
réfugier, cher enfant, de ce Dieu dont les pieds, semblables au lotus,
sont la voie que doivent rechercher ceux qui aspirent au salut; ho-
nore Purucha en le fixant dans ton cœur, animé d’une affection
exclusive et purifié par l'accomplissement de tes devoirs.
25. Je cherche vainement un autre être que celui dont les yeux
ressemblent à la feuille du lotus, qui puisse détruire ton malheur,
lui que poursuit, un lotus à la main, Çrî, cette déesse, l’objet des
poursuites des autres Dieux. ,
24. Après avoir entendu les plaintes de sa mère et ses paroles qui
lui faisaient voir la vérité, l’enfant, se rendant maître de son cœur,
sortit de la ville habitée par son père.
25. Nàrada, en ayant été informé et connaissant ce qu’il voulait
faire, le toucha au front de sa main qui détruit le péché, et s'écria,
plein d’admiration.
26. Nàrada dit : O énergie des Kchattrivas qui ne laissent pas
abaisser leur orgueil! celui-ci,, tout enfant qu’il est, garde en son
cœur les dures paroles d’une belle-mère.
27. Nous ne voyons pas, ami, qu’il puisse être maintenant ques-
tion soit d'outrage, soit de respect, pour un enfant comme toi, qui
est livré aux jeux de son âge.
28. Et quand même il y aurait lieu à cette distinction, les causes
de déplaisir n'existent encore qu’aux yeux de l’erreur; car ce sont
nos propres actions qui décident de notre sort en ce monde.
29. Aussi le sage ne doit-il se réjouir de ce que lui apporte le
Destin qu’autanl qu’il y reconnaît la voie du souverain Seigneur.
30. Ensuite, ce n’est pas, crois-moi, un Être que les hommes
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Livre quatrième.
puissent facilement adorer, que celui dont tu désires obtenir la fa-
veur, à l'aide du Yôga que te conseille ta mère.
51. Car' c’est celui dont les solitaires n’ont pu, pendant de nom-
breuses existences, découvrir la voie, quoiqu’ils la cherchassent dans
le détachement et dans la profonde méditation du Yôga.
52. Renonce donc à un dessein qui ne peut produire de résultat; il
sera temps de le former quand tu seras parvenu à l’âge des vieillards.
55. L’âme de l’homme qui se contente de ce que lui envoie le sort ,
que ce soit du bien ou du mal, parvient à l’autre rive des ténèbres.
54. Si nous voyons avec plaisir celui qui a plus de mérite que
nous, avec compassion celui qui en a moins, et avec amitié celui
qui en a autant, le chagrin ne pourra rien contre nous.
55. Dhruva dit : Cette quiétude que, dans sa compassion, Bha-
gavat a enseignée aux hommes dont le cœur est ému par le plaisir
ou par la douleur, est trop difficile à atteindre pour les êtres de
mon espèce. .
56. ElTe ne descend pas dans le cœur indomptable et emporté
d'un Kchattriya blessé, comme je le suis, par les flèches des dis-
cours outrageants d'une belle-mère.
57. Enseigne-moi, ô Brâhmanc, une bonne voie par laquelle je
puisse m'emparer du lieu le plus élevé dans les trois mondes, d’un
lieu qui n'ait été occupé ni par mes ancêtres ni par d’autres.
58. C’est toi, en effet, toi né du corps du Très-Haut, qui, faisant
résonner la Vînâ, parcours le monde, comme le soleil, pour le bien
de l’univers.
59. Mâitrêya dit : Satisfait d’entendre ce discours, le bienheureux
Nârada adressa, plein de joie et de compassion, ces paroles bienveil-
lantes au jeune enfant.
40. Nârada dit : La voie que t’a indiquée ta mère te conduira,
en effet, à la béatitude finale, qui est le bienheureux- Yâsudêva lui-
même; sers-le donc avec un cœur plein de lui.
41. Celui qui désire l’un des quatre avantages qu’on nomme le
devoir, la fortune, le plaisir et le salut, n’a d'autre moyen pour l’ob-
tenir que de rendre un culte aux pieds de Hari.
h.
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LE BHÀGAVATA PliRÀNA.
42. Rends-toi donc, ami, et puisse le bonheur être avec toi! au
saint rivage de la Yarnunâ, dans le bois pur de Madhuvana, où l’on
jouit sans cesse de'la présence de Hari.
45. Là, te baignant trois fois le jour dans l'eau fortunée de la
Kâlindî, tu fixeras ta demeure, pour y remplir, dans une posture
convenable, les devoirs qui te sont imposés.
44. Purifiant peu à peu de leurs souillures ton cœur, tes sens et
ta respiration pàr la pratique du triple Prànâyâma , médite avec un
esprit ferme sur le Précepteur suprême,
45. Qui, dans sa bienveillance, te sera toujours présent, avec ses
yeux et son doux visage orné d’un beau nez, de beaux sourcils et de
joues gracieuses; médite sur le plus beau des Suras,’
46. Qui est jeune , dont le corps est aimable , dont les yeux et les
lèvres sont rouges, qui est l’asile de ceux qui l’adorent, qui donne
le bonheur, qui est secourable, qui est un Océan de miséricorde,
47. Qui, portant sur sa poitrine la marque du Çrîvatsa, se moutre
sous la figure d’un homme dont la peau est d’un noir foncé, que
pare une guirlande de fleurs des bois, qui a quatre bras portant
pour attributs une conque, le Tcbakra, une massue, un lotus,
48. Qui a un diadème, des pendants d’oreilles, des bracelets au
bras et au poiguet, au cou duquel est suspendu le joyau KAustubha,
qui a un vêtement de soie de couleur jaune,
49. Dont la taille est entourée d’une ceinture de clochettes, aux
pieds duquel se jouent des anneaux d’or; qui est calme, qui est de
tous les êtres le plus aimable à voir, qui comble de bonheur le cœur
et les yeux; •>
50. Médite enfin sur cet être qui, plaçant son siège au milieu des
cœurs de ceux qui lui sont dévoués, comme au centre d’un lotus,
pose dans leur sein ses pieds, dont les ongles brillent, semblables à
une rangée d» joyaux.
5t. C’est ce Dieu, le plus libéral de tous le» être», qu’il faut,
avec un cœur ferme et exclusivement attentif, se représenter, par la
méditation, souriant avec des regards affectueux.
52. Le cœur de celui qui contemple ainsi la forme bienheureuse
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LIVRE QUATRIÈME. * 45
de Bhagavat, parvient bien vite à l'inaction suprême, dont rien ne
peut plus le détacher.
55. Apprends encore de ma bouche, ô fils de roi, la prière, mystère
suprême, que l'homme n’a qu’à réciter pendant sept jours pour voir
les habitants du ciel; cette prière ,, c'est ; • Ôm ! Adoration à Bhagavat,
*« fils de V asudêva ! *
54. Qu'avec ce Mantra le sage rende au Dieu un culte extérieur,
en employant diverses substances et en observant les distinctions
relatives au temps et au lieu.
55. (Ju’il honore le souverain Seigneur en lui offrant de l’eau, des
fleurs pures, des fruits et des racines des bois, des tiges de l'herbe
sacrée, des feuilles d’arbres et la plante Tulasî qui lui est chère.
56. Après avoir pris pour objet de son hommage une subsftmcc
matérielle, que le solitaire, maître de lui-même, calme, silencieux,
sobre et ne mangeant que les fruits de la forêt, honore le Dieu dans
la terre, dans l’eau et dans les autres corps [ qui le représentent].
57. Qu’il médite en son cœur sur ce que l’Etre dont la gloire est
excellente doit accomplir, avec l’incompréhensible Mâyâ dont il dis-
pose, dans le cours des incarnations qu'il revêt à son gré.
58. Autant jl y a de cérémonies qui ont été observées par les
anciens en l’honneur de Bhagavat, autant le sage en doit accomplir
en prononçant la prière même qui est la substance des Mantras,
pour le Dieu dont la prière est la forme.
59. Recevant ainsi du sage qui le porte en son cœur, et qui lui
rend un culte plein de dévotion, l’hommage de ses actions, de ses
pensées et de ses paroles ,
60. Bhagavat, qui fait croître l'affection des cœurs sincères et
vraiment dévoués, lui assure, parmi les objets que recherchent les
hommes, le bonheur qu'il ambitionne.
61. Enfin, qu’affranchi de l'attachement que produisent les sens,
il serve Bhagavat avec une affection constante, augmentée par l'ap-
plication d’urfe dévotion profonde, et il arrivera certainement à la
béatitude.
62. Mâitrêya dit : Après avoir reçu ces avis, le fils du roi, ayant
6.
44
* LE BHAGAVATA PURÂNA.
tourné avec respect autour de Nârada et s'étant incliné devant lui,
se rendit à la forêt pure de Madhuvana, lieu embelli par l’empreinte
des pas de Hari.
63. Quand le jeune homme fut parti pour ce lieu de pénitence,
le solitaire NSrada s’introduisit dans l'appartement intérieur d’Uttâ-
napâda , et après y avoir reçu du roi les honneurs de l’hospitalité et*
s’être assis sur un siège commode, il lui parla ainsi.
64. Nârada dit: D’où vient, ô roi, que tu te livres à de profondes
réflexions qui attristent ton visage? Sans doute, ni le plaisir, ni la
vertu, ni la fortune ne te manquent.
65. Le roi dit : Mon jeune fds, ô Brahmane, âgé de cinq ans, cet
enfant si sage, a quitté la ville avec sa mère, et c’est ma ‘préférence
pouf une autre femme et ma dureté pour lui qui l’y ont forcé.
66. Les loups ne dévoreront-ils pas tin enfant qui est seul dans la
forêt, sans secours, épuisé par la faim et par la fatigue, couché sur
la terre, le visage semblable à un lotus fané?
67. Aussi, vois ma cruauté, ô Brahmane, et ma faiblesse pour
une femme! J’ai été assez dur pour repousser mon enfant qui, par
affection pour moi, voulait monter sur mes genoux.
68. Nârada dit : Ne pleure pas, ô roi des hommes, sur ton fils,
qui est protégé par un Dieu ; tu ignores sa grandeur, dont la gloire
remplira l’univers.
69. Après avoir accompli une œuvre bien difficile à exécuter,
même pour les Gardiens du monde, il parviendra bientôt à étendre
ta renommée. . * *
70. Mâitrêya dit : Le roi de la terre, après avoir entendu les pa-
roles du Rïchi des Dêvas, dédaignant désormais le bonheur de la
royauté, ne songea plus qu’à son fils.
7t. Cependant Dhru va, s’étant baigné à Madhuvana, passa dans
le jeûne la nuit même de son arrivée, et, se conformant aux instruc-
tions «lu Rïchi , il adora dans le recueillement Purucha.
72. Ne mangeant que de trois en trois nuits le fruit du Kapittha
et du jujubier, et seulement autant qu’il lui en fallait pour se sou-
tenir, il passa un mois entier à vénérer Hari.
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h 5
LIVRE QUATRIÈME.
. 73. Il passa (le même le second mois, livré au culte du Seigneur
suprême, ne se nourrissant plus que tous les six jours d’herbes et
de feuilles fanées.
74. Le troisième mois, ne prenant plus d’autre aliment que de
l’eau, et seulement tous les neuf jours, il se réfugia, par la méditai
tion, auprès de celui dont la gloire est excellente.
75. Le quatrième mois, il ne se nourrit plus que d’air, et seule-
ment tous les douze jours; et, maître de sa respiration, il embrassa
le Dieu dans sa pensée.
76. Quand le cinquième mois fut venu, le fils du roi, toujours
maître de sa respiration et méditant sur Brahma, se tint debout sur
un seul pied, immobile comme un poteau.
77. Après avoir complètement ramené au dedans de lui son coeur,
ce siège de l'action des sens et des objets matériels , Dhruva médi-
tant sur la forme de Bhagavat, ne vit plus rien autn? chose.
78. A la vue de ce sage qui s’était rendu maître de Brahma, du
souverain Seigneur de la Nature et de l’Esprit , qui renferme en lui-
même l’Intelligence et les autres principes, les trois mondes trem-
blèrent de crainte.
79. Pendant que le fils du roi se tenait debout sur un pied, la
moitié de la terre, blessée par son pouce, s’inclina [sous son poids),
semblable à un bateau qui, portant un éléphant vigoureux, penche
à chaque pas qu’il fait du côté gauche ou du côté droit.
80. Tandis que, maître de sa respiration et des voies qu’elle
parcourt, il contemplait ce Dieu qui est l’univers même, en ne le
distinguant plus de son propre esprit, les mondes et leurs Gar-
diens, souffrant d’une puissance qui suspendait en eux le souffle
vital, allèrent implorer le secours de Hari.
81. Les Dêvas dirent : Non, nous n'avons jamais vu, ô Bhagavat,
l’Être qui renferme en son sein toutes les créatures du monde mo-
bile et immobile, suspendre ainsi sa respiration; délivre-nous du
malheur qui nous menace; nous venons. Dieu secourable, chercher
un asile auprès de toi.
82. Bhagavat dit : Ne craignez rien; je détournerai cet enfant de
LF. BHÀOAVATA PURÂNA.
46
sa redoutable pénitence; retournez dans vos demeures; celui dont
la puissance a suspendu en vous le souffle de la vie , c’est le fils
d’Uttânapâda , dont l’esprit est uni avec moi.
FIS MI HUITIEME CUAPIIRE. AYANT POUR TITRE :
HISTOIRE DE OHRL'VA ,
DASS LE QUATRIEME LIVRE DD GRAND PURÂNA,
LE BIENHEUREUX BHÂGAVATA .
RECUEIL INSPIRÉ PAR RRAHMÀ ET COMPOSÉ PAR VYÂSA.
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LIVRE QUATRIEME.
47
CHAPITRE IX.
HISTOIRE DE DHRUVA.
1. Mâitrêya dit : Ainsi délivrés de leurs craintes, les Dieux, après
s’être inclinés devant celui dont la puissance est immense, se reti-
rèrent dans le ciel. Alors le Dieu qui a mille têtes se rendit avec
Garutmat à la forêt de Madhu pour voir son serviteur.
2. Aussitôt l’enfant, avec sa pensée rendue plus pénétrante par
la pratique du Yôga, ayant reconnu que la lumière qui étincelait
comme l’éclair au centre du lotus de son cœur, venait de s’évanouir,
vit hors de lui le Dieu resplendissant du même éclat.
3. Troublé par cette apparition, Dhruva se prosternant à terre
devant le Dieu, l’adora comme s'il eût voulu le boire de ses regards,
le baiser du visage , le serrer dans ses bras.
а. Hari qui résidait dan6 son cœur, comme il réside au sein de
tous les êtres, voyant qu'il voulait parler, mais que les paroles lui
manquaient, lui toucha la joue, dans sa miséricorde, avec sa conque
que forment les Vêdas, pendant que l'enfant se tenait devant lui les
mains jointes en signe de respect.
5. Alors, en possession de la parole divine, reconnaissant avec
certitude l’Ètre suprême et son âme, l’enfant, qui devait avoir un
jour une demeure stable, célébra lentement et avec dévotion celui
dont la gloire est répandue au loin. . j
б. Dhruva dit : O toi qui, pénétrant dans mon sein, as éveillé,
par ta splendeur, la parole qui sommeillait en moi, ainsi que les
organes des mains, des pieds, de l'ouïe et de 1% peau; toi qui pos-
sèdes toutes les forces, adoration à toi, ô Bhagavat, qui es l’Esprit!
7. Ô Dieu unique ! c’est après avoir créé avec ta propre énergie,
que Ton nomme Mayâ et dont les qualités sont innombrables, cèt
.'i8
LE BHAGAVATA PtRANA.
univers qui se compose de la réunion de l’Intelligence et des autres
principes; c’est après avoir pénétré, en tant qu’Esprit, les qualités de
Mâyâ, qui n’ont pas de réalité, que tu parais multiple, comme le feu
quand il brûle dans des fragments de bois distincts.
». C’est avec la science que tu lui as donnée, Seigneur, que
Brahmâ.se réfugiant auprès de toi, a contemplé cet univers, comme
ferait un homme qui sort d’un profond sommeil ; comment pourrait-
il, connaissant ce que tu as fait pour lui, ô toi qui es l’ami des mal-
heureux, oublier tes pieds, cet asile de ceux qui sont sauvés?
u. Certes, ils ont l’esprit égaré par l’Illusion dont tu t’enveloppes,
ceux qui, te regardant, toi qui affranchis de la naissance et de la mort,
comme l’arbre qui donne tout ce qu’on désire, (adorent pour autre
chose [que pour toi], puisqu'ils aspirent à un bonheur sensuel, fait
seulement pour un cadavre, et qui existe même dans l’Enfer.
10. La délivrance finale, que les hommes obtiennent en médi-
tant sur le lotus de tes pieds, ou en écoutant le récit de tes nais-
sances, ne se trouve pas, même au sein de Brahma, qui repose dans
sa propre grandeur. Comment y parviendraient-ils donc ceux que
le glaive de Yama renverse de leur char brisé ?.
11. Puissé-je, ô Dieu infini , jouir de la société de ces grands per-
sonnages au cœur pur qui te témoignent incessamment leur dévo-
tion, afin qu’enivré par le divin breuvage du récit de tes qualités,
je franchisse promptement le redoutable Océan de l’existence, plein
d’innombrables misères !
•12. Ils oublient complètement ce corps mortel qui nous est si
cher, 6 Seigneur, ainsi que tout ce qui s’y rattache, femme, fils,
parents, maisons, richesses, ils oublient tout cela, ceux qui aiment la
société des hommes dont le cœur est ravi par le parfum du lotus de
tes pieds, ô toi dont le nombril a produit un lotus.
15. Ta forme solide, qui se compose de la réunion des hommes,
des Dâityas,.des Df vas , des reptiles, des oiseaux, des arbres et des
quadrupèdes; cette forme dont les attributs existent et n’existent pas
[pBur nos organes], et qui est le produit varié de l’Intelligence et
des autres principes; cette forme, ô Etre suprême et incréé, [ c'est la
49
LIVRE QUATRIÈME.
seule que je connaisse,] je ne vois pas celle qui lui est supérieure
et que le langage ne peut décrire.
14. Cet Etre qui, à la fin de chaque Kalpa, renfermant dans son
sein l'univers, dort, ramenant à lui son regard, sur la couche du ser-
pent Ananta son ami; cet Être dont le nombril, semblable à l'Océan,
a produit le lotus doré des mondes, au centre duquel paraît l’écla-
tant BrahmÂ; cet Être qui est Bliagavat, je m’incline devant lui.
15. Toi qui es perpétuellement libre, qui es parfaitement pur et
savant, qui es l’Esprit, qui es immuable, qui es le Purucha primitif,
qui es. le Bienheureux et le maître souverain des trois qualités, tu
es distinct [de l’âme individuelle], puisque, de ton regard qui ne se
repose jamais , tu vois les divers états de l’intelKgence , toi qui , en
tant que Dieu conservateur, es le Chef du sacrifice.
16. Ce Brahma au sein duquel ne cessent d’apparaître les diverses
énergies de la science et des autres facultés, en suivant un ordre
contraire [à celui de leur absorption], ce Brahma duquel sort l’uni-
vers, qui est unique, infini, primitif, inaltérable, essentiellement
heureux, c'est auprès de lui que je cherche un asile. •
17. Sans doute le lotus de tes pieds, ô toi qui as pour forme ce
que l’homme désire le plus, est la véritable bénédiction de la béné-
diction même, pour celui qui te rend ainsi un culte [désintéressé]:
et cependant, Seigneur, Bhagavat protège les malheureux comme
moi, avec l’empressement inquiet de la bienveillance, de même
qu une vache veille sur son jeune veau.
18. Mâitrêya dit : Célébré de cette manière par cet enfant sage
et dont les pensées étaient justes, Bhagavat, qui est attaché à ses
serviteurs, lui répondit ainsi en l’approuvant.
19. Bhagavat dit : Je connais, fils de roi, le dessein que tu as
conçu dans ton cœur; je t’en accorde le succès, enfant vertueux,
quoiqu’il soit difficile à obtenir, ‘et puisse le bonheur être avec toi!
20. Je t’accorde un lieu qui h’a jamais été occupé par personne,
vertueux enfant, un lieu éclatant de splendeur, dont le sol est
ferme, où est placé le cercle des lumières célestes, des planètes,
des constellations et des étoiles, qui tournent tout autour, comme les
"• 7
50
LE BHÀGAVATA PURÀNA.
bœufs [qui foulent le grain], autour de leur poteau, et qui subsiste
immobile même après que les habitants d’un Kalpa [ont disparu],
St. Autour de -ce lieu tournent avec les astres, en le laissant à
leur droite, Dharma, Agni, Kaçyapa, Çakra et les solitaires qui
vivent dans la forêt.
22. Quand ton père se sera retiré dans la forêt, après t’avoir laissé
l’empire, tu gouverneras la terre pendant trepte-six mille ans, .atta-
ché à la justice et maître de tes sens.
25. Ton frère Uttama sera tué à la chasse, et sa mère, ne pensant
qu'à lui, ira dans la forêt pour le chercher, et périra au milieu de
l’incendie d’un bois.
24. Après m’avofr olî'ert, à moi dont le sacrifice est l’essence,
des sacrifices accompagnés de présents nombreux, après avoir joui
en ce monde d'une félicité véritable, tu te souviendras de moi au
moment de terminer ta vie.
25. Ensuite tu monteras dans ma demeure qui est un objet de
respect pour tous les mondes, qui est placée au-dessus des [ sept ]
Rïchis, et d’où le sage ne revient plus [sur la terre].
26. Mâitrêva dit : Bhagavat , dont Garuda est l’étendard, ayant
ainsi promis à Dhruva une place dans sa demeure, partit, sous les
yeux de l’enfant qui le saluait avec respect.
27. Mais Dhruva, quoique ayant obtenu, grâce au culte des pieds
de Vichnu, l’objet de ses désirs dont la possession lui était assurée,
rentra cependant, non sans regret, dans la- ville.
28. Vidura dit : Comment un sage, qui connaissait si bien son in-
térêt, après avoir obtenu dans une seule et même existence, grâce au
culte des pieds de Hari, le séjour suprême, ce séjour si peu acces-
sible à l'homme, jouet de Mâyi, comment, dis-je, un tel sage put-il
se regarder comme n’ayant pas atteint son but?
29. Mâitrêya dit : Blessé au cœur par les paroles de sa belle-
mère, comme par des flèches, et gardant le souvenir de cet affront,
ce n'était pas la délivrance qu’il avait demandée au Dieu qui la
donne; aussi le repentir s empara-t-il de lui.
50. Dhruva dit ; Après être parvenu en six mois à me réfugier à
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51
LIVRE QUATRIÈME.
l’ombre des pieds de celui dont Sananda et ses chastes frères n’ont
connu la demeure qu’après de nombreuses existences passées dans
la méditation, je le quitte en songeant encore à des distinctions.
51. Hélas! voyez la folie d'un malheureux comme- moi, qui, après
avoir adoré les pieds du Dieu qui anéantit l’existence, demande
encore un bien qui doit finir.
52. Mon esprit a été troublé par les Dieux, qui ne sont descendus
qu'à regret [pour moi sur la terre], puisque je n’ai pu, dans mon
ignorance, comprendre les paroles si vraies de NSrada.
’ 55. Enveloppé par b» divine Mâyâ, je vois des distinctions, comme
un homme qui rêve ; et, en présence d’un autre être qui n’a cepen-
dant pas d'existence réelle, je souffre de douleur en pensant que cet
être qui est mon frère est pour moi un ennemi.
54. Ce que j’ai désiré m’est aussi inutile qu’un médicament à
l’homme qui a perdu la vie; après m’être attiré par mes pénitences
la faveur du 'Dieu,- âme de l’univers; dont la bienveillance >est si diffi-
cile à obtenir, j’ai , dans mon malheur, demandé l’existence à celui
qui peut en exempter. ' - . •
- 55. Oui, j’ai eu assez peu de vertu pour solliciter la satisfaction
de mon fol orgueil du Dieu qui peut m’associer à sa grandeur; j’ai
fait comme le pauvre qui demande à un roi quelques grains de riz.
56. Mâitrêya dît : G est que les hommes qui sont commetoi, ami,
passionnés pour la poussière du lotus des pieds de Mukunda , se
trouvent satisfaits de ce que le hasard leur présente, et ne désirent
pas d’antre avantage que celui d’être ses esclaves. ‘ ! "
57. Quand le roi eut appris que son fils était de retour, il n’y Crut
pas plus que si on lui eût dit que l’enfant revenait 'd’entre les morts.
D’où me vient, fsè dit-il,] dans mon infortune, un tel bohheur?
58. Mais, se rappelant avec confiance les paroles du Rïchi des
Dêvas, il fut transporté de plaisir; et il donna, dans l’excès de 'sa joie,
un collier de grand prix à celui qui lui avait apporté eettè Uoü^eHe.
•e. Monté sur un char traîné par de bons chevaux, et entouré de
cercles d'or, escorté par les Brâhmanes, les vieillards de chaque fa-
mille, ses ministres et ses parents,
1
52 LE BHÀGAVATA PURÀNA.
40. Le roi sortit rapidement de sa capitale, empressé de revoir
son fils, au milieu du bruit des conques, des timbales et des flûtes,
auquel se joignaient les chants du Vêda.
41. SunSti et Surutchi, femmes d’Uttânapâda, couvertes de leurs
ornements d’or et portées dans une litière, avec Uttama, sortirent
également à la rencontre de Dhruva.
42. Le roi n’eut pas plus tôt aperçu auprès du bois son fils qui
venait à lui, que descendant en toute hâte de son char, il courut
à sa rencontre, troublé par l'affection,
43. Et qu'il le serra dans ses bras, soupirant du regret d’avoir été
si longtemps séparé d’un fils que le contact des pieds de Vichvaksêna
venait de délivrer de tous les liens du péché.
44. En baisant plusieurs fois sur le front cet enfant qui avait
conçu un noble désir, le roi le baigna de douces larmes.
45. S’étant prosterné aux pieds de son père, dont il reçut en
échange les bénédictions, Dhruva salua de la tête les deux reines, qui
accueillaient avec bonté cet enfant, le premier des êtres vertueux.
46. Surutchi, relevant Dhruva qui s’était prosterné à ses pieds,
i’ embrassa et lui dit d’une voix entrecoupée par les sanglots : Puisses-
tu vivre longtemps!
47. C’est que, semblables à l’eau qui coule d’elle-même vers les
lieux bas, tous les êtres ont une inclination naturelle pour ceux qui,
par leur bienveillance et leurs autres vertus, ont obtenu la faveur
de Hari.
48. Uttama et Dhruva, tous deux émus par leur affection mutuelle,
sentant les poils de leur corps se hérisser dans leurs embrassements,
versèrent à plusieurs reprises des torrents de larmes.
49. Snnîti, en embrassant ce fils, qui lui était plus cher que
l’existence, sentit son chagrin dissipé par le contact de son corps.
50. Des larmes de bonheur inoudaient les seins de la mère du
héros, d'où le lait, ô guerrier, sortit à plusieurs reprises.
51. Le peuple louait la reine en lui disant : Quel bonheur j^jur.
toi d’avoir retrouvé un fils, depuis si longtemps perdu, qui revient
dissiper ton chagrin ! Il doit un jour gouverner la terre.
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LIVRE QUATRIÈME 53
53. Sans doute tu as honoré Bhagavat qui dissipe le chagrin de
ceux qui l’adorent, lui sur lequel les sages n’ont qu'à méditer, pour
triompher de la mort qu’il est si difficile de vaincre.
55. Au milieu de ces discours flatteurs, le roi fit monter Dhruva
etsson frère sur un éléphant, et il entra plein de joie dans k ville,
accompagné par les louanges du peuple.
54. Toutes les portes étaient surmontées d’arcs de triomphe au-
dessus desquels se jouaient des images du Makara, et ornées de
tiges d? Musa et de jeunes troncs de jaquier portant leurs grappes.
55. On y voyait des lampes et des vases remplis d’eau, auxquels
étaient suspendus des jets de manguier, des pièces d’étoffes, des
guirlandes de fleurs et des colliers de perles. #
56. Les murs d’enceinte, les arcades et les maisons étaient ten-
dues de tapisseries d’or et brillaient de feux semblables à ceux que
lancent les toits des chars célestes.
57. La grande route, les rues, les cours, les terrasses avaient été
nettoyées, parfumées de santal, et parsemées de grains humectés et
rôtis, de fruits et de fleurs, de riz et d’autres offrandes.
58. Pendant que Dhruva s’avançait sur le chemin, les femmes de
la ville, en le voyant, lui présentèrent des graines de moutarde, de
l’orge rôti, du lait caillé, de l’eau, du panic, des fleurs et des fruits;
59. En y joignant, dans leur affection, des bénédictions qui de-
vaient porter leur fruit ; cependant Dhruva èntrait dans le palais
de son père, au milieu de leurs beaux chants.
60. Dans cet admirable palais, formé d’un assemblage.de grandes
pierres précieuses, Dhruva constamment caressé par son père, vécut
comme un Dêva dans le ciel.
61. 11 s’y trouvait des lits faits de dents d’éléphant, blancs comme
l’écume du lait et recouverts de draps d’or, ainsi que des sièges pré-
cieux , et d’autres meubles du même métal. ,
62. Sur les murs, construits en cristal et orné? de grandes éme-
raudes, se réfléchissaient, en se balançant, des lampes de pierreries
ornées de joyaux. r \ *
65. Ce palais renfermait des jardins ravissants, embellis d’arbres
54 - LE BHÀGAVATA PLRÀNA.
divins de diverses espèces , cm gazouillaient des couples d'oiseaux, où
bourdonnaient des abeilles enivrées.
64. Les étangs, dont les degrés étaient de lapis-lazuli , y étaient
couverts de lotus blancs, bleus et rouges, et fréquentés par une foule
de cygnes, de canards, de Tchakrâhvas et de grues Sârasas. •
65. Le Râdjarchi Uttànapada ayant appris et vu la grandeur mer-
veilleuse de son fils, fut frappé d'un étonnement- extrême.
66. S’apercevant que Dliruva croissait en âge, qu'il était vénéré
de ses sujets et aimé du peuple, le roi l’établit maître de la terre.
67. Quant à lui, se voyant vieux, il partit pour la forêt, méditant,
dans un complet détachement, sur la voie de l’Esprit.
•
- V '»..*•
FIN DU .NEUVIEME CHAPITRE , AYANT . PO F R TITRE :
HISTOIRE DE DHRUVA ,
DANS LE QUATRIÈME LIVRE DU GRAND PCRÀNA, . »
LE BIENHEUREUX BHÀGAVATA,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAIIMÀ ET COMPOSE PAR VTA5A.
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LIVRE QUATRIÈME.
55
CHAPITRE X.
I.ES YAKCHAS EMPLOIENT LA MAGIE.
I. Mâitrêya dit : Cependant Dhruva épousa B lira mi (la Révolu-
tion céleste), fille de Çiçumâra (la Sphère des étoiles), Chef des
créatures; il en eut deux fils, Kalpa ( la Période de la durée du
inonde) et Vatsara (l'Année).
S; Ce roi, dont la force était immense, eut encore de sa femme
Ilâ (la Terre), fille de Vâyu, un fils nommé Utkala, et une fille qui
fut la perle des femmes.
5. Mais Uttama, qui ne s’était pas marié, fut tué à la chasse par
un Yakcha plus fort que lui, dans la montagne [de l’Himâlaya], et sa
mère le suivit dans la même voie.
a. Ayant appris la mort de son frère, Dhruva, transporté de dou-
leur, de Colère et d’indignation, monta sur son char de guerre,
accoutumé à vaincre, et se rendit' à la demeure des Yakchas. .
5. Parvenu à la région du nord, qui est habitée par le» serviteurs
de Rudra, le roi vit dans une vallée de l’Himavat une ville pleine de
Guhyakas.
G. Le monarque aux longs bras souffla dans sa conque, dont le
ciel et les points de l’horizon répétèrent le son, et qui frappa
d’épouvante, ô guerrier, les femmes des Yakchas, dont les regards
étaient troublés. par la crainte.
7. Aussitôt les forts et grands guerriers de la race des Dieux infé-
rieurs , ne pouvant supporter ce bruit, sortirent de la ville en bran-
dissant leurs armes.
’ 8. Le héros à l’arc terrible voyant du haut de son grand char
ces braves qui s’avançaient contre lui, les frappa tous à la fois, en
blessant chacun d’eux de trois flèches. . .
56 LE BHÀGAVATA PÜRÀNA.
9. Tous ces guerriers, en se sentant atteints de ces flèches, qui
restaient attachées à leurs fronts, ne purent s'empêcher de louer
l'exploit du héros.
to. Mais aussi incapables de supporter leur blessure, que des
serpents qu’on touche du pied, ils lui lancèrent à la fois, pour lui
répondre, deux fois autant de flèches.
il et 12. Puis, transportés de colère, ces guerriers, au nombre
de treize fois dix mille, empressés de se venger, firent pleuvoir sur
le héros et sur son écuyer les pieux garnis de fer, les cimeterres,
les dards, les javelots, les haches, les piques, les épées, les armes
enflammées et les flèches aux ailes de diverses couleurs.
15. Le fils d’Uttânapâda , couvert par cette abondante pluie
d’armes de toute espèce, disparut comme une montagne au milieu
d’une pluie d’orage.
H. Alt! ah! s’écrièrent alors les Siddhas qui regardaient du haut
du ciel, il est mort ce soleil de la race du Manu, noyé dans l’océan
des Yakchas.
15. Au milieu des cris des Rakchas qui chantaient victoire dans
le combat, le char du héros reparut, semblable au soleil qui sort
du brouillard. .' •• <
16. Faisant résonner son arc terrible, portant le trouble au milieu
de ses ennemis, il repoussa de ses flèches le monceau d’armes gui le
couvrait, comme le vent souffle devant lui l’armée des nuages.
17. Les flèches aiguës que lançait son arc, brisant les cuirasses
des Rakchas, pénétrèrent dans leur corps, comme font les traits de
la foudre dans les montagnes. >-
18. Les têtes ornées de beaux pendants d’oreilles, tranchées par
les javelots dont le fer a la forme d’un croissant, les cuisses sem-
blables à des palmiers d’or, les bras ornés de bracelets,
19. Les colliers, les anneaux qu’on porte aux bras, les aigrettes et
les diadèmes précieux brillaient sur les divers points du champ de
bataille, de ce lieu chéri des braves, qui eh était jonché.
20. Les troupes des Rakchas qui avaient survécu au carnage,
ayant, presque tous, les membres déchirés par les flèches du brave
57
LIVRE QUATRIÈME.
Kcliatlriya, s’enfuirent du champ.de bataille, comme des éléphants
vigoureux au milieu desquels se joue le roi des animaux.
21. N’apercevant plus sur le vaste champ de bataille aucun guer-
rier armé, le plus brave des descendants de Manu, quoique désireux
de voir la ville de ses ennemis, n'y entra pas cependant; en effet,
[ disait-il , ] l’homme ne connaît jamais les desseins de ceux qui
disposent de moyens magiques.
22. Pendant qu'il parlait ainsi à son écuyer; le roi au beau char,
dont la vigilance redoutait une attaque nouvelle de la part de ses
ennemis, entendit un bruit semhlahle à celui de la mer; un nuage
de poussière, poussé par le vent, apparut à l’horizon.
25. Au même instant le ciel se couvrit entièrement d’une niasse
épaisse de nuages; l’éclair s’élança de tous les points de l’horizon, et
le tonnerre fit entendre sa voix redoutable.
24. Une pluie de sang, de phlegme, de pus, d’excréments, d’u-
rine, de moelle inonda [la terre]; des cadavres sans tête tombèrent
du ciel devant le roi.
25. Dans les airs apparut une montagne; de tous les côtés tom-
bèrent des massues, des pieux ferrés, des cimeterres, des armes en
forme de pilon, accompagnées d’une pluie de pierres.
26. Des serpents, sifflant comme l’orage et vomissant le feu de
leurs yeux irrités, s’élancèrent contre le roi, avec des éléphants fu-
rieux et des troupes de lions et de tigres.
27. L’Océan, couvrant de ses vagues redoutables la terre qu’H
submergeait de toutes parts, s’avança avec grand fracas, terrible
comme à la fin d’un Kalpa.
28. Tels furent les nombreux prodiges, faits pour effrayer des
hommes privés de cœur, qu’opérèrent, à l’aide de la magie dont ils
disposent, les Asuras, dont la conduite est cruelle.
29. Mais les solitaires ayant appris les artifices redoutables que
les Asuras employaient contre Dhruva, vinrent le trouver, en lui
souhaitant un heureux succès.
50. O fils d’Uttânapâda! [ lui dirent-ils,] puisse Bhagavat, le Dieu
à l’arc de corne, détruire tes adversaires, lui qui dissipe la douleur
58
LE BHÀGAVATA PÜRÂNA
de ceux qui s’inclinent devant lui, lui dont le monde n’a qu'à pro-
noncer ou entendre le nom pour échapper aussitôt à la mort, qu'il
est si difficile d’éviter !
ris Dl' DIXIÉME CHAPITRE , AXANT POUR TITRE :
LES TAECHAS EMPLOIENT LA MAGIE. '
DANS LE QUATRIÈME LITRE DU GRAND PURÜNA .
LE BIENHEUREUX BHÀGAVATA,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMA ET COMPOSÉ PAR VVÀSA.
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LIVRE QUATRIÈME.
59
CHAPITRE XL
DISCOURS DU M.VNU.
1 . Mâitrêya dit : Après avoir écouté les Rïchis parler ainsi , Dliruva ,
portant de l'eau à ses lèvres, ajusta sur son arc une flèche qui avait
été faite par Nârâyana.
2. Au moment où la flèche se posait sur l'arc, les apparitions
magiques produites par les Guhyakas s’évanouirent rapidement, ô
Vidura, comine les passions à la vue de la science.
3. Pendant qu’il ajustait l’arme du Rïchi.des flèches aux plumes
d'or, munies d'ailes comme celles du Kalahainsa, se répandant de
toutes parts, pénétrèrent dans l'armée ennemie , semblables à des
paons qui entrent dans une forêt, en poussant des cris d’effroi.
h. Assaillis de tous côtés sur le champ de bataille par les pointes
aiguës de ces flèches, les Yakchas furieux, brandissant leurs armes, se
précipitèrent contre le roi, comme des serpents qui, le cou gonflé,
s'élancent contre Suparna.
5. Mais le roi , les frappant de ses flèches au moment où ils
accouraient au combat, leur coupa les bras, les cuisses, le cou et le
ventre, et les envoya dans le monde où se rendent, après avoir tra-
versé le disque du soleil, les pénitents qui ont été chastes.
6. A la vue de cette multitude de Guhyakas que tuait le roi au
beau char, quoiqu'ils ne l’eussent pas insulté les premiers, le Manu
son grand-père, touché de compassion, vint trouver avec les Rïchis
le fils d’Uttânapâda, et lui parla ainsi.
7. Le Manu dit : Tu as assez cédé, ô mon fils, à l’excès de la co-
lère, colère coupable et faite pour plonger dans les ténèbres, qui fa
poussé à mettre à mort ces Yakchas innocents.
8. Non, elle n’est pas convenable à notre famille cette violence,
8.
60
LE BHÀGAVATA PURÀNA.
blâmée des gens de bien , qui te fait massacrer des Dieux inférieurs
qui n’ont commis aucune faute. •
9. Sans doute c’est parce que le meurtre d’un frère chéri a en-
flammé ta colère, que tu en as immolé un aussi grand nombre pour
punir le crime d'un seul.
tO. Ce n’est pas là cependant une action digne des gens de bien
dévoués à Hrîchîkéça, que ce massacre d’êtres vivants par d’autres
êtres qui, comme les animaux, prennent le corps pour l’âme.
U. Plein d’affection pour Hari, âme de toutes les créatures,
tu as honoré le Dieu en qui résident tous les êtres , et tu as ob-
tenu le séjour suprême de Viclinu, qu’il est si difficile même d’a-
dorer.
12. Toi à qui Vichnu pense en son coeur, toi que ses serviteurs
mêmes approuvent, comment peux-tu commettre une action aussi
coupable, quand tu connais la conduite des gens de bien?
13. Par la patience, par la compassion, parla bienveillance et par
l'égalité dame à l’égard de tous les êtres, on obtient la faveur de Bha-
gavat, qui est l’âme de toutes les créatures.
la. L’homme qui a une fois obtenu sa .bienveillance, affranchi
dès lors des qualités de la Nature et débarrassé des conditions de la
vie, parvient à être absorbé au sein de Brahma.
15. C’est à l’actioii des cinq éléments réunis que l’homme et la
femme doivent leur existence; puis, c'est l'union des deux sexes qui
donne en ce monde la vie à de nouveaux couples.-
16. Ainsi se déroulent la création , la conservation et la destruction
de l'univers, par l’effet du changement successif des qualités que
produit la Mâÿâ dont dispose l'Esprit suprême.
17. Le souverain Seigneur, qui n'a pas lui-même de qualités, n’a
agi dans ces phénomènes que comme cause première; sous l’action
de cette cause, l’univers visible et invisible tout entier, fait sa ré-
volution, comme le fer [attiré par l’aimant].
18. C’est Bhagavat qui, dirigeant son énergie vers des fins diverses
selon le développement des qualités qu'amène l’action du temps,
crée cet univers, quoiqu’il soit inactif, et le' détruit, quoiqu'il ne soit
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61
LIVRE QUATRIÈME.
pas destructeur; mais l'énergie de celui dont la puissance est si
grande est incompréhensible.
19. Il est le Temps infini et qui met à tout un teripe, qui est sans
commencement et qui donne le commencement à tout, qui est inal-
térable, qui engendre le fils par le père, et qui détruit par la mort
le Dieu qui détruit toutes choses.
20. 11 n'a pas plus d’amis que d'ennemis cet Être supérieur, qui
[sous la forme de] la mort, s’empare également de toutes les créa-
tures; il court, *et à sa suite se précipite, entraînée malgré elle, la
foule des êtres, de même que la poussière suit le souffle du vent.
21. Le Seigneur souverainement parfait envoie à l’homme misé-
rable soit une fin prématurée, soit une longue existence, condi-
tions dont il est lui-même, également affranchi.
22. Quelques-uns l’appellent l’action; quelques autres la disposi-
tion naturelle; ceux-ci, le Temps; ceux-là, le Destin; d’autres enfin,
le désir de l’Esprit suprême.
25. Personne ne connaît, ami, ni l’origine ni les desseins de cet
Être qui est insaisissable aux sens, qui est incommensurable, qui est
la source d’énergies variées.
24. Ce ne sont pas, ô mon fils , les serviteurs du Dieu des ri-
chesses qui sont les meurtriers de ton frère; c’est le Destin, cette
énergie de l’Esprit suprême, qui cause la naissance et la mort.
25. Le Seigneur est celui qui crée- l’univers, c’est lui qui le sou-
tient et qui le détruit; et cependant, affranchi du sentiment de la
personnalité, il n’est affecté ni par les qualités ni par les œuvres.
26. Créateur, souverain et âme de tous les êtres, il s’unit à Màyâ
son énergie , pour créer, conserver et détruire les créatures.
27. Réfugie-toi donc de toute ton âme auprès de celui dont dé-
pend le monde, de celui qui est la Destinée, qui est à la fois l’im-
mortalité et la mort, de celui auquel les Créateurs de l’univers
apportent leur offrande, attachés [à lui], comme les vaches qui sont
enchaînées par les naseaux.
2». Ô toi qui, blessé au cœur par les paroles de ta belle-mère,
quittas à l’âge de cinq ans celle qui t'avait mis au jour, pour te re-
62
LE BHÂGAVATA PURÂNA.
tirer dans la forêt, et qui, ayant honoré par tes austérités celui dont
les facultés sont tout intérieures, as obtenu la place la plus élevée
au sommet de$ trois inondes,
29. Porte au dedans de toi ton regard, et cherche en ton âme
alFranchie de sa propre forme, l’Être qui y réside, cet Être exempt
de qualités, unique, -impérissable, qui est l’Esprit, qui est complète-
ment libre, et au sein duquel on voit l’univers qui paraît distinct
[de lui], mais qui n’existe réellement pas.
50. Vouant alors une dévotion exclusive à Bhagavat, qui est l'esprit
ramené sur lui-même, qui est infini, qui est la béatitude même, et
qui produit toutes les énergies, tu trancheras peu à peu le lien de
l'ignorance, qui naît du sentiment du moi et du mien.
51. Dompte, et puisse le bonheur être avec toi, cette colère qui
est le plus grand obstacle à ton salut; dompte-la au moyen de mes
conseils, comme on guérit une maladie%vec un médicament.
52. Le sage qui désire pour lui la sécurité suprême ne doit pas
se rendre esclave d’une colère qui fait de l’homme quelle domine,
un objet d’épouvante pour le monde.
55. Tu as manqué de respect* envers le Dieu des richesses, frère
de Giriça, en tuant les Yakchas que tu as regardés, dans ta fureur,
comme les meurtriers de ton frère.
f
54. Hâte-toi, ô mon fils, de le calmer avec des paroles respec-
tueuses inspirées par la soumission, de peur que la splendeur de
ces êtres puissants ne triomphe de notre race.
55. Après avoir donné ces conseils à son petit-fils Dhruva, le
Manu Svâyambhuva, salué par lui avec respect, se retira dans sa
propre ville, accompagné des Rîchis.
ris du onzième chapitre, avant roux titre : - .
DISCOURS DU MANU,
DANS LE QUATRIÈME LIVRE DO GRAND PURANA,
LE RIENIIEUREUX BüAgAVATA ,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAEmA ET COMPOSÉ PAR VtAsa.
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LIVRE QUATRIÈME.
65
CHAPITRE XII.
ASCENSION DE DHRUVA.
1. Mâitrêya dit : Voyant que Dhruva, dont la colère était calmée,
avait cessé le carnage, le Dieu des richesses vint sur le champ de
bataille, au milieu des louanges des Tchâranas, des Yakchas et des
Kinnaras, et s’adressant au roi qui se tenait les mains jointes :
2. Salut, fds de kchattriya, lui dit-il; je suis content de toi, roi
vertueux, parce que, sur l'invitation de ton grand-père, tu as re-
noncé à la colère, cette passion à laquelle on résiste si difficilement.
3. Ce n’est pas toi, .Seigneur, qui as tué les Yakchas, et ce ne
sont pas les Yakchas qui ont tué ton frère: c'est le Temps seul, le
Temps qui dispose de la naissance et de la mort des créatures.
а. La notion, vaine comme un songe, du toi et du moi, notion
d’où naissent l’infortune et le lien [des œuvres], vient de l’ignorance
de l’esprit, qui ne songe qu'à ce qui n’a pas de réalité.
5. Honore donc avec amour, et puisse le bonheur t’accompa-
gner, celui qui est l’âine de tous les êtres, le bienheureux Adhô-
kchadja, dont la forme est la réunion de toutes les créatures.
б. Adore, pour échapper à l’existence, celui qui sait l'anéantir, et
dont les pieds sont adorables, celui qui s’unit, quoiqu'il en reste dis-
tinct, à Mâyâ, qui est son énergie douée de qualités.
7. Fils d’Uttânapàda, demande-moi sans crainte la faveur que tu
désires; tu as droit à obtenir un présent des pieds du Dieu dont le
nombril a produit un lotus; nous exaucerons aussitôt ta prière.
8. Ainsi engagé par le roi des rois à choisir une faveur, le ma-
gnanime Dhruva, si dévoué à Bliagavat, demanda de conserver le
souvenir toujours présent de Hari, afin de pouvoir traverser sans
effort les ténèbres qui sont si difficiles à franchir.
64
LE BHÂGAVATA PURÂNA.
9. Le fils d’Idavidâ lui ayant accordé cette grâce avec un cœur
satisfait, disparut ensuite à ses yeux, et retourna dans sa capitale.
10. Alors Dhruva célébra des sacrifices, accompagnés de nom-
breux présents, en l’honneur du Chef des sacrifices, de celui qui est
l’œuvre même à laquelle concourent, avec diverses substances, les
cérémonies et la Divinité, de celui enfin qui en assure le fruit.
11. Animé d’une dévotion ardente pour Atchyuta, l’âme de l’uni-
vers dont jl est cependant distinct, il vit le Seigneur suprême qui
résidait dans son âme et au sein des créatures.
12. Plein de vertu, ami des Brâhmanes, compatissant pour les
malheureux, gardien des digues élevées pour protéger la loi, il se
montra comme un père aux yeux de ses sujets.
15. Il gouverna la terre pendant trente-six mille années, dépen-
sant sa vertu dans les plaisirs, mais aussi détruisant ses péchés par
la rigoureuse observation de ses devoirs.
1 4. Après avoir ainsi célébré de nombreux sacrifices qui lui as-
surèrent la jouissance des trois objets [que recherche l'homme], ce
prince magnanime, maître de ses sens, laissa le trône à son fils.
15. Songeant que c’est Mâyâ qui fait apparaître cet univers au
sein de l’Esprit, de même que c’est l’ignorance qui crée la ville des
Gandharvas que l’on voit dans un songe;'
16. Après avoir reconnu que l’action du temps attaquait son
corps, sa femme, ses enfants, ses amis, son armée, ses richesses,
son trésor, son palais, ses jardins délicieux et la terre qui a l’Océan
pour ceinture, il se rendit sur les bords de la Viçâlâ.
17. Là, s'étant plongé dans cette onde fortunée, pur de cœur,
maître de sa position, retenant son souffle, ramenant ses sens dans
son cœur, il fixa son cœur même sur la forme solide qui est l’i-
mage de Bhagavat ; puis contemplant sans intermédiaire [ l’objet
de sa pensée], il abandonna cette forme elle-même dans sa médi-
tation . ■ •
16. Vouant au bienheureux Hari une dévotion constante, inces-
samment inondé par les larmes du bonheur, sentant son cœur se
fondre et ses poils se hérisser, délivré des conditions de l’existence,
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65
LIVRE QUATRIÈME.
Dliruva s'oublia lui-même jusqu'à ne plus pouvoir dire : Me voici.
19. Il vit alors un beau char qui descendait du ciel, en éclairant
les dix points de l’espace, comme la pleine lune à son lever;
20. Et dans ce char, deux Dêvas éminents, ayant quatre bras,
noirs, jeunes, ayant des yeux rouges semblables au lotus, debout,
appuyés sur leur massue, couverts d'un beau vêtement, et ornés de
diadèmes, de. colliers, de bracelets et de pendants d’oreilles.
21. Les ayant reconnus pour deux serviteurs du Dieu dont la
gloire est excellente, il se leva pour aller à leur rencontre, oubliant,
dans son trouble, la suite de ses pratiques religieuses; et joignant
les mains en signe de respect, il salua les premiers serviteurs de
l'ennemi de Madliu, en prononçant les noms du Dieu.
22. Abordant le sage qui debout, les mains jointes et la tête in-
clinée en signe de respect, était absorbé dans la contemplation des
pieds de Krïchna, Sunanda et Nanda, ces deux serviteurs estimés
du Dieu dont le nombril est un lotus, lui dirent en souriant :
23. Salut, ô roi, et que le bonheur soit avec toi! écoute avec atten-
tion nos paroles. Le Dieu que dès l'âge de cinq ans tu t’es rendu
propice par tes austérités ,
24. Le Dieu qui soutient l’univers, qui porte l’arc de corne, ce
Dieu, c’est Bhagavat notre maître, et c'est pour te conduire dans sa
demeure que nous sommes venus ici.
25. Tu as conquis l'honneur d’habiter le séjour de Vichnu, ce
séjour suprême et d’un si difficile accès, que les sages contemplent
sans pouvoir y atteindre. Prends place en ce lieu, autour duquel
marchent, en le laissant à leur droite , la lune et le Dieu du jour,
avec les planètes, les constellations et les étoiles.
28. Prends-y place, dans ce lieu qui n’a jamais été occupé ni par
tes ancêtres ni par d'autres, ce lieu qui doit être Un objet de respect
pour les mondes , et qui est le séjour suprême de Vichnu.
27. Monte, vénérable personnage, sur ce beau char qui est retenu
par une tresse des cheveux de celui dont la gloire, est excellente.
28. Ayant entendu les paroles, douces comme le miel , des deux
grands serviteurs de Vâikuntha , le roi. ami d’Urukrama, s'étant
h. 9
66
LE BHÀGAVATA PLRÀN'A.
baigné, et ayant accompli les cérémonies nécessaires et les actes pro-
pitiatoires, s'inclina devant les solitaires et leur adressa ses vœux.
29. Après avoir tourné autour de ce siège excellent et l’avoir salué,
après s’étre incliné devant les deux serviteurs [de Vichnu], Dhruva,
qui resplendissait de l’éclat de l’or, désira s’y placer.
50. Alors retentirent les timbales, ainsi que les tambourins et les
tambours; les chefs des Gandharvas chantèrent; une pluie de fleurs
tomba du haut des airs.
51. Au moment où il allait monter au ciel, Dhruva, se souve-
nant de Suntti sa mère : J’irai donc, dit-il, dans ce séjour, qu’il
est si diflicile d'atteindre, en abandonnant une infortunée.
52. Devinant sa pensée , les chefs des Suras lui firent voir la reine
qui s'avançait devant lui sur un char.
55. Couvert des fleurs que lui jetaient les Suras, qui du haut de
leurs chars chantaient ses louanges à mesure qu’il avançait, il vit
successivement les planètes.
54. Ayant franchi sur son char divin les trois mondes, et même
[la place] des [sept] solitaires, le sage dont la marche est ferme
atteignit, bien au delà [de ces sphères], le séjour de Vichnu,
55. Ce lieu qui, resplendissant de son propre éclat, éclaire les
trois mondes de sa lumière, ce lieu où ue parviennent pas ceux qui
n’ont pas de bienveillance pour les créatures, et qu'atteignent ceux
qui accomplissent incessamment de bonnes œuvres.
50. Calmes, indifférents, purs, pleins d’affection pour tous les
êtres, les hommes dont Atchyuta est le parent et l’ami, parviennent
bien vite au séjour qu’il habite.
57. C’est ainsi que Dhruva, fds d'Uttânapâda, exclusivement dé-
voué à Krichna, devint comme le pur joyau des trois mondes.
58. C’est autour de lui que la sphère des astres fait sa révolution,
sans se lasser jamais, semblable à une troupe de bœufs qui courent
rapidement autour du poteau auquel ils sont attachés.
59. Le bienheureux Rïchi Nârada, voyant la grandeur de Dhruva,
chanta, en faisant résonner sa Vîpâ, les trois stances suivantes, pen-
dant que les Pratchêtas célébraient le sacrifice.
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LIVRE QUATRIÈME. 67
40. « Non, les Brâhmanes qui expliquent le Vêda ne peuvent sur-
• passer la marche de ce sage fort de .ses austérités, du fils de Sunîti
• qui était si dévouée à son époux, et cependant ils en connaissent
« la cause. Que sera-ce donc des rois?
41. • C’est lui qui, à l’âge de cinq ans, le cœur déchiré par les bles-
« sures que lui avaient faites les paroles, semblables à des flèches,
» de la femme de son père, se retira dans la forêt, et qui, se confor-
« raant à mes instructions, triompha du Seigneur invincible qui ne
• cède qu’aux vertus de ses serviteurs.
42. « A l'âge, de cinq ou six ans, il a pu en quelques jours, se ren-
• dant Vâikuntha favorable, atteindre à ce lieu qu’il occupe, ce lieu
« auquel le Kchattriya qui sur la terre voudra l’imiter, doit se con-
« tenter d’aspirer, dut-il le faire pendant des années sans terme. »
45. Je viens, ô Vidura, de te raconter tout ce que tu m’as de-
mandé ici, l’histoire de Dhruva dont la gloire est éminente, histoire
estimée des gens de bien.
44. Ce récit procure la richesse, la gloire et une longue vie; il est
pur, fortuné, grand; il assure la possession du ciel; il donne la cons-
tance et la joie; il est digne de louanges; il efface les péchés.
45. Celui qui écoutera constamment avec foi cette histoire de l’ami
d’Atchyuta, éprouvera pour Bhagavat une dévotion faite pour dissi-
per complètement toutes ses douleurs.
48. C’est, pour celui qui l’entend, un lieu de pèlerinage où la
probité et toutes les vertus, ainsi que la grandeur, l’éclat et la ma-
jesté, sont le partage de celui qui les désire.
47. Que, dans l’assemblée des hommes des trois premières classes,
on récite soir et matin avec recueillement cette grande histoire de
Dhruva et du Dieu dont la gloire est pure,
48. Quand la lune est dans son plein, le jour où elle est visible,
le douzième jour de chaque lunaison, sous l’astérisme Çravana, à la
chute du jour, quand la nouvelle lune parait le jour du soleil, à
l’entrée du soleil dans un nouveau signe, ou le jour du soleil.
49. Celui qui, se réfugiant auprès du Dieu dont les pieds sont
comme un étang consacré, fait entendre ce récit aux hommes doués
9-
68 LE BHÀGAVATA PURÀNA.
de foi, ne désirant rien et y trouvant la satisfaction de l’âme, celui-
là parvient à la perfection. *
50. Les Dêvas accordent leur faveur à l'homme compatissant et
protecteur des malheureux, qui, marchant dans la bonne voie, donne
l’ambroisie de la science à celui qui ne connaît pas la vérité.
51. Fils de Kuru, je t’ai conté l'histoire de Dhruva, dont les actions
pures sont célèbres, de ce sage qui, abandonnant les jeux de l’en-
fance et la maison de sa mère, a cherché un asile auprès de Vichnu.
FIN Dl) DOUZIÈME CHAPITRE , AYANT POUR TITRE :
ASCENSION DE DHRUVA ,
DANS LE QUATRIÈME LIVRE DU GRAND PURÀNA,
LE BIENHEUREUX B1IÂGAVATA,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMÀ BT COMPOSÉ PAR VVÂSA.
LIVRE QUATRIÈME.
69
CHAPITRE XIII.
aCGA se fait mendiant.
s()TA dit :
1. Après avoir appris de la bouche du fils de Kuçârava comment
Dhruva était monté au séjour de Vâikuntha, Vidura, sentant s’ac-
croître son affection pour le bienheureux Adhôkchadja, se init a
interroger de nouveau le Brahmane.
2. Vidura dit: Quels sont donc ceux que tu viens de désigner sous
le nom de Pratchêtas? De qui sont-ils fils, sage vertueux? Dans la
famille de qui sont-ils illustres? Dans quel lieu ont-ils donc célébré
leur sacrifice?
3. Je me figure que Nârada, le plus grand des sages dévoués à
Bhagavat, possède la vue divine, puisque c’est lui qui a enseigné la
règle des pratiques religieuses sur lesquelles repose le culte que l’on
doit à Hari.
». Sans doute, pendant que Bhagavat, le mâle du sacrifice, rece-
vait l’offrande des Pratchêtas, de ces hommes habiles observateurs
de leurs devoirs, Nârada, qui lui est si dévoué, dut célébrer ses
louanges.
5. Or je désire entendre les histoires de Bhagavat que le Rïchi
des Dêvas raconta dans cette circonstance; consens donc, ô Brâh-
mane, à me les exposer en entier.
6. Mâitrêya dit : Quand Dluruva fut parti pour la forêt, Utkala
son fils ne désira ni le bonheur de posséder l’univers tout entier, ni
le siège de la royauté suprême qu’occupait son père.
7. Naturellement calme, libre de toute affection, regardant toutes
70
LÊ BHÀGAVATA PURÀNA.
choses d’uu œil indifférent, il vit son âme étendue dans le monde,
et le monde contenu dans son âinc.
8. Ayant renfermé dans son sein l’Esprit suprême qui est Brahma,
qui est la délivrance absolue, qui est dégagé de toute forme, qui est
homogène parce que son essence est la science, qui est souverai-
nement heureux et répandu partout,
9. Utkala, qui avait purgé son cœur des souillures de l’action en
les consumant par le feu d’un Yôga non interrompu, vit l’Esprit en
lui-même, et ne distingua plus autre chose que son âme.
10. Les petits enfants le montraient au doigt sur les chemins,
comme un idiot, un aveugle, un sourd, un muet, ou un insensé,
quoique son esprit , semblable à un feu dont les flammes sont
éteintes, fût bien différent de ce qu'annonçait son extérieur.
11. Les vieillards de chaque famille et les ministres, le regardant
comme un idiot et un insensé, choisirent pour roi Vatsara, le plus
jeune fils do Bhrami.
12. Svarvîthi (la Voie céleste), femme chérie de Vatsara, mit au
monde six fils, qui furent Pnchpârna , Tigmakêtu, Icha, Urdja,
Vasu et Djaya.
15. Puchpârna eut deux femmes, Prabhâ (la Lumière du jour)
et Dôchâ (l’Obscurité de la nuit); les enfants de Prabhâ furent
Prâtas (le Matin), Madhyaiîidina (le Milieu du jour) et Sâya (le
Soir). • >
ta. Et ceux de Dôchâ , qui étaient au nombre de trois, furent
Pradôcha (le Commencement de la nuit), Niçitlia (le Milieu de la
nuit), Vyuchta (le Point du jour). Vyucbu eut de sa femme Puch-
karinî un fils parfaitement lumineux,
15. Nommé Tchakchus ( l’Œil ) ; ce dernier épousa Akûti, et en eut
Manu (l’intelligent). Nadvalâ, femme de Manu, lui donna [douze]
fils exempts de passion.
16. Ce furent Puru, Kutsa.Trita, Dyumna, Satyavat, Rita, Vrata,
Agnichtôma, Alîrâtra, Pradyumna, Çivi et Ulmuka.
17. Ulmüka eut de Puclikarinî six fils accomplis, Agga, Sumanas,
Khyâti, Kratu, Aggiras et Gaya.
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LIVRE QUATRIÈME.
18. Sunîtbâ, femme d’Agga, mit au monde le redoutable Vêna ,
dont les habitudes violentes dégoûtèrent du monde son père, le
Rïchi des rois, et le forcèrent à quitter sa capitale.
19. C’est lui que maudire^, dans leur indignation, les solitaires,
dont la parole est comme la foudre; c’est lui dont ils secouèrent
plusieurs fois la main droite, quand il fut mort.
20. Une fois que le monde n’eut plus de chef, les peuples de-
vinrent la proie des brigands; mais Prîthu, qui était né d’une portion
de Nâréyapa, fut le premier roi de la terre.
21. Vidura dit: Comment le fils d’Agga, de ce monarque, trésor
de vertu, qui était bon , ami des Brâhmanes, magnanime, devint-il
vicieux et força-t-il son père découragé à se retirer?
22. - Quel crime commit donc Vêna pour que les solitaires, qui
connaissaient la loi , frappassent du sceptre du Brahmane un roi
auquel appartient le droit de punir?
25. Le souverain d’un peuple, fût-il même coupable, ne doit pas
être méprisé par ses sujets , parce qu'il porte dans sa propre splen-
deur, l’énergie des Gardiens du monde.
24. Raconte-moi donc, ô Brahmane, la conduite que tint le fils
de Snnithâ; j’ai de la foi et de la dévotion, et tu es le plus habile de
ceux qui possèdent ce qu’il y a de supérieur comme ce qu'il y a de
moins élevé dans la science.
25. Màitrôya dit : Le Râdjarchi Agga célébra le grand sacrifice de
l’Açvamêdha; mais les Dèvatâs ne vinrent pas à la cérémonie, quoi-
qu’ils fussent invoqués par les sages qui expliquent le Vêda.
26. Alors les sacrificateurs étonnés dirent au roi qui faisait célé-
brer la cérémonie: Les Dieux, ami, n'accueillent pas les offrandes,
que tu jettes dans le feu du sacrifice.
27. O roi! les offrandes présentées avec foi, ne sont pas viciées;
des hymnes sacrés qui n’ont pas perdu leur force sont employés
pour toi par des Brâhmanes fidèles à leurs devoirs.
28. Nous ne pouvons découvrir ici la moindre marque de mépris
pour les Dieux, ni pourquoi les Dêvas, témoins de la cérémopie,
n'y prennent pas la part qui leur revient. -
72
LE BHÀGAVATÀ PURÀNA
•29. Agga, qui faisait célébrer le sacrifice, éprouva une grande
tristesse en entendant les paroles des Brahmanes; et après avoir
obtenu leur assentiment, il adressa la question suivante aux chefs
de l’assemblée : ,
50. Le sacrifice a été accompli en l’honneur des Dêvas, et ils n'ar-
rivent pas; ils n’acceptent pas les offrandes qui leur sont présentées
ici. O chefs de l’assemblée, dites-inoi, quelle faute ai-je commise?
51. Les chefs de l’assemblée dirent: Ô roi, tu n'as pas commis
en cette vie la plus légère faute ; c’est la conséquence d’un péché
antérieur, si un prince tel que toi n’a pas d'enfants.
52. Rends-toi donc père d’un fils vertueux, et puisse le bonheur
être avec toi! Le Dieu qui mange l’offrande accordera un fils à tes
prières, si tu lui offres le sacrifice.
55. Alors les habitants du ciel prendront chacun leur part, parce
que ce sera Hari lui-même, le mâle du sacrifice, que tu auras pris
pour l'objet de ton culte, en demandant un fils.
54. Tous les désirs que forment les hommes, Hari en assure l’ac-
complissement; le succès de leurs vœux est le prix du culte qu'ils lui
rendent.
35. Mâitrêya dit : Ainsi déterminés à faire naître un fils au roi,
les Brahmanes répandirent le beurre clarifié en l’honneur de Vichnu
qui est caché sous la victime.
36. Aussitôt Purucha s’élança du feu, couvert d’un collier d'or et
de vêtements purs, et portant dans un vase d’or du riz préparé
[avec du sucre et du lait].
37. Le roi , avec la permission des Brâhmanes, reçut cette offrande,
. les mains jointes; et l'ayant flairée avec joie, il la donna à la reine,
plein de hautes pensées. ,
56. Après avoir mangé l’offrande qui rend mère d’un fils, la
Veine, qui était stérile, fut rendue féconde par son mari; et quand
le temps fut venu , elle mit au monde un enfant mâle.
39. Cet enfant, tout jeune qu’il était, ressemblait à son grand-père
maternel Mrïtyu, qui était né d’une portion d’Adharma; aussi fut-il
enclin à violer la justice.
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73
LIVRE QUATRIÈME.
40. Passionné pour la chasse, il parcourait les forêts, l’arc bandé,
tuant, dans sa cruauté, les malheureux animaux; à sa vue, le peuple
s’écriait en pleurant: Voici Vêna!
41. Cet enfant cruel, enlevant par violence les enfants de son
âge dans les lieux où ils jouaient, les faisait mourir sans pitié de la
mort des animaux.
42. Quand le roi, qui voyait son fils si méchant, eut reconnu que
les divers moyens qu'il employait ne pouvaient le corriger, il fut
afQigé d’une profonde tristesse-
43. Les maîtres de maison qui n’ont pas d’enfants sollicitent le
Dieu [qui en donne], et n'en reçoivent bien souvent que le chagrin
insupportable d’avoir de mauvais fils.
44. De là, pour l'homme, une mauvaise renommée et une
grande violation de la justice; de là l’inimitié de tous; de là des
chagrins infinis.
45. Quel est l’homme sage qui ferait cas d’enfants pareils, d’en-
fants qui n’en ont que le nom, qui rendent l’âme esclave des liens
de l’erreur, et qui font d’une maison un lieu de supplice?
46. Au reste, je crois que de mauvais fils valent mieux que des
enfants vertueux qui sont pour nous un sujet d’inquiétudes; l’homme
se dégoûte de sa maison quand il y trouve le chagrin.
47. Ainsi dégoûté d’une maison sur laquelle s’étaient levées les
destinées les plus prospères, le roi, qui no connaissait plus le som-
meil, quitta son lit au milieu de la nuit, et s’éloigna sans être
remarqué par ses gardes, laissant la mère de Vêna endormie.
48. Dès qu’on s'aperçut que le roi était parti pour quitter le
inonde, ses sujets, son prêtre domestique, ses conseillers et la foule
de ses amis, tourmentés par une vive douleur, le cherchèrent partout
sur la terre, [sans plus pouvoir le trouver] que les mauvais Yôgins
qui cherchent Purucha caché pour eux.
49. Incapables de découvrir la route qu’avait prise lé chef des
peuples, ils revinrent, après de vains efforts, dans la ville, et ayant
salué les Rïchis rassemblés, ils leur racontèrent en pleurant, ô fils
de Kiiru , la disparition de leur maître.
74
LE BHÀGAVATA PURÀNA.
CHAPITRE XIV.
NAISSANCE DE NICHÂDA.
1. Màitrêya dit : Bhrïgu et les autres solitaires, toujours attentif;
au bien du monde, voyant que les hommes sans roi ressemblaient
à des troupeaux privés de leur gardien ,
2. Appelèrent Sunîthâ, la mère du fils [d’Agga], et les sages
qui expliquent le Vêda sacrèrent roi de la terre Vêna, qui n’étaitpas
aimé de ses serviteurs.
3. En apprenant que Vêna, dont la domination était tyrannique,
venait de monter sur le siège des rois, les brigands disparurent
aussitôt, semblables à des rats effrayés par un serpent.
A. Quand il se lut assis sur le siège des rois, orgueilleux de la
possession des huit attributs de la puissance, et plein de lui-même,
il méprisa, dans sa folie, les Brahmanes doués de grandes vertus.
5. Ainsi aveuglé par l’orgueil , emporté comme un éléphant qui
ne connaît plus l'aiguillon, parcourant le monde sur son char, et
faisant trembler dans sa marche le ciel et la terre,
6. Il fit proclamer partout, au bruit du tambour, l'ordre de ne
plus accomplir aucun devoir religieux: Brahmanes, ordonna-t-il, il
ne faut plus sacrifier, il ne faut plus faire d’aumônes, il ne faut plus
jeter l’offrande dans le feu.
7. A la vue des entreprises du coupable Vêna, les solitaires, re-
marquant la désolation du monde, se réunirent en se disant les uns
aux autres avec compassion :
8. Hélas! dans quelle profonde misère est tombé le inonde! me-
nacé comme il l’est, des deux côtés à la fois, par son maître et par
les brigands, [il ressemble à l’insecte placé] sur un morceau de bois
brûlant des deux bouts.
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. ,-.*A
LIVRE QUATRIÈME., 75
9. C’est dans la crainte de rester sans roi qu'on a choisi pour
chef un homme qui ne méritait pas ce titre; mais ce choix même
a été la cause d’un autre malheur. Comment les cœurs pourraient-
ils être heureux aujourd’hui? C’est ainsi que celui même qui nourrit
un serpent avec du lait ne gagne rien à l’avoir élevé.
10. Vêna, parce qu’il est né du sein de Sunîthâ, est déjà naturel-
lement vicieux; c’est pour cela que chargé de protéger le peuple,
il n’a d’autre pensée que de le détruire.
11. Essayons cependant de le calmer, de peur que son péché ne
retombe sur nous ; car nous connaissions ses vices quand nous avons
fait roi ce méchant prince.
12. Si ce roi injuste ne respecte pas les paroles que nous lui
adresserons pour l'apaiser, nous consumerons par notre propre
splendeur celui qu’a déjà condamné le mépris du monde.
15. Dans ce dessein, les solitaires, dissimulant leur courroux, se
rendirent auprès de Vêna, et lui parlèrent ainsi, cherchant à le
calmer par des paroles bienveillantes.
14. Les solitaires dirent : Chef des rois, écoute ce que nous
venons te déclarer; écoute des conseils faits pour accroître la durée
de ton existence, ion bonheur, ta force et ta renommée.
15. Le devoir, quand les hommes l’accomplissent de cœur, en
pensées, en paroles et en actions, conduit les peuples exempts de
chagrin à la béatitude même, qui est le partage des sages affranchis
de toute passion.
16. Puisse-t-il ne pas périr parmi tes sujets, ô prince, ce signe
de la prospérité des peuples! quand il est anéanti, un roi descend
du rang suprême.
17. Le chef des hommes, ô roi, qui protège son peuple contre
de mauvais ministres et contre les brigands, et qui offre le sacrifice
selon la loi, est comblé de plaisirs dans ce monde et dans l’autre.
18. Le roi dans l’empire et dans la capitale duquel le peuple,
formé de la réunion des classes et des ordres, offre en sacrifice à
Bhagavat, au mâle du sacrifice, l’observation des devoirs qui sont
imposés à chacun,
10.
76
LE BHÀGAVATA PURÀNA.
19. Et qui eu même temps respecte son propre devoir, ce roi,
6 grand prince, satisfait ainsi Bhagavat, qui donne l’ existence aux
créatures et qui est l’âme de l’univers.
20. Et quand le souverain des souverains du monde est satisfait,
qu’y a-t-il de difficile à obtenir? Car c’est à lui que les mondes et
leurs Gardiens présentent respectueusement l’offrande.
21. Tu dois, 6 roi, permettre aux habitants de ton royaume d’of-
frir, pour leur salut, des sacrifices variés à celui qui est le direc-
teur de tous les mondes, des Immortels et du sacrifice, à celui dont
le triple Vêda, les substances consacrées et les mortifications cons-
tituent l'essence.
22. Honorés comme il convient par les cérémonies que les Brâh-
mancs célèbrent dans ton empire, les Suras, qui sont des portions
de Ilari, accordent, dans leur satisfaction,. tout ce qu’on y désire.
Garde-toi donc, ô roi, de négliger les Dieilx.
25. Vêna dit : Certes vous êtes des ignorants, vous qui, prenant
l'injuste pour le juste, abandonnez un roi qui assure votre existence,
pour adorer un faux maître.
24. Les insensés qui méprisent îçvara, ce Dieu qui est caché sous
la figure des rois, ne sont pas faits pour trouver le bonheur, pas plus
dans ce monde que dans l’autre.
25. Quel est donc celui que vous nommez le mâle du sacrifice,
et pour lequel vous avez une dévotion si grande, que vous renoncez
à l’affection que vous devez à votre maître, comme des femmes in-
fidèles qui s’attachent à un amant?
26. Vichnu, Virintcha, Giriça, Indra, Vâyu, Yama, Ravi, Par-
djanya, le Dieu des richesses, Sôma, Kchili (la Terre), Agni, et le
Roi des eaux,
27. Ces Dieux et d’autres encore, qui sont la source des faveurs
et des malédictions, sont réunis dans le corps d'un roi; un roi est
formé par tous les Dêvas à la fois.
28. Célébrez donc, ô Brahmanes, sans jalousie, les sacrifices en
mon honneur, et apportez-moi le tribut; car est-il un autre Dieu
que moi, qui ait droit à la première offrande?
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77
LIVRE QUATRIÈME.
29. Mâitrêya dit : C’est ainsi que ce roi coupable, dont l’esprit
était livré à l’erreur et qui était sorti du droit chemin, refusa, pour
son malheur, d’accueillir la prière que les Brâhmanes lui avaient
adressée afin de l’apaiser.
30. Repoussés par ce prince qui se croyait sage, les Brahmanes,
dont il avait méprisé la prière, prière qui est toujours digne de
respect, s’indignèrent contre lui, ô Vidura.
51. Qu'il meure! qu’il meure ce coupable, ce méchant par nature!
vivant, il aurait bientôt réduit l’univers en cendres.
52. Non, il ne mérite pas le siège suprême des rois, cet homme
dont la conduite est criminelle, et qui blâme sans pudeur Yichnu,
Je souverain chef du sacrifice. . .
53. Qui pourrait mépriser ce Dieu, qui? si ce n’est Vêna, ce
méchant qui, comblé de scs faveurs, tient de lui la puissance su-
prême.
34. Ainsi déterminés à le mettre à mort, les Rïchis, dont la co-
lère était arrivée à son comble, tuèrent, au. moyen de paroles ma-
giques, Vêna, que condamnait son mépris pour Atchyuta.
55. Quand les Rïchis furent partis pour se rendre à leur ermi-
tage, Sunllhâ désolée conserva le corps de son fils par l’emploi de
moyens magiques.
36. Un jour ces solitaires, après s’être baignés dans les eaux de
la Sarasvatî, et avoir sacrifié aux [trois] feux, se livraient à de pieux
entretiens, assis sur le bord du fleuve.
57. Ils virent alors apparaître des prodiges redoutables pour le
monde, et ils se dirent entre eux : Puisse la terre, maintenant
quelle est sans chef, ne pas souffrir des attaques des brigands!
58. Pendant que les Rïchis se livraient à ces réflexions, il s’éleva
une épaisse poussière, soulevée par les voleurs qui accouraient, en
pillant, de tous les points de l’horizon.
39. A la vue de cette invasion de voleurs qui ravissaient les biens
du monde, privé alors de son chef, et qui s’attaquaient les uns les
autres ;
40. A la vue du royaume couvert de brigands, dépouillé de ses
78
LE BHÀGAVATA PURÂNA
richesses, qui n’avait plus de roi, les solitaires ne firent rien pour
arrêter les pillards, quoiqu’ils en eussent le pouvoir et qu’ils con-
nussent le tort de leur inaction.
4L Le RrAhmane, fût-il calme et indifférent à toute chose, qui
n’a pas un regard de compassion pour les malheureux, voit s’é-
chapper de ses mains la science du Vêda, comme l’eau qui s’écoule
d’un vase brisé.
42. Cependant, [dirent-ils entre eux,] la famille d’Agga, le Rïchi
des rois, ne doit pas périr; car cette maison a produit des princes
dont la puissance est infaillible et dont Kêçava est le refuge.
45. Ayant pris cette résolution, les Rïchis secouèrent rapidement
la cuisse du roi qu’ils avaient tué, et il en sortit un nain
44. Noir comme un corbeau, ayant le corps d’une extrême peti-
tesse, les bras courts, les mâchoires grandes, les pieds petits, le nez
enfoncé, les yeux rouges et les cheveux cuivrés.
45. Prosterné devant eux, le pauvre nain s’écria : Que faut-il que
je fasse? et les Brâhmanes lui répondirent : Assieds-toi, ami. De là
lui vint le nom de Nichâda.
40. C’est de sa race que sont sortis les Nâichâdas qui habitent
les cavernes et les montagnes ; car c’est lui dont la naissance effaça
la faute terrible de Vêna.
FIS DD QUATORZIÈME CHAPITRE, ATARI POUR TITRE:
NAISSANCE DE NICHÂDA,
DANS J. 'HISTOIRE DE PRJTHÜ , AD QUATRIÈME LIVRE DU GRAND PUR&NA ,
LE BIENHEÜRECX BIIAGAVATA ,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMÂ ET COMPOSÉ PAR VTÂ8A.
LIVRE QUATRIÈME.
79
CHAPITRE XV.
HISTOIRE DE PRÏTHU.
1. Mâitrêya dit : Les Brahmanes ayant ensuite agité les bras du
roi Vêna, qui était mort sans postérité, en firent sortir deux enfants,
un fils et une fille.
2. A la vue de ces deux enfants, les Rïchis qui expliquent le Vêda,
y reconnaissant une portion de la substance de Bhagavat, s’écrièrent,
pleins d’une extrême joie :
5. Celui-ci est une portion de la substance du bienheureux
Vichnu, qui est faite pour purifier le monde; celle-là est une création
de Lakchmî, la compagne fidèle de Purucha.
4. De ces deux enfants, le mâle deviendra le premier roi; ce sera
le Mahârâdja, nommé Pritliu, dont la gloire et la renommée seront
répandues au loin.
5. Celle-ci sera sa royale épouse ; douée d'une taille parfaite et
de belles dents, faite pour rehausser les ornements et la vertu elle-
même, elle sera, sous le nom d’Artcliis, inviolablement attachée à
Prïthu.
6. Cet enfant est sans contredit une portion de Hari, qui est ne
dans le désir de sauver le monde; et cette fille est certainement Çrî
son épouse dévouée, compagne inséparable du Dieu qu’elle a suivi
[sur la terre],
7. Alors les Brahmanes louèrent cet enfant; les chefs des Gan-
dharvas chantèrent ; les Siddhas laissèrent tomber une pluie de
fleurs; les nymphes célestes exécutèrent des danses,
8. Les conques, les instruments de musique, les tambourins et
les timbales retentirent dans le ciel; les troupes des Dêvas, des
Rïchis et des Pitrïs se rendirent au lieu [où était né ce couple].
80
LE BHÀGAVATA PURÂNA.
9. Brahma, le précepteur de l’univers, qui y était venu aussi
avec les Dieux, chefs des Suras, ayant remarqué dans la main
droite du fils de Vêna le signe du Dieu qui porte la massue,
10. Et sous la plante de ses pieds le lotus, reconnut qu’il était
bien une portion de Ilari; car celui sur lequel se voit l’empreinte
de l’irrésistible Tchakra, celui-là est une portion du Seigneur.
11. Quand les Brahmanes qui expliquent le Vêda se préparèrent à
le sacrer, les peuples apportèrent de toutes parts ce qui devait servir
à la cérémonie.
12. Les fleuves, les mers, les montagnes, les éléphants, les va-
ches, les oiseaux, les animaux des forêts, le ciel, la terre, tous les
êtres enfin se réunirent pour lui ofl'rir des présents.
15. Dès qu’il fut sacré Mahârâdja, le prince, couvert (le riches
vêtements et d’ornements précieux, et accompagné d’Arlchis sa
femme, qui était bien parée, resplendit comme un second Agni.
14. Le Dieu qui donne les richesses lui fit présent, ô guerrier,
d’un magnifique trône d’or; Varuna, d’un parasol éclatant de blan-
cheur comme la lune, duquel s’échappait de l’eau;
15. Vâyu, de deux éventails faits de la queue [du Yak]; Dharma,
d’une guirlande de gloire; Indra, d’un diadème élevé, et Vania, du
sceptre fait pour punir;
16. Bralimâ, d’une cuirasse formée par les YYxlas; Bhâratî, d’un
très-beau collier; Hari, du Tchakra Sudarçana, et Lakclimî, la
femme de Ilari , d’un bonheur non interrompu;
.17. Rudra, d’un glaive dont le fourreau était orné de dix lunes,
et Ambikâ, d’une arme pareille sur la gaîne de laquelle cet astre
était répété cent fois; Sôma, de chevaux formés d’ambroisie; Tvach-
tri , d’un char, trésor de beauté ;
18. Agni, d’un arc fait de corne de bélier et de taureau; le So-
leil, de flèches faites de ses rayons; la Terre, de sandales formées
par le Yoga; le Ciel, d’une guirlande de fleurs qui se renouvelait
chaque jour.
19. Les êtres qui habitent l’atmosphère, lui donnèrent l’habileté
dans les arts de la danse, du chant et des instruments, ainsi que la
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LIVRE QUATRIÈME. SI
(acuité de se rendre invisible; les Rïcliis, des bénédictions sincères;
et l’Océan, une conque née dans son sein.
20. Les mers, les montagnes et les fleuves donnèrent à ce prince
magnanime des routes pour son cbar; ensuite le Barde, le Pané-
gyriste et le Héraut s'apprêtèrent à le louer.
21. Mais l’héroïque fils de Vêna, Pritliu, devinant leur dessein,
leur dit en souriant, avec une voix retentissante comme le bruit
des nuages.
22. Pritliu dit: Barde, Panégyriste, et toi, mon Héraut, si vous me
louez aujourd’hui que mes vertus sont encore ignorées du monde,
sur quoi porteront vos éloges? Ali! craignez qu’en me célébrant vos
chants ne deviennent menteurs.
25. Réservez donc pour l’avenir, ô vous dont les chants sont si
beaux, la louange destinée à la gloire qui' m’est promise. Les
membres d’une assemblée où doivent se chanter les vertus du Dieu
dont la renommée est excellente, ne font pas louer un homme d’un
mérite vulgaire.
24. Quel est l’homme qui, même capable de réaliser en lui les
vertus des grandes âmes, se fait louer par des panégyristes pour les
mérites qu’il n’a pas encore? « Mais, [dit le Barde,] ces mérites pour-
« ront lui venir. » Et trompé par l’événement, l’insensé ne s’aperçoit
pas qu’il est la risée du monde.
25. Les princes les plus fameux et les plus magnanimes con-
naissent la modestie, et ils savent repousser aussi bien leur propre
éloge qu’un acte de courage que condamnerait la loi.
26. Mais nous, Barde, qui ne sommes pas encore connus dans le
monde par des actions d'éclat, comment irions-nous, ainsi qu’un
enfant, nous faire louer nous-mêmes?
FIN DU QUINZIÈME CHAPITRE, AYANT POUR TITRE:
HISTOIRE DE PHÏTHU ,
DANS I.E QUATRIÈME LIVRE DU GRAND PURÀlVA,
LE BIENHEUREUX BHÂGAVATA ,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMA ET COMPOSE PAR VYÂSA .
y II. ... il
82
LE BHÀGAVATA PÜRÀNA.
* à
CHAPITRE XVI.
ÉLOGE DE PRÏTHU.
1. Mâitrêya dit : Pendant que le roi parlait ainsi, les Bardes, ex-
cités par les solitaires, chantèrent ses louanges, la joie dans le cœur,
et pleins d’admiration pour ses paroles, semblables à l'ambroisie.
2. Nous ne sommes pas capables, [s'écrièrent-ils,] de célébrer U
grandeur, 6 toi en qui s’est incarné, à l’aide de sa Mâyâ, le souverain
des Dieux; les hauts faits du héros né du corps de Vêna ont troublé
l’esprit même des maîtres de l’éloquence.
3. Pleins d’admiration cependant pour l’ambroisie des histoires
de Prïthu, de ce prince illustre, portion incarnée delà substance
de Hari, excités par les solitaires, nous décrivons, comme il nous
est ordonné, ses merveilleuses actions.
4. 11 est le premier des soutiens de la loi; il fait vivre le monde
dans la justice , défendant les digues qui la protègent, et punissant
ceux qui les franchissent.
5. Seul il réunit dans son propre corps les énergies corporelles
de tous les Gardiens de l'univers, distribuant, selon le temps, aux
deux mondes la part de biens dont chacun a besoin.
6. Semblable au soleil souverain qui luit également pour tous les
êtres, il recueille et distribue la richesse en son temps.
7. Constamment ému de pitié pour les malheureux , le fils de
Vêna supporte avec la patience de la terre les importunités de ceux
même qui le foulent, pour ainsi dire, sous leurs pieds.
8. Ce prince , qui est Hari lui-même sous la forme d’un roi, saura,
quand le Dieu du ciel refusera de pleuvoir, protéger, comme Indra,
ses sujets réduits à une existence difficile.
9. Il comble le monde de bonheur en lui montrant son visage.
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85
LIVRE QUATRIÈME.
qui ressemble à l'astre dont la forme est l’ambroisie, où brille un
regard plein de bienveillance et qu'embellit un sourire pur.
10. Dérobant sa marche à tous les regards, aie laissant pas de-
viner ses actions, concevant de profonds desseins, cachant ses ri-
chesses, Prïthu, ce trésor unique des qualités infinies de la grandeur,
est comme le Dieu de l’Océan qui se contient lui-même.
11. Sorti de Vêna, comme du bob de l’Arani, ce feu, dont l’abord
est difficile et le contact intolérable, est, lorsqu’on l'approche, aussi
indomptable que si fon s’en tenait éloigné.
12. Connaissant, au moyen de ses émissaires, les actions exté-'
rieures et intérieures de tous les êtres, le roi y reste aussi indifférent
que Vâyu , le témoin suprême des coeurs dont il est l’âme.
15. 11 ne punit pas l’innocent, fût-ce le fils d’un de ses ennemis;
il punit son propre fils lui-même, s’il est coupable, persistant ainsi
dans la voie de la justice.
14. L’autorité de Prïthu ne rencontre pas d’obstacles depuis la
montagne du lac Mânasa jusqu'aux lieux que le divin soleil éclaire
de ses rayons. • ...
15. Comme il doit s'attirer l’amour du monde par ses actions, les
peuples, obéissant à l'affection de leur cœur, font nommé Râdjau.
16. Car il sera exact observateur de ses devoirs, fidèle à sa
parole, ami des Brahmanes, respectueux pour les vieillards, seeou-
rable pour tous les êtres, attentif à honorer chacun, et compatissant
pour les malheureux.
17. Il traitera la femme d’un autre avec le respect d’un fils pour
une mère, sa propre femme comme la moitié de lui-même, ses
sujets avec l’affection d’un père pour ses enfants, et les sages qui
expliquent le Vêda, avec la soumission d’un esclave.
18. Il sera pour chacun plus cher que son cœur même; il augmen-
tera le bonheur de ses amis; il n'aura d'attachement que pour ceux
qui n’en ont pour rien; il frappera de son sceptre les méchants.
19. Oui, ce prince est Bhagavat, qui s’est incarné avec une por-
tion de sa substance; c’est le maître des trois qualités, l’Esprit im-
muable, au sein duquel se montre la diversité des êtres, qui mal-
u.
84
LE BHÂGAVATA PURÂNA.
gré son apparente réalité, n'est qu’un vain produit de l'ignorance.
20. Souverain maître des rois, héros incomparable, il protégera
la terre depuis la .montagne de l’Orient [jusqu'à ses extrémités];
monté sur son char victorieux, l'arc en main, il fera le tour du
monde, comme le soleil, en le laissant à sa droite.
21. Les rois et les Gardiens du monde lui présenteront en tous
lieux l'offrande; leurs femmes, célébrant sa gloire, reconnaîtront
pour le premier des rois celui dont l’arme est le Tcbakra.
22. Monarque souverain, chef des créatures, il a trait la terre
‘comme on trait une vache, pour assurer la subsistance de son
p’euple; et semblable à Indra, brisant, en se jouant, les montagnes
avec le Iwut de son arc, il a su aplanir la surface de la terre.
23. Quand, semblable au lion qui redresse sa queue, il parcourut
le monde en faisant retentir son arc de corne, invincible dans le
combat, les méchants s’enfuirent vers tous les points de l'horizon.
24. Il offrit cent fois le sacrifice du cheval, où se montra Sarasvati;
mais pendant la dernière de ces cérémonies, le vainqueur de Pura,
le Dieu aux cent sacrifices, lui déroba la victime.
25. S’étant rendu auprès du bienheureux Sanatkumàra, qui était
seul dans le jardin de son palais, et l'ayant honoré avec dévotion,
Prïthu en reçut cette science pure par laquelle on connaît Brahma,
l’Etre suprême.
26. Dans tous les lieux, comme dans tous les discours, Prïthu,
dont les hauts faits sont si célèbres et dont l’héroïsme est répandu
au loin, n’entendra que des hymnes dont il sera l’objet.
27. Vainqueur de l’univers entier, ne voyant nulle part d’obstacle
à son pouvoir, ayant déraciné par sa vigueur les épines du monde,
entendant célébrer sa grandeur par les chefs des Suras et des Asuras,
il sera le maître de la terre.
fl» DU SEJLlÉME CHAPITRE, Aï A ST POUR TITRE :
ÉLOGE DE PRÏTHU,
DANS LE QUATRIÈME LIVRE DU GRAND PU RANA ,
LE BIENHEUREUX BHAGAVATA,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMA ET COMPOSÉ PAR VïJsA.
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LIVRE QUATRIÈME.
85
CHAPITRE XVII.
SOUMISSION DE LA TERRE. ‘
1. Mâitrêya dit : Ainsi célébré dans ses actions et dans ses vertus,
le bienheureux fils de Vêna, rendant à ses Bardes leur salut et leurs
hommages, les charma en leur donnant les récompenses désirées.
2. 11 honora aussi les classes et les Brahmanes leurs chefs, les
prêtres de sa famille, ses conseillers et ses serviteurs, les habitants
de la ville, ceux de la campagne, les artisans et lps domestiques.
5. Vidura dit : D’où vient que la terre, qui a tant de formes, prit
celle d’une vache qui fut traite par Prîthu? Qu’est-ce qui fut alors le
jeune veau et le vase à recevoir le lait?
4. Comment la divine terre , qui est naturellement inégale , fut-
elle unie à sa surface par Prîthu? Pourquoi le Dieu [du ciel] en-
leva-t-il à ce roi le cheval qui était destiné au sacrifice ?
5. Dans quelle voie entra le Rïchi des rois, après avoir reçu la
science divine et humaine de la bouche du bienheureux Sanatku-
mâra, le plus excellent de ceux qui connaissent le Vêda?
6. Enfin, s’il y a encore quelque sainte histoire du bienheureux
Krïchna, du souverain Seigneur dont la gloire est excellente, his-
toire qui se rapporte au récit de, sa première incarnation,
7. Lorsque, sous la forme du fils de Vêna, il vint traire cette
vache de la terre, daigne la raconter à un auditeur dévoué, plein
d'attachement pour toi et pour Adhôkchadja.
SÛTA dit:
8. Ainsi excité par Vidura à raconter l’histoire du fils de Vasu-
dèva, Mâitrêya, lui ayant témoigné son approbation, lui répondit
ainsi, la joie dans le coeur.
86 LE BHÂGAVATA PURÀtfA.
9. Mâitrêya dit : Lorsque Prîtliu eut été sacré par les Brahmanes
qui l’avaient salué du titre de protecteur du peuple, ses sujets, voyant
la surface de la terre stérile, se rendirent auprès de leur roi, le
corps amaigri par la faim, et lui parlèrent ainsi :
10. O roi! dévorés par une fièvre intérieure, comme des arbres
dont le cœur est consumé par le feu, nous venons aujourd’hui cher-
cher un asile auprès de toi, de toi qui es secourable et qui as été
créé notre maître pour assurer notre existence.
11. Fais donc effort, 6 toi qui es un Dieu parmi les Dieux des
hommes, pour donner de la nourriture à des malheureux tour-
mentés par la faim, de peur que nous ne périssions privés de sub-
sistance; car tu es le maître de la vie, le protecteur du monde.
12. Prïthu ayant entendu la plainte lamentable de ses sujets,
en chercha longtemps la cause, et finit par la découvrir.
15. Certain d’avoir reconnu [ l’origine de la disette], il saisit son
arc, et l'arma d’une flèche pour en frapper la terre, irrité comme le
Dieu destructeur de Tripura.
u. Tremblante d'effroi à la vue de l'arc dirigé contre elle, la terre,
se changeant en vache, s’enfuit effrayée, comme la gazelle que pour-
suit le chasseur.
• •
15. Furieux, les yeux rouges de colère, le fils de Vêna se mit à
la poursuivre dans tous les lieux où elle cherchait à se réfugier,
tenant toujours la flèche sur son arc.
16. Elle avait beau parcourir les points principaux et secondaires
de l’espace, la terre, le ciel et l’atmosphère qui les sépare, partout
elle voyait le guerrier qui la poursuivait l’arc en main.
17. Elle ne trouva dans le monde pas plus de secours contre Pri-
thu que n’en trouvent les hommes contre la mort; épouvantée enfin,
elle suspendit sa course, le cœur brisé de douleur;
18. Et elle parla ainsi au guerrier magnanime : O toi qui connais
la loi et qui aimes ceux qui t’implorent! quoique tu veuilles pro-
téger tes sujets, accorde-moi ton appui.
19. Pourquoi cherches-tu à tuer une malheureuse qui n’a com-
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87
• LIVRE QUATRIÈME.
mis aucune faute? Gomment un prince qui passe pour connaître la
loi pourrait-il tuer une femme?
20. Les hommes, en effet, ne frappent jamais une femme, même
lorsqu’elle est coupable; que sera-ce donc d’un monarque qui est,
comme toi, compatissant et ami des malheureux?
21. Si tu me déchires, moi qui suis le vaisseau solide sur lequel
repose l’univers, comment pourras-tu te soutenir au-dessus des eaux
toi et ton peuple?
22. Prîthu dit : Ô terre! je te détruirai, parce que tu refuses
d’obéir à mes ordres, toi qui, prenant ta part du sacrifice, ne nous
donnes pas les biens [que tu possèdes].
23. La mauvaise vache qui, mangeant l’herbe chaque jour, refuse
de laisser couler le lait de ses mamelles, ne mérite-t-elle pas d’être
châtiée pour cette faute?
24. insensée! c’est par mépris pour moi que tu ne laisses pas
paraître les germes des plantes créées jadis par Svayainbhû et qui
sont renfermées dans ton sein.
25. J’apaiserai les plaintes de mes sujets misérables que la faim
tourmente, en te perçant de mes flèches et en leur donnant ta chair.
20. Le méchant, que ce soit un homme, une femme ou un eu-
nuque, qui, ne songeant qu’à lui, n’a pas de pitié pour les créa-
tures, peut être tué par un roi; sa mort n'est pas un meurtre.
27. Par la force du Yôga dont je dispose, je te briserai à coups
de flèches en morceaux aussi petits que la graine de sésame, toi
qui , par obstination et par orgueil , te déguises sous cette forme de
vache, et je soutiendrai ainsi mes peuples.
28. (Mâitrêya dit:] S’inclinant avec respect devant le roi, dont la
contenance irritée ressemblait à celle du Dieu de la mort, la terre
lui parla ainsi , tremblante de- crainte :
29. Adoration à l’Esprit suprême qui, revêtu de qualités, paraît,
à l’aide de sa Mâyâ, sous des formes diverses! adoration à celui qui,
par la majesté de sa forme véritable, dissipe le trouble de l’erreur,
que causent la matière, l'action et la qualité d’agent!
30. Celui qui m’a créée pour que je fusse le séjour des êtres
88
LE BHÀGAVATA PURÀNA.
vivants, et que je renfermasse en mon sein les produits des qualités,
le voilà, ce souverain, armé de son arc et prêt à me frapper. En
est-il un autre auprès de qui je puisse chercher un asile?
51. Cet Etre qui créa jadis l’univers mobile et immobile à l’aide
de son incompréhensible Mâyâ, asile de l’âme individuelle, cet Être
est prêt à me protéger de sa puissance. Comment, en effet, ami
comme il l’est de la justice, voudrait-il me tuer?
52. Sans doute les hommes dont l'esprit est troublé par l’insur-
montable Mâyâ de l’Etre suprême, n’aperçoivent pas l’action de celui
qui, sans supérieur et unique, a agi et a fait agir par un autre,
comme s’il était multiple.
55. Celui qui accomplit la création [la conservation et la destruc-
tion] de cet univers au moyen de ses énergies, qui sont la matière,
l’action, les agents, l’intelligence et la personnalité; celui qui pro-
duit au dehors et ramène en son sein ses énergies, cet Esprit su-
prême, qui est Vêdhas, je lui fais adoration.
54. C’est toi-même, Seigneur, toi l’Etre incréé, qui, voulant éta-
blir sur des fondements solides l’univers créé par toi, et formé des
éléments, des sens et de la personnalité, as pris au commencement
la figure d’un sanglier pour me retirer des eaux de l'Abîme.
55. Aujourd’hui, désireux de protéger les créatures que je sup-
porte comme ferait un vaisseau flottant sur les eaux, le voilà, ce
soutien de la terre, qui se montre sous la forme d’un guerrier pour
me tuer de ses flèches terribles, afin d’avoir mon lait.
56. Sans doute les créatures qui troublées, comme moi, par sa
Mâyâ d’où naissent les qualités, ont perdu les voies de l’esprit, ne
connaissent pas la conduite des grands hommes [qui lui sont dé-
voués]. Aussi adressé-je mon hommage à ceux qui augmentent la
gloire des sages.
t-rs OU DIX-SEPTIEME CHAPITRE AVANT POUR TITRE :
SOUMISSION DE LA TERRE,
DANS L'HISTOIRE DE PRITHU, AU QUATRIÈME LIVRE DU GRAND PURANA .
LE BIENHEUREUX UHAGAVATA,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMA ET COMPOSÉ PAR VYÎSA.
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LIVRE QUATRIEME.
89
CHAPITRE XVIII.
PRlTHU trait la terre.
1. Mâitrêya dit : Ayant ainsi loué Prîthu, dont la lèvre inférieure
tremblait de colère, la terre épouvantée, se rendant enfin maî-
tresse de son trouble, reprit en ces termes :
2. Retiens ta colère, A Seigneur, et consens à écouter mes paroles;
le sage, semblable à l’abeille, sait retirer de toutes choses une subs-
tance précieuse.
5. Les solitaires, qui connaissent la vérité, ont prévu et employé
les moyens faits pour assurer le bonheur des hommes, tant dans ce
monde que dans l’autre.
A. L'homme simple, mais rempli de foi, qui emploie d’une ma-
nière convenable ces moyens reconnus depuis longtemps, en ob-
tient bien vite les résultats.
5. Mais le sage même qui se met à l’œuvre, sans tenir compte
de ces moyens, voit ses desseins échouer chaque fois qu’il veut les
accomplir. *
6. J’ai vu, 6 roi, les plantes annuelles, créées jadis par Brahmâ,
dévorées par des méchants, contempteurs des cérémonies.
7. Privée de la protection et du respect qui m’étaient dus par les
maîtres du monde, voyant l’univers en proie aux voleurs, je mangeai
les plantes dans l’intérêt du sacrifice.
8. Sans doute elles se sont depuis longtemps détruites dans mon
sein; aussi dois-tu, pour les en retirer, employer le moyen que je
vais t’indiquer.
9. Présente-moi un jeune veau, prince héroïque, afin que je de-
vienne pour toi la vache féconde; prends un vase convenable, et je
te donnerai tous les biens, comme une vache donne son lait.
90
LE BHÀGAVATA PERÀNA.
10. Amène-moi quelqu’un pour nie traire, ô toi qui désires assu-
rer l’existence des êtres, si tu veux obtenir la nourriture aimée des
mortels et qui donne la force.
11. Et rends unie ma surface , ô roi , pour que l’eau versée par le
Dieu du ciel, même hors de la saison des pluies, me baigne de
toutes parts, et que le bonheur soit avec toi!
12. Se conformant au conseil amical et utile de la terre, le roi
lui donna pour veau le Manu, et se mettant à la traire de sa main,
il en tira toutes les plantes annuelles.
15. C’est ainsi que d’autres sages ont su, comme ce roi, retirer
de toutes choses une substance précieuse; les autres êtres vin-
rent également traire, selon leurs désirs, la terre soumise par Pri-
thu.
14. Les Rïchis, à sage excellent, lui donnant Vrihaspati pour
veau, vinrent aussi traire la vache divine; leurs organes étaient le
vase dans lequel ils reçurent le pur lait des chants sacrés.
15. Les troupes des Suras, lui amenant Indra comme veau, en
tirèrent le Sàma, ce lait qui donne la force, l’énergie, la vigueur,
et le reçurent dans un vase d’or.
16. Les Dâityas et les Dânavas, prenant comme veau Prahrâda,
chef des Asuras, vinrent la traire, et reçurent dans un vase de fer
le lait des liqueurs spiritueuses et des sucs fermentés.
17. Les Gandharvas et les Apsaras, prenant un lotus pour vase,
vinrent aussi traire la vache; Viçvâvasu lut le veau; le lait fut la
douceur de la voix et la beauté des Gandharvas.
16. Les Pitrîs, dont Aryauian était le veau, eurent pour lait l’of-
lrande qu’on présente aux Mânes; les Divinités des funérailles, ô
grand sage, la recueillirent avec foi dans un vase d’argile crue.
19. Kapila fut le veau des Siddhas et des Yidyâdharas; le ciel fut
le vase dans lequel ils reçurent les charmes et la puissance surnatu-
relle qui consiste dans l’acte seul de la volonté.
20. D’autres Dieux livrés à la magie, prenant Maya pour veau,
reçurent la Mâyâ, simple acte de la réflexion, que connaissent les
êtres merveilleux qui peuvent disparaître à leur gré.
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O
LIVRE QUATRIÈME
91
31. Les Yakcbas, les Râkchasas, les Bhutas, les Piçâtckas et les
Démons qui se nourrissent de chair, prirent pour veau le chef des
Bhûtas, et reçurent dans un crâne le sang dont ils s’enivrent.
•22. Les reptiles, les serpents, les animaux venimeux, les Nâgas
prirent Takchaka pour veau, et reçurent dans leur bouche le poison
qu'ils avaient trait de la vache.
25. Prenant pour veau le taureau, et pour vase les forêts, les bes-
tiaux reçurent l’herbe des pâturages. Accompagnées du roi des ani-
maux, les bêtes féroces,
•24. Qui se nourrissent de chair, prirent la viande chacune dans
leur corps; et les volatiles, amenant comme veau Suparna, eurent
pour leur part l’insecte qui se meut et le fruit immobile.
25. Les arbres, rois des forêts, prenant le figuier pour veau,
recueillirent chacun le lait de leur propre sève; les montagnes,
amenant l’Himavat, recueillirent chacune sur leurs sommets les
métaux variés.
•26. Toutes les créatures enfin, prenant comme veau le chef de
leur espèce, reçurent chacune dans leur vase le lait quelles étaient
venues traire de la vache , mère féconde de tous biens , qu’avait
domptée Prithu.
27. C’est ainsi, ô descendant de Kuru, que Prïthu et les autres
êtres, avides de nourriture, trouvèrent tous d’excellents aliments
dans les diverses espèces de lait qu’ils reçurent, en présentant cha-
cun à la terre son veau et son vase.
28. Prïthu satisfait prit ensuite pour fille la terre, source de tous
biens, la traitant, dans son affection, comme une fille qu’on nourrit
de son lait.
29. Renversant du bout de son arc les sommets des montagnes,
le roi des rois, le puissant fils de Vêna, unit parfaitement la surface
de la terre.
50. Ensuite ce roi bienheureux, père des hommes qu’il venait de
nourrir, leur construisit en divers lieux des habitations, selon qu’il
convenait à chacun,
51. Des villages, des cités, des villes, des forteresses de divers
92 LE BHÂGAVATA PURÀNA.
genres, des demeures pour les bergers, des parcs, des camps, des
mines, des hameaux, des bourgs.
32. Avant Prîtliu on n'avait pas bâti sur la terre de villes ni de
villages; les hommes s’y établirent comme ils l'entendaient et y
vécurent en sécurité.
PIS OC DIX -HUITIEME CHAPITRE, AVANT POUR TITRE:
PRÏTHÜ TRAIT LA TERRE.
DANS L'HISTOIRE DE PRÏTHÜ , AD QUATRIEME LIVRE DU GRAND PURÀNA.
LE DIENUEUREUX BHÂGAVATA,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMA ET COMPOSÉ PAR VTÂSA.
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LIVRE QUATRIÈME.
93
CHAPITRE XIX.
DISCOURS DE BRAHMA.
1 . Mâitrêya dit : Ensuite le roi se prépara à célébrer cent fois le
sacrifice du cheval dans le Brabmâvarta, le pays du Manu, dont la
Sarasvatî forme la limite orientale.
2. Reconnaissant quelle supériorité cette cérémonie donnait au
roi sur lui, le bienheureux Çatakratu ne put souffrir que Prïthu
achevât la grande fête du sacrifice,
3. Où le chef du sacrifice, le bienheureux Hari, qui est le Sei-
gneur même, l’âme de l’univers, le précepteur et le souverain de
tous les mondes, apparut
4. Suivi de Brahmâ, de Çarva et des Gardiens du monde, accom-
pagnés chacun de leurs serviteurs, et célébré parles chants des Gan-
dliarvas, des solitaires et des troupes des Apsaras.
5. Les Siddhas, les Vidvâdharas, les Dâityas, les Dânavas, les
Guhyakas, les chefs de l’assemblée de Hari, précédés de Sunanda et
de Nanda,
6. Kapila, Nârada, Datta, Sanaka et les autres maîtres du Yôga,
tous ces personnages dévoués à Bhagavat, y accompagnèrent Hari,
ainsi que ceux qui aspirent à lui rendre un culte.
7. A ce sacrifice, 6 fils de Bharata! se laissant traire dans l’intérêt
de la loi, la terre, source de tous les biens, livra au roi sacrificateur
tout ce qu’il désirait.
8. Les fleuves roulèrent dans leur lit des sucs de toute espèce, du
lait, du lait caillé, du riz cuit et de la crème; les arbres au tronc-
puissant se couvrirent de fruits, et le miel coula [de leurs rameaux].»
9. Les Océans apportèrent des mines de joyaux; les montagnes,
des aliments de quatre espèces; tous les mondes avec leurs Gardiens
présentèrent leur offrande.
94
LE BHÂGAVATA PURANA
10. Mais le bienheureux Indra, jaloux de la félicité suprême dont
jouissait Prïthu, qui avait pour Seigneur Adhôkchadja, voulut y
mettre obstacle.
11. Au moment où le fds de Vêna célébrait le dernier Açvamêdha
en l’honneur du Chef des sacrifices, le Dieu rival du roi vint, sans
être vu, enlever l’animal consacré.
12. Le bienheureux Atri aperçut le Dieu qui s’enfuyait à travers
le ciel, couvert du vêtement des hérétiques comme d’une armure,
et jetant par sa conduite de l’incertitude sur la loi.
15. Excité par Atri, qui l’engageait à tuer Indra, le fils de Prïthu,
monté sur un grand char, le poursuivit, plein de colère, en lui
criant : Arrête! arrête!
14. Mais en voyant Indra sous ce déguisement, avec ses cheveux
nattés et la poussière qui couvrait son corps, le prince crut que
c’était Dharma revêtu d’un corps humain, et il ne décocha pas sa
flèche contre lui.
15. Atri excita de nouveau le prince qui avait renoncé à frapper
le Dieu : Frappe, ami, ce destructeur du sacrifice, le grand Indra,
le dernier des Immortels.
16. Poussé par ces paroles, le petit-fils dé Vêna poursuivit, plein
de rage , le Dieu qui fuyait à travers le ciel , semblable à Râvana
lorsqu il était poursuivi par le Roi des vautours.
17. Alors quittant son déguisement et abandonnant le cheval au
guerrier, Indra disparut à ses yeux-, le héros, reprenant la victime,
retourna au sacrifice que célébrait son père.
18. A la vue do l'action héroïque du jeune homme, les Rïchis
suprêmes, ô seigneur, lui donnèrent le nom de Vidjitâçva (celui
qui a conquis le cheval ).
19. Mais le ravisseur, s’enveloppant d’une obscurité profonde, lui
enleva de nouveau, sans être vu, le cheval à la bride d’or, en déta-
chant l’anneau de bois qui le retenait au poteau.
20. Atri montra encore au guerrier le Dieu qui se sauvait à tra-
vers les airs, portant un bâton surmonté d’un crâne; mais le jeune
homme ne le frappa pas.
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LIVRE QUATRIÈME. 95
41. Excité cependant par Atri, il voulut lui lancer, dans sa colère,
une flèche.aiguë; Indra, quittant sa figure et abandonnant le cheval
au guerrier, disparut à ses yeux.
22. Le héros, reprenant le cheval, retourna au sacrifice de son
père ; les hommes de peu de science s’emparèrent de la forme cou-
pable du ravisseur.
25. Toutes les formes que prit Indra pour enlever le cheval sont
autant d'insignes du péché. Ici [dans Pâchanda] le mot Chanda
veut dire signe.
24. C’est ainsi que, pendant qu’Indra enlevait le cheval pour
détruire le sacrifice du fils de Vêna, l’esprit des hommes s’attacha
aux formes de péché qu’il revêtait et quittait tour à tour ;
25. Et en voyant des religieux nus ou couverts de vêtements
jaunes, adroits et beaux parleurs, le peuple, dans sou ignorance, dit
de leur loi trompeuse : Voilà la loi.
26. A cette vue , le bienheureux Prïlhu , dont l’héroïsme était
immense, banda son arc, et dirigea, dans sa colère, une flèche
contre Indra.
27. Les prêtres officiants, voyant le roi, dont l’aspect était redou-
table et l’impétuosité irrésistible, décidé à tuer Indra, l’arrêtèrent
en lui disant : Prince magnanime, nul ici ne doit être mis à mort
que la victime désignée.
28; Nous allons appeler ici, par des invocations efficaces, le Dieu
ami «les Maruts, qui s’oppose à tes desseins et dont ta gloire anéantit
l’éclat; et maîtres de ton ennemi, nous accomplirons le sacrifice en
versant l’offrande dans le feu.
2». Après avoir, ô Vidura , donné ce conseil à celui qui faisait
célébrer le sacrifice, les Rïtvidjs irrités prirent en main la cuiller
de l'offrande; mais au moment où ils commençaient, Svavambhû
survenant les arrêta.
30. Non, [leur dit-il,] il ne faut pas mettre à mort cet Indra que
vous voulez anéantir dans l'intérêt de votre sacrifice, parce que ce
Dieu dont les Suras, honorés par l'oblation, sont les membres, n’est
autre que Yadjna, lequel est le corps même de Bhagavat.
96
LE BHÀGAVATA PURÂNA.’
si. Voyez, ô Brâhmanes, le tort extrême que fait à la loi Indra en
voulant anéantir la cérémonie préparée par le roi.
52. Que Prïthu, dont la gloire est répandue au loin, se contente
de quatre-vingt-dix-neuf offrandes; tu as assez célébré d’heureux
sacrifices, puisque tu connais les lois du salut.
53. Tu ne dois pas t’indigner contre le grand Indra, qui est
comme un autre toi-même; car vous êtes l’un et l’autre (et puisse
le bonheur être avec toi ! ) des formes du Dieu dont la gloire est
excellente.
34. Ne songe plus, ô grand roi, à cet obstacle; écoute mes paroles
avec respect; car le cœur de l'homme qui s'obstine à faire ce que
défend le Destin, tombe, plongé par l’excès de la colère, dans l’abîme
des Ténèbres.
55. Cesse donc ce sacrifice peu agréable aux Dieux, et où la loi
est violée par les déguisements coupables que revêt Indra.
36. Vois le monde entraîné par ces déguisements coupables, sé-
ducteurs, créés par Indra, qui tour à tour arrête ton sacrifice et te
rend le cheval.
37. Fils de Vêna, loi qui es une portion de Vichnu même, sortie
du corps de ton père, tu es descendu en ce monde pour protéger,
d’accord avec les diverses doctrines avouées [parmi les hommes],
la justice qu'avaient suspendue les désordres de Vêna.
38. Songeant, ô chef des êtres, à l’origine de cet univers, hâte-
tôi de remplir l’attente des Créateurs du monde, et triomphe de
cette Illusion, mère de la fausse loi, qu’Indra t’oppose, et qui ouvre
la voie aux violentes hérésies.
39. Ainsi éclairé par le Précepteur (les mondes, le roi des hommes
suivit les conseils du Dieu, et contracta de plus amitié et alliance
avec Maghavan.
40. Quand Prïthu, qui avait célébré de nombreux sacrifices, eut
pris le bain qui termine la cérémonie, les Dieux, dispensateurs de
tous les dons, qui avaient été satisfaits de ses offrandes, le com-
blèrent de présents.
41. Les Brâhmanes, 6 guerrier, dont les bénédictions sont infaii-
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LIVRE QUATRIÈME. 97
libles, satisfaits des présents qu'ils avaient reçus avec foi et des
honneurs dont ils avaient été comblés, adressèrent leurs souhaits
au premier des rois.
42. Appelés par toi, prince aux grands bras, [ lui dirent-ils,] nous
sommes arrivés tous à ta voix, Pitrïs, Dêvas, Rïchis et hommes, et
nous avons été comblés de présents et d’honneurs.
FIN DU DIX-NEUVIÈME CHAPITRE, AYANT POÜR TITRR :
DISCOURS DE DHAIiMÂ ,
• DANS L'HISTOIRE DE PRÏTHU.AU QUATRIEME LIVRE DU GRAND PURAKA ,
LE BIENHEUREUX BHAGAVATA,
RECUEIL. INSPIRÉ PAR BRAHMA ET COMPOSÉ PAR VYÀSA.
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98 LE BHÀGAVATA PURÂNA,
CHAPITRE XX.
ÉLOGE DE PRÏTHU.
1. Mâitrêya dit : Bhagavat lui-même, l’être indestructible, chef à
la fois et objet du sacrifice , satisfait des offrandes convenables du
roi, [lui apparut] accompagné de Maghavan, et lui parla ainsi.
2. Bhagavat dit : Celui qui a interrompu ton centième sacrifice,
sollicite son pardon;. consens à le lui accorder.
5. Les sages, ô roi, les gens de bien et les hommes vertueux évitent
en ce monde de faire du mal aux créatures, parce que le corps n’est
pas laine.
4. Si des hommes tels que toi se laissent égarer par la divine
Mâyâ , le culte constant que l’on doit aux vieillards n’est plus désor-
mais qu’une peine inutile.
5. Aussi l’homme qui sait que ce corps est le produit de l'igno-
rance, du désir et des œuvres, éclairé alors, ne s'y attache plus.
6. Quel est le sage qui, une fois détaché, irait dire mien de son
corps, de la maison qu’il a élevée, de ses enfants et de ses biens?
7. L’Esprit qui est un, pur, lumineux par lui-même, indépendant
des qualités dont il est l’asile, qui pénètre partout, qui est absolu,
qui est le témoin intérieur, et au dedans duquel il n’y a pas une
autre âme, cet Esprit est distinct du corps.
8. L’homme qui reconnaît ces caractères à l’Esprit qui est en lui,
reste indépendant des qualités de la Nature, quoiqu’il se trouve au
milieu d’elles; en effet il réside en mon sein.
9. Celui qui, plein de foi, me rend sans cesse, en accomplissant
son devoir, un culte désintéressé , sent peu à peu , 6 roi , le calme
pénétrer dans son cœur.
10. Détaché des qualités, fidèle aux bonnes doctrines, pur de
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LIVRE QUATRIÈME. 99
cœur, il jouit de ce calme qui est mon état, qui est Brahma, qui est
la délivrance absolue.
11. Celui qui reconnaît dans cet Esprit immuable un spectateur
indifférent placé au milieu des éléments, des organes de la connais-
sance et du cœur, celui-là obtient l’éclat [suprême], ,
12. Le courant des qualités n’entraine que le corps subtil, ce com-
posé distinct [de l’Esprit] que constituent la matière, les organes,
la personnalité et l'intelligence: Aussi les sages restent-ils également
inaltérables dans la prospérité et dans le malheur, parce que leur
affection s’est attachée à moi.
13. Toujours égal, envisageant du même regard les positions éle-
vées, moyennes et inférieures, maître de ton cœur et de tes sens
dans la peine comme dans le plaisir, prépare-toi à protéger l’uni-
vers, entouré de tous les ministres que j’ai créés pour [te servir].
1». Le bonheur suprême pour un roi, c'est la défense de son
peuple, parce qu’il s’assure ainsi la sixième partie des mérites que
recueilleront ses sujets dans le monde futur; mais s’il leur enlève
l'impôt sans les protéger, il contracte leurs fautes, et ces fautes lui
ravissent les fruits de sa propre vertu.
15. C’est pourquoi, attentif à la loi transmise par l'assentiment et
par les usages des premiers d’entre les Brahmanes , protège la terre
avec un entier détachement; et bientôt devenu pour le monde un
objet d’amour, tu verras arriver les Siddhas dans ta maison.
lé. Demande-moi, chef des hommes, la faveur que tu désires,
car je suis enchaîné par tes qualités et par tes vertus. On ne m’ob-
tient pas aisément à l’aide des sacrifices, des austérités ou du Yôga,
parce que je me tourne vers ceux qui possèdent l'égalité d'âme.
17. Màitrêya dit : Ainsi éclairé par les conseils de Vichvaksêna ,
du Précepteur des mondes , le roi vainqueur reçut en inclinant la
tête les instructions de Hari.
18. Embrassant avec affection Çatakratu, qui, honteux de sa con-
duite, s'inclinait à ses pieds, il bannit de son cœur tout ressenti-
ment. • • •; r- . " .
19. Ensuite Bhagavat, l’âme de l’univers, après avoir reçu les
100
LE BHÀGAVATA PURÀNA.
honneurs de l’hospitalité de Prïthu, qui embrassait avec les trans-
ports d’une ardente dévotion le lotus de scs pieds,
20. Manifesta l'intention de s’éloigner; mais à la vue du roi, le
Dieu aux yeux de lotus , retenu par son affection pour les hommes
vertueux qu’il aime, ne put se décider à partir.
21. Tenant scs mains jointes, le premier des rois, les yeux bai-
gnés de larmes, ne put regarder Hari; il ne put, avec sa voix étouffée
par les sanglots, prononcer aucune parole, et il resta immobile,
embrassant en son cœur le Dieu qu’il y retenait.
22. Puis essuyant ses larmes et ouvrant les yeux, il s'adressa
ainsi à Purucha, pendant que ses regards contemplaient sans se lasser
le Dieu dont les pieds touchaient la terre , et dont la main reposait
sur l’épaule élevée de l’oiseau ennemi des serpents.
25. Prïthu dit : O Seigneur! ô toi qui es le premier des êtres gé-
néreux! comment un sage pourrait-il te demander des faveurs ré-
servées aux Dieux qu’anime le sentiment de la personnalité, et même
aux mortels condamnés à l’Enfer? Non, je ne les ambitionne pas, ô
souverain maître de la délivrance absolue.
2a. Je n’aimerai jamais, Seigneur, les lieux où l’on ne voit pas
le nectar du lotus de tes pieds tomber de la bouche des sages ma-
gnanimes qui le laissent échapper de leurs cœurs. Donne-moi dix
mille oreilles [pour les entendre]; c’est là la laveur que je soHicite.
25. Le vent qui accompagne une seule goutte de l’ambroisie du
lotus de tes pieds, ô loi dont la gloire est excellente, au moment où
elle tombe de la bouche des sages, réveille la mémoire des mauvais
Yôgins même qui marchent dans l'oubli de la vérité. Quant à nous,
nous n’avons pas besoin d'autres faveurs.
26. Gomment, 6 Dieu glorieux, l’homme qui, dans une assemblée
respectable, a entendu, ne fût-ce qu’une fois et en passant, ta gloire
fortunée, pourrait-il, s’il en connaît les vertus et s’il n’est pas un
animal stupide, cesser de l’écouter, quand on voit Çrî, dans son ar-
deur à réunir tous les mérites, préférer à tout cette gloire?
27. Aussi te rechercbé-je, toi le meilleur de tous les Esprits, toi
l’asile des qualités, avec un empressement égal à celui de la Déesse
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101
LIVRE QUATRIÈME.
dont la main tient un lotus; et quoique nous. poursuivions tous deux
le même époux, il n’y a pas entre nous de jalousie, parce que nous
n’avons l’un et l’autre qu’une môme pensée pour tes pieds.
28. Mais , o Seigneur de l’univers ! si celle qui a engendré les
mondes me fait obstacle, parce que je désire te servir comme elle,
le Dieu qui aime les pauvres sait grandir ce qui est petit ; et d’ail-
leurs quel besoin a de la Déesse celui qui est satisfait de sa propre
majesté?
29. C’est pour cela que les gens de bien te recherchent, ô toi qui
échappes au trouble que produisent les qualités de Mâyâ. En effet,
ô Bhagavat, nous ne voyons, pour les hommes vertueux, d’antre cause
[de bonheur] que le souvenir de tes pieds.
50. Oui, elles sont faites pour séduire les mondes, ces parole
que tu as dites à ton serviteur, quand tu l’as engagé à demander
une grâce. Si l'homme n'était pas enchaîné par le lien de ta parole,
comment, toujours trompé, se livrerait-il aux œuvres?
51. Puisque séparé de toi par ta Mâyâ, Seigneur, de toi qui
es la vérité même, l’ignorant désire autre chose que toi, consens à
faire toi-même notre bien, comme un père fait celui de son enfant.
52. Mâitrêya dit : Ainsi loué par le premier des rois, celui dont
le regard embrasse tout lui dit : Aie pour moi de la dévotion; tu es
heureux d’avoir conçu de moi une idée telle que tu as pu échapper
à l’Illusion , si difficile à dissiper, dont je m’enveloppe.
55. Accomplis attentivement, ô chef des êtres, ce que je te com-
mande ; celui qui exécute mes ordres acquiert partout de l’éclat.
54. Ayant ainsi approuvé les paroles sensées du royal fils de Vêna,
Atchyuta, honoré par lui, songea à le quitter, après lui avoir témoi-
gné sa faveur.
55. Les Dêvas, les Ricins, les Pitrïs, les Gandharvas, les Siddhas,
les Tchâranas, les Pannagas, les kinnaras, les Apsaras, les hommes,
les oiseaux, et la foule nombreuse des êtres,
.56. Se retirèrent tous, à la suite de Vâikuntha, après avoir reçu
du roi, qui songeait au Chef du sacrifice, des paroles honorables,
des richesses, et le salut de l’Andjali.
102
LF. BHÂGAVATÀ PURÀNA.
57. Le bienheureux Atchyuta, emportant en quelque sorte avec
lui le cœur de ce Rïchi des rois et de son précepteur, partit pour
sou divin séjour.
58. Et le roi, après avoir adressé son hommage à l'Ètre invisible
qu’il venait de contempler, à Vâsudêva, au Dieu des Dieux, rentra
dans la ville qu'il habitait.
PIN DI VINGTIEME CHAPITRE , AYANT POUR TITRE :
ÉLOGE DE PRÏTHC,
DANS L'HISTOIRE DP. PRÏTHU, Aü QUATRIEME LIVRE DU GRAND PURÂ$A,
LE BIENHEUREUX BHAGAVATA,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMA ET COMPOSE PAR VYÀSA.
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LIVRE QUATRIEME.
103
CHAPITRE XXI.
DISCOURS DE PRÏTHU.
1. Mâitrêya dit : La ville avait été ornée, de place en place, de
guirlandes de perles et de fleurs, de pièces de soie, de portiques do-
rés et de parfums qui répandaient en brûlant une agréable odeur.
2. Les grandes routes, les carrefours et les rues avaient été
aspergés d'eau parfumée de santal et d’Aguru; on y avait répandu
des fleurs, des grains rôtis, des fruits, de l’orge encore vert, des
grains humectés et des lampes.
5. On avait décoré toute la ville de tiges de Musas chargées de
leurs grappes, de jeunes troncs de jaquier, d’arbres, de feuillages et
de guirlandes de fleurs.
b. Les habitants, accompagnés de brillantes jeunes fdles parées
d'anneaux étincelants et portant des lampes et tous les objets qui
sont de bon augure, s’avancèrent à la rencontre du roi.
5. Le héros entra dans son palais au milieu du bruit des conques
et des timbales, auquel se joignaient les chants sacrés des Rïtvidjs,
et des louanges qui ne lui donnaient pas d’orgueil.
6. Partout ce glorieux prince rendait aux habitauts de la ville et
de la campagne les hommages qu’il en recevait, distribuant, dans
sa joie, des dons précieux.
7. C'est ainsi que ce prince magnanime, dont toutes les entre-
prises étaient irréprochables, accomplissant de grandes actions, gou-
verna la terre; et après avoir recueilli une renommée immense, il
monta au séjour suprême.
SÛT A dit:
8. Alors saluant avec respect Kâuçâravi, qui venait de chanter
104
LE BHÂGAVATA PURÂNA.
la gloire que s’était acquise le premier des rois par tant de qualités,
cette gloire que célèbrent les hommes vertueux , le guerrier si dé-
voué à Dhagavat parla ainsi au Brahmane.
9. Vidura dit : Prîthu, qui portait la splendeur de Vichnu dans ses
bras, avec lesquels il sut traire la vache de la terre, fut, dit-on, sacré
par les Brahmanes, et reçut des présents de tous les Suras.
10. Quel est donc le sage qui ne désirerait entendre l’éloge d’un
prince qui ferait vivre des restes de sa gloire tous les rois et les
mondes avec leurs Gardiens ? C’est pourquoi consens à me raconter
encore aujourd’hui ses pures actions.
U. Mâitrêva dit : Établi dans le pays situé entre la Gaggâ et
la Yamuuâ , il acheva de jouir des plaisirs que scs actions anté-
rieures lui avaient préparés, mais seulement pour compenser ses
vertus,
12. Voyant ses ordres obéis en tous lieux, réunissant sous un
sceptre unique les sept Dvîpas, commandant à tous, excepté à la
race des Brahmanes, et à ceux pour qui Atchyuta est comme le
chef de leur famille.
13. Un jour il prépara un grand sacrifice auquel assista l'assem-
blée des Dêvas, des Bràhmarchis et des Râdjarcliis.
14. Là, après avoir honoré comme il convenait tous ceux qui
méritaient ses hommages, il se leva au milieu de l’assemblée, sem-
blable à la lune au milieu des étoiles.
15. Il était haut de taille; ses bras étaient longs et robustes; son
teint était blanc; ses yeux bruns ressemblaient au lotus; son nez était
bien formé, son visage beau et doux; ses épaules étaient rebondies;
son sourire laissait voir de belles dents.
16. Sa poitrine était développée, et ses hanches larges; son beau
ventre, sillonné de plis, ressemblait à la feuille [de l’Açvatthaj; son
nombril était semblable aux cercles que forment les poils des che-
vaux ; il était vigoureux ; ses cuisses avaient la couleur de l’or, et le
bout de ses pieds était relevé.
17. Ses cheveux étaient fins, bouclés, noirs et lisses; son cou était
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LIVRE QUATRIÈME. 105
marqué de trois lignes comme une coquille; il était enveloppé de
deux pièces d’une précieuse étoffe de soie, qui formaient son vête-
ment intérieur et extérieur.
18. Doué d’une beauté parfaite, il avait renoncé volontairement
à toute espèce de parure, et cette simplicité laissait voir l’éclat de
tous ses membres; il tenait la peau d’une antilope noire et des tiges
de Kuça, et il avait préparé convenablement toutes cboscs.
19. Portant autour de lui des regards aussi doux que la lumière
de l’astre qui répand la fraîcheur, le roi , comme pour réjouir l’as-
semblée, prononça d’une voix haute ces paroles belles , composées de
mots variés, douces, pures, profondes et pleines de calme.
20. Le roi dit : O vous tous, hommes vertueux qui vous êtes réunis
ici pour cette assemblée, écoutez-moi, et que le bonheur soit avec
vous ! Celui qui veut connaître le devoir, doit exposer ses intentions
aux gens de bien.
21. J’ai été placé sur la terre pour porter le sceptre des rois, pour
protéger les créatures, pour les nourrir, et pour retenir chacun dans
les limites du devoir.
22. Puissé-je, pour prix de ma conduite, habiter le monde, où
ceux qui expliquent le Vêda disent qu’on trouve l’objet de ses désirs,
le monde réservé à celui qu’aime le Dieu témoin des çeuvres!
25. Le roi qui lève l'impôt sans enseigner à son peuple les devoirs
[imposés à chacun], ne recueille que les péchés de ses sujets et perd
sa propre grandeur.
24. C’est pourquoi , ô'jaeuples, n’ayant de pensées que pour Adhô-
kchadja, accomplissez sans envie votre devoir, comme si vous offriez,
dans l'intérêt de votre maître, le gâteau des ancêtres; ce sera m’ac-
corder une faveur.
25. O vous, Pitrïs et Dêvarchis sans tache, veuillez accorder dans
l’autre monde à celui qui exécute cet ordre comme à celui qui le
donne, la félicité de ceux- qui peuvent exaucer ma prière.
26. 11 est ici-bas des hommes, sages vertueux, qui disent : Le
Chef du sacrifice existe, soit ; cependant il y a dans ce monde et dans
l’autre des corps brillants de splendeur.
106
LE BHÀGAVATA PURÀNA.
27. Mais le Manu, Uttânapàda, Dhruva, roi de la terre, le Rïchi
des rois Priyavrata, Agga notre grand-père,
28. Et d'antres, tels qu’Adja, Bhava, Prahrâda et Bali, ont tous
pensé que les devoirs venaient du Dieu qui porte la massue,
29. De ce Dieu, qui est la source unique des [trois] objets recher-
chés par l’homme, du bonheur céleste et de la délivrance; ils ont
tous pensé ainsi , excepté ceux qui , comme le fds de la fdlc de Mri-
tyu, sont à plaindre, parce qu'ils se sont trompés sur la loi.
30. Celui dont il suffit que les pénitents désirent vénérer les pieds
avec une affection vertueuse et chaque jour croissante , pour voir
aussitôt les souillures que leur cœur a contractées pendant le cours
de toutes leurs existences, effacées par ce désir aussi sûrement quelles
le seraient par l'eau du fleuve qui sort de ses pieds [divins];
51. Celui aux pieds duquel l'homme qui a purgé son âme de
toutes ses fautes, n'a qu'à chercher un refuge, avec la force que
donne la vue distincte de la science, fruit du détachement, pour ne
plus retomber désormais dans la voie de la transmigration qui ap-
porte le malheur ;
32. Celui, enfin, dont les pieds, semblables au lotus, donnent
tout ce qu'on désire, c’est là le Dieu que vous devez servir de toutes
les facultés de votre âme, de-toutes les œuvres que peuvent accomplir
en vous le cœur, la parole et le corps ; que vous devex servir sincè-
rement, comme feraient ceux auxquels le succès de leurs désirs don-
nerait le droit [de lui rendre ce culte].
33. Ce Dieu qui revêt des attributs nombreux, quoiqu'il en soit na-
turellement affranchi, ce Dieu pur, et tout esprit, parait ici-bas sous
la forme du sacrifico auquel concourent des substances, des pro-
priétés, des actions et des discours variés, ainsi que l’objet, l’inten-
tion , le caractère et le nom [de la cérémonie].
34. Après avoir placé l’intelligence dans le corps, dont la Nature,
le temps, le souvenir et le devoir forment-les éléments, le Seigneur
suprême s’y montre aussi comme le fruit des œuvres, prenant les
qualités de chaque être, ainsi que fait le feu dans les diverses es-
pèces de bois qui le recèlent.
LIVRE QUATRIÈME. . < 10 1
55. Ah! qu'iU me comblent de faveurs ceux de ines sujets qui,
sur la terre, fidèles observateurs de leurs vœux, offrent la constante
observation de leur devoir en sacrifice au Dieu Hari, au Précepteur
suprême, souverain maître de ceux qui ont droit au sacrifice.
56. Non, jamais la splendeur des rois dans toute sa majesté ne
pourra l’emporter sur celle des familles de Brahmanes, dont Adjita
est le Dieu, et qui brillent d'elles-mémes de l’éclat que donnent la
patience, les austérités et la science.
57. Cette race des Brâhmanes, dont l'antique Purucha, dont Hari,
leur ami et le plus grand des êtres, honora sans cesse les pieds, et
au culte de laquelle il dut une prospérité inaltérable et une gloire
qui purifie le monde;
58. Cette race, dont le culte est agréable au Seigneur, au Dieu
resplendissant par lui-même, qui réside au sein de toutes les âmes
et qui aime les Brâhmanes, honorez-la de tout votre cœur, avec
soumission et en respectant ses lois. , '
59. Existe-t-il ici-bas pour les Dieux une bouche plus respectable
que celle de cette race dans le commerce de laquelle l’homme qui
l’honore constamment, trouve bien vite de lui-même le repos durable
que donne le calme de l’âme?
ao. Non, l’Etre infini dont s'entretiennent les discours de la con-
templation la plus élevée, ne mange pas autant par la bouche du
feu, cet élément insensible, qu'il le fait lorsque des hommes amis
de la vérité sacrifient dans la bouche du Brahmane l’offrande pré-
sentée purement avec les noms vénérables des Dieux.
4t. Puissé-je porter toute ma vie sur mon diadème la pous-
sière des pieds de ces hommes qui, livrés à la méditation, fruit de
la foi, des austérités, de la vertu, du recueillement et de la conti-
nence, conservent, pour en montrer le sens, le Vêda étemel, pur,
immuable, dans lequel l'univers se reflète comme dans un miroir!
42. En effet, sages vénérables, celui qui porte toujours sur lui
cette poussière, voit bien vite disparaître scs fautes devant la réunion
de toutes les vertus qui sc rassemblent en lui pour l’honorer.
45. Toutes les félicités accourent auprès de l’homme reconnais-
... • ‘ il .
108 LE BHAGAVATA PURÀNA.
sant, du protecteur des vieillards, de l’homme dont la vertu est la
voie, et la morale la richesse; aussi puissé-je obtenir l’amour des
Brahmanes, des vaches, de Djanârdana et de sa suite!
44. Mâitrêva dit ; Pendant que le roi parlait ainsi , les Pitris, les
Dêvas et les Brahmanes vertueux le louèrent, la joie élans le cœur,
avec des paroles d’assentiment.
45. Elle est bien vraie, [dirent-ils,] cette maxime du Vôda, qu’un
fils assure à son père la possession du ciel , puisque le méchant Vêna
lui-même, mis à mort par la malédiction des Brahmanes, a pu ce-
pendant traverser les Ténèbres [infernales].
46. Hiranyakaçipu lui-même, que son mépris pour Bhagavat avait
condamné aux Ténèbres, dut à la puissance de Prahrâda son fils de
pouvoir y échapper.
47. O roi, fils d'un brave guerrier, puisses-tu vivre d’aussi longues
années que la terre! toi qui as tant de dévotion pour Atchyuta,
l’unique soutien de tous les mondes.
48. O toi, dont la gloire est pure! la protection que tu nous ac-
cordes aujourd’hui nous assure celle de Mukuuda, puisque tu pro-
clames la renommée de Vichnu , le Dieu ami des Brahmanes, le
plus glorieux de tous les êtres.
49. Il n’est pas étonnant. Seigneur, que tu gouvernes ainsi tes
sujets ; l'amour du peuple est une vertu naturelle aux âmes magna-
nimes et sensibles à la pitié.
50. Tu nous as procuré aujourd'hui le moyen de traverser le sé-
jour des Ténèbres, au moment où nous errions, l’esprit égaré par
les œuvres qu’on nomme le Destin.
5t. Adoration au grand Purucha, à celui en qui la Bonté est à son
comble, et qui pénétrant de sa splendeur le Brahmane et le Kchat-
Iriya, soutient tout cet univers!
PIN DU VINGT ET UNIÈME CHAPITRE , AVANT POUR TITRE I -
DISCOURS DE PRÏTHU,
DE L'HISTOIRE DE PRÏTHU, AO QUATRIÈME LIVRE DO GRAND PURANA,
LE RIXNHEUREUI BHÈCAVATA , “
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMA ET COMPOSÉ PAR «ÂSA.
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LIVRE QUATRIÈME.
109
CHAPITRE XXII.
CONSEILS DE SAN ATKUMÂRA.
1. Mâitrêya dit : Pendant que le peuple célébrait ainsi Prïtbu,
dont l’héroïsme était immense, les quatre solitaires, [fils de Brahma,]
qui resplendissent comme le soleil, vinrent le visiter.
2. Le roi et sa suite reconnurent à leur éclat, qui purifie les
mondes, ces chefs des Siddhas, qui descendaient du ciel.
5. A cette vue, le fils de Vêna, lés assistants et sa suite se levèrent
aussitôt, comme pour reprendre la vie qui s’échappait de leur sein,
et avec l’empressement que le principe directeur des sens met à
saisir les qualités sensibles.
4. Retenu par le respect, ce prince vertueux, inclinant la tête
avec soumission , honora comme il convenait ces sages, auxquels il
avait présenté un siège et les offrandes de l'hospitalité.
5. Regardant le bandeau qui retenait sa chevelure comme purifié
par l'eau. où ils s’étaient lavé les pieds, il remplit à leur égard, pour
les honorer, les devoirs d’un homme vertueux.
6. Joyeux, plein de foi et de modestie, il adressa ainsi la parole à
ces sages, aux premiers-nés de la création, qui assis sur leurs sièges
d’or, ressemblaient à autant d’Agnis sur leurs trônes.
7. Prithu dit: Quelle bonne œuvre ai-je donc accomplie, ô vous
dont la vertu est la voie, pour avoir le bonheur de contempler des
sages que les Yôgins eux-mêmes ont tant de peine à voir?
8. Qu’y a-t-il de difficile, dans ce monde ou dans l’autre, pour
celui qui obtient la bienveillance des Brahmanes, de Çiva, de Vichnu
et de leurs serviteurs ? ,
9. Ces sages en effet parcourent les mondes; mais les mondes ne
les voient pas plus que les éléments visibles, causes de cet univers,
n’aperçoivent l’âme qui voit tout.
110
LE BHÀGAVATA PURÀNA.
10. Quoique pauvres, ils sont certainement riches les chefs de
maison vertueux, dans la demeure desquels l'eau, le gazon, la terre,
le maître du logis et les domestiques sont agréés des plus vénérables
personnages.
11. Mais ce sont des arbres, repaires du serpent, que les maisons
mêmes où abondent tous les biens, quand les serviteurs de celui
dont les pieds sont un étang sacré, ne les viennent pas visiter.
lî. Soyez les bienvenus, ô les meilleurs des Brahmanes, vous
qui, malgré votre jeunesse, désireux de vous sauver, accomplissez
avec foi et constance les longs devoirs de la dévotion.
15. Quel peut être notre bonheur, à nous qui n’avons d'autre
but que les objets des sens, à nous que nos œuvres ont fait tomber
dans ce monde où l'on ne sème que misères ?
14. Les souhaits de bonheur [qu'on adresse à des hôtes], ne sont
pas nécessaires avec des sages qui, comme vous, trouvent leur satis-
faction en eux-mêmes, et chez lesquels n'existent pas même les idées
de bonheur et de malheur.
15. Je vous adresse cependant mes vœux avec confiance, à vous
qui êtes les amis de ceux qui se mortifient en ce monde, pour que
dans cette existence le bonheur ne vous abandonne jamais.
16. C’est certainement Bhagavat , l'être incréé, l'âme des sages
maîtres de leur cœur, qui , se donnant à lui-même l’existence par
bienveillance pour ses amis, parcourt la terre sous cette forme de
Siddha.
17. Mâitrêya dit : Après avoir entendu ces belles et excellentes
paroles de Prïthu, ces paroles douces et mesurées, Sanatkumâra
' lui répondit en souriant presque de plaisir.
18. Sanatkumâra dit : Tu as bien fait, grand roi, dans ta bien-
veillance pour tous les êtres, de nous adresser tes vœux, quoique tu
connusses qui nous sommes; de pareilles dispositions sont celles des
hommes vertueux.
19. La rencontre des gens de bien, et les souhaits, également ap-
prouvés de celui qui les prononce et de celui qui les reçoit , qu’ils
s’adressent en s’abordant, font le bonheur de tous.
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LIVRE QUATRIÈME. 111
20. Oui , dans l’exposition que l’on se fait des vertus que possèdent
les pieds de l’ennemi de Madhu, il y a, ô roi, un amour qu’il n’est
pas facile d’éprouver, amour durable et qui peut effacer du cœur les
taches et les souillures du désir.
21. Les livres qui ont sagement réglé les devoirs, ont indiqué à
l’homme un double moyen de bonheur : le détachement, qui va jus-
qu’à nous détacher de nous-mêmes, et la passion inébranlable qu’on
éprouve pour Brahma, qui n’a pas de qualités.
22. La foi, l’observation des devoirs qu’a tracés Bhagavat, le désir
de connaître, la pratique d’un Yôga dont l’Esprit suprême est l’objet,
une soumission constante aux chefs du Yôga, le goût des purs entre-
tiens qui ont pour but le Dieu dont la gloire est pure;
25. L'indifférence pour la société des hommes qui ne se plaisent
qu’aux sens et qu’à leurs objets, le mépris des choses qu’ils estiment,
l’amour de la solitude et le pouvoir de se suffire à soi-même, à moins
qu’il ne s'agisse de boire l’ambroisie des histoires de Hari ;
2». Le respect de la vie des créatures, la pratique de l'ascétisme
le plus élevé, le souvenir qui nous rappelle la délicieuse saveur des
hauts faits de Mukunda, l’observation des règles de la morale, la
pratique désintéressée des devoirs religieux, la tolérance, l’absence
de tout désir, l’indifférence pour toute espèce de sensation,
25. Une disposition constante à énumérer les qualités de Hari,
pour en combler les oreilles de ses adorateurs, une dévotion tou-
jours croissante : voilà les moyens faits pour inspirer promptement
à l’homme le détachement et l’amour de Brahma, de cet Etre exempt
d'attributs et de personnalité, qui est à la fois ce qui existe et ce qui
n’existe pas [pour nos organes].
26. Quand une fois s’est développée dans l’âme une passion pro-
fonde pour Brahma , celui qui l'éprouve , remplissant les devoirs
religieux, consume, en l’épuisant par l’ardeur de la science et du dé-
tachement, le cœur, cette enveloppe de la vie formée par les cinq
éléments, comme le feu qui en se développant dévore le bois où il
a pris naissance. ’ > • .
27. Quand l’homme a consumé son cœur, affranchi dès lors de
112
LE BHÀGAVAfA PURÀNA.
tontes les facultés qui en dépendent, il n’aperçoit plus, en dehors
ni au dedans de lui, la distinction qu’il voyait auparavant entre le
monde et l’Esprit, parce qu’elle a disparu, comme disparaît au ré-
veil le rôle qu'un songe nous faisait jouer,
28. C’est dans son cœur, au sein de cet attribut sans réalité, que
l’homme voit [une distinction entre] l’Esprit et l’objet sensible, et
qu’il saisit le principe [de la personnalité] qui est différent de l’un
et de l’autre; sans le cœur il ne verrait pas cette distinction.
29. En général il faut une cause accidentelle, comme la présence
[d'un miroir ou] de l’eau, pour que l’homme se distingue lui-même
de son image; cela ne peut avoir lieu autrement.
30. Chez les hommes qui ne songent qu'aux objets, le cœur dis-
trait par les sens qu'entraînent les choses extérieures, enlève à l’intel-
ligence la faculté qu elle a de connaître, comme le gazon pompe l’eau
de l’étang [au bord duquel il croît].
51. La perte de la mémoire suit- celle de l’intelligence, et la perte
de la science, celle de la mémoire ; quant à la perte de la science,
les sages l'ont dit, c'est l’anéantissement de l'âme par elle-même.
52. Non , il n’y a pas au monde pour l'homme d’anéantissement
plus réel que cet oubli de soi-même qui porte l’âme à trouver hors
d’elle quelque chose de plus précieux qu'elle-même.
55. La préoccupation passionnée que produit le mouvement qui
entraîne les sens vers les objets, est l’anéantissement complet de
l’homme; il perd ainsi la science divine et humaine qui seule as-
sure sa supériorité.
34. Que celui qui veut traverser les épaisses ténèbres [du monde]
ne s’attache jamais à ce qui peut détruire pour toujours le devoir,
la fortune , le plaisir et le salut.
55. Parmi ces quatre objets mêmes, le salut est le seul que son
caractère de durée rende digne d'être recherché ; car les trois autres
biens que l’homme désire sont toujours accompagnés de la crainte
qu’inspire le Temps.
3C. Les êtres, tant supérieurs qu’inférieurs, viennent tous de la
transformation successive des qualités ; le bonheur durable n’existe
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LIVRE QUATRIÈME 113
pas pour eux, parce que le souverain Seigneur met un terme à leur
félicité.
37. Celui qui brille au milieu du cœur des êtres mobiles et im-
mobiles qu’enveloppent le corps, les sens, le souffle vital, l’intelli-
gence et la personnalité, parce que présent partout, à la fois exté-
rieur et intérieur, il y dirige l’âme individuelle, celui-là est Bhagavat;
reconnais-le en toi-même, en disant : C’est moi.
58. Cet être, au sein duquel ce qui existe et ce qui n’existe pas
[pour nos organes], paraît être réellement, illusion trompeuse que
la réflexion dissipe, comme quand on a pris une guirlande pour un
serpent; cet être perpétuellement affranchi, pur, intelligent, existant
en réalité, et supérieur à la Nature que souille l’action, c’est celui
auprès duquel je clierclve un asile.
39. Oui, réfugie-toi auprès de Vàsudêva; c’est par la dévotion qu’ils
éprouvent pour les gracieux pétales du lotus de ses pieds, que les
sages délient le nœud du cœur, ce siège de l’action , bien plus sûre-
ment que les ascètes mêmes qui, l’esprit vide de toute pensée, ra-
mènent à eux le courant rapide de leurs sens.
40. Ils ressentent ici-bas de grandes douleurs, et ne traversent
pas aisément la mer de l’existence peuplée par les monstres des six
passions, ceux qui ne prennent pas le Seigneur pour vaisseau; fais-
toi donc un navire des pieds adorables du bienheureux Hari , pour
pouvoir traverser l’océan infranchissable du malheur.
41. Mâitrêya dit : Quand Sanatkumâra, le sage fds de Brahinâ,
eut enseigné complètement à Prithu la voie de l’Esprit, le roi lui
ayant exprimé son approbation, lui parla en ces termes:
42. Sans doute Hari, qui a pitié des malheureux, m'a autrefois
accordé sa bienveillance; et c’est pour m’en assurer l’effet, ô bien-,
heureux Brâhmane, que vous êtes venu ici.
43. C’est à la compassion dès sages que je dois entièrement l’exis-
tence; car la vie et tout ce que je possède m’a été donné par des
Brahmanes vertueux; que pourrais-je donc vous offrir?
44. Femme, fils, maisons, richesses, royauté, armée, terre, tré-
sors, je vous remets tout, et jusqu'à ma vie même.
n. 1 5
114 LE BHÀGAVATA PURÀlÿA.
45. Le commandement des armées, la puissance royale, le droit
de punir, la souveraineté sur tous les mondes, sont dus à celui qui
connaît le Vêda et lés livres de la loi.
46. C’est de spn bien seul que le Brahmane mange, qu’il se vêtit,
'qu'il fait l’aumône; et c’est par sa faveur que vivent les Kchattriyas
et les autres classes.
47. Que ces sages, habiles dans le Vêda, qui ont eu assez pitié de
nous pour nous enseigner la voie de Bhagavat, en exposant d’une
manière complète ce que c’est que l’Esprit, soient satisfaits de leur
oeuvre! Qui pourrait jamais reconnaître un tel bienfait, sans leur
présenter respectueusement l'offrande de l’eau ?
48. Ainsi honorés par le premier des rois, ces sages, maîtres du
Yoga qui a l’Esprit pouf objet, louèrent sa vertu et remontèrent au
ciel à la vue des assistants.
40. Et le fils de Vêna, le premier des grands hommes, devenu
maître de lui-même par la fermeté qu’il devait à la connaissance de
l’Esprit, se sentit au comble de ses voeux.
50. Les actions qu’il fit, il les accomplit en vue de Brahma, et
selon le temps, le lieu, la convenance et la mesure de ses forces et
de ses richesses,
51. Rapportant à Brahma le fruit de scs .œuvres, détaché de tout,
recueilli, et reconnaissant en lui-même l’Esprit, spectateur indiffé-
rent de l’action et supérieur à la Nature.
52. Au sein même de sa maison , quoique entouré de l'éclat de la
puissance suprême, il n’éprouvait aucun attachement pour les ohjets
sensibles, et il était aussi désintéressé que le soleil.
55. C’est ainsi qu'accomplissant les œuvres, en restant toujours
uni à f Esprit suprême, il eut d’Artchis cinq fils semblables à lui.
54. C’étaient Vidjilâçva, Dhùmrakêça, Haryakcha, Dravina, et
Vrika ; le roi leur père possédait à lui seul les vertus de tous les Gar-
diens du monde.
55. Pour conserver l’univers, ce prince, ami d’Atchyuta, réjouis-
sait, chacun en son temps, ses sujets, par les aimables qualités de
son cœur, de ses discours et de ses actions.
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LIVRE QUATRIÈME. 115
56. Aussi lui donna-t-on le titre de Râdja, comme à un second
SômarAdja, parce que semblable au soleil, il savait répandre à la
fois et recueillir les richesses de la terre qu’échauffait sa puissance.
57. 11 était indomptable- dans sa splendeur comme le feu, invin-
cible comme le grand Indra, patient comme la terre; semblable au
ciel, il accordait aux hommes les objets de leurs désirs.
58. 11 les charmait, comme le Dieu de la pluie, en laissant tomber
sur«ux tous les biens qu’ils souhaitaient; il était impénétrable comme
l’Océan, stable comme le Roi des montagnes,
59. Instruit comme le Roi de la justice, merveilleux comme l’Hi-
mavat, opulent comme Kuvéra, habile à cacher ses richesses comme
Varuna. «
60. Sa force, sa vigueur et son énergie étaient celles du vent, âme
de tous les êtres ; sa puissance irrésistible égalait celle du Dieu bien-
heureux qui commande aux Bhûtas.
61. Il était beau comme le Dieu de l’amour, courageux comme le
Roi des animaux, bienveillant pour les hommes comme le Manu,
puissant comme le bienheureux Adja.
62. Il possédait le Vêda comme Vrïhaspati; il était maître de lui
comme Hari même; sa tendresse pour les vaches, pour ses précep-
teurs spirituels et pour les Brâhmanes dévoués à Vichvaksêna, sa
modestie, sa soumission, sa vertu et son zèle pour les autres, le ren-
daient sans égal.
65. Sa gloire, célébrée en tous lieux par les hommes dans les trois
mondes, pénétrait dans les oreilles des femmes, comme fait celle de
Râma parmi les hommes vertueux. •
. ... ; . . . .
ris DU VINGT-DEUXIÈME CHAPITRE, AVANT POUR TITRE:
CONSEILS DE SANATEUMÀRA ,
DE L'HISTOIRE DE PRÏTHU , DANS LE QUATRIÈME LIVRE DU GRAND PURÂSA ,
LE BIENHEUREUX BHÂGAVATA,
RECUEIL INSPIRÉ PAR IIRAHMÀ ET COMPOSÉ PAR VYisA.
116
LE BHÂGAVATA PURÀNA.
CHAPITRE XXIII.
‘ . HISTOIRE DE PRÏTHL.
I. Mâilrêya dit : Se sentant très-avancé en âge, le magnanime fils
de Vêna, Prïtbu, ce Chef des créatures, qui voyait toutes ses insti-
tutions florissantes, . . .
, 2. Après avoir assuré l’existence du monde mobile et immobile,
défendu les droits des gens de bien, cl accompli les ordres du Sei-
gneur, but de sa naissance en ce monde,
5. Confia aux soins de ses fils la terre sa fille, qui pleurait en
quelque sorte son départ; et laissant ses peuples désolés, il partit
avec sa femme pour la forêt oh l’on se mortifie.
4. Là, incapable d'être arrêté dans la pratique de ses devoirs, il
se soumit à une terrible pénitence, approuvée des ascètes, avec la
même ardeur qu’il avait mise autrefois à conquérir le monde.
5. Ne se nourrissant que de tubercules, de racines et de fruits, il
ne mangea bientôt plus que des feuilles desséchées; puis, pendant
quelques semaines, il ne prit que dé l’eau, pour ne se plus nourrir
enfin que d’air.
(i. Dans l’été, ce solitaire héroïque s'imposait la pénitence des cinq
taux ; pendant la saison des pluies, il bravait l’orage; l’hiver, il était
assis par terre, plongé dans l'eau jusqu'au cou.
7. Patient, silencieux, maître de lui, chaste, contenant sa respi-
ration, il se soumit à une rude pénilen'ce dans le désir d’honorer
Krichna.
8. S’étant, par cette suite d’austérités régulièrement accomplies,
débarrassé de ses actions, ayant purifié son cœur et repoussé les six
passions par la pratique du Prânâyâma, affranchi désormais de tous
les liens,
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117
LIVRE QUATRIÈME
9. Il pratiqua, conformément aux instructions du bienheureux
Sanatkumâra, cet excellent Yôga par lequel ou s’unit à l’Esprit su-
prême, et il en fit un moyen d’honorer Puruclia.
10. Pendant que ce sage vertueux , attaché aux lois de Bhaga-
vat, poursuivait avec une foi constante l’objet de ses efforts, il sen-
tit naître en lui une dévotion exclusive pour Bhagavat , qui est
Brahma. • " .
11. Quand son cœur et son âme eurent été purifiés par le culte
de Bhagavat, il obtint la science accompagnée du détachement; et
à l'aide de cette science, aiguisée par une dévotion pleine du sou-
venir du Dieu, il trancha l’enveloppe de sa propre individualité, ce
siège de tous lefj doutes.
12. Après avoir supprimé toute notion [relative à l’existence \ de
quelque autre chose que ce fût, ayant pénétré la voie de l’Esprit,
exempt de désir, il abandonna la science même qui lui avait servi à
retrancher son cœur ; car l’ascète n’arrive pas par les voies du Yôga
au recueillement complet, tant qu’il ne se sent pas d'amour pour les
histoires du frère aîné de Gada.
15. C’est ainsi que ce grand héros, ayant uni son âme à l’Esprit
[suprême], abandonna son corps au temps marqué et s’identifia inti-
mement avec Brahma.
14. Fermant avec ses talons les voies inférieures de son corps,
rappelant à lui le souille vital en le fixant successivement dans son
nombril, et dans les Cavités de son cœur, de sa poitrine, de sa gorge
et de sa tête;
15. Le faisant enfin monter peu à peu jusquau sommet de son
crâne, ce sage, exempt de désir, confondit son souffle avec le vent,
son corps avec la terre, sa chaleur avec le feu.
16. Il rendit à l’air les cavités de ses organes, â l’eau les. fluides
de son corps, distribuant chaque chose à sa place; et il fit rentrer
successivement l’un dans l’autre la terre, l’eau, le feu, lèvent et
l’éther, [éléments dont son corps était composé.]
17. Il absorba son cœugdans ses sens, ceux-ci dans les molécules
élémentaires [des attributs sensibles], chacun selon son origine; et
118
LE BHÀGAVATA PURÀNA.
ramenant à lui les molécules élémentaires à l’aide de sa personnalité,
il unit celle-ci au principe de l'intelligence qui était en lui. ‘ '
18. 11 déposa l’intelligence, qui est le théâtre de toutes les qua-
lités, dans sa vie individuelle, ce produit de Mâyâ; et enfin, ramené
à sa forme propre par l’énergie de la science et du détachement,
l’Esprit souverain qui résidait au sein de cette individualité, aban-
donna cette enveloppe intérieure elle-même naguère attachée à lui.
19. La reine Artchis sa femme suivit son époux dans la forêt,
marchant à pied en dépit de sa grandeur et de sa tendre jeunesse.
20. La pratique rigoureuse des austérités que s’était imposées le
roi, l’obéissance, la dureté de la vie de Rïchi, rien n’était pénible
pour la reine , quoique son corps en souffrît , parce qu elle s’était sous-
traite à l’orgueil et au contact des mains de son cher époux.
21. Voyant que la vie avait complètement abandonné le corps de
ce roi , qui était pour elle et pour la terre un objet d’amour, la ver-
tueuse femme fit entendre quelques plaintes; puis elle plaça le corps
sur un bûcher dressé au sommet de la montagne.
22. Quand elle eut tout préparé pour les funérailles , elle se bai-
gna dans un torrent; puis ayant offert de l’eau à son glorieux époux,
elle salua les Dieux, habitants du ciel, et ayant fait trois fois le
tour du bûcher, elle entra dans le feu en songeant â son mari.
23. A la vue de cette femme vertueuse qui suivait le grand Prîtlm
son mari, les Déesses, à qui l’on doit tous les biens, se réunirent par
milliers à leurs époux, afin de la célébrer.
2<t. Répandant une pluie de fleurs sur le large sommet de la mon-
tagne, elles se disaient les unes aux autres, au milieu du retentisse-
ment des instruments célestes.
25. Les Déesses dirent : Ah ! qu’elle est heureuse cette femme qui
a servi le premier des rois avec un dévouement aussi complet que
celui de Çrî pour le Dieu, Chef du sacrifice !
26. Voyez! la voilà, cette femme vertueuse, qui, pour prix de son
inconcevable courage, s’élève à la suite du fils de Vêna, bien au-
dessus de notre demeure. t
27. Qu'y a-t-il de difficile pour les mortels qui, pendant leur exis-
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LIVRE QUATRIÈME. 119
tcuce passagère en ce monde, se livrent à l'inaction, qui est la vé-
ritable voie pour atteindre à Bhagavat?
28. Oui, elle est grande la misère à laquelle se condamne ici-bas
l’être ennemi de lui-même qui, au sein de la condition humaine,
laquelle est un moyen de salut, s'attache encore aux objets extérieurs.
29. Mâitrêya dit : Pendant que les Immortelles chantaient, Artchis
atteignit la demeure où était inouté Prïlhu, ce prince dont Atchyuta
était le refuge, et qui est le premier de ceux qui connurent l’Esprit.
50. Voilà quelle fut la grandeur de Prithu, le fidèle serviteur de
Bhagavat; je t'ai raconté l'histoire de ce glorieux prince.
51. Celui qui, plein de foi et de recueillement, lira, écoutera ou
fera entendre à d'autres cette grande et pure Idstoire, marchera dans
la voie de Prithu.
52. Si c’est un Brahmane qui la lit, il brillera de l'éclat du Vêda;
si c’est un guerrier, il sera maître de la terre; si c’est un Vâiçya, il
sera le chef du peuple; si c’est un Çùdra, il arrivera au comble de
la vertu.
55. L’homme ou la femme pauvre ou sans enfants qui l’écoutera
trois fois avec respect, aura des enfants et des richesses.
51. Cette lecture rend célèbre l’homme inconnu, et sage l’insensé;
elle donne auxdiommes le bonheur, et les sauve de l’infortune.
55. Elle assure la richesse, la gloire, une longue vie et le ciel;
elle efface les souillures du Kaliyuga; elle garantit à celui qui les
désire les avantages du devoir, de la fortune, du plaisir et du salut.
56. Il faut écouler avec foi ce récit qui donne à l’homme la posses-
sion des quatre objets de ses vœux; le monarque désireux de vaincre,
qui l’entend, s’assure ces avantages, et les rois viennent lui apporter
le tribut comme à Prïlhu.
57. Que l’homme exempt de tout autre attachement, et ressen-
tant pour Bhagavat une dévotion pure, écoute, répète à d’autres ou
lise la sainte histoire du fds de Vêna,
58. Qui a été racontée au fds de Vitchitravïrya , et qui révèle la
grandeur de Bhagavat; l'homme qui y donne son attention, acquiert
la renomrqée de Prithu.
120 LE BHÂGAVATA PüRÀNA.
s». L'homme affranchi de tout attachement, qui chaque jour écoute
avec respect et proclame cette histoire de Prîthu, parvient sûrement
à la voie de Bhagavat, dont les pieds sont comme un navire sur
l’océan de l’existence.
PIN DO VINGT-TROISIEME CHAPITRE, AVANT POCR TITRE :
HISTOIRE DE PRiTHU.
DANS l.E QUATRIÈME LIVRE DU GRAND PURÂ.NA .
LE StfhHEURIUX BHÂGAVATA,
RECUEIL INSPIRÉ PAR RRAIIMÂ ET COMPOSÉ PAR VTÂSA.
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LIVRE QUATRIÈME.
121
CHAPITRE XXIV.
CHANT DE RUDRA.
1. Mâitrêya dit : Vidjitâçva dont la gloire s’étendait au loin, suc-
céda comme monarque souverain à Prïthu son père; plein d’affection
pour ses frères qui étaient plus jeunes que lui, il leur distribua les
quatre parties du monde.
2. Ce roi puissant donna l'Orient à Haryakcha , i Dhûmrakèça
le Midi, l'Occident à Vrika, et le Nord à Dravinas.
3. Comme il avait reçu de Çakra la faculté de se rendre invisible
à son gré, on lui donna le nom d’Antardhâna, et il eut de Çikhandinî
trois fils qui furent très-estimés.
4. C’étaient les trois feux, Pâvaka, Pavamâna et Çutchi, qui, con-
damnés jadis par la malédiction de Vasichtha à renaître [ parmi les
hommes], allèrent plus tard reprendre leur condition divine.
5. Antardhâna eut encore Havirdhâna de Nabhasvatî : [ il avait mé-
rité la faveur d’Indra,] parce que, [pendant le sacrifice de Prïthu,]
il n'avait pas voulu frapper le Dieu, quoiqu’il le reconnût pour le
ravisseur de la victime.
6. Regardant comme tyranniques les impôts, les amendes, les
taxes et les autres moyens qu'emploient les rois pour soutenir leur
puissance , il abandonna le trône sous prétexte de célébrer un long
sacrifice.
7. Alors offrant le sacrifice à Brahma, qui est Purucha et l’Esprit
suprême, ce prince, qui avait ramené sur lui-même son regard,
obtint, pour prix de sa méditation vertueuse, d’habiter le même
monde que le Dieu.
8. Havirdhâna eut six fils de Havirdhânî sa femme ; ce furenf
Varhihchad, Gaya, Çukla, Krïchna, Satya et Djitavrata.
II.
16
122
LE BHÀGAVATA PURÀNA.
9. Varhihchad, fils [aîné] de Havirdhâna, qui jouit de la plus
grande prospérité et fut le père de ses peuples, connut toutes les
parties du sacrifice et les pratiques du Yôga.
10. C'est lui qui, pour célébrer un sacrifice secondaire, fit de la
totalité de la terre l’enceinte consacrée, et couvrit entièrement sa
surface de tiges de Kuça dont les extrémités regardaient l’orient.
11. 11 épousa, d’après le conseil du Dieu des Dieux, Çatadruti,
fille de l’Océan; quand il la vit jeune, douée d’une beauté parfaite et
richement parée, tourner autour du feu pendant la cérémonie du
mariage, il en devint épris, comme le Feu le devint de Çukî.
12. Les Dieux, les Asuras, les Gandharvas, les Solitaires, les Sid-
dhas, les hommes et les Uragas furent vaincus par le seul bruit des
anneaux que la jeune épouse portait aux pieds.
15. [Varhihchad qui reçut le nom de] Prâtchînavarhis, eut de
Çatadruti dix fils; ce furent les Pratcbêtas qui tous eurent le même
nom, accomplirent les mêmes œuvres, et furent tous également ha-
biles dans la loi.
14. Désireux d’avoir des enfants, ils entrèrent dans l’Océan, sur
l’âvis de leur père, pour y faire pénitence, et pendant dix mille
années ils honorèrent de leurs austérités le maître des mortifications.
15. Maîtres d’eux-mêmes, ils y méditèrent, ils y répétèrent à voix
basse, et y conservèrent avec respect les paroles que Giriça, dans sa
bienveillance, leur avait dites, lorsqu’ils l'avaient rencontré sur le
chemin.
16. Vidura dit : Dis-moi, ô Brahmane, comment eut lieu la ren-
• contre des Pratchêtas et de Giritra , et quel est en substance le dis-
cours que leur tint Hara satisfait.
17. C’est en effet, ô Rïchi des Brâhmanes, quelque chose de diffi-
cile à obtenir pour les hommes que la rencontre de Çiva ; et les
Solitaires se contentent de méditer sur ce bonheur, auquel ils n’as-
pirent que par le détachement.
18. Mais c’est pour protéger l’univers, que le bienheureux Bhava,
quoique trouvant sa joie en lui-même, parcourt le monde avec sa
redoutable Çakti.
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LIVRE QUATRIÈME. 125
19. Mâitrêya dit : Les vertueux Pratchêtas ayant accueilli avec
respect le conseil de leur père, se dirigèrent vers l'occident, déter-
minés à faire pénitence.
90. Là ils virent une immense étendue d'eau, presque aussi vaste
que l’Océan, remplie d’une onde pure et aussi transparente que celle
du grand lac Manas.
31. Des lotus bleus, rouges, blancs, et des nymphæas en couvraient
la surface; les cygnes, les grues Sârasas, les Tchakrâbvas et les ca-
nards y faisaient entendre leur voix.
92. Les lianes et les arbres [qui bordaient ce lac] , frémissaient de
plaisir au bruit des abeilles enivrées; le vent y célébrait ses fêtes en
dispersant de toutes parts la poussière enlevée aux fleurs des lotus.
25. Là ces (ils de roi furent transportés d’admiration par des
voix ravissantes qui, succédant au bruit des tambours et des autres
instruments, chantaient sur des modes divins.
2S. Aussitôt ils virent sortant du lac avec sa suite et au milieu des
chants des Dieux qui l'accompagnaient, le premier des Immortels,
25. Çitikantha aux trois yeux, qui ressemblait à une masse d'or
bruni; à la vue de son beau visage qui respirait la bienveillance, ils
s’inclinèrent devant lui avec empressement.
26. Satisfait comme eux, le Dieu, ami de la justice, qui dissipe la
douleur de ceux qui l’implorent, parla ainsi à ces hommes vertueux
et qui connaissaient la loi.
27. Rudra dit : Vous êtes les (ils de Vêdichad (Varhihchad), et je
connais votre dessein. Bonheur à vous! c'est pour vous témoigner
ma faveur que je me montre ainsi à vos yeux.
28. Il m'est cher celui qui implore le bienheureux Vâsudêva, cet
Etre supérieur à l'active réunion des trois qualités, [et à ce] que l’on
nomme la vie individuelle.
29. L’homme qui reste fidèle à son devoir pendant cent existences,
monte au séjour de Virintcha; avec plus de vertu, il arrive jusqu'à
moi. Mais le serviteur de Bhagavat atteint la demeure immuable de
Vieil nu , aussi sûrement que nous l’atteignons, moi et les Dieux,
quand notre temps est fini.
124
LE BHÀGAVATA PURÀNA.
50. Vous, vous êtes des serviteurs de Bhagavat, et vous m’êtes aussi
chers que lui; car nul être au inonde n’est plus précieux pour moi
que l'homme dévoué à ce Dieu.
51. Voici la prière pure, fortunée, suprême, source de. béatitude,
qu’il faut répéter distinctement : écoutez, je vais vous la dire.
52. Mâitrêya dit : Alors le bienheureux Çiva dont le cœur est
plein de miséricorde, fixant son esprit sur Nârâyana, parla ainsi à
ces /Ils de roi, qui l'écoutaient les mains jointes avec respect.
55. Rudra dit : Victoire à toi! Puisse le bonheur être avec moi,
pour que j'obtienne la félicité de ceux qui connaissent le mieux
l’Esprit! Tu es accompli dans ta béatitude; adoration à toi qui es
l’âme universelle !
54. Adoration à celui dont le nombril a produit un lotus, à celui
qui est l’âme des éléments, des molécules subtiles et des sens, a Vâ-
sudêva qui est calme, uniforme, et resplendissant par lui-même!
55. Adoration à Sanikarchana qui est invisible, infini, et qui met
un terme à tout! adoration à Pradyumna, à l'esprit intérieur qui est
la lumière du monde !
56. Adoration, adoration à Aniruddha, l’âmre de l’organe interne
qui dirige les sens! adoration à Paramahainsa qui est accompli, et
qui se contient lui-même!
57. Adoration à celui qui est la voie du ciel et de la délivrance; à
celui qui siège toujours dans un cœur pur; à celui dont la semence
est d’or; à celui qui est le sacrifice aux quatre prêtres officiants, qu’il
dirige !
5». Adoration à celui qui est la nourriture des Mânes et celle des
Dieux, (pii est la semence du sacrifice, le maître du triple Vêda; à
celui qui donne la nourriture aux êtres vivants, à celui qui est
l’essence de tous les sucs!
59. Adoration à celui qui est le corps où résident les âmes de
toutes les créatures, qui est la plus solide de toutes les formes! ado-
ration à celui qui protège les trois mondes, à celui qui est la vi-
gueur, l’énergie et la force !
40. A celui qui est l’air qui nous révèle l’existence des corps, qui
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LIVRE QUATRIÈME. 125
est l’esprit intérieur et extérieur, qui est ce inonde [du ciel], pur et
resplendissant d'un immense éclat!
4t. A celui qui est l’action et l’inaction; à celui qui est le sacrifice
dont la récompense est parmi les Pitrïs et les Dêvas ! adoration à
celui qui est la Mort, cette divinité qui punit l’injustice et envoie
le malheur!
42. Adoration à toi, Seigneur, qui es la source des bénédictions; à
toi, Dieu intelligent, qui es la loi universelle, qui es Kricbna dont
l’intelligence est infatigable, qui es l’antique Purucha, le maître de
la doctrine du Sâinkliya et du Yôga!
45. Adoration à celui qui réunit en lui-même la triple énergie
[d’agent, d’instrument et d’action], qui est Midhvas, qui est l’âme
de la personnalité; à celui dont la pensée et l’action sont la forme;
à l’auteur des productions variées de la parole !
44. Accorde à nos désirs cette faveur que tes serviteurs estiment
tant; montre-nous cette forme si chère à ceux qui t’aiment, et où ap-
paraissent des perfections qui s'adressent à tous les sens;
45. Qui est noire comme la nuée humide pendant la saison plu-
vieuse, qui réunit en elle toutes les beautés, qui a quatre bras longs
et bien faits, un visage agréable et régulier,
45. Des yeux semblables aux pétales du lotus, un nez et des sour-
cils élégants, des dents et dès joues gracieuses embellies par deux
oreilles bien égales.
47. Montre-nous ce visage souriant de plaisir, que parent des bou-
cles de cheveux et des anneaux brillants ; et ce corps autour duquel
se joue un vêtement [jaune] comme les filaments du lotus,
48. Qu’ornent un diadème, des bracelets, un collier, des anneaux
pour les pieds et une ceinture étincelante, et dont les mains sup-
portent une conque, le Tchakra, une massue, un lotus, une guir-
lande, un diamant et la Déesse de la prospérité;
49. Et ces épaules, semblables à celles du lion, d’où s’échappent
des rayons de lumière; et ce col qu’embellit le Kâustubha; et cette
poitrine sur laquelle brille Çri, sa compagne fidèle, dont l’éclat laisse
bien loin derrière elle celui delà pierre de touche;
126
LE BHÀGAVATA PURÀNA.
50. Et ce beau rentre, semblable à la feuille [de l'Açvattha], sur
lequel les mouvements de la respiration se marquent par des plis
mobiles; et ce nombril profond tracé en forme de cercle, dans lequel
il fait rentrer l’Univers;
51. Et ces hanches noires qui rehaussent l'éclat de son vêtement
que retient une ceinture d’or; et ces pieds, ces jambes, ces cuisses
belles et égales, et ces genoux qui ne saillent pas.
52. Laisse-nous voir, enfin, ce corps dont les pieds brillants comme
la feuille du lotus d’automne, effacent, par l’éclat de leurs ongles,
les péchés de nos cœurs, ce corps qui dissipe toute crainte; car c’est
toi qui montres la voie à ceux qui sont dans les ténèbres.
53. Celui qui désire la pureté de l'âme, doit méditer sur cette
forme; car la dévotion avec laquelle l'homme fidèle à son devoir s'y
unit de cœur, lui donne la sécurité.
54. Tu ne peux être saisi que par celui qui t'est dévoué, et les
êtres, quels qu’ils soient, ne l’atteignent pas aisément, puisque tu es
un objet de désir pour le Souverain même du ciel; tu es la voie de
celui qui ne connaît plus que l’Esprit.
55. Quand on a ofl’ert au Dieu qu’il n’est pas facile d’adorer le
culte de cette dévotion exclusive à laquelle les gens de bien eux-
mêmes parviennent si difficilement, pourrait-on désirer, hors de ce
monde, autre chose que ses pieds?
56. Que l’homme cherche là un refuge, et le Temps cessera de le
regarder comme sa proie, le Temps qui ébranle l’univers d’un seul
mouvement de ses sourcils qu’agitent la puissance et la force.
57. Non, je ne donnerais pas un instant d'entretien avec ceux qui
te sont dévoués, pour la possession du ciel, pour l’avantage de ne
plus renaître, à plus forte raison pour les biens des mortels.
58. Aussi puissé-je jouir de la société des hommes doués de bonté
et de compassion pour les créatures, des hommes qui se sont la-
vés de leurs souillures intérieures et extérieures, en se plongeant
dans les eaux de ton fleuve et au sein de ta gloire, ô toi dont les
pieds peuvent effacer toute faute! c'est là la grâce que je te de-
mande.
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127
LIVRE QUATRIÈME.
59. Oui, il connaît bientôt ta voie, le solitaire dont l'intelligence
éclairée par le spectacle de leur dévotion, échappe à l’agitation que
causent les objets extérieurs, et n'entre pas, parce quelle est pure,
dans l’abîme des Ténèbres.
60. Il connaît cette essence qui est le suprême Brahma, qui est la
lumière, qui est, comme l’éther, étendue partout, au sein de laquelle
apparaît le inonde, et qui brille au sein de tous les êtres.
61. O toi qui, toujours inaltérable, crées, conserves et détruis cet
univers, à l’aide de Mâyâ, celle énergie aux nombreuses formes, qui,
impuissante quand elle repose en ton sein, fait croire qu’elle est dis-
tincte de toi, et donne au monde une apparente réalité; ô Bhaga-
vat, nous savons que tu es naturellement indépendant.
62. Les Yôgins doués de foi, font bien, pour leur salut, d’honorer
par les cérémonies prescrites ta forme qne caractérisent les élé-
ments, les sens et la personnalité; car ils sont ainsi habiles et dans
le Vêda et dans le Tantra.
65. Tu es l’Etre unique, le primitif Purucha en qui sommeille
cette puissance par l’action de laquelle se distinguent l'une de l’autre
les qualités de la Passion, de la Bonté et des Ténèbres, et d'où
sortent les principes de l’Intelligence et de la personnalité, le ciel,
le vent, le feu, l’eau, la terre, les Dieux, les Rïchis, la foule des êtres
et l’univers tout entier.
64. L’htre suprême, en effet, entre avec une portion de lui-même
et sous quatre formes différentes, dans la ville [du corps] qu’il a créée
par sa puissance; aussi appelle-t-on Purucha, cet être qui, enfermé
dans le corps, y perçoit les objets par le moyen des sens, comme
l’abeille [dans sa ruche] jouit du miel quelle fabrique.
65. C’est encore toi, toi dont l’essence fie peut qu’être conçue,
qui, dans ta course impétueuse, entraînes les inondes avec une irré-
sistible puissance, renversant les êtres les uns par les autres, comme
le vent qui dissipe les nuages amoncelés.
66. Pendant que l’homme dont la cupidité insatiable se passionne
pour les objets, est distrait par la pensée de ses desseins, toi qui
veillés pour tout détruire, tu te précipites tout à coup sur lui, comme
128 LE BHÂGAVATA PL'RÀNA.
le serpent qui, pressé par la faim, agite sa langue à la vue du rat
qu’il va dévorer.
67. Comment, s’il est sage, pourrait-il abandonner le lotus de tes
pieds, l’homme dont tu punis les mépris par la destruction de son
corps, puisque Brakrnâ notre maître et les quatorze Manus te célè-
brent, pleins de terreur et sans autre motif [qu’une entière confiance]?
68. Aussi es-tu pour nous, qui te connaissons, et Brahma et l’Es-
prit suprême; l’univers entier tremble au nom de Budra, mais tu
es la voie où cesse toute crainte.
69. Voilà, ô fils de roi (et puisse le bonheur être avec vous!), la
prière que vous devez réciter en remplissant avec pureté vos de-
voirs, et en dirigeant vos coeurs vers Bhagavat.
70. Honorez cet Esprit qui réside en vous et au sein de tous les
êtres, en prononçant et en méditant sans cesse le nom de Hari.
71. Maintenant que vous avez entendu cette instruction sur le
Yôga, gravez-la dans votre mémoire, et, livrés à la vie des solitaires,
récitcz-la tous avec respect et recueillement.
72. Jadis le Chef des créateurs de l’univers me l'a confiée ainsi
qu’à Bhrïgu et à ses autres fils, au moment où, désireux de créer
les mondes, il voulait les associer à son oeuvre.
75. C'est alors qu’excités tous à remplir notre tâche, nous vîmes
cet enseignement dissiper notre ignorance, et que nous nous mimes
à créer des êtres variés.
74. L'homme qui, toujours attentif,. recueilli et occupé de Vâsu-
dêva, récite cette prière, obtient bien vite la béatitude.
75. De tous les biens de ce monde, la science est le plus grand;
l’homme traverse aisément, sur le vaisseau de la science, l’océan
infranchissable du malheur.
76. Lire avec foi l’hymne à Bhagavat, que je viens de chanter,
c’est honorer Hari qu’on n'adore que si difficilement.
77. L’homme obtient sans peine tout ce qu’il désire du Dieu que
recherchent seul toutes les prospérités, quand il le charme par
l’hymne que je viens de dire.
78. Celui qui, dès l’aurore, écoute ou récite cet hymne avec foi et
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LIVRE QUATRIÈME. 129
en tenant les mains respectueusement jointes, est affranchi des liens
des œuvres.
79. Je vous ai chanté, fils de roi, l’hymne du souverain Purucha
qui est l'Esprit suprême : accomplissez, en le récitant avec attention,
votre rude pénitence, et vous obtiendrez, au terme de vos mortifi-
cations, l’objet de vos vœux.
FIS DD VINGT-QUATRIÈME CHAPITRE, ATAST PODK TITRE:
CHANT DE RDDRA,
DANS LE QUATRIÈME LIVRE DD GRAND PURÂNA .
LE BIENHEUREUX BHÀGAVATA ,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMA ET COMPOSÉ PAR VTÀSA.
*7
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130
LE BH A G AV ATA PI! R AN A.
CHAPITRE XXV.
ÉPISODE DE PlIR AM I)J A Pi A.
1. Mâitrêya dit : Après avoir donné ces instructions aux fils de
Varliilichad, le bienheureux Hara, ayant reçu leurs respects, disparut
à leurs yeux.
2. Récitant tous à voix basse l'hymne que Rudra venait d’adresser
à Bhagavat, les Pratchêtas se livrèrent, au sein des eaux, à une péni-
tence de dix mille années.
5. Pendant que Prâtchînavarhis [ leur père ] était absorbé par les
œuvres, Nârada, ce sage plein de compassion, qui connaît la nature
de l’Esprit suprême, vint l’éclairer de sa science.
ii. O roi, [lui dit-il,] quel est le bien que tu veux obtenir comme
récompense de tes œuvres? L’exemption de la douleur sans doute,
et l’acquisition du plaisir; mais les œuvres ne te donneront ni l’une
ni l’autre.
5. Le roi dit: Je ne connais pas, sage fortuné, ce que ccst que
la béatitude suprême, parce que mon esprit est troublé parles oeuvres;
enseigne-moi donc la science pure, afin que je puisse m’afTranchir
de l'action.
o. Au milieu des devoirs vulgaires d’un maître de maison, l’homme
trompé, qui ne pense qu’à sa femme, à ses enfants et à ses richesses,
ne trouve pas l’Être suprême, et s’égare dans les sentiers de la
transmigration.
7. Nârada dit : O roi, père de tes peuples, vois les milliers de
victimes pleines de vie que lu as immolées sans pitié dans le sa-
crifice.
8. Elles t’attendent avec le souvenir du mal que tu leur as fait; et
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LIVRE QUATRIÈME. 151
quand tu seras mort, elles viendront, animées par la fureur, te dé-
chirer avec des pointes de 1er.
9. Je vais te raconter, à ce sujet, un ancien ltihàsà, l’histoire du
roi Puramdjana ; écoute-moi pendant que je parlerai.
10. 11 y eut jadis, ô roi, un monarque glorieux nommé Puram-
djana, qui avait pour ami un personnage dont le nom comme les
oeuvres sont inconnus.
11. Ce roi parcourut toute la terre en cherchant une retraite; mais
comme il n’en trouvait pas de convenable, il tomba presque dans le
découragement.
12. Avide de plaisirs, il ne voyait, parmi les nombreuses villes
qu’il avait visitées sur la terre, aucun séjour qui lui assurât les jouis-
sances qu’il désirait.
15. Un jour, sur les sommets de l’Himavat qui regardent le sud,
il aperçut une ville ayant neuf portes, et à laquelle il ne manquait
rien de ce qui constitue une cité.
14. On y voyait des maisons entourées de remparts, de fossés et
de jardins, munies de fenêtres, de portiques, et surmontées de pa-
villons et de toits d’or, d’argent ou de 1er.
15. Les palais y reposaient sur un sol formé de saphir, de cristal,
de lapis-lazuli, de perles, d’émeraudes et de rubis; toute la ville res-
plendissait d'un éclat pareil à celui de Bhôgavatt.
16. On y voyait des lieux d’assemblée, des carrefours, des grandes
routes, des places où l’on jouait, des marchés, des arbres consacrés,
des drapeaux, des étendards, et des bancs faits de corail.
17. Hors de la ville était un jardin rempli d’arbres divins et de
plantes grimpantes, et renfermant des lacs qui retentissaient du
chant des oiseaux et du bourdonnement des abeilles.
18. Le vent qui, chargé des gouttes d’eau enlevées aux cascades
glacées, traversait des masses de fleurs, y agitait les rameaux et les
branches des arbres qui ornaient les bords de ces étangs.
19. Des troupes d’animaux paisibles comme des solitaires y erraient
sans s'opposer aux pas du voyageur, qui s’y trouvait appelé en quelque
sorte par le cri des Kôkilas.
132
LE BHÂGAVATA PURÂNA.
20. Là il vit la plus belle des femmes qui venait d'elle-même à sa
rencontre, suivie de dix serviteurs dont chacun était le mari de cent
épouses.
21. Elle était gardée par un serpent à cinq têtes qui veillait autour
d’elle de toutes parts; douée d’une beauté ravissante et encore vierge,
elle cherchait un mari.
22. Elle était jeune; son nez et ses dents étaient bien formés; elle
avait de belles joues, un beau visage; ses oreilles parfaitement égales,
portaient des anneaux brillants.
25. Elle avait un vêtement brun, les hanches larges, le teint
noir et une ceinture d’or; quand elle marchait, semblable à une
Déesse, elle faisait retentir les anneaux attachés à ses pieds.
24. Elle avait la démarche d’un éléphant, et cachait par pudeur,
sous l’extrémité de son vêtement, ses seins égaux, arrondis, rappro-
chés l’un de l’autre, où brillait la fleur de la jeunesse.
25. Le roi, blessé par la flèche d’un tendre regard que lui avait
lancée [l’arc d’] un sourcil agité par l’amour, parla doucement à cette
femme qu’embellissait le sourire de la pudeur.
26. Qui es-tu, ô toi dont les yeux ressemblent aux pétales du
lotus? de qui es-tu fille, et d’où viens-tu? Dis-moi, femme timide,
ce que tu désires faire dans ce jardin près de la ville.
il. Quels sont ces grands guerriers au nombre de onze qui te
suivent? quelles sont ces femmes, et quel est ce serpent, beauté
charmante, qui précède tes pas?
28. Es-tu Hrî, Bhavânî, Vâtch ou Ramâ, toi qui te promènes ainsi
seule dans la forêt comme un solitaire, cherchant ton époux dont
tous les vœux sont satisfaits par l’amour qu’il a pour tes pieds? Où
ta main laissera-t-elle tomber le lotus quelle porte?
29. Ô toi, femme ravissante, qui ne peux être une de ces Déesses,
puisque tes pieds touchent la terre, consens à venir embellir cette ville,
avec un roi héroïque dont les exploits sont nombreux, semblable à
Çri , qui embellit le séjour suprême avec son époux, le Chef du sacrifice.
30. Car mes sens qu'a ébranlés ton regard, sont émus par l’ex-
pression fortunée de ce sentiment qu’a laissé échapper ton sourcil
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LIVRE QUATRIEME. 155
agité par le sourire et par un amour pudique; daigne donc, 6 belle
femme, exaucer ma prière.
51. Lève donc vers moi, et consens à me montrer ce visage, que
me cache ta pudeur, ce visage qu’ornent de beaux sourcils et les
astres de deux beaux yeux, qu’entourent de nombreuses boucles fie
longs cheveux noirs, et d’où doivent sortir de gracieuses paroles.
52. Aussitôt cette femme, troublée par la passion, accueillant avec
un sourire Puraiïidjana qui la sollicitait comme eût fait un homme
peu maître de ses sens, lui répondit en ces termes :
35. Je ne connais, ô grand roi, ni mon créateur, ni le tien; et je
ne sais pas davantage l'auteur de mon nom et de ma race.
54. Je ne sais pas non plus comment il se fait que je me trouve
aujourd’hui en ce lieu , et j’ignore également quel est celui qui a
élevé cette ville destinée à me servir de séjour.
55. Ces hommes et ces femmes sont mes amis et mes amies, ô
prince illustre; et ce serpent, qui veille pendant que je dors, est le
gardien de la ville.
50. Ahl que tu es heureux d’étre venu ici, toi qui recherches les
plaisirs que donnent les sens! Moi et mes amies, ô brave héros, nous
comblerons tes désirs.
37. Règne, ô prince, sur cette ville aux neuf portes, et puisses-tu
y jouir pendant cent années du bonheur des sens que je saurai
te donner !
38. A quel autre que toi offrirai-je mes plaisirs ? Irai-je me livrer
à l’ignorant qui, semblable au stupide animal, ne sait ce que c’est
que la jouissance, ne pense jamais à l'avenir, et ignore qu'il y a un
lendemain?
39. Ici tu trouveras la richesse, le plaisir, le bonheur d’étre père,
le mérite du devoir, l'immortalité, la gloire et l’espérance d’obtenir
le séjour de ces mondes heureux et purs que ne connaissent pas les
ascètes contemplatifs.
40. On dit que la condition de maître de maison est, en ce monde,
l’asile fortuné des Pitrîs, des Dêvas, des Rïchis, des hommes, des
Bhûtas et de celui-là même qui l’embrasse. . .
134 LE BHÀGAVÀTA Pl'RÂNA.
41. Comment une femme comme moi pourrait-elle ne pas choisir
pour époux un héros tel que toi, un héros célèbre, éloquent, d’un
extérieur agréable, et qui se présente de lui-même?
42. Est-il, ô grand prince, une femme dont le cœur ne désirât
s’attacher aux bras vigoureux comme le corps d’un serpent, de celui
qui va en tous lieux. pour dissiper complètement les douleurs dont
souffre la foule des infortunés, en leur accordant un de ces regards
qu’anime un sourire attendri par la compassion?
43. Étant ainsi convenus detre l’époux l’un de l’autre, le roi et
cette femme entrèrent dans la ville, et s’y livrèrent pendant cent
ans au plaisir.
44. Célébré en tous lieux par les chants flatteurs des poètes, se li-
vrant au plaisir parmi les femmes qui l’entouraient, il se plongeait,
pendant la saison de la chaleur, dans les eaux d’un étang.
45. La ville qu’il habitait avait sept portes dans sa partie supé-
rieure, et deux dans sa partie inférieure; elles devaient donner
chacune entrée à des objets distincts destinés tous au mettre, quel
qu’il fût, de la ville.
40. Cinq de ces portes regardaient l’orient, une le midi, une
autre le nord, et deux autres l’occident; je vais, ô roi, te dire leur
nom.
47. Deux des portes orientales se nomment, l’une la Mouche lu-
mineuse, l’autre Celle dont l’entrée est apparente; ces deux portes,
situées l’une près de l’autre, conduisent le roi qui a pour ami ce-
lui qui recherche la lumière, vers une campagne resplendissante
d’éclat.
48. Deux portes également voisines, et situées vers l’orient, se
nomment l’Étang et le Lac; elles conduisent le roi qui a pour ami
celui qui est mis eu mouvement [par l’air], vers les objets odorants.
49. La cinquième porte orientale se nomme la Principale; c’est
par elle que le roi de la ville va vers ces deux espèces d’objets, la
parole et les diverses sortes d’aliments; il s’y rend accompagné de la
voix et du goût.
50. La porte du midi se nommait l’Invocation des Pitrîs; c’est par
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155
LIVRE QUATRIEME
elle que Puramdjana se rendit dans le Panlchâla méridional, ac-
compagné de l’organe qui reçoit ce qui est entendu.
51. La porte du nord se nommait l’Invocation dés Dêvas; c'est
par elle que Puraiïidjana se rendit dans la province du Pantchâla
septentrional ; il s’y rendit également accompagné de l’organe qui
reçoit ce qui est entendu.
52. La huitième porte qui regardait l’occident, se nommait celle
des Asuras; c’est par elle que Puraiïidjana se rendit vers, l’objet des
plaisirs sensuels, accompagné de l’organe qu’emporte la passion.
55. La neuvième porte également occidentale , se nommait celle
de l’Infortune; c’est par elle que Puramdjana sc rendit dans la pro-
vince de la Douleur, avec l’organe, siège des impérieux besoins.
55. Parmi les habitants de cette ville il y avait deux aveugles,
nommés l’un le Muet, l’autre l’Expert; c’est par leur ministère que
le souverain seigneur des corps marchait et agissait.
55. Chaque fois qu’il entrait dans son appartement intérieur, avec
son ministre qui porte partout ses regards, il y trouvait le trouble,
le calme ou la joie, sentiments que faisaient naître en lui sa femme
et ses enfants.
56. C’est ainsi que livré aux œuvres, esclave du désir, trompé,
ignorant, il ne songeait qu'à imiter les actions de la reine.
57. Quand elle buvait des liqueurs enivrantes, il buvait et s'eni-
vrait avec elle; quand elle mangeait et prenait des aliments, il man-
geait et en prenait aussi.
58. Chantait-elle, il chantait aussi; pleurait-elle, il pleurait; il
riait quand elle riait, et parlait quand elle venait à parler.
59. S’il arrivait que la reine courût, restât debout, se Couchât ou
s’assît, il exécutait avec elle chacun de ces mouvements.
60. Si elle entendait, si elle regardait, si elle percevait une sen-
sation par l'odorat ou par le toucher, le roi imitait chacune de ses
actions.
61. Quand sa femme se désolait, il se désolait avec elle, comme
s’il eût été malheureux; si elle se réjouissait, il se réjouissait aussi
et partageait son contentement.
156 LE BHÀGAVATA PURÂNA.
82. Ainsi égaré par la reine, trompé par tous ses sujets, ce roi
impuissant et privé de lumières imitait, sans éprouver aucun désir,
les actions quelle exécutait, aussi docile que la gazelle dont on se
fait un amusement.
riK DU VINGT-CINQUIÈME CHAPITRE, AYART POUR TITRE :
ÉPISODE DE PUR AMDJANA ,
DANS DE QUATRIÈME LIVRE DD GRAND PURÂ(JA ,
LE BIENHEUREUX BHÀGAVATA,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMÀ ET COMPOSÉ PAR VTÀSA.
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LIVRE QUATRIÈME.
137
CHAPITRE XXVI.
ÉPISODE DE PUR AMDJ AN A.
1. Nârada dit: Un jour le roi au grand arc monta sur un char
rapide, traîné par cinq chevaux, ayant deux flèches, deux roues, un
moyeu, trois drapeaux et cinq cercles.
2. Ce char avait une seule rêne, un cocher, une caisse, deux at-
taches pour le joug; il était muni de cinq coffres, entouré de sept
armures, et pouvait prendre cinq directions différentes.
3. Porté sur ce char dont les ornements étaient d'or, le roi , cou-
vert d’une cuirasse faite du môme métal, et tenant en main son arc
indestructible, se rendit, g la tête de onze corps d’armée, dans la
forêt aux cinq pics.
4. Là ce monarque enflé d’orgueil, l’arc et la flèche à la main,
parcourut la forêt en chassant, oubliant, dans son ardeur à pour-
suivre les bêtes sauvages, sa femme qui ne méritait pas d’être ainsi
négligée.
5. Livré aux pratiques des Asuras, cruel, sans pitié, il perçait de
ses flèches aiguës les animaux des forêts.
6. Il pouvait bien , ce roi passionné , immoler dans la forêt auprès
des étangs célèbres, autant d’animaux purs qu’il en avait besoin; la
loi autorisait ces meurtres.
7. En effet, 6 roi, l’homme sage qui n'accomplit ainsi que les
œuvres commandées pai*la loi, reste étranger aux conséquences des
notions qui résultent de ces œuvres.
8. Mais s’il agit autrement, l’orgueil s'empare de lui vil est en-
chaîné par ses œuvres; et tombant dans le courant des qualités, il
perd la science, et va dans les régions infernales.
9. Cependant Puraiïidjana, avec ses flèches aux plumes variées.
138
LE BHÀGAVATA PURÂNA.
déchirait les membres des malheureux animaux, et en faisait un mas-
sacre qu'un homme compatissant n’aurait pu voir.
10. Enfin, après avoir tué des lièvres, des sangliers, des buffles,
des Gyals, des gazelles, des porcs-épics et divers autres animaux
purs, il se sentit accablé de fatigue.
11. Épuisé par la faim et par la soif, il cessa de chasser et regagna
son palais; là s’étant baigné et ayant pris des aliments convenables,
il se coucba, et ses fatigues se dissipèrent.
12. 11 fit ensuite frotter son corps de parfums et de substances
onctueuses , il l'orna d’une guirlande ; et quand il se vit bien paré,
il se mit à songer à la reine.
15. Rassasié, fier, plein de joie, le cœur enflammé d'amour, il
[chercha en vain et] ne vit pas sa belle épouse, la maîtresse de la
maison.
14. Saisi de tristesse, il interrogea les femmes des appartements
intérieurs : Êtes-vous, ô belles filles, ainsi que votre maîtresse, aussi
heureuses qu’autrefois? Cependant je n envois pas briller dans cette
demeure, celle qui en fait la prospérité.
15. S’il n’y a pas dans une maison une mère ou une épouse dé-
vouée à son mari, comment le sage pourrait-il s’y arrêter? Ce serait
faire comme le malheureux qui s’asseoit daus un char sans roues.
16. Où est-elle cette femme ravissante qui, dans chaque lieu
qu’elle illumine de l'éclat de sa beauté, ravit la raison à son époux,
plongé maintenant dans l'océan du malheur?
17. Les femmes dirent : Roi des hommes, nous ne savons pas
quels sont les desseins de ton amie ; vois-la , ô grand vainqueur, gi-
sante sur la terre nue.
18. Nàrada dit : Purarâdjana auquel son union avec la reine avait
enlevé la raison, la voyant étendue à terre sans parures, tomba dans
un accablement extrême.
19. Le cœur déchiré par la douleur, il se mit à la consoler d’une
voix douce; mais il fie sut pas reconnaître quil était lui-même U
cause de la colère affectueuse qui agitait son amie.
20. Le héros qui connaissait les moyens de l’apaiser, parvint
LIVRE QUATRIÈME. 159
peu à peu à lui rendre le calme; il toucha les pieds de cette épouse
chérie, et lui dit en la serrant entre ses bras:
21. Sans doute ils ne doivent leur pureté qu’à toi, ceux de tes
esclaves coupables auxquels le maître, connaissant leur soumission,
n’inflige pas le châtiment fait pour les instruire.
22. C’est cependant la plus grande des faveurs, qu’un châtiment
infligé par un maître à son esclave; et c'est un ignorant, que celui
qui, incapable de le supporter, n’y voit pas l’action d’un ami.
25. O toi dont les sourcils et les dents sont si beaux, laisse voir à
ton esclave, femme vertueuse, ce visage qu’animent des regards on
brille un sourire alangui par la pudeur et par l'excès de l'amour, que
parent un beau nez et des boucles de cheveux noirs semblables à des
abeilles, et duquel sortent de ravissantes paroles.
24. Oui, femme d'un héros, quel que soit celui qui t’a fait injure,
je le châtierai, à moins que ce ne soit un Brâhmane; car je ne vois,
même en dehors des trçis mondes, personne qui soit à l’abri de la
crainte [de mon pouvoir] et au comble de la joie, si ce n’est le ser-
viteur de l’ennemi de Mura.
25. Jamais je n’ai vu ton visage comme il est aujourd'hui, ne
portant plus la marque du Tilaka, terni, triste, animé par la colère,
privé de ses ornements, n’exprimant plus l’amour; jamais tes beaux
seins n’ont été baignés par les larmes de la douleur; jamais tes lèvres
semblables au fruit du Bimba n’ont été privées de la parure qu’y
dépose la couleur jaune [du bétel].
28. Pardonne à ton ami que trouble ta douleur, la faute qu’il a
commise en allant seul à la chasse; quelle est l’amante qui ne se
rendrait pas, quand il le faut, à un amant soumis dont le courage
ne peut résister aux ardeurs du Dieu qui a pour armes des fleurs?
FIN DU VINGT-SIXIEME CHAPITRE , AYANT POUR TITRE :
Episode de pcramdjana,
DANS LE QUATRIEME LIVRE DU GRAND PURÂNA .
LE BIENHEUREUX BHAGAVÀTA ,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMA ET COMPOSÉ PAR VYASA.
140
LE BHAGAVATA PtJRÀNA.
CHAPITRE XXVII.
ÉPISODE DE PÜRAMDJANA.
1. Nârada dit: Alors la reine, femme de Purarhdjana, qui par ses
caresses avait pris un empire absolu sur son époux , le combla , ô
grand roi, de plaisirs qu’elle partageait avec lui.
2. Quand la reine, après avoir employé au sortir du bain toul
ce qui pouvait rendre son extérieur agréable, et après avoir pris de
la nourriture, présenta au roi son visage brillant de beauté, Purarn-
djana la reçut avec empressement.
5. Tandis que suspendu au cou de la reine, pressé dans ses bras,
il livrait en secret sou cœur à de tendres entretiens, il ne s’aperce
vait pas de la marche irrésistible du temps; et la passion qui li
retenait auprès de sa femme, l'empêchait de compter les jours et les
nuits.
4. Couché sur un lit précieux, la tête appuyée sur les bras dt
la reine, ce prince magnanime, au comble de l’ivresse, ne voyai'
rien au-dessus d’elle, et ignorait sa propre nature ainsi que ceilt
de l’Etre suprême, parce qu’il était aveuglé par les Ténèbres.
5. Pendant que, l’esprit absorbé dans son amour, il s’abandon-
nait ainsi au plaisir avec elle, sa jeunesse, ô grand roi, s’évanouit
avec la rapidité d’un moment.
6. Puramdjana avait eu de sa femme PurarTidjauî cent onze en
fants mâles, et ce monarque suprême avait déjà dépassé la moitit
de son existence.
7. Il en eut encore, ô chef des créatures , cent dix fdles , toute;
douées de vertu, de noblesse et de bonnes qualités,. et qui toute;
firent la gloire de leur père et de leur mère.
s. Le souverain des Pântchâlas maria ses fils afin qu'ils conti-
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LIVRE QUATRIÈME. 141
nuassent la famille de leur père, et il donna à ses filles des époux
dignes d’elles. . •
9. Et chacun de ces fils eut à son tour cent enfants mâles qui
firent prospérer, dans le royaume de Pantchâla, la famille de Pu-
ramdjana.
10. Entouré des héritiers de sa fortune qui vivaient dans sa mai-
son et de ses trésors, le roi était attaché à ces biens par le&sentiments
d’une affection tout égoïste.
11. Il offrit, après les préparations convenables, des sacrifices san-
glants où périrent de nombreuses victimes, en l’honneur des Dêvas,
des Pitrïs et des chefs des Bhûtas, implorant chacun de ces Dieux,
suivant les divers désirs qu’il voulait satisfaire.
12. Tandis qu’indifférent à son véritable intérêt, son esprit était
absorbé par les soins de sa maison, il parvint bientôt à cet âge qui
est si dur pour ceux qui aiment les femmes.
1?. Le chef des Gandharvas qu'on nomme Tchandavêga et ses
trois cent soixante Gandharvas vigoureux,
14. Accompagnés d’un égal nombre de Gandharvas femelles, s’a-
vançant vêtues de noir, chacune avec son mari vêtu de blanc, vin-
rent tour à tour ravager la ville où le roi avait rassemblé tous les
objets de ses désirs.
15. Quand les serviteurs de l’impétueux Gandharva commencèrent
à porter la main sur la ville de Puramdjana, le gardien voulut les en
empêcher.
■ 16. Seul , l’intrépide gardien de la ville de Puramdjana combattit
pendant cent années contre les sept cent vingt Gandharvas.
17. Quand le roi vit son allié fidèle accablé par le nombre dans
le combat, il s'abandonna ainsi que son royaume, sa capitale et ses
parents, à une profonde tristesse.
18. En effet, occupé dans le royaume de Pantchâla, à recueillir
l’impôt qu’on lui apportait, entouré de sa suite , goûtant au milieu
de sa capitale le miel [des plaisirs], vaincu par l’amour d’une femme,
il n’avait pas songé au danger qui le menaçait.
19. C’est que jamais personne, ô roi, n’accueillit avec plaisir [la
142 LE B H ÀG AV AT A PURÂNA.
vieillesse], cette Fille da Temps qui parcourt les trois mondes en
cherchant un époux.
20. Le monde voyant sa détresse , a nommé Misérable cette fille
qui satisfaite de ce que Puru , le Rïchi des rois , l'avait acceptée , lui
accorda sa faveur.
21. Un jour que j’étais descendu du ciel de Brahmâ sur la terre,
la Fille du.Temps qui parcourait le monde me choisit pour époux,
quoiqu’elle me sût livré à une continence perpétuelle; mais elle était
aveuglée par ses désirs.
22. Irritée [de mon refus], elle lança contre moi une imprécation
redoutable et irrésistible : Solitaire, me dit-elle, puisque tu as re-
poussé ma demande, je te condamne à ne pouvoir t’arrêter jamais en
aucun lieu.
23. Déçue dans son espérance, elle alla trouver ensuite le chef des
Yavanas nommé Ëhaya f la Terreur), que je lui avais désigné, et elle
le choisit pour époux.
24. Prince des Yavanas, lui dit-elle, je choisis en toi l’époux que
je désire ; les espérances que concevront de toi les mortels ne seront
pas trompées.
25. On plaint ces deux espèces d’ignorants qui , par suite de leur
mauvaise nature, ne savent pas l’un donner, l’autre accepter ce qui,
d’après la loi et le monde, doit être offert ou reçu.
26. Accueille-moi donc, 6 bienheureux, et prends pitié de celle
qui te recherche; le devoir d’un homme, c’est d’avoir compassion des
infortunés.
27. Ayant entendu les paroles de la Fille du Temps, le chef des
Yavanas qui désirait accomplir l’œuvre mystérieuse des Dieux, lui
répondit avec un sourire :
28. Je t’ai trouvé , par l’effet de ma propre méditation , un époux
digne de toi; le monde te repousse parce que tu es misérable et mé-
prisée. . -.
29. Eh bien ! empare-toi, dans ta marche insensible, empare-toi
du monde entier qui est le résultat des œuvres [antérieures]; pars
avec mon armée , et anéantis les créatures.
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LIVRE QUATRIÈME. 145
30. Pradjvâra (leFeudela fièvre) que tu vois. est mon irère;quant
à toi, sois ma sœur : avec vous et avec mes troupes redoutables, je
parcourrai l’univers sans être vu.
Kl» DU VINGT- SEPTIÈME CHAPITRE , AVANT POUR TITRE :
. (
ÉPISODE DE PliRAMDJANA ,
DANS I.E QUATRIÈME LIVRE DU GRAND PL’RAHA ,
LE BIENHEUREUX BHÀGAVATA .
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMÂ ET COMPOSÉ PAR VTARA.
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144
LE BHÀGAVATA PÜRÂNA*.
CHAPITRE XXVIII.
ÉPISODE DE PURAMDJANA.
1. Nârada dit : L’armée de Bhaya exécutant les ordres qui lui
avaient été donnés, se mit à parcourir le inonde avec le Feu de la
fièvre et la Fille du Temps.
2. Un jour ils assiégèrent avec rage la capitale de Puramdjana
qui était remplie de tous les objets de jouissances que peut donner
la terre, et que défendait le vieux serpent.
5. La Fille du Temps s’empara de force de la ville de Puramdjana;
quand il est vaincu par elle, l'Esprit doit immédiatement tomber dans
l'impuissance.
A. A peine s’en fut-elle rendue maîtresse, que les Yavanas, accou-
rant de toutes parts, entrèrent en foule par toutes les portes, et mi-
rent la ville entière au pillage.
5. Pendant que la capitale était saccagée, Puramdjana, le maître
de maison, ressentant ce désastre comme s’il en eût été atteint lui-
même, et livré aux inquiétudes qu’éveillait en lui le sentiment de 1a
personnalité, éprouva de nombreuses douleurs.
e. Pressé par la Fille du Temps qui le serrait dans ses bras, misé-
rable, privé de sa beauté, tout entier aux objets extérieurs, aban-
donné par sa raison, il vit les Gandharvas et les Yavanas lui enlever
violemment la puissance.
7. A la vue de sa capitale ravagée, de la rébellion de ses fils, de
la conduite de ses petits-fils, de scs serviteurs et de ses ministres qui
ne le respectaient plus, de l’indifférence de sa femme,
s. De son propre corps saisi par la Fille du Temps, du Pantchâla
ravagé par l’ennemi, il tomba dans une tristesse qui n’eut plus de
bornes, et ne put résister à tant' de malheurs.
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LIVRE QUATRIÈME. 145
9. Désirant, dans sa misère, des plaisirs que la Fille du Temps
lui rendait insipides, ayant perdu tout attachement pour la voie de
l'Esprit, et regrettant sa femme et ses enfants,
10. Le roi se décida, quoiqu’à regret, à quitter la ville qui était
envahie par les Gandharvas et les Yavanas, et ravagée par la Fille
du Temps.
11. Le Feu de la fièvre, ce frère aîné de Bhaya, survint aussitôt,
et voulant faire plaisir à son frère, il mit la ville entière toute en
flammes.
12. Pendant que la capitale était ravagée par le feu, le chef de
famille avec sa femme, ses enfants, sa suite et les habitants de la
ville, fut attaqué par l'incendie.
13. Dévoré par la fièvre, voyant les Yavanas lui fermer toutes les
retraites, pendant que la Fille du Temps ravageait la ville, celui qui
la gardait fut à son tour atteint par le feu.
14. Accablé de souffrances, agité de tremblements convulsifs, il
était devenu incapable de protéger la ville, et il voulut en sortir
comme il eût fait du tronc d’un arbre livré aux flammes.
15. Cependant, quand le roi dont les membres étaient énervés,
sentit sa vigueur enlevée par les Gandharvas , et vit les Yavanas
ses ennemis le presser de toutes parts, il se mit à- pleurer.
16. Pensant à ses filles, à ses fils, à ses petits-enfants, à ses brus,
à ses gendres, à ses serviteurs, songeant à sa maison , à son trésor et
à ses richesses, dont il ne lui restait plus que la propriété,
17. Le chef de famille qui, dans sa folie, avait dit moi et le mien
de tout ce que renfermait sa demeure, fut rempli de pensées amères
quand il lui fallut se séparer de sa femme bien-aimée.
18. Quand je serai parti pour l'autre monde, se disait-il, que fera
ma femme, seule, privée de protecteur et gémissant sur le sort de
ses enfants?
19. Dévouée à son époux, elle ne mange pas quand je ne prends
pas d'aliments, ne se baigne pas quand je n’entre pas au bain,
tremble quand je suis en colère , et se tait de crainte quand je lui
adresse des reproches.
146
LE BHÂGAVATA PURÀNA.
20. Elle réveille son époux qui a perdu l'esprit; mais quand je
serai sorti de ce inonde, déchirée par la douleur, elle ne pourra,
quoique mère, remplir les devoirs d’un chef de maison.
21. Comment mes malheureux fils et mes filles privées d'appui
pourront-ils vivre quand je serai hors de ce monde ? Us seront
comme des marins dont le vaisseau brisé flotte sur l’Océan.
22. Pendant que ce prince digne d’un meilleur sort se lamentait
ainsi dans l'amertume de son cœur, Bliaya, décidé à le saisir, se pré-
senta devant lui.
25. Traîné comme un animal par les Yavanas qui l’emmenaient
dans leur demeure, il marchait suivi de ses domestiques qui, dévo-
rés de chagrin, pleuraient avec lui.
24. Vaincu, le serpent [qui gardait la ville], l’abandonna pour
suivre son maître ; et la ville, à son tour, tombant en ruine après son
départ, retourna au sein de la Nature.
25. Violemment entraîné par le fort Yavana, Puramdjana ne re-
trouva plus, au milieu des ténèbres qui l’environnaient, l’ami qu’il
avait chéri autrefois.
26. Les victimes qu’il avait immolées sans pitié dans ses saorifices,
irritées par le souvenir de sa cruauté, lui brisèrent le corps à coups
de hache.
27. Plongé dans une obscurité sans bornes, dépouillé de sa mé-
moire, il passa de longues années dans la douleur, en punition de sou
attachement pour sa femme.
28. Comme il l’embrassait dans sa pensée, il revint tout à coup au
monde sous la forme d’une belle femme, dans la demeure de Râdja-
sîinha, roi de Vidarbha.
29. Malayadhvadja, du pays de Pândya, qui avait conquis les villes
de ses ennemis, défit en bataille rangée les rois ses rivaux, et obtint,
pour prix de son courage, la fille du roi de Vidarbha.
50. Ce monarque eut de cette princesse une fille aux yeux noirs,
et sept fils plus jeunes qu’elle, qui furent tons les sept souverains du
royaume de Dravida.
51. Chacun de ces princes eut cent millions de descendants, dont
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LIVRE QUATRIÈME 147
U postérité doit posséder ia terre pendant nn Manvantara et au
delà.
52. Agastya épousa la fille aînée du roi; cette femme, fidèle à ses
devoirs, lui donna un fils qui descendit [sur la terre] de la région so-
lide [du ciel], et fut le solitaire, père d'Idlimavàlia.
55. Après avoir partagé la terre entre ses enfants, le Rïcfii des
tois, Malayadhvadja, se retira vers les monts Kulâtchaias, dans le dé-
sir d’adorer Krfchna.
34. Abandonnant ses palais, scs enfants, scs plaisirs, la fille de Vi-
darbha aux regards enivrants suivit le souverain de. Pândya, comme
la lumière suit l’astre de la nuit.
55. Visitant les rives de la Tchandravasâ, de la Tâmraparnî et de
la Vatôdakâ, et lavant dans leurs eaux purifiantes les souillures de
son corps et de son âme,
' 36. Le roi qui ne se nourrissait plus que de tubercules, de graines,
dç racines, de fruits, de fleurs, de feuilles, d’herbes et d'eau, s’im-
posa des austérités faites pour détruire peu à peu son corps.
57. Envisageant toutes choses du même regard, il devint égale-
ment insensible aux impressions opposées du froid et du chaud, du
vent et de la pluie, de la faim et de la soif, de l'amitié et de la haine,
de la douleur et du plaisir.
58. Après avoir détruit ses passions par les austérités, par la
science et par la pratique de la morale et des devoirs religieux ,
maître de ses sens, de sa respiration et de son coeur, il unit son âme
à Brahma.
59. Il resta dans le même lieu, immobile comme un poteau, pen-
dant la durée de cent années divines, ne distinguant plus rien autre
chose [que l'Esprit], et vouant au bienheureux Vâsudêva une affec-
tion exclusive.
40. Saisissant en son âme l’Esprit qu’il voyait distinct [de sa per-
sonne], mais pénétrant tout, et qu’il reconnaissait comme le témoin
de sa réflexion même, tout comme dans un songe [on se distingue
du rôle qu’on y joue], il se détacha dé tout le reste.
41. Éclairé par le flambeau de la science pure et resplendissante
148 LE BHÀGAVATA PURÀNA.
de toutes parts qu’avait révélée le bienheureux Hari lui-même, ie
précepteur [de l’univers],
42. Voyant son âme au sein du suprême Brahma, et le suprême
Brahma dans son âme, il effaça jusqu’à [la différence de] cette [dou-
ble] vue, et fut affranchi du monde.
45. Dévouée à son époux, la fille de Yidarbha, ayant abandonné
tous les plaisirs, servit avec tendresse Malayadhvadja, ce sage qui
connaissait les devoirs les plus élevés.
44. Couverte de haillons, amaigrie par ses austérités, ne portant
plus pour coiffure qu'une simple tresse de cheveux, elle brillait
auprès de son mari comme une flamme pure au-dessus d’un feu qui
se consume.
45. Ne s’apercevant pas que son époux chéri qui se tenait dans une
posture immobile, avait cessé de vivre, elle continuait de le servir
comme auparavant.
46. Mais quand elle eut reconnu que la chaleur avait quitté ces
pieds auxquels elle ne cessait de rendre un culte, elle sentit son cœur
déchiré, comme une gazelle qui se serait égarée loin de son troupeau.
47. Désolée de se voir privée de son époux, pleurant sur son mal-
heur, inondant ses seins des larmes du désespoir, elle poussa des
cris lamentables au milieu de la forêt.
48. Lève-toi, lève-toi, ô royal Rïchi, [disait-elle;] reviens gou-
verner cette terre dont l’Océan forme la ceinture, et qu’épouvante la
crainte des brigands et des vils Kchattriyas.
49. En poussant ces lamentations, cette femme qui avait suivi
son époux dans la forêt, se jeta à ses pieds, pleurant et fondant en
larmes.
50. Ayant dressé un bûcher de bois amoncelé sur lequel elle dé-
posa le corps du roi, elle y mit le feu, et songea tout en larmes à
mourir après lui.
51. En ce moment un Brâhmane maître de lui-même, qui avait
été autrefois son ami, vint consoler, par ces paroles calmes et belles,
la reine qui pleurait.
52. Qui es-tu, lui dit-il, de qui es-tu fille, et quel est cet homme
149
LIVRE QUATRIÈME.
couché sur lequel tu pleures? Reconnais-tu en ujoî un ami avec
lequel tu as eu, au commencement [de ton existence], des rapports
d'affection ?
55. Ne te souviens-tu pas d'avoir eu un ami que tu ne connaissais
pas? Tu me quittas pour chercher un lieu on t’établir, et tu partis
emporté par le désir des jouissances terrestres.
54. Nous filmes jadis, toi et moi, deux cygnes amis l'un de fautre
qui nous ébattions sur le lac Mànasa, et nous restâmes pendant mille
années sans demeure fixe.
55. Ayant un jour abandonné ton ami, tu descendis sur la terre
plein de l'idée des jouissances grossières; et en parcourant le monde,
tu trouvas une résidence qui avait été construite par une certaine
femme.
56. C’était une ville qui avait cinq jardins, neuf portes, un gar-
dien, trois remparts, six boutiques, cinq marchés, cinq éléments
constitutifs, et l'intelligence pour souveraine.
57. Les jardins sont les cinq objets des sens; les portes sont les
neuf sou (Des de vie; les remparts sont le feu, l’eau et la terre; les six
boutiques sont la réunion des organes des sens.
58. Les marchés sont l’énergie des organes de l’action ; les élé-
ments constitutifs sont la Nature impérissable; une fois entré dans
cette ville [du corps], l’Esprit, esclave de l’énergie [des organes], ne
se réveille plus.
59. Séduit dans celte ville par la belle femme [qui l'habitait], tu
oublias au sein des plaisirs ce que tu avais appris; et c'est l’attache-
ment que tu as eu pour elle qui t’a réduit à l’état misérable où tu te
trouves en ce moment.
60. Tu n’es pas la fille de Vidarbha, et ce héros n’est pas ton
mari; tu n’es pas davantage l’époux de cette Puramdjani qui te retint
captif dans la ville aux neuf portes.
61. C’est un effet de l’illusion créée par moi, que tu aies cru [jadis]
être un homme, et que tu te croies [maintenant] une femme ver-
tueuse; tu n’es pas plus l’un que l’autre, car nous sommes deux purs
esprits dont tu vas reconnaître la voie.
150
LE BHÀGAVATA PURANA.
62. Je suis ce que tu es, et tu es ce que je suis; reconnais que ta
n’es pas autre que moi ; car les chantres inspirés n'aperçurent jamais
entre nous deux la plus petite différence.
65. De même qu’un homme se voit double, quand il regarde dans
un miroir, ou dans les yeux d'un autre, ainsi la différence qui existe
entre nous deux [n’est qu'apparente].
64. ‘Ainsi réveillé par l’Esprit [suprême], l’Esprit qui se trouvait
uni au cœur, rentrant en possession de sa nature, recouvra la mé-
moire qu’il avait perdue pour s’être séparé de son ami.
65. 0 Varhichmat, je t’ai fait voir sous le voile d’une allégorie
l’Esprit suprême, parce que Bhagavat, l'auteur de toutes choses, est
le Dieu ami du mystère.
ris Dr vingt-huitième chapitre, avant pou» titre :
* ÉPISODE DE Pl'RAMIU AN A .
DANS LE QUATRIÈME LIVRE DU GRAND Pt NASA ,
LE BIENHEUREUX BHÀGAVATA,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRABMÀ ET COMPOSÉ PAR VYÀSA.
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LIVRE QUATRIÈME.
151
CHAPITRE XXIX.
ENTRETIEN DE NÀRADA ET DE PRÂTCHINAVARHIS.
1. Prâtchînavarhis dit : Seigneur, je ne comprends pas parfaite-
ment tes paroles; les chantres inspirés les entendent sans doute,
mais non ceux qui, comme moi, sont égarés par les oeuvres.
2. Nàrada dit : Il faut savoir que Puraiïidjana est l'Esprit, parce
qu’il se crée des villes qu’il habite; ces villes sont les corps ayant un,
deux, trois, quatre ou plusieurs pieds, ou n’en ayant aucun.
3. L’ami de l'Esprit, qu’on appelle l'Inconnu, est le souverain
Seigneur, parce qu'il ne se fait connaître aux hommes, ni par son
nom , ni par ses oeuvres, ni par ses qualités.
4. Quand l’Esprit voulut s'unir complètement aux qualités de la
Nature, il trouva bon, pour ce dessein, un corps muni de deux mains,
de deux pieds et de neuf ouvertures.
5. Il faut savoir que la femme est l'Intelligence d'où naît le senti-
ment du moi et du mien, parce que c’est en s'appuyant sur elle, que
l'Esprit dans le corps perçoit les attributs sensibles par les sens.
6. Les amis de la femme sont les sens qui sont les organes de
l’action et de la connaissance; ses amies sont les diverses opérations
des sens; leserpeut est l'emblème du souflle vital qui paraît sous cinq
modifications différentes.
7. Le guerrier à la force immense, est le coeur, ce chef des deux
classes d’organes; le pays de Pantchàla, c’est la réunion des cinq ob-
jets sensibles au milieu desquels est située la ville aux neuf portes.
8. Les deux yeux, les deux narines, les deux oreilles, la bouche
et les deux voies excrétoires, ce sont là les portes de la ville qui sont
situées deux à deux; c’est par ces portes que l’Esprit sort accompagné
de chacun des sens qui y correspondent.
9. Les deux yeux, les deux narines et la bouche sont les cinq
152
LE BHÀGAVATA PURÀNA
portes orientales; la porte méridionale est l'oreille droite, celle du
nord est l’oreille gauche.
10. Les deux portes occidentales sont celles du bas, à savoir les
deux voies excrétoires. Les deux portes nommées la Mouche lumi-
neuse et Celle dont l’entrée est apparente, qui sont placées l’une
près de l’autre, sont les deux yeux; c'est par ces portes que le sou-
verain voit, à l’aide de la vue, la forme brillante.
11. L’étang et le lac sont les deux narines; l’élément odorant est
l’odeur; l'odorat est le sens qui est ému [par l'air]; la porte princi-
pale est la bouche ; la boutique est la voix ; celui qui connaît les
saveurs est le goût.
12. Le marché est le commerce [de l’Esprit avec le dehors]; U
réunion des diverses espèces d’aliments est la nourriture variée; la
porte de l’invocation des Pitrïs est l’oreille droite , la gauche est la
porte de l’invocation des Dêvas.
15. Le royaume de Pantchéla est la réunion des livres qui traitent
de l’action et de l'inaction ; c’est au moyen de l'ouïe qui garde les
enseignements de l’Ecriture, que l’on marche dans la voie des Pitrïs
el dans celle des Dieux.
14. La porte des Asuras qui est située en bas, est l’organe sexuel
de la femme; le plaisir des êtres grossiers est l’union des deux sexes;
l'organe indomptable est le pénis; l'anéantissement est l’extrémite
des voies excrétoires.
15. La souffrance est l’Enfer; l’organe, siège des impérieux be-
soins, est l’anus.' Les deux aveugles sont le pied et la main; c’est avec
leur secours que l’Esprit marche et qu’il agit.
16. L’appartement intérieur est le coeur [matériel]; le ministre
qui porte partout ses regards est le Manas [qui l’habite]; c’est par
l’efTel des qualités du coeur que l’Esprit éprouve du trouble, du
calme ou de la joie.
17. Selon les diverses modifications qu’il éprouve ou qu’il fait
éprouver [aux sens par suite de son union avec l’intelligence], l’Es-
prit, désormais en contact avec les qualités, est, quoique simple
spectateur, entraîné à imiter tous ses mouvements.
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4 .
LIVRE QUATRIÈME. 153
18. Le corps est le char dont les chevaux sont les sens, dont la
course est la marche de l’année, dont les roues sont les deux espèces
d’actions, dont les trois qualités sont l’étendard, et les cercles le?
cinq souffles vitaux.
19. Le Manas en est la rêne, l’intelligence le cocher, le cœur la
caisse; les impressions opposées [de la peine et du plaisir] sont le
double joug ; les coffres sont les sens qui reçoivent les cinq attributs
sensibles, et les armures les sept éléments.
20. L'attention est cette direction de l’Esprit au dehors, par la-
quelle il se précipite vers le mirage des objets; les onze sens sont
les armées avec lesquelles il se plaît dans les cinq lieux de carnage;
le Yavana dont l'impétuosité est irrésistible, est l'année dont la
marche mesure le cours du temps.
21. Les Gandharvas sont les jours de l’année, comme les Gan-
dharvas femelles en sont les nuits; ils sont au nombre de trois cent
soixante, et leur succession abrège la durée de la vie humaine.
22. La Fille du Temps est la vieillesse; le monde ne l’accueille pas
avec plaisir; le chef des Yavanas est le Dieu de la mort; il a pris la
vieillesse pour sœur, afin de détruire les créatures.
25. Les Yavanas qui forment son armée et sa suite sont les dou-
leurs et les maladies; le feu de la fièvre qui s'avance rapidement pour
affliger les mortels, est la fièvre qui a un double caractère.
24. C’est ainsi que plongé dans les ténèbres, l’Esprit dort pen-
dant cent années au sein du corps, souffrant des maux divers qui
lui viennent des Dieux, des éléments et de lui-même,
25. Et que s'attribuant, quoiqu’il n’ait pas de qualités, les résul-
tats de l’action du souffle vital, des sens et du cœur, il ne songe qu’à
recueillir un peu de plaisir, et agit avec la pensée du moi et du mien.
26. Lorsque l’Esprit, ne reconnaissant pas en lui-même Dhagavat,
l’Être absolu, le précepteur [des mondes], s'attache, quoiqu'il soit
lumineux en soi, aux qualités de la Nature,
27. Alors s’attribuant les qualités, il accomplit involontairement
des actes; et il renaît dans des conditions diverses, selon que son
action a été blanche, rouge ou noire.
» ao
154
LE BHÀGAVATA PURÀ1VA.
2». Ces diverses actions lui feront obtenir un jour, la première,
une demeure resplendissante de lumière; la seconde, un séjour où
l’on ne recueille que de la douleur et où l’on se fatigue à agir; la
troisième, un monde de chagrins et de ténèbres.
29. Suivant la nature de ses actions et des qualités auxquelles il
s’unit, il est tantôt mâle, femelle, hermaphrodite et privé d’intelli-
gence, tantôt homme, Dieu, ou animal.
30. De même qu’un chien misérable, dévoré par la faim, va de
maison en maison, et y trouve ce que le Destin lui réserve, des coups
ou des aliments,
3t. De même l’esprit individuel, tout entier à ses désirs, parcourt
les voies élevées ou inférieures [de l’existence], et recueille dans les
conditions basses, moyennes ou hautes, la peine ou le plaisir que le
Destin lui réserve.
32. L’esprit individuel ne peut s'affranchir d’aucune des trois
espèces de douleurs qui lui viennent des Dieux, des éléments ou de
lui-même ; quand même il résisterait à l’une d’elles, [ü succombera
toujours sous une autre des trois. ]
33. En effet, comme un homme qui porte sur sa tête un lourd
fardeau, le fait passer sur son épaule, ainsi les moyens par lesquels
l’Esprit résiste à la douleur [ne font que la déplacer].
54. C'est toujours une action que le moyen qu’on emploie pour
s'affranchir de l'action, et ce moyen n’est pas définitif; l’une et l’autre
action sont le fruit de l’ignorance, et la première ressemble à un
songe dans un songe.
35. Car quoique les objets n’aient pas de réalité véritable, le cœur,
enveloppé par la forme du corps subtil , ne peut arrêter le cours de
la transmigration, pas plus qu’un songe n’interrompt le cours d’un
autre songe.
56. Puis donc que l’Esprit, qui est la réalité véritable, est retenu
[par le cœur] au sein du monde qui n’est qu’une succession de
vaines apparences, le seul moyen qu’il ait de s’affranchir de ce
monde est une dévotion absolue pour le Précepteur suprême.
57. Pratiquée d’une manière convenable, la dévotion par laquelle
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LIVRE QUATRIÈME. 155
on s'onit au bienheureux Vâsudêva, produit nécessairement le dé-
tachement et la science.
58. Or cette dévotion naît bien vite, ô royal Rïcili, des histoires
d’Atchyuta ; elle se développe dans le cœur de celui qui les écoute
ou qui les lit sans cesse avec foi.
59. Là où des hommes vertueux, purs de cœur et dévoués à Bha-
gavat, ont l’esprit attentif à réciter et à écouter les vertus du Dieu ,
40. Les fleuves du pur nectar des histoires de Mâdbava s’écoulent
de toutes parts de la bouche des sages magnanimes; et ceux qni
sans se lasser ouvrent l’oreille pour les recevoir, sont à l’abri de la
faim, de la soif, de la crainte, du chagrin et de l’erreur.
41. En effet, constamment affligé des maux qui lui viennent de sa
nature, l'homme [qui vit dans le monde] ne se sent pas de désirs
pour la précieuse ambroisie des histoires de Hari.
42. \*. maître des Chefs des créatures, le bienheureux Giriça, le
Manu, Dakcha et les .antres souverains des êtres, Sanaka et les antres
ascètes voués à une perpétuelle chasteté,
45. Marltchi, Atri, Àggiras, Pulastya, Pulaha, Kratu, Bhrïgu, Va-
sichtha, ces sages qui expliquent le Vêda, moi-même, enfin,
44. Nous ne pouvons, malgré notre habileté dans la parole, mal-
gré nos efforts pour le saisir à l’aide dis austérités, de la science et
de la méditation, nous ne pouvons, même aujourd’hui, voir le Sei-
gneur suprême qui voit tout
45. Ceux qui étudient le Vêda, qui est Brahma, parole immense
et dont on ne peut atteindre le terme, ne connaissent pas l’Etre su-
prême, parce qu’ils n'adorent que des portions [de sa substance],
dispersées dans les définitions de chaque Mantra.
46. Celui qui, après avoir saisi Bhagavat au dedans de son cœur,
est devenu l’objet de la bienveillance de ce Dieu, renonce aux pen-
sées qui l’attachaient au monde et au Vêda.
47. Ne prends donc pas, 6 roi, pour le but réel de l’homme, les
œuvres que l’ignorance seule lui représente ainsi, qui ne touchent
que les oreilles et n’atteignent pas à la véritable substance.
48. Ils ignorent le monde qu’habite le divin Djanârdana , ces es-
20.
156
LE BHÀGAVATA PURÀNA.
prits ténébreux qui, méconnaissant ia nature des Vêdas, s’imaginent
que ces livres recommandent les œuvres.
49. Insensé, qui après avoir semé la surface de la terre de tiges
de Kuça dirigées vers l’orient, crois pouvoir, fier de tes nombreux
sacrifices, obtenir l’Etre suprême par de telles œuvres! L'œuvre c’est
de plaire à Bhagaval, la science c’est de penser à lui.
50. Hari est l’âme des êtres doués d’un corps; il est la Nature et
le Seigneur; la plante de ses pieds est l’asile où les hommes, en ce
monde, peuvent trouver le bonheur durable.
5t. Il est cette âme qui est pour nous ce qu’il y a de plus cher; il
est celui dont on n’a pas à craindre le moindre danger : qui le connaît
ainsi est savant; le savant est Hari, le précepteur lui-même.
52. Je viens de répondre, ô roi des hommes, à ta question; écoute
maintenant un mystère dont je vais te dévoiler le sens.
55. Suis à la trace l’antilope qui, dans le jardin tout en fleurs,
court après peu de chose, qui s’étant accouplée [avec sa femelle], lui
reste attachée, et qui, l’oreille charmée par le bourdonnement des
abeilles, s’avance sans faire attention aux loups dévorants qui vien-
nent à sa rencontre; suis-la; elle est blessée au dos par les flèches du
chasseur.
54. Dans le jardin , c'est-à-dire dans l'asile des femmes qui res-
semblent aux fleurs, il y a une antilope, c’est l’Esprit; elle cherche
pour sa langue et ses autres organes, un peu de ce bonheur sensuel,
qui n’est guère plus que le miel et le parfum des fleurs, et qui est
le résultat des œuvres accomplies dans un but intéressé. L’Esprit
a commerce avec les femmes; il leur livre son cœur; il laisse char-
mer ses oreilles par les paroles des femmes et des autres êtres [qu il
aime,] paroles ravissantes comme le bourdonnement des abeilles. Sans
tenir compte des jours et des nuits , ces divisions du temps qui lui ra-
vissent l’existence, semblables à une troupe de loups qui viendraient
à sa rencontre, il vit en chef de maison. Mais le Dieu de la mort qui
met un terme à tout, semblable à un chasseur qui se déroberait à sa
vue , le frappe par derrière d’une flèche. Ô roi , cet Esprit , il faut
que tu le voies en toi-même, séparé du cœur [auquel il est uni1
L1VHE Q ÜATKIEME.
157
-55. Maintenant que tu connais les mouvements de l'antilope,
ramène dans ton cœur ta pensée, et dans ta pensée ce torrent qui
semble s'échapper par tes oreilles [et par tes autres sens]; quitte la
demeure des femmes que célèbre la troupe des méchants; plais à
celui qui est l’asile des âmes, et détache-toi peu à peu du monde.
5ti. Le roi dit : J’ai entendu et compris, 6 Brâhmane, ce que tu
viens de me dire. Mes précepteurs ne connaissent pas cela; car s’ils
l'eussent su, comment ne me l’auraient-ils pas dit?
57. Tu as dissipé les doutes graves qu’ils avaient laissés dans mon
esprit; cependant les Hïchis eux-mêmes sont dans l’incertitude tou-
chant la possibilité de suspendre l’action des sens.
58. Que l’Esprit recueille dans un autre monde et avec l’aide d’un
autre corps, les [fruits des] œuvres qu’il a exécutées ici-bas au moyen
du corps qu’il abandonne [en mourant],
59. C’est là une maxime que répètent en tous lieux ceux qui con-
naissent le Vèda; mais une action faite conformément à la loi, [dit-on
encore, [ devient invisible et ne reparaît plus.
60. Nàrada dit : L’union non interrompue de l’Esprit avec le corps
subtil ou avec le cœur, cause de ses actions en ce monde, est aussi
ce qui lui fait recueillir dans l’autre le résultat de ces actions.
61. Tout comme l’Esprit laisse respirer le corps gisant et inactil,
pour jouir en son cœur de l’action qu’il y a conçue, de même il
jouit de son action dans l’autre monde, avec un corps, soit sem-
blable, soit différent.
62. Toutes les choses que l’homme conçoit en son cœur, quand il
dit : « Moi, ceci est à moi, » sont autant d’actions accomplies qui le
soumettent à la loi de la renaissance.
65. De même que des opérations exécutées par les organes [de
l’action et dé la connaissance], on conclut la pensée, ainsi c’est aux
opérations de la pensée qu’on reconnaît une action accomplie dans
un corps antérieur.
64. Il arrive quelquefois que l’homme conçoit en son cœur cer-
taines choses sous une forme et d’une manière différentes de tout ce
qu’il a jamais perçu, vu ou entendu à l’aide de son corps.
158
LE BHÂGAVATA PURÂNA.
69. Crois bien, A roi, que de telles idées qui naissent dans l’Esprit
uni au corps subtil, sont le produit d’un corps [antérieur] ; car il n'y
a que ce qui a été perçu, qui puisse être conçu dans le cœur.
66. C’est le cœur seul qui témoigne des formes que l'homme a
revêtues dans ses existences antérieures; il annonce (et puisse le
bonheur être avec toi ! ) ce que l'homme sera , comme ce qu’il ne sera
pas.
67. Telle est la manière dont il faut interpréter tout ce que l’Es-
prit peut voir parfois, en ce monde, d’inouï et d’inconnu, quant au
temps, au lieu et au mode d’action.
68. Tous les objets sensibles viennent successivement se repré-
senter dans le coeur, et s’en effacent dans le même ordre; or tous les
mortels ont un cœur.
69. Souvent l’image de l’univers, semblable aux ténèbres qui nous
cachent la lune, vient obscurcir un cœur tout plein de la qualité de
ta Bonté, et qui marche constamment aux côtés de Bhagavat.
70. Non, le sentimentdu moi et du mien ne quitte jamais l’Esprit,
tant que subsiste ce composé formé de la réunion de l'intelligence, du
cœur, des attributs sensibles et des qualités, [corps subtil] qui n’a
pas eu de commencement.
71. Pendant le sommeil, pendant la défaillance, ou quand la dou-
leur nous afflige, comme les sens, organes de la vie, sont frappés
d’inaction, la conscience du moi est suspendue, de même que dans
la mort et dans la fièvre.
72. Quand l'homme est dans le sein maternel et même pendant
l’enfance, il est encore trop imparfait, par suite de sa jeunesse, pour
que le corps subtil, formé des onze organes des sens, soit plus visible
que la lune, le jour où elle est nouvelle.
75. Ainsi quoique les objets extérieurs n'aient pas de réalité, la
loi de ta transmigration n’est pas plus suspendue, pour l’homme
absorbé par les objets, qu’un songe ne l’est par la vue d’une vaine
image.
74. Le corps subtil est donc formé des cinq molécules élémen-
taires, des trois qualités et des seire organes des sens qui ajoutent
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LIVRE QUATRIÈME. 159
à son étendue; uni à l'intelligence, on l'appelle l’âme vivante [et indi-
viduelle].
75. C’est au moyen de l’âme individuelle que l'Esprit revêt et
quitte des corps divers; c’est p*r elle qu’il éprouve de la joie, de la
tristesse, de la crainte, de la douleur et du plaisir.
76. De même que la sangsue qui vit au milieu des herbes, ne
quitte la tige qui la soutient qu’après en avoir saisi une autre, ainsi
l’homme, à l’heure même de sa mort, n’abandonne la conscience
du corps qu’il habitait,
77. Qu’au moment où il en a trouvé un autre, [ce qui a lieu]
quand est arrivé le terme de ses œuvres; c’est le cœur seul, ô roi.
qui est la cause de l’existence des mortels.
78. Lorsque son attention est absorbée par les opérations qu’exé-
cutent les sens, il ne cesse d'accumuler œuvres sur œuvres; quand
une fois existe l’action, qui n’est autre que l’ignorance, elle devient
le lien qui enchaîne le corps à une [nouvelle] action.
79. Si donc tu veux te soustraire à cette nécessité, honore de toute
ton âme Hari, reconnaissant en lui l’âme de toutes choses, et l’auteur
de la conservation , de l’origine et de la destruction de l’univers.
80. Mâitrêya dit: Quand le chef des serviteurs de Bhagavat, le
bienheureux Nârada, eut enseigné au roi la marche des deux âmes,
et lui eut donné ces conseils, il remonta dans le ciel des Siddhas.
81. Prâtchînavarhis, le Richi des rois, ayant chargé ses fils de
protéger les créatures, se rendit à l’ermitage de Kapila pour s’y livrer
à la pénitence.
82. Là ce héros, libre de tout attachement, et adorant dans un
recueillement profond le lotus des pieds de Gôvinda, parvint, par la
pratique de la dévotion, à s’unir avec lui.
85. Oui, sage vertueux, celui qui récitera ou qui écoutera ce mys-
tère de l’Esprit suprême chanté par le Rïchi des Dieux, est sûr d’être
délivré du corps subtil.
84. Quiconque pénétrera, pendant que l’exposition en sera faite,
ce mystère qui , sorti de la bouche du Rïchi des Dieux , purifie le monde
en te remplissant de la gloire de Mukunda, sanctifie l’âme et assure
160
LE BHÀtiAVATA PUHÂNA.
la grandeur suprême, sera débarrassé de tous les liens, et ne se
verra plus condamné à errer dans le cercle de l’existence.
H5. Je viens de t'exposer ce merveilleux mystère de l’Esprit su-
prême; ainsi cesse l'union de l'homme avec la femme ; ainsi sont
dissipés les doutes relatifs à la vie future.
FIS OC VINCI NEUVIÈME CHAPITRE. AT ART POUR TITRE I
ENTRETIEN DE N À AA DA ET DE PRÂTCHÎNAVARIIIS .
DANS LE QUATRIÈME LIVRE DU GRAND PURÂNA ,
LE BIENHEUREUX BHÂGAVATA,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMA ET COMPOSÉ PAR VVÀSA.
.Digitized by Google
LIVRE QUATRIEME.
161
CHAPITRE XXX.
HISTOWE DES PRATCHÊTAS.
1. Vidura dit: Quelle est donc, ô Brâhmane, la perfection qu’ob-
tinrent ceux que tu as nommés les fils de Prâtchînavarhis, pour avoir
satisfait Hari en chantant l’hymne de Rudra?
2. Quel bonheur, ô disciple 'de Vrïhaspati, obtinrent-ils dans ce
monde ou dans l’autre, ces Pratchêtas qui, accueillis avec faveur par
GiriçaV l’ami du maître de la délivrance, qu’ils avaient rencontré par
hasard, acquirent enfin le bien suprême? 1 -r
5. Mâitrêya dit: S’étant plongés dans l’Océan, les Pratchêtas, sui-
vant le conseil de leur père, honorèrent Puradidjana (Hari) par leurs
austérités et par le sacrifice de la prière.
». Au bout de dix mille années, l’éternel Purucha se laissa voir à
eux sous sa forme paisible, dont la splendeur calma les souffrances
redoutables [qu’ils s’étaient imposées]. ■ ~,/
5. PortésurlesépaulesdeSuparna, comme un nuage sur le sommet
du Môru, couvert d’un vêtement jaune, ayant au cou un joyau, le
Dieu illuminait tous les points de l’horizon.
6. De brillants pendants d’oreilles, faits d’un or étincelant, rele-
vaient l’éclat de son visage et de ses joues; il portait un riche dia-
dème ; ses bras soutenaient huit espèces d’armes différentes ; entouré
de ses serviteurs, des solitaires et des chefs des Suras, il écoutait
Garuda et les Kinharas chanter sa gloire.
7> Enveloppé dans une guirlande de fleurs des bois qui rivalisait
d'éclat avec la déesse Lakchmî, placée, comme elle était, au milieu
de ses huit bras longs et vigoureux, l’antique Purucha , regardant avec
tendresse les fils de Varhichmat prosternés devant lui, leur parla
d’une voix retentissante comme le bruit des nuages.
8. Bhagavatdit: Demandez-moi une faveur, fils de roi, et puisse le
h. ii
162 LE BHÀGAVATA PURÀNA.
bonheur être avec vous! Ô vous qu’une affection mutuelle a réunis
dans les mêmes devoirs, je suis content de votre amour.
9. Celui qui se souviendra de vous chaque jour au moment du
haindhyâ, chérira ses frères comme lui-même, et aimera également
tous les êtres.' • • ■■■'«
to. Quant à ceux qui soir et malin me louent en chantant avec
recueillement l’hymne de Rudra , je leur accorderai l’objet de leurs
désirs et une brillante intelligence.
U. Parce que vous avez obéi avec joie aux ordres de votre père,
une gloire fortunée vous suivra dans tous les mondes.
12. Vous aurez un fils illustre, qui ne sera pas inférieur à Brahma
en vertu, et qui l'emplira les trois mondes de sa postérité.
15. [La nymphe céleste] Praraiôtchâ a eu de Kan du une fdle aux
yeux de lotus, qui fut abandonnée par sa mère et recueillie, ô fils
de roi, par les arbres [de la forêt].
1*. Emu de pitié, le roi Sôroa mit son doigt d'où coulait l’am-
broisie, dans la bouche de l’enfant qui criait et se mourait de faim.
15. Cet enfant est aujourd'hui une belle fille ; hâtez-vous de
l’épouser pour donner le jour à d’autres êtres, conformément aux
ordres de votre, père qui m’est si dévoué. . '
16. Qu’unie à vous par les mêmes devoirs et les mêmes vertus,
cette belle femme, vous donnant son -eœur, soit votre commune
épouse à tous. •
17. Conservant votre vigueur entière pendant un million d'années
divines, vous jouirez, par ma faveur, des plaisirs de la terre et de
ceux du ciel. . -
M. Ensuite, quand une dévotion inaltérable aura consumé les
imperfections de votre cœur, détachés désormais d'un monde qui ne
conduit qu à l’Enfer, vous parviendrez à ma demeure. •
19-, Pour les maîtres de maison mêmes, qui accomplissant de
bonnes œuvres, passent leur temps à entendre mon histoire, la con-
dition de père de famille n’est pas regardée comme un lieu,
20. C’est en effet Brahma lui-même que' le cœur au sein duquel,
appelé par les interprètes du Vêda, je descends à tout instant avec
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LIVRE QUATRIÈME. 165
ma science; c’est Brahma qui affranchit du trouble, du chagrin et
de la joie ceux qui le possèdent.
21. Mâitrêya dit : Quand Djânârdana, ce trésor de tout ce que
les hommes recherchent, eut cessé de parler, les Pratchêtas, en qui
sa présence avait effacé les souillures de la Passion et des Ténèbres,
s’adressèrent ainsi, les mains jointes et d'une voix tremblante, au
Dieu cher à leur cœur.
22. Les Pratchêtas dirent : Adoration à celui qui anéantit toutes
les douleurs, à celui dont les noms sont ses nobles qualités, à celui
qui est plus rapide que la pensée et que la parole, à celui dont on
n’atteint la voie par la route d’aucun des sens!
25. Adoration à celui qui, naturellement pur et calme, se montre,
dans le cœur, sous l’apparence d’une dualité qui n’a pas d’existence
réelle ; à celui qui, pour conserver, détruire et créer l’univers, revêt,
à l’aide des qualités de Màyâ, des formes diverses!
2(i. Adoration à celui dont l’essence est pure, è ce Hari, dont la
connaissance ravit [au monde celui qui la possède]; à Krïchna, fils
de Vasudêva et chef de tous les Sâtvats!
25. Adoration à celui dont le nombril a produit un lotus; à celui
qui porte une guirlande de lotus; à celui dont les pieds, dont les
yeux ressemblent au lotus!
26. Adoration à celui dont le vêtement sans tache est jaune
comme les étamines du lotus ; à celui qui résidant au sein de tous
les êtres, est le témoin interne [des âmes]! C’est à ce Dieu que s’est
adressée notre adoration.
27. Si tu as manifesté, 6 Bhagavat, à des malheureux comme nous,
ta forme qui dissipe toutes les douleurs, quelle autre marque de
compassion pourrions-nous te demander 3
28. Le Seigneur, en effet, ô toi qui anéantis l’infortune, témoigne
assez sa pitié pour les malheureux, quand, au temps convenable, il
se rappelle au souvenir des eœurs qu’il croit à lui.
29. Toi qui portes le calme au' sein des créatures, même les plus
misérables, quand elles te désirent, comment Sé fait-il que résidant au
milieu de notre cœur, tu ne connaisses pas nos vœux?
164
LE BHÂGAVATA PURÂNA.
30. Le seul bien qu’ambitionnent nos âmes, ô souverain de l’uni-
vers, c’est la bienveillance de Bhagavat qui est l'instituteur et la voie
de la délivrance.
51. Nous le demandons cependant une grâce, ô Seigneur, à toi qui
es au-dessus de ce qu’il y a de plus élevé; car il n’y a pas de fin aux
manifestations de ta puissance , et c'est pour cela que l’on te célèbre
sous le nom d'infini.
52. Quand l’abeille trouve sans peine un Pâridjâta, elle ne va pas
chercher un autre arbre; de même, réfugiés sous la plante de tes
pieds, quel autre bien pourrions-nous donc choisir?
35. Tant que nos oeuvres nous condamneront à errer ici-bas,
jouets de ta Mâyâ , puissions-nous jouir, dans chacune de nos exis-
tences , du commerce de' ceux qui ne sont attachés qu'à toi !
34. Non, nous ne donnerions pas un seul instant d’entretien avec
les sages qui te sont dévoués, pour la possession. du ciel, pour l’avan-
tage de ne plus renaître, à plus forte raison pour les biens des
mortels. •
55. Comment les réunions de tes serviteurs où se célèbrent ces ,
pures histoires qui calment la soif du désir, où se taisent tout regret
et toute haine,
36. Où des hommes, libres de tout attachement, ne se lassent de
louer, dans de belles histoires, le bienheureux Nârâyana qui est le
salut de ceux qui ont renoncé à tout;
37. Gomment, dis-je, les réunions de ces sages qui se rencontrent
quand ils vont purifier, en quelque sorte, les étangs sacrés, ne plai-
raient-elles pas à l’homme que troublent tant de craintes?
38. Pour nous, grâce à un instant d’entretien avec Bhava, cet ami
qui t’est cher, nous avons pu aujourd'hui trouver un asile auprès de
toi, ô Bhagavat, de toi qui es le véritable médecin des maux les plus
difficiles à guérir, l'existence et la mort. ,
39. Si nous avons bien lu le Vêda; si nous avons su, par de cons-
tants devoirs , nous assurer la bienveillance de nos maîtres , des
Brâhmanes et des vieillards ; si nous avons honoré, sans envie, Içs
hommes respectables, nos amis, nos frères et tous les êtres;
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LIVRE QUATRIÈME. 165
40. Si nous avons pu, nous abstenant de nourriture, pratiquer au
milieu des eaux les austérités de cette longue pénitence, puisse.
Seigneur, tout cela t’être agréable! c’est la seule faveur que nous de-
mandions au puissant Purucba.
4t. Si le Manu, si Svayambhù, si le bienheureux Bhava et d’au-
tres dont les austérités et la science avaient purifié l’âme, t'ont loué,
quoiqu'ils n’eussent pas atteint aux bornes de ta grandeur, nous pou-
vons bien aussi te chanter selon les forces de notre intelligence.
42. Adoration à celui qui est uniforme et pur, au suprême Puru-
cha, à Vâsudêva qui est la Bonté même! adoration enfin à toi, 6
Bhagavat !
45. Mâitrêya dit : Ainsi célébré par les Pratchétàs, Hari, l’ami de
ceux qui l'implorent, leur exprima sa joie et son assentiment; et
partant au milieu des regrets des sages qui ne se lassaient de le con-
templer, le Dieu que sa puissance n’abandonne jamais, regagna sa
demeure.
44. Ayant ensuite quitté les eaux de l’Océan, les Pratchêtas en-
trèrent en fureur à la vue de la terre couverte d’arbres qui s'élevaient
comme pour l’obstruer entièrement.
45. Alors, pour dépouiller la terre de ces arbres, les sages irrités
soufflèrent de leur bouche un feu accompagné de vent, aussi redou-
table que celui qui doit détruire les mondes.
46. A la vue de l'incendie qui réduisait en cendres les arbres, le
premier père des êtres vint trouver les fils de Varhichmat, et les
apaisa par des paroles convenables.
47. Epouvantés, les arbres qui avaient échappé au feu présen-
tèrent leur fille aux Pratchêtas, d’après le conseil de Svayaiïibhù.
48. Les Pratchêtas, suivant les avis de Brahma, épousèrent la tille
des arbres, dans le sein de laquelle [Dakcha], le fils du Dieu incréé,
fut condamné à renaître pour avoir méprisé le grand [Çivaj.
49. C’est ce Dakcha qui, après que la création précédente' eut été
détruite par le temps, fut, au commencement du Manvantara de
Tchâkchucha , chargé par le Destin de créer les êtres qu'il voulait
voi r renaître.
166 LE BHÀGAVATA PURÀNA.
50. C'est lui qui, au moment de sa naissance, effaça par son éclat
la splendeur des êtres les plus brillants, et qu’on appela Dakcha
l'habile, à cause de la perfection de ses ouvrages.
51. Brabmâ, le Dieu tncréé, le sacra et lui con&t la garde de la
création, et Dakcha à son tour distribua entre les autres Pradjâpatis
l’œuvre dont il était chargé.
PIN DO TRENTIÈME CHAPITRE, AYANT POUR TITRE :
HISTOIRE DES PRATCHBTAS ,
DANS LE QUATRIÈME LIVRE DU GRAND PURANA,
LE BIENHEUREUX BHÀGAVATA,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRABMÀ ET COMPOSÉ PAR VYA5A.
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LIVRE QUATRIÈME.
167
CHAPITRE XXXI.
ÉPISODE DES PRATCHÈTAS.
1. Mâitrêya dit : Cependant les Pratchètas, se rappelant les' paroles
d'Adhûkchadja qui les avaient promptement éclairés, embrassèrent
la vie religieuse, après avoir confié leur femme à leur fils.
2. Prépares par le sacrifice de Brahma, qui leur fit voir l’Esprit
résidant au sein de tous les êtres, ils se retirèrent à l'occident sur le
bord de la mer en un lieu où se trouvait le Siddha Djàdjali.
5. Nârada, ce sage .digne des respects des Suras et des Asuras,
vint visiter ces ascètes maîtres de leur respiration, de leur coeur, de
leurs paroles et de leurs regards, indifférents à toute espèce de pos-
ture, et qui, le corps droit et immobile, tenaient leur àme unie au
suprême et pur Brahma.
A. Se levant aussitôt à sa vue, les Pratchètas se prosternèrent devant
lui, le saluèrent respectueusement, et l’ayant reçu avec les honneurs
convenables, ils le firent asseoir sur un siège commode et lui par-
lèrent ainsi : •
5. Les Pratchètas dirent : Sois le bienvenu aujourd’hui, ô Ricin-
des Suras, c’est un bonheur pour nous que ta présence; ta course,
comme celle du soleil, ô Brahmane, répand partout la sécurité.
6. Livrés à la vie de maîtres de maison, nous avons complètement
perdu le souvenir des enseignements que nous avaient donnés le
bienheureux Çiva et Adhûkcliadja.
7. Explique-nous de nouveau cette science, de l’Esprit suprême,
qui donne l’intelligence de la vérité, pour que nous puissions promp-
tement traverser l’océan infranchissable de l’existence.
8. Mâitrêya dit: Le bienheureux solitaire Nârada, absorbant son
esprit au sein de Bhagavat dont la gloire est excellente, répondit
ainsi à la question des Pratchètas.
168 * LE BHÀGAVATA PURÀ1VA.
9. Nârada dît: La naissance, les œuvres, l’existence, le cœur, li
parole ne sont rien si l'homme ne les emploie pas à honorer en ce
monde Hari, le souverain Seigneur, âme de l'univers.
to. Qu'est-ce pour l’homme que cette triple naissance qu’il doit à
une pure origine, à l’investiture et au sacrifice? Que sont les céré-
monies religieuses ordonnées par le triple Vêda? Qu’est-ce même
qu’une existénce égale à celle des Dieux?
11. Que sont la connaissance de l'Ecriture, les austérités, l’élo-
quence, la capacité de l’esprit, la pénétration de l'intelligence, la
Force et la perfection des sens?
12. Que sont le Yoga, le Sâmkhya, le renoncement, la lecture du
Vêda et tant d'autres perfections , li où ne se trouve pas Hari qui
se donne lui-même à tous les êtres?
ts.’ L’Esprit en efi’et est, à cause de son importance, le terme où
aboutissent tous les biens; or c’est Hari qui est l’Esprit même et
l’ami de tous les êtres auxquels il se manifeste.
14. De même que l’eau dont on arrose les racines d’un arbre, ra-
fraîchit également sa tige, ses branches et ses rameaux; de même
encore que l’alimentation qui soutient la vie, nourrit tous les organes,
ainsi le culte d'Atchyuta est le culte de tous le» Dieux.
15. Comme les eatix qu’a laissées tomber le soleil remontent vers
lui au temps marqué, comme les créatures mobiles et immobiles re-
tournent à la terre [d'où elles viennent] , ainsi le courant des qualités
rentre au sein de Hari [d'où il sort].
16. Le séjour réel de Hari, âme de l'univers, c'est ce monde vi-
sible qui est apparu en même temps que lui, [et qui ne s'en déta-
che pas plus] que les rayons du soleil de leur source; et de même
que les sens agissent dans la veille, pour s’endormir pendant le som-
meil, de même la distinction erronée qui donne lieu à l’existence
de la matière, de l’action et de la science, disparaît au sein de l’Es-
prit.
17. Tout comme paraissent au ciel et disparaissent tour à tour, ô
princes, la lumière et les nuages qui l’obscurcissent, ainsi se mon-
trent et s'évanouissent tour à tour au sein du suprême Brahma, ces
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LIVRE QUATRIÈME. * 169
puissances nommées la Passion, les Ténèbres et la Bonté; leur suc-
cession est la marche de l'univers.
* 18. Servez donc, en unissant â lui vos cœurs, Hari, l’âme unique
de toutes les âmes, qui est le Temps, la Nature, l’Esprit, le souverain
Seigneur, et qui anéantit par l'éclat de sa lumière les effets successifs
des qualités.
19. La pitié pour tous les êtres, la disposition à être satisfait de
tout, et le calme des sens, sont les moyens de plaire promptement à
Djanârdana.
20. Appelé par une méditation toujours croissante au sein d’un
cœur que l’homme vertueux a purifié en y éteignant tout désir, l’Être
impérissable qui reconnaît les droits que ses amis ont sur lui , ne
quitte pas plus ce séjour que l’air qui en remplit la cavité.
21. Hari auquel sont chers les pauvres dont il est l'unique bien,
Hari qui connaît tous les sentiments, n’accueille pas l’offrande de ces
intelligences perverses qui , orgueilleuses de leur savoir, de leurs
richesses, de leur famille et de leurs œuvres, insultent à l’homme
vertueux qui n'a rien.
22. L’homme reconnaissant pourrait-il abandonner celui qui, do-
cile aux vœux de tous ses serviteurs, et trouvant sa perfection en lui-
même, néglige à la fois et Çrl qui s’attache à ses pas, et les Dieux et
les rois passionnés pour cette Déesse ?
25. Mâitrêya dit : Après avoir fait entendre aux Pratehêtas ces pa-
roles et d’autres récits relatifs à Bhagavat, le solitaire, fils de Svayain-
bhû, remonta dans le monde de Brahmâ.
24. Et eux, ayant entendu de sa bouche la gloire de Hari qu'il
venait de leur exposer et qui purifie le monde, méditèrent sur ses
pieds et entrèrent enfin dans sa demeure.
25. Je t’ai raconté, ô guerrier, ce qui a fait l’objet de tes questions,
l'entretien de Nârada et des Pratehêtas, où est célébré Hari.
26. Çuka dit : Apprends maintenant, 6 roi , ce que c’est que la fa-
mille d'Uttânapâda, ce fils du Manu dont j’ai parlé, ainsi que celle
de Priyavrata,
27. Qui après avoir reçu de Nârada la science de l'Esprit, et gou-
170
LE B U ÀG AV ATA PLRÀNA.
verné ensuite la terre, la partagea [plus tard] entre ses enfants, et
monta au séjour du Seigneur suprême.
28. Cependant le guerrier n’eut pas plutôt entendu de la bouche
de Kâuçâravi cet excellent récit qui parlait tant d’Adjita, que sentant
s'accroître son amour; tout baigné de larmes, il plaça sur sa tête les
pieds du solitaire, et ceux de Hari dans son cœur.
29. Ô ami, [lui dit-il,] ô grandYôgin, tu m’as aujourd'hui montré,
dans ta compassion , le terme des Ténèbres, là où se trouve Hari qui
va au-devant des malheureux.
30. Ayant ensuite pris congé de lui en le saluant, Vidura, le cœur
satisfait , partit pour la ville d’Hastinâpura dans le désir de voir ses
parents.
31. Celui qui écoutera, ô roi, l’histoire de ces princes si- dévoués à
Hari, obtiendra une longue existence, la richesse, la gloire, le bonheur,
la puissance souveraine et le salut.
PIN DU TRENTE ET UNIEME CHAPITRE , AYANT POUR TITRE:
ÉPISODE DES PRATCHBTAS ,
DANS LE QUATRIÈME LIVRE DU GRAND PURÂNA,
LE BIENHEUREUX BHÀGAYATA ,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMA ET COMPOSÉ PAR VYÂSA.
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LIVRE CINQUIEME
CHAPITRE PREMIER.
GRANDEUR DE PRIYAVRATA.
1. Le roi dit : Comment Priyavrata, ce serviteur de Bhagavat, qui
trouvait sa joie en lui-même, put-il se plaire à la vie de chef de mai-
son, laquelle produit le lien des oeuvres et l’oubli de soi-même?
2. Non, les soins d'un chef de famille ne conviennent pas, ô grand
Brahmane, à des hommes qui sont, comme il était, détachés de toutes
choses.
5. Ces hommes magnanimes, ô Rïchi des Brahmanes, dont l’esprit
repose satisfait à l'ombre des pieds du Dieu dont la gloire est excel-
lente, n’ont ni la pensée ni le désir d’élever une famille.
». C’est pour moi le sujet d’un doute grave, ô Brâhmane , qu’il
ait pu, avec une femme, une maison et des enfants, atteindre à la
perfection et tenir son esprit constamment fixé sur Krïchna.
5. Çuka dit : Tu dis vrai, ô roi; mais ceux dont l’esprit s’occupe A
savourer le nectar du lotus des pieds bienheureux de Bliagavat dont la
gloire est excellente, ne peuvent abandonner, quelque obstacle qu’ils
rencontrent, la voie fortunée où ils marchent en écoutant les histoires
du Dieu chéri des sages contemplatifs, ses serviteurs dévoués.
6. En effet, quand Priyavrata, ce serviteur dévoué de Bhagavat,
qui avait dû au culte des pieds de Nârada de connaître l’essence
même de la vérité, se vit, au moment où il se préparait au sacrifice de
Brahma, chargé de gouverner le monde, par son père qui trouvait en
lui un trésor abondant des perfections recommandées par l’Écriture,
il n’accueillit pas avec plaisir un ordre qui ne devait cependant pas
être repoussé; car il avait, par la pratique d’une contemplation immé-
diate, dirigé vers Vâsudêva seul tous les mouvements de ses sens.
172
LE BHÀGAVATA PURÀNA.
et il prévoyait qu’au milieu des devoirs de la royauté, le monde, mal-
gré sa vanité réelle, finirait par triompher de lui.
7. Alors le premier des Dêvas, Brahma, le Dieu né de lui-même,
qui songeant sans cesse à la prospérité de ce monde, produit des
qualités, pénètre les pensées de tous les êtres, descendit de son palais,
entouré des sages qui forment sa suite et de tous les livres sacrés.
8. Recueillant, à mesure qu'il s’avançait, semblable à la lune dans
le ciel, les respects des chefs des Immortels qui le saluaient du haut
de leurs chars, et les louanges des Siddhas, des Gandharvas, des
Sâdhyas, des Tchâranas et des Solitaires, qui se pressaient en foule
sur son passage, Brahmâ descendit dans la vallée de Gandhamàdana
qu’il remplit de sa splendeur.
9. Reconnaissant Hiranyagarbha ( Brahma ) son père au cygne
sur lequel il était monté, Nârada, le Rïchi des Dieux, se leva aussi-
tôt; et accompagné du Manu et de Priyavrata son fils, il lui rendit
les honneurs de l’hospitalité, tenant les mains réunies en signe de
respect.
to. Le Dieu [qui Ôtait] Bhagavat lui-même, le premier des Esprits,
après avoir reçu ces honneurs, et avoir entendu le sage qui ne se
lassait de célébrer dans des hymnes convenables ses qualités, ses
incarnations et ses triomphes, le Dieu, dis-je, regardant Priyavrata
avec un sourire de tendresse, lui parla ainsi, ô descendant de Bharata.
11. Brahmâ dit: Ecoute, ami, la vérité que je te déclare; n’ac-
cuse pas le Dieu infini dont Bhava , dont ton père , dont ce grand Rïchi
et moi nous voulons tous exécuter la volonté avec soumission.
12. Non, personne ne peut, soit par les austérités, la science ou
l’énergie du Yôga, soit par la force de l'intelligence, soit par les
moyens que donnent les richesses et l’observation des devoirs, soit
enfin par des ressources personnelles ou étrangères, nul ne peut
anéantir ce qu'il a fait.
1S. C’est pour accomplir des oeuvres qui condamnent l’homme à
la naissance et à la mort, au chagrin, à l’erreur, à des craintes per-
pétuelles, au plaisir et à la peine, que la foule des âmes s’unit aux
corps que le Seigneur invisible assigne à chacune.
itized I
LIVRE CINQUIÈME. 173
14. Fortement enchaînés à sa parole par les liens indissolubles
des qualités et des œuvres, nous apportons notre offrande au souve-
rain Seigneur, semblables aux quadrupèdes qui, attachés par les
naseaux, apportent à l'homme leur tribut.
15. Nous acceptons en effet le bien ou le mal que nous envoie le
souverain Seigneur, parce que nous sommes unis aux qualités et aux
œuvres; et nous exécutons tout ce que notre maître nous ordonne,
semblables à des aveugles conduits par un homme qui voit.
16. De même qu’on se souvient, au réveil, de ce qu'on a éprouvé
en songe, ainsi l’homme même qui est affranchi, garde son corps tant
que dure l’action qu'il a commencée et qu’il achève sans aucun sen-
timent de personnalité; mais il ne recueille plus de qualités qui le
condamnent à reprendre un jour un autre corps.
17. Le danger [delà renaissance] existe pour celui même qui se
retire dans les forêts, s’il n’est pas maître de lui, car il y emporte ses
six adversaires ; mais quel tort peut faire la condition de maître de
maison à l’homme éclairé qui a vaincu scs sens, et qui trouve sa joie
en lui-méine?
18. Celui qui, désireux de vaincre ces six adversaires, commence
par entrer dans la vie de maître de maison, et y lutte avec courage,
brave, comme du haut d’une forteresse, ses ennemis acharnés; et
quand il les a détruits, il peut, s’il le préfère, continuer à y vivre
en sage.
19. Pour toi qui, réfugié comme dans une forteresse, au centre
du lotus des pieds du Dieu dont le nombril a produit un lotus, as
triomphé des six adversaires, jouis-y de ce que t’envoie Purucha;
puis affranchi de tous les liens, attache-toi à ce qui constitue ta vé-
ritable nature.
20. Çuka dit : Le prince, ce grand serviteur de Bhagavat, courbant
la tête avec le sentiment d'une profonde humilité, témoigna son
assentiment aux paroles du Précepteur de trois mondes et accueillit
ses conseils avec respect.
21. Et Brahmâ, \raité par le Mann avec les honneurs convenables,
reprenant, sous les yeux de Nârada et de Priyavrata qui le content-
174 LE B H ÂG AV AT A PLRÀNA.
plaient avec des regards pleins de calme, sa véritable forme, sa forme
absolue et qui échappe à la parole et à la pensée, repartit pour sa
demeure.
22. Le Manu, confirmé ainsi dans son dessein par le Dieu su-
prême, et par l’assentiment du RIchi des Suras, après avoir confié à
son fils la défense et la protection de la terre tout entière, se déta-
cha de lui-même des espérances qui retiennent l’homme sur les ondes
empoisonnées de l’océan infranchissable des objets extérieurs.
25. C'est ainsi que le maître de la terre, qui suivant le désir du
Seigneur s’était livré aux œuvres, effaça les souillures de son cœur
par la puissance de la contemplation avec laquelle il ne cessait de
méditer sur les pieds du bienheureux Adipurucha dont le pouvoir
sait briser les chaînes de l'univers entier; et honorant encore, quoi-
qu’il fût pur, les êtres les plus élevés, il gouverna ainsi la terre.
24. 11 épousa ensuite Varhichmatî, fille de Yiçvakarman, le Pra-
djâpati, de laquelle il eut dix fils, qui égalaient leur père en vertus,
en mérite, en héroïsme, en beauté, en force et en noblesse; il en
eut encore une fille, plus jeune qu’eux, nommée l rdjasvatl.
25. C’était Agnîdhra, Idhmadjihva, Yadjnabâbu, Mahâvîra, Hi-
rauyarêtas, Gliritaprïchtha, Savana, Mêdhâtithi, Vîtihôtra et Kavi;
chacun de ces princes portait un des noms dti feu.
26. Trois d’entre eux, Kavi, Mahâvîra et Savana, firent vœu de
chasteté ; familiarisés dès leur plus tendre jeunesse avec la connais-
sance de l’Esprit, ils embrassèrent la vie contemplative.
27. Amis de la quiétude, incessamment occupés du souvenir des
pieds bienheureux et semblables au lotus, de Vâsudêva qui habite
au seiu de toutes les créatures et qui est l’asile des êtres frappés
de crainte, ccs Rïchis suprêmes triomphèrent de leur cœur par la
puissance irrésistible de la dévotion qu’y entretenait ce souvenir;
ils trouvèrent Bhagavat en eux-mêmes, et reconnurent absolument
l’identité de leur propre nature avec Bhagavat, qui est à la fois et
l’àme de tous les êtres, et l’àme [individuelle] ramenée sur elle-même.
28. Le roi eut d’une autre femme trois fils,aUttama, Tâmasa et
Râivata, dont chacun fut le chef d'un Manvantara.
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LIVRE CINQUIÈME.
29. Taudis que ses fils marchaient ainsi dans la voie de la quiétude ,
le roi gouverna la terre pendant onze fois cent millions d'années. Ses
bras remplis d'une vigueur qui rendait irrésistibles tous les efforts
de son héroïsme, fatiguèrent incessamment la corde de son arc
dont le retentissement seul dissipait les ennemis de la loi; et séduit
par les marques de joie et de respect chaque jour plus vives qu’il
recevait de Varhichmatî, par ces caresses de femme, par ces sou-
rires que voilait la pudeur, par ces tendres paroles qui échappent
au plaisir, il oublia en quelque sorte sa raison et s'endormit presque
au sein du bonheur.
50. Comme le divin soleil tournant autour de la montagne des
Suras pour éclairer la terre, n’échauffe à la fois qu’une moitié de
sa surface, et laisse l’autre moitié dans l’ombre, Priyavrata en qui le
culte de Bhagavat avait accumulé une puissance surhumaine, ne
put souffrir cette interruption, et montant sur son char lumineux
et aussi rapide que celui du soleil, pour faire de la nuit le jour, il se
mit sept fois à sa suite, et montra au monde un second astre de la
lumière. Mais Brahmi s’étant rendu auprès du roi, l’arrêta dans sa
marche en lui disant : Ce n’est pas là ton rôle.
51. Les sillons que tracèrent dans leur marche les roues de son
char, formèrent les sept océans; et les terres que ces sillons séparaient
furent les sept Dvîpas (continents entourés d’eau).
52. Ces Dvîpas se nommèrent Djambû, Plakcha, Çâlmali, Kuca,
Krâuntcha, Çâka et Puchkara.
55. Leur étendue mesurée en dehors des mers qui les entourent,
est indiquée par le rang de chacun d’eux dans l'énumération pré-
cédente; le second est le double du premier, et ainsi des autres.
34. Les sept mers qui sont formées successivement d’eau salée, de
jus de canne à sucre, de suc fermenté de palmier, de beurre clarifié,
de lait, de crème de caillé et d’eau douce, sont comme autant de fossés
qui entourent les sept Dvîpas placés au centre de chacune d’elles;
mesurées en dehors de ces Dvîpas, elles ont chacune une étendue
égale à celle du Dvîpa quelles environnent; elles ne se' confondent
pas l’une avec l’autre. Le roi, époux de Varhichmatî, donna pour
176
LE BHÂGAVATA PURÀNA.
souverains, à chacun des sept continents énumérés plus haut, ceux
de ses fils qui devaient lui succéder, savoir: Agnîdhra, Idlimadjihva,
Yadjnabâhu, Hiranyarêtas, Ghritaprichtha, Mêdhâtitlii, Vîtihôtra ;
chacun d’eux fut le chef d’un continent distinct.
35. Il donna ensuite sa fille Ûrdjasvati à Uçanas; de cette union
naquit la fille de Kâvya, nommée DêvayânS.
36. Un tel héroïsme n’est pas surprenant dans les hommes qui,
dévoués au plus puissant des Dieux, ont effacé avec la poussière de
ses pieds les six impressions (des sens], puisque l’homme de l'extrac-
tion la plus basse n’a qu’à prononcer une fois son nom pour se voir
aussitôt dégagé des liens du monde.
37. Tels étaient la force et le courage immenses de ce prince.
Mais un jour, dégoûté des jouissances de la grandeur suprême qu’il
devait au culte des pieds du divin Rïfchi, il exprima ainsi l'indiffé-
rence qu’il éprouvait en son cœur :
38. Ah! combien ai-je mal fait de me laisser conduire par mes
sens dans l'abîme ténébreux des objets misérables que crée l’igno-
rance! Assez, assez de cette femme! Malheur à moi! Je ne suis que le
vil animal dont elle se fait un jouet. Tels étaient les reproches que
s'adressait le roi.
39. Ayant partagé l’héritage de la terre entre ses fils qui deyaient
lui succéder, il abandonna, comme si c’eût été un cadavre, et la
reine avec laquelle il avait été si heureux, et l’appareil de la gran-
deur. Puis ne trouvant plus en son cœur que de l’indifférence pour
toutes choses, soutenu par la force que lui donnait le commerce
qu’il entretenait dans son âme avec Hari, guidé enfin par la con-
naissance de l’Esprit qu’il devait à la faveur de la Divinité suprême,
il rentra dans la voie que lui avait tracée Nârada.
40. Aussi existe-t-il sur lui les stances suivantes : Qui pourrait,
sans l’appui du Seigneur, imiter les hauts faits de Priyavrata qui,
dissipant l’obscurité [de la nuit], a creusé les sept océans dans les
sillons tracés par les roues de son char?
41. C’est lui qui en distribuant les fleuves, les montagnes et les
forêts, a donné à la terre une forme; et qui en distinguant les con-
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LIVRE CINQUIÈME.
tinents les uns des autres, a posé à chacun sa limite, pour que les
êtres y vécussent heureux.
42. C'est lui qui, plein d'affection pour les serviteurs dévoués de
Purucha , a regardé comme égale à l'Enfer, la grandeur, fruit de
rattachement aux œuvres, dont on jouit sur la terre, dans le ciel et
parmi les hommes.
FIN |)U PREMIER CHAPITRE , AYANT .POUR TITRE:
GRANDEUR DE PRIYAVRATA , DANS LA DESCRIPTION DE LA TERRE,
AU CINQUIÈME LIVRE DU GRAND PURÀÇA, * *
LE RIENHEUREUX BHÀCAYATA ,
RECUEIL INSPIRÉ PAR RAAIIMÀ ET COMPOSÉ PAR VYÀ.HA.
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178
LE BHÀGAVATA PURÀNA.
CHAPITRE II.
HISTOIRE D’ÀGNÎDHRA.
1. Çuka dit : Quand le roi se fut retiré, Âgnîdhra, obéissant aux
ordres de son père, gouverna selon la justice les habitants du Djam-
budvîpa qu’il aimait comme ses propres enfants.
2. Voulant un jour devenir père, il se retira dans une vallée de
la montagne où s’ébattent les femmes des Suras ; puis rassemblant
tous les objets qui servent au culte, il adora, dans les austérités
et le recueillement, le bienheureux Chef des créateurs du monde.
5. Adipurucha l’ayant remarqué, lui envoya l’Apsaras Pûrva-
tchitti, qui chantait dans l’assemblée des Dieux.
4. L’ermitage du roi était situé dans un bois ravissant, formé d'une
masse épaisse d'arbres variés, aux branches desquels s’attachaient
des lianes à l’écorce d’or, et où perchaient .des couples d’oiseaux,
habitants de la terre, dont la voix allait réveiller les poules d’eau, les
canards et les Kalahaiïisas, sur les lacs purs et couverts de lotus, qui
retentissaient de leurs cris divers. L’Apsaras vint y errer.
5. Au bruit régulier produit par les ornements qui retentissaient
aux pieds charmants de la nymphe et qui s'agitaient à chacun des
mouvements de sa démarche gracieuse, le prince entrouvrit ses
yeux, semblables au bouton d'un lotus, que tenait fermés la médi-
tation, et il aperçut Pûrvatchitti:
8. A la vue de cette, femme qui, semblable à l’abeille, respirait
non loin de lui le parfum des fleurs, et qui remplissant de joie les
yeux et les cœurs des mortels et des Dieux par le charme de sa dé-
marche, de ses gestes, de ses modestes regards, de ses harmonieuses
paroles, de tous ses membres enfin, ouvrait le cœur des hommes à
l’empire du Dieu qui ne s’arme que de fleurs ; à la vue des mouve-
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LIVRE CINQUIÈME. 179
ments voluptueux qui agitaient les seins, la masse des cheveux et la
ceinture de la nymphe, lorsqu'elle précipitait sa marche pour échap-
per à l'essaim des abeilles enivrées par le parfutn des paroles et des
sourires qui tombaient comme l'ambroisie de sa bouche, le prince ,
vaincu par le Dieu de l’amour, auquel le livrait ce premier regard, lui
parla ainsi, [la prenant] dans son égarement [pour un Brahmane].
7. Qui es-tu, et que cherches-tu sur la montagne, ô chef des
solitaires? Serais-tu la Màyô de Bhagavat le Dieu souverain? Est-ce
pour toi, ami, que tu portes ces deux arcs qui n'ont pas de corde?
ou bien chasses-tu dans la Mh'êt la gazelle imprudente ?
8. A qui destines-tu, dans ta marche à travers la forêt, ces regards
semblables à des flèches qui s’échappent du lotus de tes yeux, lentes,
privées de plumes, belles et à la pointe acérée? Je l’ignore; mais
puisse ta venue faire le bonheur des insensés tels que moil
9. Ces abeilles ne ressemblent-elles pas à des disciples quicntourent
leur bienheureux maître en lisant et en lui chantant sans cesse le Sà-
mau avec les mystères? Dans leur empressement à recevoir la pluie
de fleurs qui s'échappe de- ta chevelure, ne sont-elles pas comme des
troupes de Rïchis autour des branches de l’arbre du Vêda?
10. Puissé-je entjpdre le son seul des anneaux qui tiennent tes pieds
captifs, son éclatant qui s'élève comme la voix d'un oiseau invisible!
L’éclat de la fleur du Kadamba enveloppe tes reins qu’entoure une
ceinture où brillent comme des charbons ardents. Où est, ô Brah-
mane , ton vêtement d'écorce ?
11. Que portes-tu donc, ô toi' dont la taille est si fine, dans ces
coupes ravissantes dont je ne puis détacher mes regards ? D’où vien-
nent ces empreintes d’une pâte odorante qui en colore l’extrémité et
dont le parfum se répand dans mon ermitage?
12. Montre-moi ta demeure, aini, cette demeure qu’habite un être
sur la poitrine duquel s’élèvent ces formes inconnues qui agitent mon
cœur, et dont la bouche répand le merveilleux nectar du sentiment
et de la passion.
13. Comment y vis-tu? Le parfum de l'offrande annonce les ali-
ments dont tu te nourris, car tu es une portion de \ichnu. A tes
180
LE BHÀGAVATA PURÀNA.
oreilles se jouent deux formes de Makara dont la splendeur n’est
jamais éclipsée; ton visage est comme un lac; tes yeux y brillent
comme deux poissons agiles; une double rangée de dents l'éclaire;
ta chevelure est l’essaim d’abeilles qui s’abat sur ses eaux.
14. La balle que frappe le lotus de ta main entraîne de tous côtés
ma vue qui s’égare pour en suivre les bonds; tu ne t’aperçois pas
que le lien qui retenait le nœud de ta chevelure se détache, et qu’un
vent amoureux soulève malicieusement ton vêtement.
15. A quelles austérités dois-tu cette beauté faite pour troubler
le cours des pénitences de ceux qui seèvrent à une vip de mortifi-
cations? Ah! consens à venir faire pénitence avec un ami; le Dieu,
cause de l’existence, ne m’accorde-t-il pas sa faveur?
16. Non, je ne te quitte plus, Brâhmane chéri, donné des Dieux,
toi dont mes yeux et mon cœur ne peuvent se détacher; emmène où
tu voudras ton serviteur docile , 6 toi dont la poitrine est si belle.
Adieu aux chacals [jusqu’à ce jour] mes seuls amis!
17. C’èst ainsi qu’habile à captiver la belle, le prince, qui con-
naissait la pensée des Dieux, lui témoigna son amour par un langage
fait pour éveiller la connaissance du plaisir.
18. Ravie par l’intelligence, la vertu, la beaut^ la jeunesse, l’éclat
et la noblesse du chef des héros, elle passa sur la terre un temps égal
à cent mille années, goûtant avec le roi du Djambudvîpa les plaisirs
de la terre et du ciel.
19. Âgnîdhra, le premier des rois, eut de la nymphe neuf fils,
nommés Nâblii, Kiiïipurucha, Harivarcha , llâvrîta, Ramyaka, Hi-
ranmaya. Kuru, Bhadrâçva et Kètumâla. Après les avoir mis au
monde, chacun à une année de distance, leur mère les laissa dans
la demeure du roi et remonta [au ciel] servir de nouveau Adja.
20. Naturellement doués, par la faveur de leur mère, d’un corps
robuste, les fils d'Agnîdhra reçurent chacun en partage de leur père
un Varcha ou division du Djambudvîpa; ces divisions tirèrent leur
nom de ceux de ces princes.
21. Mais le roi Agnîdhra, que n’avaient pas satisfait les plaisirs,
ne laissa plus écouler un seul jour sans penser à la nymphe ; et il
181
LIVRE CINQUIEME.
s’assura par l'observation des Vêdas la possession du même séjour
qu’elle, dans le monde où les Pitris vivent heureux.
22. Quand leur père fut mort, les neuf frères épousèrent chacun
une des neuf filles du Mèru , savoir: Mêrudêvî, Pratirùpà, Ugra-
daiîiclitrl, Latd, Rarnvà, ÇvâniA, Nârî, Bhadrà et Dêvavtti.
ris lu deuxième chapitre, ayant 1*011» titre :
HISTOIRE D’ÂCsiniIRA ,
tnvs LE CISQlilÈHE LIVRE DU GRAND PURÂNA ,
LE BIENHEUREUX BHÀGAVATA ,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAIIMÀ ET COMPOSÉ PAH VYÂSA.
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182
LE BHÂGAVATA PÜRÀNA.
CHAPITRE III.
APPARITION DE RÏCHABHA.
1. Çuka dit : Nâbhi désirant avoir de la postérité, offrit, dans le
recueillement, avec Mêrudêvî sa femme, qui était stérile, un sacri-
fice à Bhagavat, le mâle du sacrifice.
2. Pendant qu’avec un coeur purifié par la foi, il exécutait la
cérémonie , et au moment où s'accomplissaient les actes les plus
importants, Bhagavat, que l’on n’obtient pas aisément môme par
l’heureux emploi de tous les moyens, tels que les substances, le
lieu, le temps, les Mantras, les Rïtvidjs, les présents et les règles
convenables, mais qui revêt une belle forme par affection pour ses
serviteurs, et ne songe qu’à donner aux siens ce qu’ils désirent; Bhaga-
vat, dis-je, lui apparut avec ce corps invincible, qui ravit les coeurs et
qu’embellissent des membres dont lame et les yeux sont charmés.
5. Brillant comme l’or, il paraissait être le plus beau des hommes ;
il avait quatre bras et un vêtement de soie jaune; le signe du Çri-
vatsa ornait sa poitrine; il avait pour attributs la conque, le lotus, une
guirlande de fleurs, le Tchakra, le joyau immortel et la massue.
A. 11 était paré d’un diadème, de pendants d’oreilles, d’un collier,
de bracelets, d’anneaux pour les bras et pour les pieds, et d’une cein-
ture, qui étincelaient de l’éclat des pierreries. A la vue du Dieu, le
Rïtvidj , les membres de l’assemblée et le chef de la maison , inclinant
tous respectueusement la tête, l’abordèrent avec les mêmes hon-
neurs que des malheureux qui trouveraient un précieux trésor.
5. Les Richis dirent: Tu mérites toujours, ô le plus respectable
des êtres , l’hommage de tes serviteurs ; adoration ! adoration ! telle est
la seule prière que nous aient apprise des maîtres vertueux. Eh!
comment l’homme qui, préoccupé par les transformations des qua-
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LIVRE CINQUIÈME. 185
lités de la Nature, ne sent que sa dépendance, pourrait-il, à l’aide
de paroles, d’images et de figures impuissantes, décrire la forme du
Seigneur qui est au-dessus de la Nature et de l'Esprit? Il ne peut
que prononcer le nom de ce trésor unique des excellentes et heu-
reuses qualités faites pour effacer les péchés de tous les êtres.
6. Le culte que tu aimes, Seigneur, ce sont les paroles entrecoupées
que la tendresse arrache à tes esclaves; ce sont l’eau, les rameaux
purs, la Tulasî, et les tiges de Dûrvâ qu’ils^offrent avec respect.
7. Mais nous ne croyons pas que le sacrifice même qui se célèbre
ici avec les nombreuses cérémonies dont il est chargé, puisse être
le but de tes désirs.
8. Car lu réunis en toi-même tout ce qui fait l’objet des vœux que
les hommes ne cessent de former dans chaque cérémonie. Le sa-
crifice, ô seigneur, est un culte qui ne convient qu’à ceux qui con-
çoivent des espérances [vulgaires],
9. Dans ta pitié infinie pour des insensés qui ignorent ta félicité
suprême, ô toi qui es le premier des Esprits, ne viens-tu pas, afin
de leur faire partager ta grandeur qui est la délivrance, de leur appa-
raître ici comme un simple mortel, de toi-même, et sans être appelé?
10. C’est déjà pour nous une faveur, ô le plus respectable des
Dieux, que le plus libéral de tous les êtres ait apparu, pendant le
sacrifice du Rïchi des rois, aux yeux de ses adorateurs.
11. L'énumération de tes nombreuses qualités, ô toi dont les ver-
tus sont incessamment reproduites [par les sages] , est la voie unique
du bonheur pour les solitaires en qui le feu de la science, excité
par le détachement, a consumé toutes les fautes, et qui, s'assimilant
presque à ta nature, trouvent leur joie en eux-mêmes.
12. Dis-nous toutefois ces noms, images de tes qualités, qui effacent
toutes les fautes , même pendant cette vie de douleur et de mort ; car
des causes [misérables], comme un défaut de prononciation, la né-
cessité d’éternuer ou de bâiller, une chute, une position incommode,
peuvent nous mettre dans l’impuissance de les réciter.
15. Désireux d’avoir de la postérité, ce Rïchi des rois t’implore,
ô maître des biens de ce monde, du ciel et du salut, dans l’espérance
LE BHÀGAVATA PliRÂNA.
184
d’obtenir un fils qui te ressemble; animé par ce motif, il est comme le
pauvre qui va demander une paille de riz à un homme opulent.
14. Qui peut, en effet, sans vénérer les sages, échapper ici-bas à
ton invincible et impénétrable Mâyà, sauver son esprit de ses chaînes,
et son âme de la violence empoisonnée des objets extérieurs?
15. Ah! puisqu’ en t'appelant ici, ô toi qui ne fais que de grandes
choses, nous avons, par l’efi'et de notre folie et de nos désirs, insulté
un Dieu, daigne, A ehft des Dévas, avec cette égalité d’âme que tu
as pour tous les êtres, pardonner cette faute à des ignorants.
16. Ayant entendu réciter ainsi ses louanges, Bhagavat, le chef
des Immortels, dont les pieds recevaient les hommages de ceux
qu’avait réunis le roi de la terre, répondit ainsi avec compassion.
17. Bhagavat dit ; O vous Rïchis, dont les chants sont si vrais,
qu’elle est haute la faveur que vous me demandez en désirant que
je donne au roi un fils semblable à moi, un fils qui, par sou iden-
tité avec moi , soit un autre moi-même ! Mais la parole des Brâhmanes
ne doit pas être vaine, car leur race divine est ma bouche.
18. Je descendrai donc, à l’aide d’une portion de ma substance,
au sein [de la femme] du fils d’Âgnîdhra, qui n’a pas d’enfants.
19: Après avoir ainsi parlé au roi en présence de Mêrudêvî sa
femme, qui écoutait, Bhagavat disparut.
20. Bhagavat que les Rïchis suprêmes s’étaient rendu propice dans
la cérémonie, voulant, ô Roi donné de Vichnu, satisfaire Nâbhi, des-
cendit avec un corps pur dans son gynécée au sein de Mêrudêvî, afin
d’enseigner la loi aux pénitents qui vont nus, aux Çramanas, aux
Rïchis et à ceux qui font vœu de chasteté.
ris IM TROISIÈME CHAPITRE, AVANT POUR TITRE:
APPARITION DE RÏCHABHA,
DANS LE CINQUIÈME LIVRE DU GRAND PURÂNA,
LE BIENHEUREUX BHAGAVATA,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMA ET COMPOSÉ PAR VVÀSA,
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LIVRE CINQUIÈME.
185
CHAPITRE IV.
HISTOIRE DE RÏCHABHA.
1. Çuka dit : Le prince, qui portait en naissant les signes distinc-
tifs de Bliagavat , et à qui l’égalité d’âme, le calme, le détachement,
la majesté et la possession des facultés surnaturelles assuraient une
puissance chaque jour croissante, était l'objet de l’affection de ses
gens, du peuple, des Brahmanes et des Dieux, qui désiraient qu’il
fût le protecteur de la terre.
2. Frappé, à la vue de ce corps si parfait et si digne d'être célébré
au loin, de sa splendeur, de sa force, de sa beauté, de sa gloire, de
son énergie et de sa vigueur, le père nomma son fils Rïchabha.
5. Indra, jaloux de sa gloire, refusa la pluie à son royaume;
mais, à la vue de ce désastre, le bienheureux Rïchabha, le maître
du Yôga, la fit tomber en souriant, à l’aide de sa mystérieuse Màyà,
dans son empire nommé Adjanâbha.
4. Cependant Nâbhi ayant obtenu ce qu'il désirait, un fils accom-
pli, ne pouvait contenir l’excès de sa joie, et répétant d'une voix
émue: « Cher enfant, ô mon fils, » il caressait avec tendresse, trompé
par Mâyâ, Bliagavat, l’antique Purucha, qui avait revêtu volontaire-
ment la condition humaine, et il se sentait au comble du bonheur.
5. Entouré des habitants de la ville, de ceux de la campagne et
de ses gens, le roi sacra son fils, objet de l'affection de tous, pour
qu’il fût le gardien des digues de la loi; puis l’ayant confié aux
Brâhmancs, il se rendit avec Mêrudêvî auprès de la Viçâlâ, et y
servant le bienheureux Vâsudêva qu’on nomme Naranârâyana, par
la pratique d’une pénitence calme et profonde, et par une intense
méditation, il obtint, avec le temps, de partager sa grandeur.
6. C’est sur lui, ô descendant de Pându, qu’on récite les deux
«• -
186
LE BHAGAVATA PURANA.
stances suivantes : « Qui pourrait imiter le Rïchi des rois Nàbhi dont
« Hari voulut être le fils à cause de ses bonnes actions?
7. « Quel homme pourrait être plus religieux que Nâbhi au sacri-
« fice duquel les Brahmanes, honorés de ses dons, firent apparaître
« par leur puissance le Dieu, chef du sacrifice? »
8. Ensuite le bienheureux Rïchabha regardant son royaume comme
le champ de faction, après avoir donné l’exemple d’habiter chez son
Guru, prit congé de ses maîtres, auxquels il avait fait des présents,
et enseignant les devoirs de chef de famille, il se livra aux deux es-
pèces d’actes que recommande l’Ecriture, et eut de Djayanti, qu'il
avait reçue d’Indra, cent fils qui lui ressemblaient.
9. L’alné fut Bharata, le grand Yôgin, aux vertus excellentes,
qui a donné son nom à cette division de la terre appelée Bharata.
10. Rïchabha eut après lui neuf autres fils, savoir : Kuçâvarta,
Ilâvarta, Brahmâvarta, Malaya, Kêtu, Bhadrasêna, Indrasprïç, Vidar-
bha et Kîkata, qui furent suivis de quatre-vingt-dix autres enfants;
11. Et [entre autres de] Kavi, Hari, Antarikcha, Prabuddha, Pip-
palâyana, Avirhôtra, Drumila, Tchamasa et karabhâdjana , tous
grands serviteurs de Bhagavat, et qui enseignèrent les devoirs qu’il
recommande; nous dirons plus bas leur belle histoire qui est pleine
de la grandeur de Bhagavat, qui se trouve dans un dialogue entre
Nàrada et Vasudêva , et qui est la voie de la quiétude.
12. Les quatre-vingt-un plus jeunes fils de Djayantî, dociles aux
ordres de leur père, furent des Brahmanes modestes, grands lecteurs
des Vêdas, habiles dans les sacrifices et purs dans faction.
15. Rïchabha, qui sous ce nom était Bhagavat, l’être indépen-
dant, qui est par lui-même toujours affranchi de la succession des
apparences vaines, et qui n’a d’autre sentiment que celui de la béa-
titude, Rïchabha, dis-je, se livrait aux oeuvres comme s’il n’eû.t pas
été le Seigneur, enseignant, par son exemple, aux ignorants la loi
dont le temps avait effacé le souvenir; toujours égal, calme, plein
de bonté et de compassion, il attachait les hommes à la condition
de chef de famille en les retenant par les liens du devoir, de l’inté-
rêt, de la renommée, des enfants, du plaisir et de l’immortalité.
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187
LIVRE CINQUIÈME.
14. Car ce que fait le chef est imité par le peuple.
15. Quoiqu'il connût par lui-même cette science mystérieuse des
Vêdas qui renferme tous les devoirs, il l'enseignait à ses peuples, au
moyen de la quiétude et des autres vertus, en suivant la voie que
lui avaient tracée les Brahmanes.
16. Il célébra cent fois, conformément à la règle, toutes les espèces
de sacrifices, où se trouvaient réunies toutes les conditions, telles que
les substances nécessaires, le lieu, le temps, l’âge convenable, 1$
foi, le Rïtvidj et les offrandes adressées aux divers Dieux.
J 7. Pendant que ce Varcha était gouverné par Rïchabha, il n'y
eut personne qui, de quelque manière et en quelque lieu que ce fût,
désirât d’un autre que lui une chose quelconque ; sauf une affection
extrême et toujours croissante pour le souverain, on ne souhaitait
pas plus autre chose qu’on ne demande l’impossible.
18. Un jour que Rïchabha, qui parcourait [le monde], se trouvait
dans le Brahmâvarta, dans l'assemblée des Brahmarchis et de son
peuple qui écoutait, voulant instruire ses fils attentifs, que l'affection
et le respect avaient déjà rendus si dociles, il leur parla ainsi.
rtS DU QUATRIÈME CHAPITRE, AYANT POUR TITRE :
HISTOIRE DE RÏCHABHA,
DANS LE CINQUIÈME LIVRE DD GRAND PÜRtlJA ,
LE BIENHEUREUX BHÀGAVATA,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BÈAIIMÂ ET COMPOSÉ PAR VYÀSA.
188
LE BHÂGAVATA PURANA.
CHAPITRE V.
HISTOIRE DE RlCHABHA.
1. Rïchabha dit: Non, le corps de l’homme n’est pas fait pour
ces misérables plaisirs que partagent ici-bas avec lui les animaux
les plus vils; elle est divine, ô mes enfants, la pénitence qui, puri-
fiant notre nature, nous assure l’éternelle félicité de Brahma.
2. Le culte des grands hommes est, on l’a dit, la porte du salut;
le commerce des hommes livrés aux femmes est celle des Ténèbres :
les grands hommes sont ceux qui possèdent l’égalité d’âme, qui sont
calmes, exempts de colère, bons et vertueux.
5. Ce sont encore ceux qui, n’ayant d’autre but que leur affection
pour moi qui suis le Seigneur, n’éprouvent d’attachement ni pour
ceux qui ne songent qu’à leur corps, ni pour la vie de maître de
maison, avec une femme, des enfants et des richesses, et qui ne sont
dans le monde qu’autant qu’il en est besoin.
4. En effet, l’homme commet des fautes par inattention, lorsqu’il
trouve du plaisir aux jouissances des sens; elle n’est pas bonne,
croyez-moi, la cause d'où le corps, celte source de maux, tire l’exis-
tence dont il est privé par lui-même.
5. La dégradation produite par l’ignorance existe tant que l'homme
ne se sent pas le désir de connaître la nature de l'esprit; autant
durent les œuvres, autant dure le cœur, fruit des œuvres, d'où naît
[pour l’esprit] le lien du corps.
f>. C’est ainsi que quand l’ignorance enveloppe l’esprit, l’action
tient le cœur sous sa dépendance; tant que l'homme ne met pas sa
joie en Vâsudêva, qui n’est autre que moi, il n’est pas affranchi de
son union avec le corps.
7. Lorsque se trompant sur son véritable but, l'homme ne recon-
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189
LIVRE CINQUIEME.
naît pas, par la vue de la science, combien peu est réelle l'action
des qualités, privé aussitôt de mémoire, il embrasse dans son igno-
rance la vie de maître de maison, où il jouit des plaisirs des sens et
où l'attend la douleur.
8. L’union de l’homme avec la femme est pour l’un comme pour
l'autre ce qu’on appelle le lien de cœur; c’est par elle qu’à la vue de
sa maison, de sa femme, de ses enfants et de ses richesses, l'homme
éprouve le sentiment erroné du moi et du mien.
9. Quand ce lien qui est le cœur, lien solide et que resserrent les
œuvres, vient à se relâcher, l’homme alors se détourne de cette union,
et se détachant de la cause [<jui l’y retenait enchaîné], il va, désor-
mais affranchi, se réunir à l’Etre suprême.
10. La dévotion qu’on éprouve pour moi, qui suis l'Esprit, et le
culte qu'on me rend comme au Précepteur suprême, l’absence de
tout désir, la patience au milieu des impressions opposées [de la
peine et du plaisir], la certitude qu’il n’y a partout pour l’homme
que misère, le désir de connaître, la pénitence, l inaction ,
11. Les actes et les discours dont je suis l’unique objet, inspirés
comme ils sont, les uns par la fréquentation des hommes dont je
suis le Dieu, les autres par le récit de mes qualités, la bienveil-
lance, l'égalité d’âme, le calme, l'effort que fait l’homme pour re-
noncer à dire moi et le mien de son corps et de sa maison ,
12. L’état d'union avec l'Esprit suprême, l’amour de la solitude,
l’asservissement complet de la respiration, des sens et du cœur, la
foi vertueuse, la chasteté perpétuelle, l’attention, le silence,
15. La science que l’expérience éclaire, celle qui sait reconnaître
partout ma présence, enfin la pratique du Yôga, tels sont les moyens
par lesquels l'homme vertueux, doué de fermeté, d’énergie et d’in-
telligence peut se détacher du corps subtil qu’on nomme le moi.
14. Quand l'homme attentif s’est, au moyen de ce Yôga pratiqué
selon les règles, dégagé du lien du cœur, produit de l'ignorance
et asile de l’action, il doit s’abstenir de l’exercice du Yôga.
15. Le précepteur ou le roi qui aspire à ma demeure et qui n’a
en vue que ma bienveillance, doit instruire ainsi sans colère ses fils
190
LE B H ÀG AV AT A PLRÀNA.
ou ses disciples qui ignorent la vérité; il ne doit pas leur recom-
mander les œuvres qui les égareraient; comment en effet l'homme
signalerait-il pour but à un autre, ce qu’il ne peut lui proposer sans
le faire tomber, privé de la vue, dans un précipice?
16. Le monde ferme lui-méme les yeux à la béatitude suprême,
lorsque emporté par le désir il s’attache aux objets visibles, et que
divisé pour un peu de bonheur, par des haines mutuelles, il ne voit
pas, dans son aveuglement, les maux sans fin qui l’attendent.
17. Quel est le sage, instruit lui-même de cette vérité, qui à la
vue d'un insensé marchant dans l’ignorance, irait, s’il a quelque
compassion, l’y replonger encore davantage? C’est comme si l’on
égarait l’aveugle qui a perdu son chemin.
16. Ce n’est ni un précepteur ni un parent, ce n’est ni un père
ni une mère, ce n’est ni un Dieu ni un époux que celui qui ne sauve
pas le malheureux que la mort va saisir.
19. L’existence du corps que je porte n’est pas une chose facile à
comprendre, mais mon essence même est mon cœur où réside la loi;
et comme j’ai laissé bien loin derrière moi l’injustice, les hommes
respectables m’ont appelé Rïchabha (le héros).
20. Honorez donc sans regret votre frère aîné, vous tous qui êtes
nés de mon cœur; lui obéir, ce sera protéger votre peuple.
21. Parmi les êtres, ceux qui se meuvent sont supérieurs aux vé-
gétaux ; les premiers entre les animaux sont ceux qui agissent par
instinct; au-dessus de ces derniers sont les hommes, puis les Pra-
mathas, les Gandharvas, les Siddhas et les serviteurs des Dieux.
22. Les Dêvas, dont Maghavan est le chef, sont au-dessus des Asu-
ras; au-dessus des Dêvas sont Dakcha et les autres fils de Brahmâ;
au-dessus d’eux est Bhava ; au-dessus de Ihî est Virintcha qui possède
l’énergie créatrice; au-dessus de cet être, c’est moi; et moi, mes
Dieux sont les Brahmanes.
25. ,1e ne vois aucun être qui vous égale, 6 Brahmanes; comment
donc pourrais-je en trouver qui surpasse la race de ces hommes par
la bouche desquels je mange, bien plus volontiers que parle sacrifice
du feu, f offrande qui leur est présentée avec foi?
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191
LIVRE CINQUIEME.
24. Je ne vois rien de supérieur à ceux qui conservent en ce monde
la forme ravissante que je revêtis autrefois, et dans lesquels résident
la suprême et pure Bonté, la quiétude, l'empire sur soi-même, la
vérité, la bienveillance, les austérités, la patience et la grandeur.
25. S’ils n’attendent rien même de moi, quoique je sois l’Etre in-
fini, l’Être supérieur à ce qu'il y a de plus élevé, et le souverain du
ciel et de la délivrance, comment pourraient-ils demander quelque
chose à un autre, eux qui, dans leur pauvreté, ont pour richesse la
dévotion qu’ils me témoignent?
26. Sachez, ô mes enfants, reconnaître en tous lieux, avec un re-
gard pur, que tous les êtres mobiles et immobiles reposent en mon
sein ; ce sera me rendre un culte véritable.
27. En effet, le but manifeste de l’action du coeur, de la voix,
de la vue et des autres organes, est le culte que l’on me doit; sans
ce culte, l’homme est incapable de se dégager des chaînes du Temps,
qui le retiennent dans un aveuglement profond.
28. Çuka dit : Tels étaient les conseils que Bhagavat, cet être tout-
puissant et doué d’une extrême bienveillance, donnait, sous le nom
de Rïchabha, pour instruire le monde, à scs fils déjà si éclairés par
eux-mêmes. Voulant ensuite enseigner aux grands solitaires dont la
vertu était la quiétude et qui avaient renoncé aux œuvres, les lois de
l’ascétisme le plus élevé que caractérisent la dévotion , la science et
le détachement, il sacra roi de la terre l’aîné de ses cent fils, Bharata,
ce serviteur accompli de Bhagavat et l'ami des hommes dévoués à
ce Dieu. Puis ne gardant de tout ce qui lui appartenait dans son
palais, que son corps, nu, les cheveux en désordre, semblable à un
insensé, ayant bu les cendres du feu consacré, il sortit en mendiant
du Bralimâvarta. ,
29. Semblable à un idiot, à un aveugle, à un muet, à un sourd, à
un Démon ou à un insensé, ne portant d’autres vêtements que ceux
qu’on rejette, voué à une constante taciturnité, il gardait le silence,
lors même qu’on lui adressait la parole.
50. En quelque lieu qu’il allât, que ce fût une ville, un bourg, un
village, un verger, une mine, un camp, un parc, une station de pas-
192
LE BHÀGAVATA PÜRÂNA.
teurs, une l'éunion de marchands, une montagne, un bois ou un ermi-
tage, les plus vils d’entre les hommes l'assaillaient comme les mouches
attaquent l'éléphant des forêts, le chargeant de menaces, de coups,
d'injures, lui jetant des pierres, le couvrant de poussière, de cra-
chats et d’excréments. Mais lui, méprisant ces outrages, inébranlable,
étranger, au milieu de cette demeure sans réalité qu'on nomme le
corps, à l'égoïsme du moi et du mien, parce qu’il se reposait dans
sa propre grandeur qui consistait à reconnaître ce qui existe réelle-
ment et ce qui n existe pas, il errait seul sur la terre.
51. Ses mains, ses pieds et sa poitrine étaient d'une extrême déli-
catesse; ses bras robustes, ses épaules, son cou, son visage et ses
autres membres étaient bien proportionnés; il était naturellement
beau; un sourire sans affectation animait son aimable visage; ses
grands yeux bruns au milieu desquels brillaient comme deux lunes
mobiles, ressemblaient aux pétales d'un frais lotus; ses joues, ses
oreilles, sa gorge et son nez étaient d’une forme élégante et régu-
lière; l’éclatante beauté de sa figure où sommeillait le sourire, fai-
sait entrer l’amour dans le cœur des femmes de la ville; et [avec
toutes ces perfections], la masse épaisse de ses cheveux bruns, mêlés
et tombant en désordre sur sou visage, ainsi que son corps négligé
et couvert de poussière, le faisaient ressembler à un astre éclipsé.
52. Quand il vit que le inonde était opposé à la doctrine du Yôga
et qu’on blâmait les efforts qu’il faisait pour le corriger, il imita le
serpent, restant couché pour manger, pour boire et pour satisfaire
aux autres nécessités de la nature, [sans s’inquiéter si] les mouve-
ments qu'il faisait souillaient son corps.
55. Mais il s'élevait autour de lui un air embaumé qui répandait
son parfum à dix Yôdjanas à la ronde.
54. Il imita ensuite l’exemple des vaches, des antilopes et des cor-
beaux, pour marcher ou pour rester debout, assis ou couché, et celui
des corbeaux, des antilopes et des vaches, pour boire, manger et
satisfaire aux nécessités de la nature.
55. Telles étaient les diverses pratiques auxquelles se livrait Rï-
chabha, le maître de la délivrance, que le sentiment de la suprême
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A *
1T
4
LIVRE CINQUIÈME.
193
béatitude n'abandonnait jamais, et dont tous les vœux se trouvaient
accomplis, parce qu’il ne voyait aucune forme corporelle entre lui
et Vâsudêva, qu’il sentait identique à son âme devenue celle de
tous les êtres. Et les facultés surnaturelles du Yôga qu'il possédait
de lui-même, telles que le pouvoir de traverser les airs, de se mou-
voir aussi vite (pie la pensée, de disparaître, de pénétrer dans le corps « '
d'un autre, de toucher les objets éloignés, toutes ces facultés, ô roi, 4
n’avaient rien qui satisfit sou cœur.
a * *
. i ™ * *
PIN DU CINQUIEME CHAPITRE. AYANT POUR TITRE :
HISTOIRE DE RiCUADUA ,
DANS I.B CINQUIÈME LIVRE l)U GRAND PUIlÀNA. #
LP. RIENHEUREUX BHÂGAVATA , È
RECUEIL INSPIRÉ PAR DRAIIMÀ ET COMPOSÉ PAR VYÂSA.
2.r>
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194
LE BHÀGAVATA PUfiÂNA.
CHAPITRE VI.
HISTOIRE DE RÏCHABHA.
1. Le roi dit : Elles ne peuvent cependant être une cause de dou-
leur pour les sages qui trouvent leur joie dans leur âme et en qui la
science, excitée par le Yôga, a consumé la racine de l’action, ces fa-
cultés surnaturelles qu’ils possèdent d’eux-mêmes.
2. Le Ricin dit : 11 est vrai; mais il y a des sages qui n’accordent
pas plus de confiance au coeur qui est mobile de sa nature, qu'au
traître habitant des bois.
î. On a dit en effet : Que personne ne contracte amitié avec le
cœur inconstant; les longues austérités mêmes, qui ont le Seigneur
pour objet, se perdent par la confiance qu'on met en lui.
4. Semblable à la femme infidèle d’un mari crédule , le cœur
donne entrée au désir et aux ennemis qui le suivent, dans l’âme du
Yôgin qui met en lui sa confiance.
5. Quand on connaît cette cause du désir, de la colère, de l’or-
gueil, de la cupidité, du chagrin, de l’erreur, de la crainte et du
lien de d’action, comment pourrait-on s’y attacher?
6. Cependant Rïchabha, qui était l’ornement de tous les Gardiens
du monde, et en qui les signes de la folie qu’annonçaient ses vête-
ments, son langage et ses actions, cachaient la grandeur de Bhaga-
vat, enseigna auxYôgins la doctrine de l'avenir; et, le regard fixé sur
l’Esprit qu’il saisissait immédiatement en son âme avec la conviction
que rien autre chose n’a de réalité , il cessa de servir ce corps qu’il
voulait abandonner, et s'abstint de toute action.
7. C’est ainsi que le bienheureux Rïchabha s’était affranchi de
l’enveloppe immatérielle de l’âme; et cependant son corps, sous l’in-
fluence de la mystérieuse Màyâ, continuait d’errer sur la terre avec
une apparence de personnalité.
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LIVRE CINQUIÈME. 195
8. Il parcourut ainsi à l’aventure le pays des Kûgkas, des Vêgkas,
des Kutakas, des Karnâtakas méridionaux, et se retira dans la forêt
du mont Kutaka, ayant la bouclie pleine de pierres, nu, les cheveux
en désordre et semblable à un insensé.
9. Là un violent incendie allumé par le frottement des bambous
que le vent agitait, embrasa la forêt tout entière et consuma le corps
de l’ascète.
10. C’est Rïchabha dont les préceptes égareront fatalement Arhat,
roi des Kôgkas, des Vêgkas et des Kutakas, qui apprendra sou his-
toire, lorsque, l’injustice dominant dans l’âge Kali, ce prince, après
avoir abandonné la voie sûre de son devoir, prêtera le secours de son
intelligence trompée à la mauvaise doctrine et aux fausses croyances.
11. C’est par ses efforts que dans l'âge Kali, égarés par la divine
Mâyâ, les derniers des hommes, méconnaissant les devoirs de leur
loi et les règles de la pureté, adopteront suivant leur caprice des
pratiques injurieuses pour les Dêvas, comme celles de négliger les
bains, les ablutions, les purifications, ou de s’arracher les cheveux;
et que troublés par l’injustice toujours croissante de cet âge, ils
Outrageront le Vêda , les Brahmanes , le sacrifice cl le monde de
Purucba.
12. Alors pleins de confiance en ces pratiques, fruit de leur volonté
rebelle et dont le temps ne fera qu’accroître l’erreur, ils tomberont
d’eux-mêmes dans de profondes ténèbres.
15. Cette incarnation [de Vichnu en Rïchabha] a pour but d’ensei-
gner la délivrance aux hommes esclaves de la passion; aussi chante-
t-on les stances suivantes qui en expriment le. caractère :
14. « Ab! que de tous les continents et de tous les pays de la terre
« qu'entourent les sept Océans, il est le plus pur, celui dont les habi-
• tants célèbrent les hauts faits de Vichnu et ses belles incarnations!
15. « Ah! quelle est purifiée parla gloire, la famille de Priyavrata
«dans laquelle l’antique Puruclia, le premier des esprits, revêtit un
« corps pour accomplir les devoirs qui conduisent à l’inaction!
16. «Quel autre Yôgin pourrait jamais atteindre, même par la
« pensée, à la région de Rïchabha où cesse l'existence, s’il désire ces
196
LE B H ÀG AV ATA PURANA.
« facultés magiques du Yôga , but de ses efforts , mais que Rïchabha
«sut mépriser comme vaines?»
17. Le récit de la pure histoire de Bhagavat nommé Rïchabha, du
maître suprême des Vêdas, des mondes, des Dèvas, des Brahmanes
et des vaches, est fait pour effacer tous les péchés des hommes; c’est
la voie des grandes et suprêmes vertus, et celui qui l'écoute ou qui le
répète avec recueillement et avec une foi toujours croissante, se sent
pénétré d’une dévotion exclusive pour le bienheureux Vâsudêva.
18. Les chantres inspirés qui, pour échapper aux ardeurs du inonde
et aux fautes de tout genre, se plongent constamment, trois fois le
jour, dans cette inaction suprême comme dans un bain, ne font plus
attention même à la délivrance définitive, ce premier but de l’homme,
qu’ils ont obtenue d’eux-mêmes; car l’avantage seul d'être les servi-
teurs de Bhagavat leur assure les objets de tous leurs vœux.
19. Le bienheureux Mukunda, ô roi, a été pour votre famille et
pour celle des Yadus un protecteur, un maître, une Divinité, un ami,
un chef de famille, quelquefois même un serviteur; il est vrai : ce-
pendant Bhagavat donne à ceux qui le servent la délivrance, mais
jamais l’ardeur de la dévotion. •
20. Adoration au bienheureux Rïchabha, qui exempt de tout dé-
sir parce que son bonheur est de se connaître perpétuellement lui-
même, a, dans sa miséricorde, décrit le séjour plein de sécurité qu’il
habite, en faveur des hommes dont l’intelligence, depuis longtemps
endormie, prenait pour la béatitude des conceptions sans réalité!
Fl!t DU SIXIÈME CHAPITRE , AYANT POÜR TITRE:
HISTOIRE DE RÏCHABHA,
DANS LE CINQUIÈME LIVRE DU GRAND l’URÂNA ,
LE BIENHEUREUX BIIÀGAVATA,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMA ET COMPOSÉ PAR VYÀSA.
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LIVRE CINQUIÈME.
197
CHAPITRE Y II.
CCI.TE DE BHAGAVAT.
1. Çuka dit: Bharata, ce grand serviteur de Bhagavat, n’eut pas
plutôt été destiné par le Dieu à la protection de la terre, qu’attentif
à exécuter ses ordres, il épousa Pâûtchadjanî, fille de Viçvarùpa.
2. Il en eut cinq fils qui lui ressemblaient autant que les molécules
élémentaires ressemblent à la Personnalité d'où elles sortent.
5. C’étaient Sumati, Hâchtrabhrït, Sudarçana, Avarana et Dhûm-
rakêtu ; le Varcha Adjanâbha prit dès lors le nom de Bharata.
4. Ce prince si éclairé, rempli, comme son père et son aïeul, d’une
extrême compassion, sut, en faisant respecter à chacun ses devoirs,
gouverner son peuple et accomplir lui-même les siens.
5. Il honora dans de grandes et de petites cérémonies Bhagavat
qui est l’olTrande et le sacrifice mêmes; lui adressant avec foi l’Agni-
hôtra, le sacrifice de la nouvelle et de la pleine lune, celui des quatre
mois, celui d’un animal et celui du Sonia, tantôt complets, tantôt
partiels, mais tous avec les purifications et les quatre prêtres.
6. Tandis que s’accomplissaient les divers sacrifices avec leurs
rites et leurs actes nécessaires, il en rapportait le mérite, cette ré-
compense de la cérémonie, que nous garde l’avenir, au suprême
Brahma, au mâle du sacrifice, au bienheureux Vâsudêva lui-même,
le premier des Dieux, qui lui apparaissait comme l’objet le plus élevé
des Mantras qui s’adressent à toutes les Divinités; et au moment où
le prêtre officiant prenait le beurre clarifié, le roi sacrificateur, dont
la vertu avait purifié l’âme de toute souillure, contemplait dans les
Dieux, objets du sacrifice, les divers membres de Purucha.
7. Ainsi purifié par la vertu des saintes cérémonies, le roi sentit
naître en son âme une dévotion dont l’ardeur croissait chaque jour
198
LE BHÀGAVATA PÜRÀNA.
pour Brahma, dont il voyait le corps sous la figure de lether ren-
fermé dans la cavité de son propre cœur; pour le bienheureux Vâsu-
dêva, qui sous la forme de Mahâpurucha et avec ses insignes, tels
que le Çrîvatsa, le joyau Kâustubha , la guirlande de fleurs, le
Tchakra, la conque et la massue, se révélait à lui par l’éclat de sa
propre image qu’il trace au fond du cœur de ceux qu'il aime.
8. Voyant au bout de cent mille années que le terme de ses œuvres
était venu, il partagea entre ses fils appelés à en jouir, l’héritage qu'il
avait reçu de son père et de son aïeul, et quitta lui-même sa demeure,
asile de toutes les prospérités, pour se rendre à l’ermitage de Pulaha,
en ce lieu où, aujourd’hui même, Ilari consent, par affection pour
ses amis dévoués, à se montrer à eux sous la forme qu’ils désirent.
9. C’est cet ermitage que le premier des fleuves, le Tchakranadl .
purifie de toutes parts en l’entourant de ces pierres qui renferment
un Tchakra muni des deux côtés de son moyeu.
10. Là, seul dans le bois de l'ermitage, ne se nourrissant que de
tubercules, de racines et de fruits, il s’efforça d’honorer Bhagavat
avec des fleurs variées, des bourgeons, des tiges de Tulasf et de
l’eau; et pur, ne se sentant plus de désirs pour les objets extérieurs,
arrivé au comble de la quiétude, il parvint à l'inaction suprême.
H. Fondant sous le poids de son amour qu'augmentait le culte
constant qu’il rendait à Bhagavat, le cœur du sage se relâcha de sa
prise; il sentit se hérisser sur tout son corps ses poils qu’épanouissait
l’excès de la joie; les larmes de la tendresse, accrues par celles du
regret, troublèrent sa vue; et enfin, plongeant sa pensée au plus
profond de l’étang de son cœur où débordait la béatitude , fruit
d'une dévotion alimentée par la contemplation des pieds, semblables
au lotus rouge, qui font la joie de celui qui les adore, il oublia le
culte même de Bhagavat dont il était occupé.
12. Ainsi livré au culte de Bhagavat, couvert d'une peau d’anti-
lope, reconnaissable à la masse de ses cheveux bruns hérissés et tout
humides des bains qu’il prenait trois fois le jour, il adorait, au mo-
ment où le soleil montrait son disque, le bienheureux Purucha écla-
tant comme l’or, et lui chantait ainsi l’hymne du soleil :
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LIVRE CINQUIÈME. . 199
15. « Nous adorons la lumière bienfaisante et supérieure au Ciel du
divin soleil qui a créé de sa pensée l’univers, et qui l’ayant pénétré
de son énergie, contemple l’âme individuelle en proie au désir, et
donne le mouvement à l’intelligence. »
riN DU SEPTIÈME CHAPITRE, AYANT POUR TITRE :
CULTE DP. BHAGAVAT,
DANS L'HISTOIRE DE BHARATA, AD CINQUIEME LIVRE DU GRAND PURANA ,
LE BIENHEUREUX BHÂGAVATA ,
RECUEIL INSPIRÉ PAR RRAIIMA ET COMPOSÉ PAR VYASA.
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200
LE B H ÀG AV AT A PURÂNA.
CHAPITRE VIII.
HISTOIRE DE L’ANCIEN BHARATA.
1. Çuka dit : Lu jour, après avoir fait dans la Mahânadî ses
ablutions conformément à la religion et à la loi, il s'assit pendant trois
Muhûrtas sur le bord du fleuve, récitant à demi-voix la syllabe de
Bralima. Là survint une antilope solitaire attirée par la soif; et pen-
dant quelle était occupée à boire, le roi des animaux fit entendre
dans le voisinage son rugissement qui épouvante le monde.
2. A ce bruit l'antilope, craintive de sa nature et au regard timide,
plus troublée encore par l'effroi que lui causait le lion, la vue égarée,
ne songeant plus à étancher sa soif, s’élança [vers l’autre rive],
5. Au moment où elle sautait, le fruit que portaient ses entrailles,
chassé par la terreur qu’éprouvait l’antilope, tomba dans le fleuve.
Mais épuisée de douleur par sa délivrance soudaine, par l’effort de son
élan et par l’épouvante, la mère, séparée de sa troupe, alla tomber
dans une fosse et y mourut.
4. Recueillant le pauvre petit que le fleuve emportait, le Râ-
djarebi ému de compassion, comme un parent l’est pour un enfant
abandonné, porta dans son ermitage l’animal privé de sa mère.
5. Vivement attaché par le sentiment de la possession au jeune
faon, Bharata ne songeait chaque jotir qu’à le protéger et à le nour-
rir, qu’à le caresser et à le flatter; et au bout de quelque temps, il
négligea l'un après l’autre jusqu'à les interrompre tous, ses devoirs
religieux et moraux , ainsi que le culte de Purucha.
6. Ah! voyez ce pauvre petit qui est privé de sa famille, de ses
parents et de la troupe des siens par le cours rapide de la roue du
Seigneur! Jeté ainsi entre mes bras, croyant trouver en moi père,
mère, frères, parents, amis, plein de confiance, il ne connaît personne
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201
LIVRE CINQUIÈME.
autre auprès de qui chercher un asile; aussi dois-je, exempt d’égoïsme,
protéger et nourrir, caresser et flatter cet animal dont je suis le re-
fuge, car je sais quelle faute c’est que de repousser un malheu-
reux.
7. Est-ce quç les gens de bien, ces sages respectables, doués de
quiétude et Je bonté pour les malheureux, ne négligent pas pour
un devoir de ce genre, leurs devoirs les plus graves?
8. C’est ainsi que sc laissant engager, il se faisait accompagner du
faon, qu’il fût assis ou couché, qu’il marchât, qu'il se tînt debout, ou
qu'il prît son repas, tant son cœur éprouvait d’affection pour lui.
9. Quand il devait aller chercher du Ko ça , des fleurs, du bois,
des feuilles, des fruits, des racines et de l’eau, craignant pour le jeune
animal les chiens et les loup^, il n'allait au bois qu’avec lui.
to. Et si, poussé par sa nfture ignorante, le faon s'arrêtait à chaque
pas dans les chemins, Bharata, touché pour lui d’une affection ex-
cessive, le prenait par pitié sur ses épaules; puis le serrant dans ses
bras et sur sa poitrine, il éprouvait à le caresser un plaisir extrême.
11. Quand le roi interrompait le cours de ses devoirs, il se levait
plusieurs; fois dans les moments de repos, et si ses yeux rencontraient
le jeune faon, il lui adressait, dans la joie de son cœur, ces béné-
dictions : Puisses-tu , cher petit, être parfaitement heureux ! •
12. Mais s’il ne l’apercevait pas, hors de lui comme un avare qui a
perdu son trésor, et sentant son cœur déchiré par .la douleur de ne
plus le voir, il exprimait ses violents regrets par des plaintes tou-
chantes, et livré à un trouble extrême, il s’écriait:
15. Ah! le pauvre petit faon, privé de sa mère, pourra-t-il après
s’être fié à un méchant 'qui, semblable au traître habitant des bois,
n’a jamais fait aucun bien, pourra-t-il oublier ma conduite, et avec la
confiance d’une bonne nature, revenir auprès de moi?
14. Ah! puissé-je le revoir sain et sauf dans le bois de l’ermitage,
folâtrant parmi les jeunes herbes, sous la garde des Dieux!
15. Puisse-t-il n’avoir pas été dévoré par un loup, par un chien,
Ou par quelqu’un de ccb animaux qui vont seuls ou en troupes !
16. Déjà se couche l'astre divin, âme des trois Vêdas, dont le lever
n. 26
202 LE BHÀGAVATA PURÀNA.
fait le bonheur de tous les mondes, et je ne vois pas encore rentrer le
jeune dépôt que m’a laissé l'antilope.
17. Reviendra-t-il rendre heureux un méchant comme moi, ce
jeune prince des antilopes, qui dissipe les regrets de ses amis par la
variété de ses gracieux ébats ?
18. Si pour jouer avec lui, feignant d’être livré à la méditation,
je ferme un instant les yeux, le voilà qui tout inquiet, accourt avec
l’emportement de la tendresse, me frotter de sa corne aussi douce
que le contact de l'eau.
19. Quand je le gronde d’avoir dérangé le tapis sacré sur lequel
repose l’offrande, on le voit, tout effrayé, cessant aussitôt ses jeux,
s’arrêter, le corps immobile, comme un jeune Rïchi.
20. A quelles mortifications s’est (Jonc livrée la Terre dans le
cours de ses pénitences, pour que gantant l’empreinte des tendres
sabots qui protègent les pieds délicats, beaux et fortunés du faon ti-
mide à la robe noire, elle me révèle, à moi qui ai eu le malheur de
perdre mon trésor, la trace de ses pas, et pour que sp glorifiant de
cette parure, elle montre aux Brâhmanes, désireux d'obtenir le ciel
et la délivrance, le lieu où ils doivent sacrifier aux Dieux? ..
21. Serait-ce que l'astre divin de la nuit, qui est plein de com-
• passion pour fes malheureux, a, dans sa miséricorde, pris sous sa
protection ce faon dont la mère est morte de l’effroi que lui a causé
le roi des animaux, et qui s’est égaré loin de son ermitage?
22. Ou bien vient-il avec l'ambroisie de ses rayons, semblable à
une eau fraîche et calmante qui s’écoule de sa bouche et dont sa
bienveillance m’inonde, vient-il, en rapprochant de moi la jeune an-
tilope, apaiser les feux dont est consumé mon cœur, qui, comme
un lotus sur la terre [desséchée], est dévoré par l’ardeur des regrets
qu’allume en moi la douleur d’être séparé de mes enfants?
23. Tels étaient les impuissants. désirs qui troublaient le coeur de
l’ascète livré au Yôga; aussi l’action, se présentant à lui sous l’image
de la jeune antilope, l’avait-ellc détourné de ses exercices commencés ^
et du culte qu’il rendait à Bliagavat. .
î a. Comment celui qui avait accompli jadis le difficile sacrifice de
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203
. LIVRE CINQUIÈME.
se séparer des fils de son cœur, parce qu’il les regardait comme un
obstacle à son salut, eût-il pu autrement s’attacher par une affection
aussi vire à un être d'une autre espèce, à une jeune antilope?
25. Pendant que le royal Rïchi , Bharata , laissait anéantir par de
telles interruptions ses exercices commencés, et que tout occupé à
nourrir, à garder, à caresser et à flatter le jeune faon. il ne songeait
plus à l’Esprit, le Tfmps, dont la marche est inévitable et l’impétuo-
sité irrésistible, vint'fondre sur lui comme un serpent qui sc précipite
dans le trou d’un rat.
26. En ce moment même , voyant à ses côtés le faon qui pleurait
comme s’il eût été son fils, Bharata livra tout entier son cœur à cet
animal bien-aimé; et après avoir abandonné ce monde en même
temps que l’antilope, conservant même au delà de la mort le souvenir
de son existence antérieure, il entra, comme un être vulgaire, dans
le corps d’une gazelle.
27. Même en cet état, la puissance du zèle qui l'animait pour le
culte de Bhagavat, lui rappela la cause de sa nouvelle condition, et il
se dit avec d'amers regrets :
28. Ah! malheur! Me voilà déchu de la voie de ceux qui possèdent
l’Esprit, puisque libre comme je l’étais de tout attachement, retiré
dans l’asile d'un bois pur, maître de moi-même, et maintenant mon
cœur dans le recueillement et dans une intime union avec Vâsudêva,
l’âme de toutes les âmes, pendant une vie dont chaque instant était
employé à honorer, à vénérer, à entendre, à célébrer et à répéter le
nom du Dieu, je l'ai abandonné, ignorant que je suis, pour courir
après un jeune faon.
29. Ainsi, secrètement dégoûté de sa condition, il abandonna
l’antilope sa mère, et quitta Kâlaiïidjara, pour retourner à Çâla-
grâma, lieu consacré à Bhagavat, recherché par la foule des solitaires
amis de la quiétude, et où est situé l'ermitage de Pulastya et de Pu-
laha.
50. Attendant en ce lieu le moment de sa mort, toujours souffrant
de son esclavage, Bharata, seul, ne se nourrissant que de feuilles,
d’herbes et de plantes desséchées, ne songeant plus qu’à ce qui pou-
a6.
9
• *
204 LE BHÀGAVATA PURÂNA. .
vait faire cesser les causes de sa condition nouvelle, abandonna Son
corps d'antilope tout humide des eaux de l’étang sacré.
KIM DI' HUITIEME CHAUT RE » AYANT POUR TITRE: .
HISTOIRE DK L'ANCIEN BHARATA ,
.DANS I.E CINQUIÈME LIVRE DU GRAND PURÀNA ,
LE BIENHEUREUX BHÀGAVATA, * •
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMA ET COMPOSE PAR VYÀSA.
LIVRE CINQUIÈME.
205
CHAPITRE IX.
, HISTOIRE DE BHARATA L’INSENSÉ.
1. Çuka dit : Il y avait un Brâhmane accompli, de la race d’Aggi-
ras, qu'ornaient le calme, la continence, les austérités, la lecture
et l'enseignement du Vêda, la générosité, le contentement, la pa-
tience, la bonté, le savoir, l'absence de toute jalousie, la connaissance
de l’Esprit et la béatitude. 11 eut de la même femme neuf fils qui lui
ressemblaient par la science du Vêda, la vertu, la conduite, la beauté,
la noblesse; puis d’une femme plus jeune, Un fils et une fille.
2. Or ce dernier fils passe pour avoir été Bharata, le premier des
Râdjarchis, le serviteur le plus dévoué de Bhagavat, qui après avoir
quitté sa forme de gazelle, naquit une dernière fois avec un corps de
Brâhmane.
5. Dans cette condition même, redoutant son affection pour les
siens, occupé à retenir dans son cœur le lotus des pieds de Bha-
gavat, dont il faut écouter, réciter et développer les qualités, pour
briser le lien de faction, tremblant de crainte à l'idée de sa chute,
étse rappelant, par la faveur' de Bhagavat, la succession de ses exis-
tences antérieures, il se montra au monde sous l’extérieur d’un insensé,
d’un idiot, d’un aveugle et d’un sourd.
6. Le Brâhmane son père, plein d'affection pour ce fils, lui im-
posa, selon la loi, les divers sacrements, jusqu’à la fin de sou novi-
ciat; et quand il lui eut conféré l’investiture, il lui enseigna, quoique
l’enfant les désirât peu, les purifications, les ablutions et les autres
pratiques; car, se disait-il , c’est par son père qu’un fils doit être ins-
truit. • ;
5. Mais l’enfant, sous les yeux mêmes de son père, exécutait tout
à contre-sens. Quand le Brâhmane voulut lui faire lire le Vêda, quoi-
206 LE BHÂGAVATA PURÀNA.
qu’il lui eût fait étudier, pendant le printemps et l’été, tes trois vers
de la Sâvitrî, précédés des trois mots sacrés, de Om et de l'intro-
duction, il ne put lui faire assembler la prière.
6. C’est ainsi que ce père qui aimait son fils comme lui-même,
convaincu à tort qu’il devait l’instruire malgré lui , s’occupait à lui
enseigner les devoirs d’un disciple temporaire, tels que les règles de
pureté, la lecture, les pratiques volontaires ou obligatoires, l’obéis-
sance au précepteur et 1e culte du feu , quand le Temps qui ne
s’endort pas, vint l’enlever avant qu’il eût atteint son but, au mo-
ment même où, dans sa maison, il s’y attendait 1e moins.
7. Alors la plus jeune des femmes du Brahmane, ayant confié ses
deux enfants à l’autre épouse, voulut mourir après son mari, et le
suivit dans l’autre monde.
8. Une fois leur père mort, ses fils, ignorant la grandeur de leur
frère, et connaissant le triple Yèda, mais non l'Être suprême, discon-
tinuèrent de l’instruire, parce qu’ils le prenaient pour un idiot.
S. Quand des gens vulgaires, aussi grossiers que les animaux, lui
adressaient la parole comme à un fou, un idiot, ou un sourd, il par-
lait conformément à ces divers rôles; ou quand il était forcé d’agir,
il le faisait en vue de l’Etre suprême; et s’il obtenait par un travail
forcé, au prix d’un salaire, par des prières ou par hasard, une nour-
riture abondante ou chétive, bonne ou mauvaise, il la mangeait
pour se nourrir, et non pour le plaisir des sens.
10. Constamment étranger à tout motif d’action, accompli de lui-
même, trouvant en son âme cette béatitude dont le sentiment est
absolu, et ayant la conscience de l’état auquel il avait atteint, le
plaisir et la douteur, qui ont pour cause des impressions contraires,
ne l'attachaient pas à son corps par le sentiment de la personnalité.
tl. Semblable au buffle qui ne garantit pas son corps contre le
froid, la chaleur, le vent ou la pluie, gras, robuste, ayant pour lit la
terre, ne se frottant et ne se baignant jamais, sans que ce manque de
soins obscurcit plus la splendeur qu’il devait au Vêda, que la pous-
sière ne ternit l’éclat du diamant, n’ayant autour des reins qu’une
mauvaise pièce d'étoffe, portant un cordon sali d’ordure, il marchait
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LIVRE CINQUIÈME. 207
indifférent aux injures de ceux qui, ne le connaissant pas, disaient
de lui : Ce n’est pas un Brahmane, c’est un faux Brahmane.
12. Quand il louait son travail , pour obtenir des autres de la
nourriture, ses frères eux-mêmes l'employaient aux champs, et il ne
refusait pas; mais il ignorait ce qui rend la terre unie ou raboteuse,
ce qui l’augmente ou la diminue; et il mangeait, comme de l’ambroi-
sie, les fragments de grains, le marc des plantes huileuses, la paille,
les semences rongées des vers et les restes du chaudron.
15. Un jour, un chef de Çûdras, désireux d’avoir des enfants, offrit
une victime humaine à Bhadrakâli.
14. La victime fut délivrée par le Destin, et les Çûdras qui s’étaient
mis à sa poursuite, ne purent, au milieu d’une nuit enveloppée de
ténèbres, parvenir à la retrouver. Le hasard voulut qu’ils aperçussent
le fils du descendant d’Aggiras, qui du haut d'un poste élevé gardait
les champs contre les incursions des sangliers et des bâtes fauves.
15. Reconnaissant sur sa personne les signes de la perfection, et
songeant à exécuter le sacrifice institué par leur chef, ils garrottèrent
le Brâhmane avec une corde, et le conduisirent, la joie sur le visage,
au temple deTchandikâ.
16. Alors l’ayant consacré à leur manière, les voleurs le revêtirent
d'un vêtement neuf, l’ornèrent de parures, d'une guirlande, du signe
du Tilaka, de substances onctueuses, et lui firent prendre des ali-
ments ; puis ayant rassemblé, conformément au rite des sacrifices
sanglants, de l’encens, des lampes, des fleurs, des grains humectés,
des bourgeons, des branches nouvelles, des fruits et des aliments,
ils conduisirent devant Bhadrakâli la victime, au milieu d’un grand
bruit de citants, d’hymnes et de tambours de diverses espèces.
17. En ce moment le prêtre du roi des Çûdras, pour offrir à fa
divine Bhadrakâli le sang d’un homme en sacrifice, saisit le glaive
tranchant et redoutable qui avait été consacré à la Déesse.
18. C’est ainsi que ces Çûdras dont la nature n’est que passion et
ténèbres, exaltés par l’orgueil des richesses qui enflait leur cœur,
méprisant la race des sages qui est uhe portion de Bbagavat, violant
la loi pour suivre leur caprice, allaient massacrer le fils d’un Brah-
208 LE BHÀGAVÀTA PURÀNA.
raarchi qui était devenu Brahma lui- même, et qui, exempt de
haine, était l’ami de tous les êtres. Mais à la vue de cet acte de
férocité qui n’est pas permis, même quand le besoin force d’immoler
[des êtres vivants], la divine Qhadrakâlî se sentant consumée par la
splendeur irrésistible du Brâhmane, abandonna sa statue.
19. Relevant, par un vif mouvement d'indignation et de fureur, ses
sourcils qù’elle agitait comme un rameau, montrant des dents cro-
chues, roulant des yeux rouges, la Déesse, qui avec son visage
effrayant semblait vouloir détruire le monde, poussa, dans sa colère,
un violent éclat de rire, et sortant du sein de son image, elle trancha
avec le glaive même du sacrifice, les têtes de ces méchants et de ces
pécheurs, but le sang tout chaud qui s’échappait de leur cou, et eni-
vrée par la violence de ce breuvage dont elle et sa suite s’étaient
gorgés, elle se mil à crier de toute sa force, à danser au milieu des
siens et à jouer à la Jballe avec ces têtes.
20. C’est ainsi que l’outrage fait aux grands hommes par des
moyens magiques, retombe entièrement sur son auteur.
21. Il n’est pas bien étonnant, ô prince donné de Vichnu, qu’ils
ne se troublent pas, même au moment où on va leur trancher la tête,
ces hommes dévoués à Bhagavat et livrés à la contemplation la plus
haute, qui dégagés du lien puissant du cœur qui nous attache à
notre corps et aux autres biens par le sentiment de la personnalité,
remplis d’alfection pour toutes les créatures, exempts de haine, pro-
tégés et par les divers êtres [qu’ils adorent], et par Bhagavat qui armé
de la redoutable roue du Temps veille toujours sur eux, se sont
réfugiés sous ses pieds où cesse toute crainte.
FIN OC NEUVIÈME CHANTEE, AVANT PO U H TITRE :
HISTOIRE DK BHARATA L'INSENSÉ .
DANS LE CINQUIÈME UVRE DU GRAND PURÀnA,
LE BIENHEUREUX BmAgAVAÏA,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMA ET COMPOSÉ PAR VTÂ5A.
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LIVRE CINQUIÈME.
209
CHAPITRE X.
DIALOGUE ENTRE BHARATA L’INSENSÉ ET RAHÔGANA.
J, Çuka dit : Le Destin condamna ensuite le meilleur des Brâh-
manes à un nouvel outrage. Comme Rahûgana, roi du Sindhu et
des Sâuviras,qui se rendait [versKapila], se trouvait sur les bords de
l’Ikchuinatî, le chef de ses domestiques, en cherchant des hommes
pour porter le palanquin royal, vit Bharata; et pensant qu’un homme
gras, jeune et robuste comme lui, pourrait bien porter un fardeau,
ainsi qu’un bœuf ou un âne, il le mit de force au nombre de ceux
qu’il avait déjà saisis; et ce grand sage, si digne d’un autre traite-
ment, fut attaché au palanquin du roi.
2. Mais Bharata, dont la vue ne dépassait pas la longueur de la
flèche, et qui ne posait le pied qu'après avoir regardé [à terre],
n’allait point au pas avec les autres; aussi le roi remarquant le mou-
vement irrégulier de sa litière, dit à ses gens : Holàl porteurs, mar-
chez donc mieux. Pourquoi la litière va-t-elle aussi mal?
3. Ceux-ci, en entendant les reproches de leur maître, tremblèrent
à l’idée du châtiment, l’un des quatre moyens dont disposent les rois,
et lui firent ainsi connaître la vérité : •
A. Nous ne sommes pas négligents, seigneur; dociles à tes ordres,
nous portons bien; c’est cet homme qui, quoique enrôlé d’aujourd’hui
seulement, ne court pas; il nous est impossible de porter avec lui.
5. Quand des hommes pèchent parce qu’ils ont au milieu d’eux
un coupable, la faute d’un seul n’en est pas moins celle de tous, se
dit le roi en entendant l’excuse de ces pauvres gens; aussi, malgré
son respect pour les vieillards, emporté par son naturel, il parla ainsi,
avec quelque colère et l’esprit troublé par la passion, au Brâhmane
dont l’éclat ne paraissait pas plus que celui d’un feu caché :
210
LE BHÀGAVATA PURÀNA.
6. Que tu es à plaindre, mon frère! 11 est clair que tu es bien
fatigué d’avoir porté seul, pendant une si longue route, et si long-
temps. Tu es si maigre, si faible de corps, si épuisé par la vieillessel
Tes autres camarades, ami, ne sont pas si mal que toi. Mais, mal-
gré tous ces sarcasmes, le sage qui devenu Brahma lui -môme,
n'attachait pas les fausses idées du moi et du mien à cette forme
accidentelle et sans réalité du corps, sa dernière demeure, où la
matière, les qualités, les actions et le cœur sont le produit de l’igno-
rance, le sage garda le silence et porta la litière comme aupara-
vant.
7. Irrité de voir le palanquin marcher toujours irrégulièrement,
Rahûgana s'écria :
8. Qu’est-ce que cela? Quel est ce mort-vivant qui, par mépris
pour son maître, désobéit à mes ordres? Je vais, semblable à Yama
qui châtie les mortels, te guérir de ta négligence, de façon à te rap-
peler à toi-même.
9. C’est par ces paroles et d’autres discours sans suite, que fier
de sa grandeur, ce prince, enflé d’un orgueil qu’augmentaient la
Passion et les Ténèbres, insultait, tout en se croyant sage, à ce-
lui dont Bhagavat avait fait sa demeure exclusive et chérie; mais le
bienheureux Brahmane qui uni à Brahma, et devenu ainsi l’ami et
l’âme de tous les êtres, était profondément versé dans les pratiques
des maîtres du Yôga, lui répondit presqu’en souriant et sans liau-
teur.
10. Le Brâhmane dit : Ce que tu dis serait vrai et sérieux, s’il exis-
tait, pour moi qui porte et qui marche, un fardeau et un chemin à
parcourir; mais ce n’est pas parler en sage que de dire : «Tu n’es
» pas maigre , » car cela ne touche que le corps.
11. L’embonpoint, la maigreur, les maladies, lès souffrances, la
faim, la soif, la crainte, les querelles, les désirs, la vieillesse, le som-
meil, le plaisir, la colère, l’orgueil, les chagrins, rien de tout cela
n’appartient à ma personne véritable qui est née avec ce corps.
12. Ce que tu nommes mort-vivant est la condition nécessaire de
tout ce qui change, parce que tout cela a un commencement et une
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211
LIVRE CINQUIÈME.
fin; si la possession et la paissance étaient, ô prince illustre, des états
durables, on pourrait dire alors que l’obéissance aux règles et l’exer-
cice des fonctions en sont également.
15. Je ne vois pas, si ce n’est dans la pratique, le moindre fonde-
ment à cette opinion, qu’il existe des différences entre les hommes.
Qu’est-ce que le maître et où est ici l’esclave? Dis-moi, cependant,
6 roi, ce qu’il faut que je fasse pour toi.
U. Quel est l’objet du médicament que tu parles d’appliquer à
celui qui passant, ainsi que je le fais, pour un insensé, un fou ou
un stupide, est déjà rentré dans sa propre nature? Vouloir instruire
un sot ou un étourdi, n’est-ce pas écraser du grain déjà broyé?
15. Çukadit: Après avoir répondu au roi par ces paroles de blâme,
le solitaire, calme, délivré de l'erreur qui nous fait voir l’àme où
elle n'est pas, et s'affranchissant même de l'action commencée, en en
jouissant, porta toujours le palanquin de la même manière.
16. Le chef des Sindhus et des Sâuvîras, qu’une foi entière avait
préparé au désir de connaître la vérité, n’eut pas plutôt entendu
ces paroles si conformes aux traités du Yôga, et si bien faites pour
délier le lien du cœur, que descendant en toute hâte, il se jeta,
pour l'apaiser, aux pieds du sage, et que dépouillant l'orgueil de
la royauté, il lui parla ainsi :
17. Qui es-tu, loi qui le caches sous cette apparence? et à quelle
classe appartiens-tu, toi qui après avoir renoncé à tout, portes le
cordon sacré? De qui es-tu fils? d’où viens-tu? et pourquoi te trouves-
tu ici? Si c’est pour notre bonheur, ne serais-tu pas Çukla?
18. Je ne redoute ni la foudre du roi des Suras, ni le javelot de
Çiva, ni le sceptre de Yama, ni la flèche d’Âgni, du soleil, de la
lune, du vent et du Dieu des richesses; mais je tremble d’outrager la
race des Brâhmanes.
19. Réponds, toi qui détaché de tout et cachant l’énergie de ta
sagesse sous les dehors de la stupidité, parais impénétrable; mon
esprit ne peut délier le nœud de tes discours que resserre le Yôga.
20. A quoi bon irais-je interroger [Kapila], le maître du Yôga,
le précepteur suprême des solitaires qui connaissent la nature de l'Es-
212
LE BHÀGAVATA PURÂNA.
prit, en sage qui est notre refuge en ce monde, qui enfin est Hari
lui-même incarné à l'aide d'une portion de sa science? .
21. Serait-ce que tu parcours la terre, en cachant ainsi ton ca-
ractère véritable, pour contempler le monde? Comment, en effet,
les hommes enchaînés à leurs maisons pourraient-ils, avec leur in-
telligence aveugle, reconnaître la voie des maîtres du Yôga?
22. J’ai vu l'action me causer de la fatigue, et j'en ai conclu qu’il
en était de même pour toi qui marchais et portais un fardeau ; puis-
qu’on ne peut puiser de l’eau sans qu’il existe un vase, il faut bien
que la pratique vulgaire ait une autorité.
25. Le feu qui échauffe le vase, se communique au lait qu'il con-
tient, et la chaleur du lait fait crever le riz; ainsi le contact de
l'esprit avec le corps, les sens, le souille vital et le cœur engage suc-
cessivement l’homme dans le, monde, produit de ce contact.
24. Un roi est le maître et le protecteur de ses sujets; et s'il sert
Atchyula, il n’entreprend pas un œuvre inutile; car en faisant son
devoir du culte de ce Dieu, il échappe à la foule des péchés.
25. Accorde donc un regard de bonté à celui qui enivré par
l’orgueil de la puissance royale, a méprisé le plus vertueux des
hommes, pour que j’échappe, ô toi qui es l’ami des malheureux, à
la faute d’avoir dédaigné un sage.
26. Quoique tou égalité d’âme à l’égard de tous les êtres dont tu
es l’ami et le parent, en t’enlevant tout orgueil, fait rendu impas-
sible, l’outrage fait à un grand homme n’en doit pas moins faire périr
bien vite un roi, fut-il même armé de la lance.
FIS DU DIXIÉME CHAPITRE, AYAST POUR TITRE :
DIAI.OGUE ENTRE BHARATA L'INSENSÉ ET RAHÛGAISA,
DANS LE CINQUIÈME LIVRE DU GRAND PURÂNA,
LE BIENHEUREUX BHÀGAVATA,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMA ET COMPOSÉ PAR TYÂSA.
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LIVRE CINQUIEME.
215
CHAPITRE XI.
DIALOGUE ENTEE LE BKÂHMANE ET EAHÛGANA.
1. Le Brâlimane dit : Tu veux, malgré ton ignorance, réfuter les
opinions des savants; aussi n'es-tu pas le premier des sages; car les
sages ne tiennent pas compte, dans la recherche de la vérité, de
cette pratique du monde dont tu parles.
2. Dans les déclarations du Vêda elles-mêmes, remplies comme
elles sont d’une science qui a pour objet l'accomplissement de nom-
breux sacrifices domestiques, l’exposition de la vérité ne se montre
d’ordinaire ni pure, ni parfaite.
3. Certes, les paroles même les meilleures [du Vêda] ne suffisent
pas pour faire connaître la vérité à l’homme qui ne conclut pas de
lui-même que le bonheur d’un maître de maison doit être aban-
donné, parce que ce n’est qu'un songe.
4. Tant que le cœur indomptable reste enchaîné par les qualités
de la Passion , de la Bonté et des Ténèbres, l’homme voit se prolonger
la suite des actions bonnes ou mauvaises qu’il accomplit par les or-
ganes de l’intelligence et de l’activité.
5. Enveloppé par l’imagination , livré à l’influence des objets ex-
térieurs, entraîné par le courant des qualités, soumis au changement,
l’homme qui est formé par la réunion de seize principes, prenant
des formes distinctes avec des noms divers, ne cesse d’habiter et de
quitter des corps nouveaux.
6. S’attachant à l’esprit qui lui est dévolu, et l’égarant dans le
cercle de la transmigration, l’âme individuelle, ce produit de Mâyâ,
lui apporte abondamment, pour prix de ses œuvres, de la peine, du
plaisir ou tout autre résultat différent que le temps amène.
7. Cependant le monde, avec sa forme matérielle et son principe
214
LE BHÂGAVATA PUBÀNA.
insaisissable, continue de se montrer en spectacle à l’âme indivi-
duelle; c’est pour cela qu’on nomme le cœur le signe de ce double
état, l’un supérieur et l’autre inférieur, où l’homme est uni aux qua-
lités, et où il en est affranchi.
8. Uni aux qualités , le cœur est la perte de l’homme; séparé
d’elles, il en est le salut. De même que la lumière, qui consumant
une mèche alimentée de beurre, produit des flammes accompagnées
de fumée, et qui brillant seule, se montre sous sa forme pure,
ainsi enchaîné par les qualités et par les œuvres, le cœur se livre
à ses agents; affranchi, il rentre dans son principe.
9. Or il y a pour le cœur onze agents qui sont des moyens d’acti-
vité, puis cinq moyens de connaissance, et enfin la personnalité.
Les molécules élémentaires, les actions et le séjour de ces agents,
s’appellent les onze domaines [où ils s’exercent],
10. Ce sont l’odeur, la forme, l’attribut tangible, le goût, le son,
puis les actes qu’exécutent les organes excrétoires, ceux de la géné-
ration, du mouvement, de la parole et de l’action; le onzième agent
est le sentiment qui fait dire : Cela est à moi. D'autres prétendent
que le corps, qu’ils prennent pour le moi, est le douzième.
11. Les objets, la disposition naturelle, les pensées, l’action et le
temps, sont les causes qui diversifient par centaines, par milliers,
par millions ces onze modifications du cœur; tous ces états viennent
de lame individuelle, et ne sont produits ni d’eux-mêmes, ni par
leur action réciproque.
12. L’esprit toujours pur, en présence de ces perpétuelles mani-
festations de fàme vivante, ce produit de Mâyâ, qui est le cœur aux
actions impures, les voit tantôt apparentes et tantôt obscurcies.
15. L’esprit est' Pâme, l'antique Purucha, qui est lumineux par
lui-même, incréé, souverain; c’est Nârâyana, le bienheureux Vâsu-
dêva , qui s'enferme dans lame à l’aide de la Mâyâ dont il dispose.
U. De même que le vent dirige, en tant que souffle vital, les êtres
mobiles et immobiles qu’il pénètre tous, ainsi le suprême et bien-
heureux Vâsudêva est l’esprit et l’âme de l’univers au sein duquel
il est entré.
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LIVRE CINQUIÈME. 215
15. Tantque l'homme, ô roi, n’a pas, par l’acquisition de la science,
secoué cette illusion, tant qu’il n’a pas, détaché de tous ses liens et
vainqueur de ses six adversaires, reconnu la nature de l’esprit, il
continue à errer en ce inonde.
16. Il y erre, tant qu’il ne sait pas que le cœur, cette forme insai-
sissable de l’esprit, est le lieu où se sèment pour l’homme les dou-
leurs du monde, «parce que le cœur, dont le chagrin, le trouble, la
douleur, la passion , la cupidité et la haine forment le cortège insé-
parable, est la source de l’égoïsme.
17. C’est pourquoi, surveillant cet ennemi redoutable et dont
on augmente les forces en le négligeant, arme-toi du culte des pieds
de Hari, le précepteur [suprême], comme d’un glaive, et triomphe
de ce trompeur qui dérobe l’âme à elle-même.
PIN Dl ONZIÈME CHAPITRE , AVANT FOCR TITRE:
DIALOGUE ENTRE LE BRAHMANE ET RAHÈGANA ,
DANS I.E CINQUIÈME LIVRE DD GRAND PURÂNA,
LE BIENHEUREUX BUÂCAVATA ,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMA ET COMPOST PAR VYÂ5A.
216
LE BHÀGAVATA PURÀNA.
CHAPITRE XII.
DIALOGUE ENTRE LE BRAHMANE ET RAHUGANA.
. •
1. Rahugana dit : Adoration, adoration à celui qui a pris la forme
de cause, mais dont la véritable nature laisse bien loin derrière elle
cette forme même ! adoration à toi qui caches ta grandeur éternelle
sous l’extérieur d’un misérable Brahmane et d’un ascète nu!
2. Semblable au bon médicament pour le malade qui souffre de
la fièvre, ou à l’eau glacée pour celui que la chaleur dévore, ta pa-
role est comme le médicament de l’ambroisie pour moi, dont le ser-
pent de l’orgueil, conçu dans ce corps misérable, a blessé la vue.
3. ^ussi te demanderai-je plus tard ce qui cause mes doutes; quant
à présent, satisfais ma curiosité en m’éclaircissant tes discours dont
la doctrine de l'union avec l’Esprit suprême resserre la chaîne.
4. Quand tu as dit que le fruit visible des œuvres est, lorsqu’il
existe, la source de la pratique vulgaire, mais ne sert réellement
pas à la recherche de la vérité, ces paroles ont troublé moD esprit.
5. Le Brahmane dit ; Cette créature, qui pour une cause quel-
conque marche sur la terre dont elle sort, est un homme; au-dessus
de ses deux pieds s^élèvent deux chevilles, deux jambes, deux genoux,
deux cuisses, une taille, une poitrine, un cou et deux épaules.
6. Et sur son épaule est placée une litière de bois où repose une
créature qui paraît être le roi des Sàuvîras, et de laquelle, animé
par le sentiment de la personnalité, tu dis, dans l'aveuglement de la
folie : « Je suis le roi des Sindhus. *
7. Condamnant à un travail sans salaire ces malheureux qui suc-
combent sous l’excès de la douleur, tu es un homme sans pitié ; et
quand tu te vantes d’être le protecteur de ton peuple, tu ne brilles
pas dans les assemblées des vieillards, car tu es un orgueilleux.
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217
LIVRE CINQUIÈME.
8. Quand on sait que c'est dans la terre même que rentrent les
êtres mobiles et immobiles, tout comme ils en sortent sans cesse,
il faut admettre l'existence d’une cause du monde, autre que celle
qui n’est qu’un nom, cause que l’on conclut de ses effets.
9. Or ce n’est rien de plus qu’un nom que la chose désignée par
le mot de terre; car la terre rentre dans les atomes privés de réalité,
que l'ignorance fait concevoir à l’esprit de l’homme, et dont la réunion
forme la masse solide du monde.
10. Sache que la maigreur et la corpulence, la petitesse et la gran-
deur, l’existence et la non-existence, la vie et l’inertie, sont autant
de différences qu’a produites l’Illusion incréée, en prenant les noms
de matière, nature, coeur, temps et action.
11. Ce qui existe réellement, c’est la science pure, absolue, unique,
qui n’est ni intérieure, ni extérieure, qui est Brahma, qui est uniforme
et immuable, cette science que désigne le nom de Bhagavat, et que
les chantres inspirés appellent Vâsudêva.
12. On ne l’obtient pas, ô Rahùgana, par les austérités, par le
sacrifice, par les aumônes, par les devoirs d’un maître de niàison ,
par l’étude du Vêda, par le culte de l’eau, du feu et du soleil; on ne
l’obtient qu’en lavant la poussière qui s’attache aux pieds des sages.
13. Au milieu de ces sages, dans la société desquels l’énuméra-
tion des qualités du Dieu dont la gloire est excellente, remplaçant
les entretiens vulgaires, se répète chaque jour avec zèle, l'homme
qui veut se sauver recueille une disposition vertueuse pour Vâsu-
dêva.
14. J’ai été jadis un roi nommé Bharata, qui était affranchi des
liens de ce qu’on voit et de ce qu’on entend; pendant que je servais
Bhagavat, mon amour pour une antilope me détourna de mon but,
et je revins au monde dans un corps d’antilope.
15. Mais dans ce nouveau corps même, la mémoire que je devais
au culte de Krichna ne m'abandonna pas; et redoutant les suites de
mon attachement pour un autre être, je vécus seul et caché.
16. Ainsi l’homme qui a récité ou entendu les œuvres de Hari,
détruisant même ici-bas l'erreur avec le glaive de la science, fruit
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LE BHÀGAVATA PURÀNA.
de son vertueux attachement pour les sages détachés, conserve la
mémoire, et Franchissant la route du monde, parvient jusqu'à lui.
PIS DU DOUAIÈME UIAPirRE, AYANT POUR TITRE :
DIALOGUE ENTRE LE BRAHMANE ET RA Ht G AN A ,
DANS LE CINQUIEME LIVRE DU GRAND t’URÀSA ,
LE BIENHEUREUX BHAGAVATA,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BKAUMÀ ET COMPOSE PAR VYÂ5A.
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LIVRE CINQUIÈME.
219
CHAPITRE XIII.
DIALOGUE ENTRE LE BRAHMANE ET RAHÛGANA.
1. Le Brahmane dit : Conduite sur une route difficile par l’Illu-
sion incréée, et se voyant les œuvres partagées par l'influence des
qualités de la Passion, de la Bonté et des Ténèbres, la caravane
[des âmes], avide de bonheur, s'égare dans la forêt de l’existence et
n’y trouve pas la félicité.
2. Là six brigands, ô roi, pillent violemment la caravane avec son
mauvais guide; semblables à des chacals, ils enlèvent le vovageur
inattentif, comme des loups ravissent un bélier.
5. Assailli dans ce bois fourré de lianes, d’herbes et de buissons,
par des mouches et par des insectes à la piqûre cuisante, il aperçoit
tantôt le palais des Candliarvas, tantôt le démon impétueux qui res-
semble à un brandon ardent.
h. A la vue d’une maison, de l’eau, des richesses, croyant que tout
cela est à lui, il court çà et là dans la forêt; quelquefois la poussière
soulevée par 1a tempête lui troublant la vue, l’empêche de distin-
guer les points cardinaux qu’enveloppent les ténèbres.
5. Tourmenté par le cri des grillons invisibles qui déchire ses
oreilles, et par la voix des chouettes qui agile son cœur, il s’arrête,
déchiré par la faim, auprès des arbres vénéneux, ou se précipite
vers l’eau que lui montre un mirage.
6. Tantôt il rencontre des fleuves desséchés, et privé de nour-
riture, il en demande à son voisin qui mendie de même près de lui;
tantôt il est consumé par l’incendie de la forêt ; tantôt il tombe dans
le désespoir à la vue des Yakchas qui lui arrachent la vie.
7. Quelquefois, dépouillé de ses biens par des hommes violents, il
se décourage, il pleure, il tombe dans l’abattement et le trouble;
r
220 LE BHÂGAVATA PURÂNA.
d’autres fois, entrant dans la ville des Gandharvas, il s'y réjouit un
instant, comme s’il était au comble du bonheur.
8. Tantôt voulant gravir une montagne, il marche à travers les
épines et les pierres qui déchirent ses pieds, et s'arrête abattu; tantôt
dévoré à chaque pas par un feu intérieur, le maître de maison s’in-
digne contre sa famille.
9. Ici saisi par le reptile qui dévore les animaux, il n'aperçoit plus
rien dans la foret où il est abandonné; là mordu par les serpents,
il est gisant aveugle au fond d’une fosse obscure.
10. Quelquefois cherchant le miel des abeilles, il est honteusement
blessé par les mouches qui le produisent; ou si après beaucoup de
peines il ravit un trésor dont la conquête satisfait son orgueil ,
d’autres viennent le lui enlever de vive force , pour s’en voir plus
tard privés à leur tour.
11. Tantôt il est incapable de se défendre contre le froid, la cha-
leur, le vent ou la pluie; tantôt le peu qu’il gagne en trafiquant avec
un autre , est le fruit de la fraude et excite contre lui la haine.
12. Privé de toute ressource, n’ayant plus ni lit, ni siège, ni de-
meure, ni lieu où se divertir, s'il implore vainement les secours d'un
autre, il convoite son bien et n’en obtient que du mépris.
15. Possédé par la haine que produit en lui l’échange de ses ri-
chesses avec celles de ses semblables, et disputant contre eux, il
tombe sur cette route accablé par les douleurs les plus vives, paria
perte de ses biens et par d’autres désastres.
14. Cependant laissant derrière soi ceux qui tombent çà et là
sur la route, la caravane s’avance entraînant dans sa marche tout ce
qui vient de naître; personne jusqu’ici, ô roi, n’est revenu sur ses
pas et n’est arrivé au Yoga , terme de ce voyage.
15. Les héros qui ont triomphé jusqu’aux limites marquées par
les éléphants des quatre points de l’espace, et en qui la prétention
de posséder la terre allume la passion de la haine, doivent dormir
sur le champ de bataille ; mais ils ne parviennent pas au lieu qu’at-
teint celui qui renonçant au sceptre, est exempt de cette passion.
16. Tantôt le voyageur s’attache aux branches des lianes, attiré
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LIVRE CINQUIÈME. 221
par l’amour des oiseaux au gazouillement indistinct qui y cherchent
un asile; d'autres fois redoutant la troupe des lions, il fait amitié
avec des grues, des hérons et des vautours.
17. Trompé par ces amis, il se mêle à la foule des cygnes; mais
il ne goûte pas leur conduite, et s’allie avec des singes; alors cher-
chant le bonheur des sens dans les plaisirs aimés de ces animaux, il
perd de vue le terme de son existence, en échangeant des regards,
[avec l’être qu’il aime].
18. Se divertissant au milieu des arbres, attaché à sa femme et à
ses enfants, tourmenté par le désir de la volupté, il porte sa chaîne
sans espoir -de s’en affranchir; quelquefois tombant par imprudence
dans la caverne d’une montagne, effrayé à la vue d'un éléphant, il
reste suspendu à une branche.
19. Souvent sauvé du danger, il retrouve la caravane; ramené sur
cette route par l'Illusion incréée, l’homme y erre, et personne, au-
jourd'hui même, ne connaît encore [le terme de son voyage].
20. Quant à toi, à Rahùgana, renonçant au sceptre, embrassant
dans ton affection tous les êtres, quittant ton armure et prenant le
glaive de la science aiguisé par le culte de Hari, franchis le terme
de ce chemin.
21. Le roi dit : Ah! que la condition humaine est belle entre toutes
les conditions ! Et qu’est-il besoin même des existences supérieures
du ciel, si l’on n’y rencontre que rarement des sages magnanimes
comme vous, dont l'âme est purifiée par la gloire de Ilrïchîkêça ?
22. Il n’est pas étonnant que celui dont la poussière de tes pieds a
effacé les fautes, éprouve pour Adhôkcliadja une dévotion pure,
puisqu’un instant d’entretien avec toi a suffi pour chasser de mon
esprit la confusion qu’y produisait un faux raisonnement.
25. Adoration aux grands hommes et aux disciples ! Adoration aux
jeunes gens et à ceux qui vont revêtir le cordon sacré ! Puissent-ils
jouir du bonheur des rois, ces Brahmanes qui parcourent la terre,
avec l’extérieur de ceux qui ont renoncé à tout !
24. Çuka dit : C’est ainsi que le fils du Brahmarchi, dont la puis-
sance était immense, plein de compassion pour ce roi qui ne tenait
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222
LE BHÀGAVATA PURÀNA.
pas compte de la connaissance de l'Esprit, instruisit le chef des Sin-
dhus; puis ayant reçu, 6 fils d’Utlarâ, les hommages de Rahûgana
qui embrassait ses pieds avec tendresse , maître de son cœur où le
mouvement des organes était aussi calme que celui des vagues de
l’Océan qui ne déborde pas, il se mit à parcourir la terre.
25. Le chef des Sâuvîras, après avoir reçu de ce sage bienveillant
la connaissance complète de l’Esprit suprême, renonça aussi à l’opi-
nion que le corps est l’âme, opinion que l'ignorance avait introduite
en son esprit; telle est, ô roi, la puissance de ceux qui se réfugient
auprès des sages dont Bhagaval est Je refuge.
26. Le roi dit : Ce que tu as appelé tout à l’heure, dans ton lan-
gage énigmatique, la route de l’existence parcourue par les âmes,
ô grand serviteur de Bhagavat, ô toi qui sais tant de choses, est une
conception de l’intelligence des sages, que les hommes imparfaits
ne comprennent pas aisément. Donne -moi donc une explication
suivie du sens de cet obscur mystère.
FIN 1>Ü TREIZIEME CHAPITRE , AVANT POUR TITRE:
DIALOGUE ENTRE LE BRAHMANE ET RAHUGANA ,
DANS LE CINQUIÈME LIVRE DU GRAND PURÀNA ,
LE BIENHEUREUX BHÀGAVATA ,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMA ET COMPOSE. PAR Vl» SA.
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LIVRE CINQUIEME
225
CHAPITRE XIY.
DIALOGUE ENTRE LE BRAHMANE ET RAHÔGANA.
1. Le sage dit : I>a fouie des âmes est jetée dans la voie difficile
du monde qui ressemble à une route impraticable, par l’Illusion dont
dispose le bienheureux Vichnu qui est le Seigneur. L'Illusion se sert
des six sens, par lesquels l'homme perçoit la révolution du monde qui
n’a pas eu de commencement, et qui n’est que l’état d’union ou de sé-
paration [de l'Esprit] relativement à la suite des corps divers, pro-
duits par les actions bonnes, mauvaises ou mêlées qu’engendrent les
diverses qualités de la- Bonté, [de la Passion et des Ténèbres,] chez
ceux qui prennent le corps pour l’àme. Avide de gain, comme une
caravane de marchands, l'âme perçoit les œuvres accomplies par son
corps; et marchant dans la forêt de l’existence qui est aussi misé-
rable qu’un cimetière, s épuisant parmi de nombreux obstacles en ef-
forts stériles, elle n’a pu jusqu’ici retrouver la trace de ces abeilles
qui adorent le lotus des pieds de Hari, le Seigneur suprême, où elle
verrait se calmer ses douleurs. Les organes nommés les six sens sont
de fait les voleurs de cette forêt.
2. Les biens quels qu’ils soient, que l'homme ne gagne qu'à force
de peines, sont pour lui un moyen d’acquérir des mérites religieux;
et ces. mérites qu’assure le culte du suprême Purucha , ne rap-
portent, on le dit, que pour l’avenir. Or c’est ce trésor que, sem-
blables aux voleurs pillant une caravane dirigée par un mauvais guide
et qui n’est pas sur ses gardes, les sens enlèvent à l’âme par l’attrait
des jouissances domestiques que procurent la vue, le toucher, l’ouïe,
le goût, l’odorat, la volonté et l’action.
3. Là ceux qu’on appelle les enfants et la femme de la maison,
sont de fait les loups et les chacals qui ravissent au mauvais maître,
sous ses yeux et malgré lui , le petit agneau qu’il garde.
J
224 • LE BHÀGAVATA PURÂNA.
â. Comme une terre, quoique labourée tous les ans, se couvre,
au moment des semailles, de touffes d’herbes, de gazon et de végé-
taux, à moins que les [mauvaises] graines n'aient été brûlées, ainsi
la condition de maître de maison est la terre où les actions ne pé-
rissent jamais; cette condition en effet est la demeure des désirs.
5. Là dépouillé de ses biens par des hommes vils qui sont les
taons et les mousquites, et par des brigands ou des voleurs qui sont
les sauterelles et les vautours, il s’égare sur cette route; et, le cœur
troublé par les désirs et par les œuvres fruit de l’ignorance, il aperçoit
la ville des Gandharvas, c’est-à-dire la condition humaine, qui n’a
pas de réalité, mais à laquelle sa vue trompée lui fait croire.
6. Quelquefois il se précipite vers les objets qui sont comme l’eau
d’un mirage, emporté parle désir violent de boire, de manger et de
se livrer au plaisir.
7. Ailleurs il recherche l’or, ce sédiment [du feu], dont la cou-
leur et les qualités attirent son esprit, mais qui est le siège de tous
les vices; et il le poursuit comme celui qui désirant du feu avec ar-
deur, court après le Démon qui ressemble au brandon enflammé.
8. Quelquefois absorbé par la recherche des divers moyens
propres à soutenir sa vie, qui sont une maison, de l’eau et des ri-
chesses, il court çà et là dans cette forêt de l’existence.
9. Tantôt pressé entre les bras d’une femme qui ressemble à la
tempête, plongé par sa passion dans les ténèbres de la nuit, franchis-
sant toutes les bornes, les yeux pleins de poussière, c’est-à-dire l’esprit
égaré, il ne connaît plus les Dieux qui gardent les points de l’espace.
10. Tantôt, après avoir une fois reconnu la vanité des objets, il
perd la mémoire en songeant à son corps, et court de nouveau vers
ces objets qui ressemblent à l’eau d’un mirage.
11. Semblables aux grillons et aux chouettes, ses ennemis et les
gens du roi, présents ou absents, déchirent ses oreilles et son cœur
de leurs injures dont l’excessive violence lui cause le vertige.
12. Si dans une vie antérieure il a fait quelque bonne action,
alors semblable à celui qui recherche les puits empoisonnés et les
branches du Kâraskara et du Kâkatunda vénéneux, il court, vivant
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LIVRE CINQUIÈME. 225
et mort en quelque sorte , vers des richesses qui n’existent pas da-
vantage, et qui n’ont ni présent ni avenir.
15. Quelquefois égaré par la société des méchants, il tombe dans
l’hérésie qui ressemble à la chute qu’on fait dans un fleuve sans
eau, et qui cause une double douleur dans ce monde et dans
l’autre.
14. Quand un obstacle étranger le prive de nourriture, il dévore
ceux qui n'ont pour leur père et leurs enfants que quelques herbes,
ou même tue son père et ses enfants.
15. Prend-il une maison, il n’y trouve, comme dans un incendie,
que de la douleur; et séparé des objets qu’il aime, dévoré par le feu
du chagrin , il éprouve un profond découragement.
16. Semblables aux Rakchas, les gens du roi qui lui sont devenus
hostiles avec le temps, lui enlevant la vie, son bien le plus cher,
le laissent pour mort et ne donnant plus aucun signe de vie.
17. Tantôt croyant à la réalité des objets de ses désirs, tels qu’un
père et un aïeul, il goûte un bonheur qui n’est qu’un songe.
16. Voulant gravir une montagne, c’est-à-dire surchargé des de-
voirs actifs qu’impose la loi à la condition de maître de maison , le
cœur déchiré par les peines du monde , if tombe épuisé sur le sol
plein d’épines et de pierres.
19. D’autres fois sentant sa vie consumée par le feu intolérable
qui brûle au dedans de son cœur, il s’irrite contre sa famille.
20. Tantôt saisi par le serpent du sommeil , plongé dans Une
obscurité profonde, il dort pour ainsi dire dans la forêt déserte, et
n’aperçoit plus rien , semblable à un cadavre abandonné.
21. Quelquefois désarmé de son orgueil, il voit les méchants,
semblables à des serpents, ne pas lui laisser un instant de som-
meil; et privé de son expérience par le trouble de son cœur, il
se précipite comme un aveugle dans un trou ténébreux.
22. Lorsque cherchant un peu du miel des plaisirs, il s’est em-
paré dé la femme ou de la fortune d'autrui , il est puni par le mari
ou par le roi, et tombe dans l’Enfer infranchissable.
25. Voilà pourquoi l’on dit que l’action accomplie sur ce chemin,
n. j9
226 LE BHÀGAVATA PURÀNA.
soit ici, soit clans l’autre inonde, est pour l'Ame la cause de la re-
naissance.
24. S’il échappe au châtiaient, c’est Dêvadatta qui lui ravit sa
conquête, que Vichnumitra enlève à son tour au ravisseur, et qui ne
s’arrête dans aucune main.
25. Tantôt incapable de se garantir du froid , du vent et des maux
divers que lui envoient les Dieux, les éléments et son âme elle-
même, il reste plongé dans un insurmontable abattement.
26. Quand il trafique avec un autre, s’il gagne sur lui, ne fût-ce
que vingt Kâuris, ou même la moindre chose, il encourt sa haine,
parce que son gain est le fruit de la fraude.
27. Les accidents de cette route sont le plaisir, la peine, l’amour,
la haine, la crainte, l’égoïsme, l’orgueil, la hauteur, le chagrin, le
trouble, la cupidité, la jalousie, l’envie, le dédain, la faim, la soif,
les douleurs, les maladies, la naissance, la vieillesse et la mort.
28. Quelquefois il perd, entre les bras d’une femme qui est la di-
vine Mâyâ, l’expérience et la faculté de connaître-, et, le coeur agité
par l'empressement qu’il met à se rendre dans la maison quelle
habite, il se laisse charmer par les paroles, par les regards et par
les mouvements de ses fils , de ses filles , de celle même que ren-
ferme cette demeure ; et cet être qui ne sait se vaincre lui-même ,
abandonne son âme aux ténèbres profondes.
29. Tantôt il craint la roue du Seigneur, qui est le bienheu-
reux Vichnu, cette roue infatigable qui partant de l’atome, s’é-
lève jusqu’à la durée de la vie de Brahmâ, et qui emporte mal-
gré eux, à travers les phases rapides de leur existence, tous les
êtres, depuis Brahmâ jusqu’au brin d’herbe; alors méprisant le
suprême Bhagavat, le mâle du sacrifice, dont la roue du Temps
est l’arme, l’homme admet, parce qu’on les lui présente, les Dieux
des hérétiques, que repousse la société des sages respectables, et
qui ressemblent aux hérons, aux vautours, aux grues et aux cor-
beaux.
50. Lorsque abusé par les hérétiques qui se sont trompés eux-
mêmes, il habite parmi des Brâlnnanes, il n’approuve pas leur con-
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LIVRE CINQUIÈME. 227
(luitc qui consiste à honorer Bhagavat, le mâle du sacrifice, par l'ob-
servation des pratiques, telles que l'investiture et autres, que règlent
les Vêdas et la tradition; il recherche les Çûdras, chez qui le com-
merce des sexes n'est pas sanctifié par les pratiques légales , et où
l’éducation de la famille ne vaut pas mieux que chez les singes.
31. Là se livrant sans contrainte au plaisir, son intelligence
tombe dans un état misérable, et il oublie le terme de son existence,
en contemplant le visage de celle qui lui rend sa tendresse , et en
s'abandonnant à d'autres actions grossières.
32. Quelquefois se jouant dans sa maison pleine des objets de
ce monde, comme le singe parmi les arbres, il s’attache à ses en-
fants et à sa femme, et donne tout son temps au plaisir.
35. C’est ainsi que s'arrêtant sur la route, il tombe, par crainte
de l’éléphant de la mort, dans une obscurité où il ne rencontre que
des cavernes de montagnes.
54. Quelquefois incapable de se défendre contre le froid, le vent
et les maux sans nombre qui lui viennent des Dieux, des éléments,
et de son âme elle-même, il reste plongé dans un découragement
sans fin.
35. Si trafiquant avec un autre, il gagne quelque chose en le
trompant, il encourt sa haine. »
36. Quelquefois dépouillé de ses biens, ayant* perdu tout, lit,
siège, nourriture, son esprit ne songe qu'aux moyens de se procurer
les objets de ses désirs qu’il ne trouve nulle part, et il ne recueille
partout que les mépris des hommes. . •
57. Quoique la pratique du commerce ne fasse que développer
des haines mutuelles, on le voit, influencé par ses premières idées,
recommencer à acheter et à vendre.
38. Tourmenté par des maux et par des infortunes innombrables,
malheureux , déchu , se voyant abandonné par les autres qui marchent
en avant emmenant avec eux tous ceux qui viennent au monde,
livré au chagrirf, au trouble, à la crainte, aux querelles, aux pleurs,
à la joie et aux chants, enchaîné, éloigné des gens de bien, celui
qui est entré sur cette route du monde n’est jamais, jusqu’à ce jour,
jg.
228
LE BHAGAVATA PURÂNA.
revenu au point d'où est partie la caravane des hommes, et qu’on
désigne comme le terme de son voyage.
59. Cet homme, en cfl’ct, ne s’assure pas la connaissance du Yôga,
que possèdent les solitaires calmes et maîtres d’eux -mêmes., qui
ont renoncé au sceptre, mais que ne connaissent pas ces Râdjarchis
eux-mêmes, vainqueurs du monde et sacrificateurs, qui doivent
dormir sur le champ de bataille, et qui après s’être divisés pour
la possession de la terre par des haines mutuelles, sont passés en
l'abandonnant, emportés eux-mêmes [comme les autres].
40. L’homme qui s’est attaché aux œuvres qui ressemblent à des
lianes, peut bien quelquefois échapper au malheur et à l'Enfer;
mais il doit, rentrant de nouveau sur la route du monde, rejoindre la
caravane des hommes; et c’est aussi le sort qui attend celui qui s’est
élevé jusqu'au ciel.
41. Voici les vers que l’on chante sur Bharata : « Un prince ne peut
« pas plus suivre ici-bas, même en pensée, la voie du magnanime
« Râdjarchi, fils de Rïchabha, que la mouche ne peut imiter Garuda.
42. • C’est lui qui jeune encore, passionné pour le Dieu dont la
«gloire est excellente, abandonna, comme des objets impurs, sa
« femme, ses enfants, ses amis et son trône, ces biens si chers et si
• difficiles à quitter.
45. • Si ce priitcc ne regretta ni des biens auxquels on ne renonce
« pas aisément, tels que la terre, des enfants, des amis, des richesses
• et une femme, ni une prospérité, objet d’envie pour les Dieux, qui
« n’obtint de lui qu’un regard de pitié, cela n'est pas étonnant : car
« pour les sages dont le cœur ne songe qu’au culte de l’ennemi de
■ Madliu , la non-existence elle-même est peu de chose.
44. • C’est lui qui , pour abandonner la condition même d’anti-
« lope, s'écriait tout haut ; Adoration à Yadjna, au maître de la jus-
« tice, qui est accompli dans la loi, qui est le Yôga et le but principal
« du Sârîikhya! à Nârâyana Hari, qui est le souverain de la Nature! »
45. Celui qui écoule , récite ou médite l’histoire du Râdjarchi
Bharata dont les qualités et les actions pures sont honorées des ser-
viteurs de Bhagavat, cette histoire qui assure le bonheur, une longue
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LIVRE CINQUIEME. - 229
vie, la richesse, la gloire, le ciel et le salut, celui-là peut espérer
de trouver en lui-même toutes les prospérités; il n’en doit aucune
à personne autre.
PIM DU QUATORZIÈME CHAPITRE, AYANT POCR TITRE :
DIALOGUE ENTRE I.E BR AHMANE ET RAHCgANA ,
DANS L'ÉPISODE DE BHARATA, Al1 CINQUIÈME LIVRE DD GRAND l'DRANA ,
CE BIENHEUREUX BHAGAVATA ,
RBCUBIC INSPIRÉ PAR BRAIIMÎ ET COMPOSÉ PAR VYASA.
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230
LE BHÀGAVATA PURÀNA.
CHAPITRE XY.
DESCENDANCE DE PRIYAVRATA.
1. Çuka dit : Le fils de Bharata eut pour nom Sumati; c’est lui
que, dans le Kaliyuga, quelques hérétiques, hommes méprisables,
le voyant marcher sur les traces de Rïchabha, imagineront, avec leur
intelligence pervertie, de transformer en une divinité que les Vêdas
ne reconnaissent pas.
2. Sumati eut de Vrïddhasènâ un fils nommé Dêvatâdjit.
3. Ce dernier eut d’Asurî Dêvadyumna, lequel eut de Dhênu-
raatî Paramêchthin , qui eut Pratiha de Suvartcbalâ.
4. C'est Pratiha qui, pur lui-même, après avoir proclamé la
science de l’Esprit, se représenta par la pensée Mahâpurucha ; il eut
de Suvartchalà trois fils habiles dans le sacrifice, dont l’ainé était
Pratibartrf, lequel eut de Stuti Adja et Bhûman.
5. Bhûman eut de Rïchikulyâ Udgîtha , qui eut de Dêvakulyâ
Prastâva; ce dernier eut de Niyutsâ Yibhu, lequel eut de Rati Prï-
thuchêrta, qui eut d’Akûli Nakta , lequel eut de Druti Gaya, le
premier des Râdjarchis, prince au renom illustre. Gaya était une
portion de Vichnu, qui pour sauver le monde avaif revêtu la qua-
lité de la Bonté; et l’empire qu’il exerçait sur lui-même était un des
signes qui faisaient reconnaître en lui un grand homme.
6. Accomplissant son devoir qui consistait à protéger, à nourrir,
à charmer, à flatter et à diriger ses peuples; célébrant le sacrifice et
les autres rites, en rapportant de toute son âme cette obligation, qui
est l’objet le plus important de tous, au bienheureux Mahâpurucha,
qui est à la fois le Brahma supérieur et inférieur; s’unissant à Bha-
gavat par la pratique d’une dévotion qu’il devait au culte des sages
qui connaissent le Vêda, il purifiait et perfectionnait ainsi sans re-
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LIVRE CINQUIEME. 251
lâche son esprit; et quoiqu'il se sentît lui-même au sein de Brahma,
qu’il saisissait dans son âme d’où avait disparu tout ce qui n’est pas
elle, il gouvernait la terre sans orgueil.
7. C’est sur lui que ceux qui connaissent le passé chantent ces
stances : • Quel autre prince, à moins d’être une portion de Bliagavat,
« pourrait imiter Gaya par ses actions, fût-il un roi sacrificateur, fier
« [de sa puissante], savant, gardien de la loi, comblé par la fortune,
« chef des assemblées des gens de bien et ami des hommes vertueux,
8. *Gaya, que les filles véridiques de Dakclia, dont les souhaits
«sont infaillibles, sacrèrent avec l'eau des fleuves, au milieu des
• transports de la joie; Gaya qui ne désirait rien , mais dont les vertus
« surent en quelque sorte faire couler des mamelles de la terre tous les
« biens pour ses peuples !
9. « C’est lui que les Vêdas comblèrent des biens qu’il ne deman-
« dait pas; lui à qui les rois, qu’il saluait sur le champ de bataille,
* offrirent le tribut; lui à qui les Brahmanes, honorés suivant la loi,
« apportèrent, après sa mort, la sixième partie de leurs mérites.
10. «C’est à son sacrifice, à cette fête où Maghavan s’était enivré
« des abondantes libations du Sonia, que Bliagavat, le Dieu même de
«l'offrande, accepta le fruit de la cérémonie, qui lui était adressé
* avec une dévotion inébranlable et purifiée par la foi.
11. « 11 fut également satisfait au sacrifice de Gaya, ce Dieu même
• qui réside au fond de toutes les âmes, et dont la joie fait aussitôt
« celle des Dêvas, des animaux, des hommes, des plantes, des herbes,
« de tous les êtres enfin jusqu'à Virintcha. »
12. Gaya eut de Gâyantî trois fils : Tchitraratha, Sugati, Avarô-
dhana. Tchitraratha eut Samràdj d’Ûrnâ.
13. Samrâdj eut d’Utkalâ Marîtchi, lequel eut de Vindumati
Vinduniat, qui eut de Saraghâ Madhu, qui eut de Sumanas Vîra-
vrata, lequel eut de Bhôdjâ Mantliu et Pramanthu. Manthu eut de
Satyâ Bhâuvana, qui eut de Dûchanâ Tvachtri, qui eut de Virô-
tchanâ Viradja, lequel eut de Vichûtchi une fille et cent fils, dont
l’aîné fut Çatadjit.
H’. Il existe à ce sujet la stance suivante : « La famille de Priya-
232
LK BHÀGAVATA PliRÀNA
«vrata a été comblée de gloire par Viradja, qui en est ie dernier
• descendant [illustre], comme la troupe des Suras l’a été par Vichnu. *
MS DU QUINZIÈME CHAPITRE , AVANT POUR TITRE :
ÉNUMÉRATION DE I.A DESCENDANCE DE PRIYAA'RATA ,
DANS LE CINQUIÈME LIVRE DU GRAND PCRÂNAf
LE BIENHEUREUX BHAGAVATA ,
RECUEIL INSPIRÉ PAR RRAHMA BT COMPOSÉ PAR VYÂSA.
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LIVRE CINQUIEME.
233
CHAPITRE XVI.
DESCRIPTION DE LA TERRE.
1. Le roi dit: Tu as déterminé ia circonférence de ia terre, en
disant quelle embrassait tout ce que le soleil illumine, et tout ce
qu'éclaire la lune avec la foule des étoiles.
2. Les sept fossés, creusés par les roues du char de Priyavrata,
ont formé les sept océans, ce qui t’a fait dire que la terre était com-
posée de sept continents [entourés d’eau ] ; c’est de tôpt cela que
je désire connaître maintenant la mesure et la description en- détail.
5. L’esprit, en effet, s’attachant à la forme solide de Bhagavat,
qui est le produit des qualités, devient capable d’embrasser l’être le
plus subtil de tous, qui n’a réellement pas d’attributs, qui est tout
lumière, le suprême Brahma, enfin, qu’on nomme le bienheureux
Vâsudêva. Consens donc, 6 maître, à me décrire cette forme.
4. Le Richi dit: Non, grand roi, un homme, dût-il y employer
la vie d’un Immortel, n’atteindrait pas par la parole ou par la pen-
sée au terme des manifestations des qualités de la Mâyâ dont dis-
pose Bhagavat; aussi te décrirai-je principalement la terre, en t’en
donnant le nom, la forme, l'étendue et la définition.
5. Le continent [où nous sommes], qui est le plus central des
fruits du lotus de la terre, a une étendue de cent mille Yôdjanas; il
est exactement rond, comme une feuille de nymphæa.
f 6. H renferme neuf Varchas ou divisions, ayant chacune une lar-
geur de neuf mille Yôdjanas, et séparées les unes des autres par huit
montagnes qui en marquent les limites.
7. llâvrïta est le Varcha du milieu ; de son centre s’élève le Mêru ,
ce roi des grandes montagnes, qui est entièrement formé d’or, et dont
la hauteur est égale à l’étendue du continent; c’est le péricarpe du
it 3o
234
LE BHÂGAVATA PURÂNA.
lotos de la terre; son sommet a trente-deux mille Yôdjanas [de cir-
conférence], et sa base seize mille , ce qui est la mesure de sa racine
sous la terre.
8. Au nord d'Ilâvrïta viennent successivement les Varchas, Ra-
myaka, Hiranmaya et Kuru, dont les limites sont formées par les
monts Nila, Çvêta et Çriggavat, et par la mer d’eau salée qui les
baigne aux deux extrémités. Ces monts, tpi s’étendent vers l’orient,
ont deux mille Yôdjanas de largeur, et ils diminuent successivement
d’un peu plus de la dixième partie de la longueur du premier.
9. Au sud de l'ilâvrïta s’élèvent les monts Nichadha, Hêmakûta
et Himalaya, qui s’étendent vers l’orient, et ont, comme Nîla et
les précédents, dix mille Yôdjanas de hauteur; ces montagnes sont
celles du Harivarcha, du Kimpurucha et du Bhârala.
10. A l’ouest et à l’est de l’ilâvrita sont les monts Mâlyavat et Gan-
dhamâdana, qui rejoignent les monts Nîla et Nichadha, et ont deux
mille Yôdjanas de largeur.
11. Ils forment la limite des Varchas Kêtumâla et Bhadrâçva.
12. Mandara, Mêrumandara, SupârçvaetKumuda, montagnes qui
ont dix mille Yôdjanas de longueur et de hauteur, ont été placées
aux quatre côtés du Mêru pour le soutenir.
15, Sur ces quatre sommets croissent quatre grands arbres, un-
manguier, un Djambù, un Kadamba et un Nyagrôdha, qui sont
comme les étendards de ces montagnes; ils ont onze cents Yôdjanas
de hauteur, leurs branches en ont autant de longueur, et [leur tronc
en a] cent de circonférence.
14. On y voit quatre lacs formés de lait, de miel, de suc de
canne et d’eau pure ; les troupes des Dieux inférieurs qui s’y baignent,
y trouvent d’eux-mêmes les facultés surnaturelles du Yôga.
15. Là sont les quatre jardins des Dieux : Nandana, Tchâitrara-
tha, Vâihhrâdjaka et Sarvatôbhadra,
16. Où les premiers des Immortels, avec les chefs de la troupe des
femmes, qui font l’ornementdes épouses des Suras, se livrent au plai-
sir, en entendant leurs louanges chantées par les Dieux inférieurs.
17. Sur la pente du Mandara, tombent du haut du manguier
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255
LIVRE CINQUIÈME
divin, qui a onze cents Yôdjanas d'élévation, des fruits semblables à
l'ambroisie, qui sont gros comme le sommet d'une montagne.
18. Us laissent, en se brisant, échapper un suc rouge, abondant
et doux, qui répand un parfum délicieux, et qui forme le fleuve
nommé Arunôdâ, lequel tombaftt du sommet du Mandara, arrose
l’Ilâvrita à l’est. * • •
19. Les femmes des Yakchas, qui forment la suite de Bhavânî,
recherchent ce suc; et le vent qui s’est embaumé en touchant leur
corps, parfume l’air à dix Yôdjanas à la ronde.
20. Les fruits du Djambû, qui n’ont presque pas de noyau et
qui ressemblent par leur volume au corps d’un éléphant, se brisant
de môme à cause de la hauteur de leur chute, forment de leur suc
le fleuve nommé Djambûnadî, qui tombant sur la terre des sommets
du Mêrumandara, d’une hauteur de dix mille Yôdjanas, se dirige au
sud et arrose l’Uâvrîta.
21. I^a terre qui en forme les deux rives, pénétrée par le suc de
ces fruits et mûrie par l’action réunie du soleil et du vent , devient
for nommé Djâmbûnada, qui sert toujours de parure aux Immortels.
22. Us en font des diadèmes , des bracelets et des ceintures qu'ils
portent, ainsi que leurs jeunes femmes, comme ornements.
25. Le grand Kadamba du mont Supârç.va laisse couler de ses
branches cinq courants de sucs doux, dont la circonférence est de
cinq brasses; ces courants tombent du haut du Supârçva, et se répan-
dant à l'ouest, remplissent de joie l’Uâvrïta.
24. Le souffle embaumé qui sort de la bouche de ceux qui en
boivent, se répand à cent Yôdjanas à la ronde.
25. Sur le mont Kumuda s'élève le figuier nommé Çatavalça, d’où
découlent du lait, du caillé, du beurre, du miel, de la' mélasse, du
riz cuit, et aux branches duquel sont suspendus des étoffes, des
lits, des sièges et d’autres ornements. Tous ces produits forment des
fleuves qui donnent tout ce qu’on désire, et qui tombant du haut
du Kumuda , traversent FUâvrïta du côté du nord.
26. Mès êtres qui les visitent sont à jamais exempts des diverses
espèces d’infirmités, telles que les rides, la blancheur des cheveux,
, 3o.
236
LE BHAGAVATA PURANA.
la fatigue, .la sueur, les exhalaisons désagréables, la vieillesse, les ma-
ladies, la mort, les effets du froid et du chaud , l’altération du teint, les
possessions, et ils jouissent pendant leur vie d’un bien-être extrême.
27. 11 ÿ a d’autres montagnes nommées Kuramga, Kurara, Ku-
sumbha, Yâikagka, Trikùta, Çiçira, Patarïiga, Rutchaka, Nichadha,
Çinivâsa, Kapila, Çagkha , V âidûrya , DjâruTlhi, Haiîisa, Rïchabha,
Nàga, Kâlamdjara et Nârada, qui semblables aux étamines autour
du fruit du lotus, sont placées autour de la base du Mêru.
• 28. A l’est du Mêru , se dirigeant vers le nord sur une étendue
de dix-huit mille Yôdjanas, sont les montagnes Djathara et Dêvakûta ,
qui ont deux mille Yôdjanas en largeur et en hauteur; à l’ouest sont
Pavana et Pâriyâtra; au sud, Kâilâsa et Karavîra, qui se dirigent vers
l’orient; au nord, Triçrigga et Makara; au milieu de ces huit mon-
tagnes, le pic doré du Mêru brille comme Agni entouré d’une
ceinture de feux.
29. Sur le sommet du Mêru, au centre, on place la ville du bien-
heureux Bralimâ, qui a dix mille Yôdjanas, qui est parfaitement
quadrangulaire et entièrement d’or.
30. Tout autour sont placées les villes des huit Gardiens du monde,
qui chacune occupent un point de l'espace distinct, ont une forme
particulière et ont le quart de l’étendue de la ville de Brahmâ.
•
ns ixt seizième chapitre , ayant four titre :
DESCRIPTION DR I.A TERRE ,
DANS LE CINQUIÈME LIVRE DO GRAND FGRÂÇA,
LE BIENHEUREUX BHAGAVATA, •
RECUEIL INSPIRÉ PAIT BRAHMÂ ET COMPOSÉ PAR VYÂSA.
' b
I. i > - -o ' :. ■
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LIVRE CINQUIÈME.
237
CHAPITRE XVII.
ÉLOGE DE SA$KARCHANA.
1, Çuka dit : Quand Viclinu, qui est l’objet du sacrifice, franchis-
sait [les trois mondes], l'ongle du pouce de son pied gauche pénétra
dans la partie supérieure de l’œuf [qui renferme l’univers]. Les eaux
extérieures entrant par cette ouverture, formèrent un courant, qui
n’ayant encore d’autre nom que celui de Bhagavatpadî, descendit sur
le sommet du ciel pendant l’immense durée de mille Yugas. C'est ce
fleuve qui pour avoir lavé le lotus des piedfe du Dieu, et s’être coloré
de ses filaments rouges, est devenu pur et capable d’enlever par le
contact de ses eaux les souillures des péchés de tous les mondes.
2. Ce point du ciel est ce qu’on nomme la demeure de Vichnu.
C'est là qu« ferme dans ses desseins et dévoué à Bhagavat, le fds
d’Uttânapâda sentant sou cœur se fondre sous les ardeurs de sa dé-
votion toujours croissante pour le Dieu, ses poils se hérisser sur tout
son corps, et des larmes pures s’échapper de ses yeux à demi fermés
par Le regret et par le désir, reconnaît que l'eau de ce fleuve a baigné
les pieds du Dieu de sa famille, et la reçoit encore aujourd’hui sur
sa tête avec une vénération profonde.
5. De là elle tombe sur les nœuds de la chevelure des sept Rïchis ,
* qui connaissant sa vertu, la reçoivent avec respect, et qui dédaignant
la voie de l’esprit et les autres objets des désirs de l’homme, par cela
seul qu’ils ont acquis une dévotion inaltérable pour le bienheureux
Vâsudêva, âme de toutes choses, regardent la faveur [de recevoir ses
eaux] comme la récompense définitive de leurs austérités, et l'ac-
cueillent avec le même empressement que ceux qui veulent se sauver
reçoivent le salut.
4. Puis descendant par la voie céleste que couvrent plusieurs
238 LE BHÀGAVATA PÜRÀNA.
milliers de millions de files de chars divins, et baignant le disque de
la lune, elle tombe dans la demeure de Brahmâ.
5. Là se divisant en quatre courants et prenant quatre noms dis-
tincts , elle coule vers les quatre points cardinaux pour aller ensuite
5e rendre dans le sein du roi des fleuves et des rivières.
0. Ces quatre courants sont la Sîtâ, l'Alakanandâ, la Tchakchu
et la Bhadrâ. La Sîtâ tombant de la demeure de Brahmâ sur les
sommets des monts qui entourent le Mêru, descend de là sur les
hauteurs du Gandhamâdana , et courant vers l’est à travers le Bha-
drâçva Varcha, se jette dans l’océan salé.'
7. Tombant du haut du Mâlyavat, la Tchakchu traverse avec une
impétuosité irrésistible le Kêtumâla, et se jette au sein du roi des
fleuves à l’occident
8. La Bhadrâ tombant du sommet septentrional du Mêru , descend
de montagne en montag#e et de pic en pic, et quittant enfin les
sommets du Çrïggavat pour traverser l’Uttarakuru, elle se jette an
nord dans l’océan salé. •
0. Et de même l’Alakanandâ tombant au sud du palais de Brahmâ ,
après avoir franclii les sommets d’un grand nombre de «nontagnes,
roule avec une impétuosité toujours croissante à travers les pics nei-
geux de THémakûta, et traversant le Bhârata Varcha, se jette au
midi dans la mer de sel. L’homme qui vient se baigner dans ses eaux,
se dit à chaque pas qu’il fait: « Non, les fruits de l’Açvamêdha et du
* sacrifice royal ne sont plus si difficiles à obtenir. »
10. Il y a encore dans chaque Varcha un grand nombre d’autres
fleuves et rivières, qui sortent par- centaines du Mêru èt des autres
montagnes.
11. Le Bhârata seul est le pays, des œuvres ; les huit autres Varchas
sont définis des lieux du ciel terrestre, où les êtres célestes viennent
achever de jouir de ce qui leur reste de mérites.
12. La vie des hommes y est de dix mille années mortelles : ils
ressemblent aux Dieux ; leur force est celle de dix mille éléphants ;
leurs femmes portent un fruit unique quelles conçoivent une année
[avant leur mort], après les voluptés extrêmes de l’union des sexes,
LIVRE CINQUIÈME. 239
qu'augmentent, dans ces corps aussi durs que le diamant, la vi-
gueur, la jeunesse et la joie ; enfin le temps s’écoule pour eux, comme
pendant le Trêtâyuga.
13. Là entourés chacun des hommages des chefs de leurs servi-
teurs, au milieu des vallées de leur Varcha, pleines de forêts, d'ermi-
tages et de retraites charmantes qu’embellissent des arbres et des lianes '
pliant sous le poids des bouquets de fleurs, des fruits et des branches
nouvelles dont ils se parent dans toutes les saisons, les premiers des
Dieux, errant auprès des lacs aux eaux pures qui retentissent des
cris des flamingos, des poules d’eau, des canards, des Sârasas, des
Tchalravâkas, et du bourdonnement des essaims d’abeilles qu’enivre
la beauté des lotus fraîchement éclos, vivent en liberté, le coeur et
les yeux charmés par les gestes, les sourires, les grâces et les regards
passionnés d’amour des belles Déesses qui se jouent dans les eaux et
se livrent à leurs nombreux ébats.
14. Dans ces neuf Varchas, Nârâyana, tpi est Mabâpurucha,
plein de bienveillance pour les êtres qui habitent ces lieux, se montre
encore aujourd’hui sous les diverses formes qu'il revêt.
15. Mais dans l’ilâvrïta , le bienheureux Bhava est le seul être mâle :
nul homme, en effet, n’y entre, s’il connaît la cause de la malé-
diction prononcée par Uhavânî; car celui qui y mettra le pied doit
être changé en femme; c'est ce que nôHS raconterons plus bas.
16. Entouré par des milliers et des millions de femmes qui ont .
Bhavânî pour chef, et se représentant, par la contemplation de sa
propre1 nature , la quatrième forme du quadruple Mahâpurùcha ,
cette lorme obscure nommée Saiftkarcliana et qui est sa substance
à lui-même, Bhava l’aborde en répétant ce qui' suit.
17. Bhava dit : Ôrn ! adoration au bienheureux Mabâpurucha , ,
dans lequel on compte toutes les qualités ! adoration au Dieu infini
et insaisissable! .
18. J’adore, ô être adorable, celui dont les pieds sont le véritable
asile, celui qui est le séjour suprême de toute perfection, celui qui
révèle clairement sa nature à ses serviteurs, celui qui anéantit l’exis-
tence et qui la donne; je t’adore, toi qui es le Seigneur.
240
LE BHAGAVATA PURANA.
16. Quel est l’homme désireux de se vaincre qui ne songerait pas
à celui qui bien différent des êtres incapables , comme nous le sommes
nous-mêmes, de contenir l’impétuosité de leur colère, contemple pour
les dominer, les qualités de Mâyâ et les actes de l'inteUigence, sans
que sa vue en soit aucunement souillée ;
20. A celui que sa Mâyâ nous représente comme un homme ivre,
’ la vue troublée et les yeux rougis par les licteurs fermentées et
enivrantes, lorsque émues par le contact de ses pieds, les femmes
des Nâgas ne purent achever, par pudeur, de lui rendre le culte
convenable ?
21. Adoration à celui que les Rïchis ont appelé la cause de l’exis-
tence, de l’origine et de la destruction de l’univers, mais qui est infini
et exempt de ce triple état, et pour qui la terre, placée sur un point
de ses mille têtes, ne paraît pas plus qu’un grain de moutarde!
22. A celui dont la première forme qu’il ait revêtue à l'aide des
qualités fut l'Intelligence qui est Brahmâ incréé, Brahma dont la sa-
gesse est l’asile, et de la triple splendeur duquel je suis sorti moi-
même, pour créer les êtres qui participent des qualités de la Bonté,
des Ténèbres et de la Passion ! . . ■ > >
25. A cet être magnanime par la faveur duquel l’Intelligence, les
êtres participants des trois qualités et moi, nous pouvons toits cjéer
cet univers, esclaves de sa volonté, comme des oiseaux qui sont re-
tenus par une corde!
24. A toi enfin, qui es la destruction et l’origine; à toi qui as pro-
duit l’Illusion , cette puissance qui déroule la chaîne des oeuvres , et
dont l'homme, égaré par la création des qualités, peut quelquefois
connaître l’existence, mais dont il ignorera toujoars le développe-
ment !
PIS DO DIX- SEPTIÈME CHAPITRE . AYANT POUR TITRE ; ... ,
ÉLOGE DE SAMIARCHA(A,
OAKS LA DESCRIPTION DE LA TERRE , AC CINQUIÈME LIVRE DC GRAND PCRÈNA ,
LE BIENHEUREUX BHAGAVATA,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMA ET COMPOSÉ PAR VTtSA.
Dgitïzed by Google'
LIVRE CINQUIÈME.
241
.
CHAPITRE XVIII.
DESCRIPTION! DE LA TERRE.
<1
1 . Çuka dit : Le fils de Dliarma, nommé Bhadraçravas, et les chefs
de sa famille qui habitent le Bhadrâçva Varcha, se représentent par
une intense méditation le corps chéri du bienheureux Vâsudêva, ce
corps que constitue la loi, et qui a le nom de Ilayaçîrcha, et ils l’a-
bordent en prononçant la prière suivante :
2. « Ôm ! adoration à Bhagavat qui est la loi ! adoration à celui qui
« purifie le cœur !
3. « Ah ! qu’elles sont étonnantes les œuvres de Bhagavat! Il ne voit
«pas le Dieu qui tue, quoique ce Dieu frappe ses regards, l’homme
« qui après avoir porté au bûcher son fils ou son père, a encore le
« désir de vivre, et qui ne songeant T[u' à des objets sans réalité, fait
« de mauvaises actions.
h. « Les chantres inspirés disent, et avec la connaissance qu'ils ont
« de l’Esprit suprême, ils voient que Fu ni vers est périssable, mais ils
« n'en sont pas moins troublés par ta Mâyâ ; c’est là ton œuvre mer-
« veilleuse, aussi m'incliné-je devant l’Etre incréé.
5. * Croire même qu’inactif et libre de toute entrave, tu accomplis
« l’œuvre de créer, de conserver et dé détruire l’univers, n’est pas une
• opinion inadmissible; et ce rôle n’est pas étonnant pour toi, qui en
« tant qu’âme de l’univers, es la cause de tous les effets, mais qui en
« es réellement distinct.
6. «Adoration à toi, qui prenant un corps moitié homme moitié
« cheval, retiras de l’Abîme, pour les donner à Brahma qui les deman-
«dait, les Vêdas qui s’étaient perdus dans les Ténèbres à la fin du
« Yuga; à toi dont les efforts ne sont jamais vains! •
7. Dans le Harivarcha, Bhagavat réside sous la forme de l’Homme-
242 LE BHÀGAVATA PURÀNA.
lion; je raconterai plus tard le motif qui lui a fait prendre ce corps.
C’est cette forme chérie que le serviteur dévoué de Bhagavat, P ra-
il ràda, ce trésor.des qualités d'un grand homme, dont les vertus et
la conduite étaient faites pour purifier la race des Dâityas et des Dâ-
navas, honore avec les habitants de ce Varcha, par la pratique d’une
dévotion exclusive et continue, en prononçant cette prière :
8. «Om! adoration au bienheureux Narasimha, à la splendeur
«des splendeurs! Parais, parais, toi dont les dents et les ongles
«sont comme le diamant; détruis toute idée des œuvres; anéantis
«les Ténèbres. Ôrft! Svâhâ! sois en toi-même toute sécurité. Ôml
Kchrâum !
9. «Bonheur au monde entier! Que le méchant s’adoucisse! Que
« les êtres ne songent dans leur esprit qu’à leur mutuelle félicité !
• Que leur cœur aime le bien! Puisse notre pensée, à nous aussi, se
« porter avec désintéressement vers Adliôkchadja!
to. « Si nous devons nous attacher à quelque chose, que ce ne soit
«pas à nos maisons, à nos femmes, à nos enfants, à nos parents ou
« à nos richesses, mais bien aux amis de Bhagavat; l’homme maître
« de lui, qui se contente de soutenir son existence, arrive bien vite à
« la perfection que n’atteint pas l'esclave de ses sens.
11. «Qui n’aimerait l'héroïsme de Mukunda, cet héroïsme plein
« d’une énergie propre à ce Dieu, et qu’on apprend à connaître dans
« la société des sages dont les entretiens font descendre dans le cœur
« de ceux qui ne cessent de visiter cet étang sacré, l’Etre incréé lui-
« même qui en chasse toutes les pensées nées du corps ?
12. « Les Dieux résident avec toutes les vertus au sein de l'âme qui
« a pour Bhagavat une dévotion désintéressée : comment les qualités
«des grands sages appartiendraient- elles à l’homme qui, privé de
«dévotion pour Hari, se laisse entraîner au dehors par ses désirs,
« vers ce qui n’a pas de réalité P
15. « Hari en effet, qui est l’âme même des êtres doués d’une âme,
«leur est aussi nécessaire que l'eau l'est aux poissons; si un grand
« sage l’abandonne pour s’attacher à sa maison , c’est à l'âge seul qu’il
« devra une grandeur qu'il lui faudra partager avec sa femme.
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LIVRE CINQUIÈME.
14. *« C'est pourquoi renonçant à vos maisons, cette source de
«passion, d'amour, de découragement, de colère, d’orgueil, de
• désirs, de craintes, de misères, de douleurs, ce théâtre de la
• transmigration , adorez les pieds de Nrîsiiîiha , où cesse toute
«crainte.»
15. Dans le Kêtumâla, Bhagavat parait sous la forme de l'Amour
pour plaire à Lakchmî, ainsi qu'aux lilles et aux fils du Pradjâ-
pati, qui sont les maîtres de ce Varcha, et dont le nombre égale celui
des jours et des nuits d'une vie d’homme; effrayées par la grande
splendeur de l’arme de Mahâpurucha, ces femmes voient leur fruil
tomber, frappé et sans vie, au terme d’une année.
16. L’élégance de sa démarche gracieuse, le jeu de son doux re-
gard qu'un agréable sourire accompagne, l’éclat de ce charmant
visage, semblable au lotus, que parent de beaux sourcils légère-
ment relevés, tout en lui enchante Ilamâ, qui à son tour comble ses
sens d’ivresse.
17. Accompagnée, pendant les nuits, des filles du Pradjâpati, et,
pendant les journées, de leurs protecteurs, la divine Ramâ honore,
parla pratique d’une méditation profonde, cette forinç de Bhagavat
qui est l’œuvre de Mâyâ, et elle prononce la prière suivante;
18. •Ôiîl! Hrârn, Hrîiïi, Hrûiïil Uni! adoration au bienheureux
• Hrïchîkéça , qui a pour caractères essentiels toutes les espèces de
«vertus; au souverain maître des actions, des pensées, des désirs,
« des attributs divers ; à celui qui est composé de seize parties ; à
« celui que constituent le Vèda, la nourriture, l’immortalité et la to-
« talité des êtres; à celui qui est la vigueur, l'énergie, la force, l’éclat,
« l'amour ! adoration à toi dans les deux mondes !
19. • Les femmes qui dans le monde, 6 Dieu qui es de toi-même
• le maître des sens, t’adressent de pieux hommages en demandant
« un autre époux, obtiennent des maris qui sont incapables de pro-
téger leurs enfants bien-aimés, leur vie ou leurs richesses, parce
• qu’ils ne sont pas indépendants.
20. « Le véritable époux, qui naturellement à l’abri de tout dan-
• ger, protège les êtres agités par la crainte, c’est ce Dieu qui pos-
3i.
244 LE B H ÀG AV ATA PURÂNA.
• sédant tout par lui-même, ne voit rien au-dessus de lui', il est
«unique, car la présence d’un second être est pour l’un et pour
• l’autre la source de craintes mutuelles.
21. «Celle qui n'aime que le culte du lotus de les pieds, est en
«réalité l’amante de tous les plaisirs; mais quand une femme t’ho-
« nore en t’exprimant un vœu, tu ne lui accordes que l’objet de ce
« désir, qui trompé dans son attente, laisse après lui le regret.
22. « Pour m’obtenir, 6 maître de l'Illusion incréée, les Suras, les
» Asuras et les autres êtres, ne songeant qua un bonheur sensuel,
«se soumettent à de rudes pénitences : mais ceux-là seuls me pos-
« sèdent, qui ne pensent qu’à tes pieds; car c’est en toi, ô Dieu invin-
« cible, qu’est mon cœur.
23. « Pose-moi sur la tête, à moi aussi, ô Dieu invincible, le lotus
« vénéré de ta main, comme tu le posas sur la tête des Sâtvats. Déjà,
«Etre excellent, tu me portes, grâce à ta Màyâ, comme un signe
« [ sur ta poitrine] ; mais qui est capable de comprendre les œuvres
• du Seigneur ? »
24. Dans le Ramyaka, Bhagavat sous la forme chérie de l’incarna-
tion en Poisson, qu’il montra jadis au Manu, habitant de ce Varcha,
est encore aujourd'hui l’objet de la dévotion profonde de ce sage
qui prononce la prière suivante :
25. « Ôrîï ! adoration à Bhagavat, le premier des êtres; à celui qui
«est la Bonté, le souffle vital, l’énergie, la vigueur, la force! ado-
« ration au grand Matsya!
26. « Invisible à tous les Gardiens du monde, iu parcours l’inté-
« rieur et l’extérieur de l’univers en faisant entendre un grand bruit;
« tu es le Seigneur qui prenant le nom [des Dieux], as rendu le
« monde aussi docile à ton empire, que la poupée de bois l’est entre
« les mains d’un homme.
27. «Toi que, brûlant d’envie, les Gardiens du monde abandon-
«nèrent, lorsque malgré tous leurs efforts ils ne purent, soit isolés,
«soit réunis, gouverner les êtres, bipèdes, quadrupèdes, reptiles et
« corps inanimés qui se voient ici-bas ;
28. «Toi qui, ô Dieu incréé, à la fin du Yuga, lorsque la terre,
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LIVRE CINQUIÈME.
• ce trésor des plantes annuelles et dns végétaux , était entourée
« comme d’une guirlande par les eaux de l'Océan , as su par ta vi-
• gueur les lui faire rapidement franchir ainsi ^qu’à moi; toi qui es
• l’âme de la foule des vies de l’univers, re<^>is mon adoration. »
29. Dans le Hiranmaya, Bliagavat réside sous la forme de la Tor-
tue. C’est ce corps adorable qu’Aryanian, le chef de la troupe des
Pitrïs, honore, ainsi que les habitants de ce Varcha, en récitant à
demi-voix le Mantra suivant ;
50. « Ônil adoration à Bliagavat, qui sous la forme de la Tortue,
« a pour attributs les qualités de tous les êtres, et dont on ne peut
«découvrir la retraitel adoration à celui qui est la forme même; à
■ celui qui pénètre tout, qui contient tout! adoration à toi!
51. « Adoration à toi qui es cette forme même, œuvre de ta
» Mâyâ, qui se compose des objets extérieurs, qui embrasse des formes
« si nombreuses et qui échappe à tout calcul , parce que rien de ce
«qu’on aperçoit en elle n’a de réalité! adoration à toi dont la figure
■ n’a pas de nom !
52. «Les noms qui désignent les êtres nés d’une matrice, de
« l’humidité , d'un œuf ou d’un bourgeon , les corps mobiles et immo-
• biles, les Dê vas, les Rïchis, les Pitrïs, les Bhûtas, les organes des
« sens, le ciel, l’atmosphère, la terre, les montagnes, les fleuves, les
« mers, les continents, les planètes, les constellations, sont les noms
« par lesquels doit être désigné cet être unique.
55. « 0 toi dont les attributs, les noms, les formes et les figures
«sont innombrables, et auquel cependant les sages ont appliqué ce
«nombre [de vingt-quatre principes], par lequel celui qui voit la
«vérité apprend à te connaître, reçois mon adoration, 6 toi qui es
« la doctrine du Sânûkhya elle-même. »
54. Chez les Uttarakurus, Bliagavat, le mâle du sacrifice, paraît
sous la forme du Sanglier; la divine Terre l’y honore, ainsi que les
Kurus, par la pratique d’une dévotion non interrompue, et elle récite
cet excellent Upanichad :
55. « Ôm! adoration à Bliagavat, dont l’attribut et l’essence est la
«prière, qui est 'l'offrande et le sacrifice, dont les grandes cérémo-
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LE BHÂGAVATA PUR AN A.
■ nies sont les membres ! adoration à Mahâpurucha , à toi qui es la
« réunion des trois [derniers] Yugas que le sacrifice purifie!
56. « Adoration à celui que les sages pénétrants, désireux de voir
« sa véritable forme qui %st cachée sous les œuvres et sous les objets,
« savent, par l’action de leur cœur, faire sortir des qualités, de même
» qu’on tire le feu du bois qui le renferme ! adoration à celui qui se
« montre lui-même à leurs yeux 1
57. « Adoration à celui dont l'essence se laisse réellement voir sous
« les qualités de Mâyâ, qui sont la matière, l’action, la cause, le mou-
« vement, le [Temps] souverain et le principe qui agit en nous; à
« celui dont la forme, œuvre de Mâyâ, disparaît aux yeux des sages
• qui ont reconnu, par l’exercice de la raison, que l’Esprit l'emporte
• sur les organes corporels !
58. • Adoration à cet Etre doué de vue, qui laisse les qualités de
«sa Mâyâ exécuter, non ce qu’il veut lui-même, mais ce qu’elle dé-
«sire, quand elle accomplit l’œuvre de la création, de la conserva-
« tion et de la destruction de l’univers, semblable ainsi au fer qui
• tourne sous l’action de l’aimant auprès duquel il est placé ; à cet
« Être, témoin des qualités et des œuvres !
59. • Je m'incline devant cet Être souverain, qui sous la forme du
• premier Sanglier des mondes, après avoir anéanti le Dâitya luttant
« contre lui dans le combat, me plaça sur l’extrémité de sa défense
«pour me retirer de l'Abîme, et sortit lui-même de l’Océan, sem-
« blable à un éléphant qui se joue. »
PIN DU DIX- HUITIÈME CHAPITRE , AYANT POUR TITRE :
DESCRIPTION I)E LA TERRE,
DANS LE CINQUIÈME LIVRE DU GRAND PURANÀ,
LE BIENHEUREUX BHAGAVATA,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMA ET COMPOSÉ PAR VYÀSA.
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LIVRE CINQUIÈME.
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CHAPITRE XIX.
DESCRIPTION Dl) DJ AMBUDVÎP A.
1. Çuka dit: Dans le kinJpurucha Varclia, le bienheureux Âdi-
purucha habite sous la figure du frère aîné de Lakchmana et de
l’époux chéri de Sitâ; là passionné pour le contact de ses pieds,
Hanumat, le prejnier des serviteurs de Bhagavat, le sert, ainsi que
les KiiTipuruchas, avec une dévotion non interrompue.
9. Il écoute l’histoire si fortunée de Bhagavat son maître, qu’Arch-
tichêna chante avec les Gandharvas , et il chante lui-même ainsi :
5. « üïft ! adoration à Bhagavat dont la gloire est excellente ; à
«celui- que distinguent les actions, les vertus et les caractères de la
« noblesse, qui s’est dompté lui-même, qui a suivi la voie du monde,
* qui est la pierre de touche de la bonne renommée ! adoration au
« Dieu ami des Bràhmanes, au grand homme, au grand roi!
4. « Je me réfugie sans égoïsme auprès de cet Être unique, qui
« n’est autre qu'une conception pure, qui dissipe par sa splendeur
« le» divers états, produits des qualités, qui est uniforme, calme, que
i le sage seul peut saisir, et qui n'a ni nom ni forme.
5. «Si le Seigneur a pris la forme humaine [de Kâma}, ce n’a
• pas été seulement pour tuer le Râkchasa; il a aussi voulu instruire
«les hommes : comment, en effet, celui qui trouve sa joie en -lui-
« même aurait-il pu autrement s’exposer aux douleurs que lui causa
« Sjtâ ?
6. « Non, le bienheureux V âsudèva , l’âme et l’ami le plus cher de
■ ceux qui se possèdent, n’est pas esclave des affections des trois
« mondes -, non , il ne peut ressentir les douleurs que cause une femme ;
« il ne pçut laisser aller Lakchmana.
7. «Ce n’est ni la noblesse de la naissance, ni la fortune, ni l’é-
248
LE BHÀGAVATA PURANA:
«loquence, ni l’esprit, ni la beauté qui plaisent au frère aîné de
«Lakchmana, puisqu'il nous a donné son amitié, à nous habitants
« des bois, qui n’avions aucun de ces avantages.
8. « Peu importe qu’il soit Sura ou Asura, homme ou singe, celui
«qui sert de toute son âme Râma, le meilleur des êtres, qui est
« Ilari sous une forme humaine, et qui reconnaissant de ce qu’on fait
« pour lui, conduisit au ciel les Kôçalas du nord. >
9. Dans le Bhârata Varcha, Bliagavat dont la voie est invisible,
prenant le nom de Naranârâyana , accomplit, par bienveillance et
par compassion pour ceux qui se possèdent, une suite de mortifica-
tions au milieu desquelles il obtient la connaissance de l'Esprit qu'il
doit à des mérites, à une science, à un détachemçnt, à un empire
sur lui-même, à un calme et à un contentement accumulés pendant
toute la durée d’un Kalpa.
10. Là suivi des habitants du Bhârata, y compris toutes les classes
et tous les ordres, le bienheureux Nârada voulant ènseigner à Sâ-
varui la doctrine qui, au moyen du Sâiïikhya et du Yôga, exposés par
Bhagavat, décrit la grandeur de ce Dieu, l’aborde avec le sentiment
d'une dévotion profonde, et récite cette prière :
11. «Uiîil adoration à Bhagavat dont la vertu est la quiétude,
«devant qui disparaît ce qui n’est pas l’âme! adoration à celui qui
« est le bien des pauvres, à Naranârâyana le héros des solitaires, au
« précepteur suprême des ascètes , au chef de ceux qui trouvent leur
« joie en eux-mêmes ! adoration ! adoration !» Et il chante ainsi :
12. «Adoration à l’Etre détaché, isolé et témoin, qui agent dans
« la création et dans les autres états de l’univers, n’y est pas enchaîné;
« qui quoique uni au corps, n’est pas atteint par les modifications
«corporelles, et qui voit, sans que sa vue soit blessée par les qua-
« lités [de ce qu'il voit]!
15. « La voilà, en effet, cette perfection dans la pratique du Yôga,
«ô toi qui en es le maître, qu’a chantée le bienheureux Hiranya-
« garbha , et au moyen de laquelle fhomme, abandonnant à la fin
« de sa vie ce corps misérable, doit tenir avec dévotion son qpeur uni
«à toi, qui n’as pas de qualités.
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LIVRE CINQUIÈME.
14. ■ C’est de la peine en pure perte que les efforts du sage même
« qui semblable à l’homme avide des jouissances de ce monde et de
« l’autre, dont toutes les pensées sont à sa femme, à ses enfants et à
«ses richesses, tremble à l’idée de perdre ce misérable corps.
15. « Donne-nous donc , ô puissant Adhôkchadja , donne-nous le
« Yôga capable de produire l'union de notre nature avec la tienne,
«pour que nous puissions briser promptement le lien, si difficile à
* rompre, du sentiment du moi et du mien, qu’a placé ta Mâyâ dans
« ce pauvre corps. »
16. Il y a aussi dans le Bhârata Varcha un grand nombre de fleuves
et de montagnes; ce sont, entre autres, le Malaya, le Maggalapras-
tha, le Mâinâka, le Trikûta, le Rïchabha, le Kûtaka, le Kôllaka, le
Sabya, le Dêvagiri, le Rïchyamûka, le Çrîçâila, le Vêgkata, le Ma-
hèndra, le Vàridbâra, le Vindhya, le Çuktimal, le Rïkchagiri, le
Pâriyâtra, le Drôna, le Tchitrakûta, le Gôvardhana, le Râivataka, le
Kakubha, le Nîla , le Gôkâmukha, l’Indrakila, le Kâmagiri, et d’autres
encore, dont on compte des centaines et des milliers, et des flancs
desquelles coulent des fleuves et des rivières innombrables.
17. Les habitants du Bhârata vont se baigner dans les eaux de
ces rivières dont le nom seul purifie déjà.
18. Ce sont la Tcliandravasâ, la Tâmraparnî, l’Avatôdâ, la Krita-
mâlâ, la Vâihâyasî, la Kâvêrî, la Vênî, la Payasvinî, la Çarkarâvartâ ,
la Tuggabhadrâ, la Krîchnavênî, la Bhimarathî, la Gôdâvarî, la Nir-
vindliyâ, la Payôchnî, la Tàpî, la Rêvâ, la Surasâ, la Narmadâ, la
Tcharmanvatî, le Sindhu, l’Andha et le Sôna, deux fleuves, la Mahâ-
nadî, la Vêdasmrîti, la Rïcliikulyâ, la Trisâmâ, la Kâuçiki, la Mandâ-
kinî, la Yamunâ, la Sarasvatî, la Drîchadvatî, la Gômalî, la Sarayu,
la Rôdhasvatî, la Chachthavatî, la Saptavatî, la Suchômâ, la Çatadru,
la Tchandrabhâgâ, la Marudvrîddhâ, la Vitaslâ, l’Asiknî, la Viçvâ,
qui sont de grandes rivières.
10. Les êtres qui naissent dans ce Varcha parcourent successive-
ment, car c’est le sort commun de tous, les nombreuses voies de
l’existence parmi les Dieux , les hommes ou dans les Enfers , sous
l’influence de leurs actions antérieures blanches, rouges ou noires,
250 LE B H ÀG AV ATA PURÀNA.
et ils peuvent même, chacun en suivant les règles de leur caste,
arriver à la délivrance ,
20. La délivrance, qui caractérisée par une dévotion désintéressée
pour le bienheureux Vàsudêva, l’âme de tous les êtres, qui est exempt
de personnalité, qui échappe au langage, que rien ne renferme et
qui est l’âme suprême, est réservée à celui qui brisant la chaîne de
l’ignorance, cause des nombreuses voies de l’existence, s’attache aux
serviteurs de Mahâpurucha.
21. Les Dieux, en effet, chantent les stances suivantes : «Quelle
« belle action ont-ils donc faite, ou combien Hari lui-même a-t-il dû
« leur être favorable, pour qu’ils aient reçu parmi les hommes, sur la
« terre de Bhârata, ce que nous désirons tant nous-mêmes, l’existence,
« et avec elle le moyen de servir Mukunda !
22. « Qu'avons-nous besoin de ces sacrifices et de ces pénitences
« si difficiles, et de ces aumônes, et de la conquête du ciel qui est si
« peu de chose, si dans le monde où nous sommes, notre mémoire,
■ que ravit le mouvement passionné des sens, n’est pas pleine du lotus
■ des pieds de Nârâyana ?
25. « La possession de la terre de Bhârata avec un instant d'exis-
« tence, vaut mieux que l’avantage de renaître dans le rang élevé des
« êtres dont la vie dure un Kalpa ; car les sages qui se détachent de
« l’action qu’ils ont faite, pendant un seul instant d’une vie humaine,
« parviennent au séjour de Hari, où cesse toute crainte.
24. «Non, le monde du roi des Dieux lui-même n'est pas digne
« qu’on le recherche, si les fleuves des histoires de Vâikuntha, sem-
« blables à l’ambroisie, n’y coulent pas; si les sénateurs vertueux de
« Bhagavat n’en recherchent pas le récit; si les sacrifices du Chef
« de l’offrande ne s’y célèbrent pas avec leurs grandes fêtes.
25. * Mais les êtres qui après avoir obtenu sur cette terre la eondi-
« tion humaine, dont la science, les œuvres et la matière sont les élé-
■ ments, ne font pas tous leurs efforts pour ne plus mourir, retombent,
• comme des oiseaux, dans les mêmes filets.
26. « L’oblation que les hommes du Bhârata répandent et sacrifient
« avec foi sur le tapis sacré en marquant les parts, conformément aux
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LIVRE CINQUIÈME.
« règles, et avec les prières et les substances voulues, c’est ce Dieu
« unique, invoqué sous tant de noms divers, ce Dieu dispensateur de
« tous les biens et accompli en lui-même, qui s'en empare avec joie.
27. « Il donne, il est vrai, aux hommes ce qu’ils lui demandent.
• Ce n’est pas toutefois le bien suprême, puisqu’on le sollicite encore
«après avoir obtenu ses dons; mais il accorde de lui-même à ses
«adorateurs qui ne désirent rien, la possession de ses pieds qui fait
« cesser tous les désirs.
28. • Puisse, s'il nous reste quelque temps à jouir du bonheur du
«ciel comme récompense de nos sacrifices bien accomplis, de nos
« hymnes et de nos bonnes œuvres, puisse ce temps s’échanger contre
« une existence consacrée au souvenir de Mari, dans le Varcha d’Adja-
« nâbha, où ce Dieu accorde la félicité à ceux qui le servent! »
29. Quelques-uns, ô roi, comptent dans le Djambudvîpa huit
Dvîpas secondaires, qui furent formés par les fils de Sagara, lorsque
cherchant le cheval [perdu], ils creusèrent la terre de toutes parts.
50. On les nomme Svarnaprastha, Tchandraçukla, Avatrana, Ha-
manaka, Mandaraharina, Pâûtchadjanya, Simhala et Lagkâ.
51. Je viens de te décrire, ô le meilleur des fils de Bharata, les
divisions du Djambudvîpa, ainsi qu’on me les a enseignées.
FIN PC DII-NEUVlÉME CHAPITRE, AYANT POUR TITRE :
DESCRIPTION ni' DJAMBUDVÎPA ,
PANS LE CINQUIÈME LIVRE DU GRAND TIRANA .
LE BIENHEUREUX BiiÀGAVATA,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMA ET COMPOSÉ PAR VTÂSA.
5t.
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LE BHÂGAVATA PÜRÀNA.
CHAPITRE XX.
DESCRIPTION DES MERS ET DES TERRES.
1. Le Rïchi dit : Je vais maintenant énumérer les Varchas ou di-
visions du Plakcha et des autres Dvîpas, en en donnant la mesure,
la description et la forme.
2. Le Djarnbudvïpa est, dans toute son étendue, entouré par la
mer d’eau salée, comme le Mêru l’est par le fleuve Djambù. Or la
mer salée elle-même est entourée par le Plakcba Dvîpa, qui a deux
fois son étendue, comme un fossé l’est par un bois situé sur son bord
extérieur. Le figuier Plakcha, qui donne son nom à ce Dvîpa, a la
hauteur du Djambù et est entièrement d’or; c’est là que se trouve
Agni aux sept langues de feu. Le roi de ce Dvîpa, Idhmadjihva, fils
de Priyavrata, ayant divisé son continent en sept Varchas, les distri-
bua entre ses sept fils, qui leur donnèrent chacun leur nom, et se
retira du monde pour se livrer à la pratique de l’union avec l’Esprit.
5. Les sept Varchas se nommèrent Çiva, Yavayasa, Subhadra,
Çânta, Kchêma, Amrïta, Abhaya; on y compte sept montagnes et
sept fleuves.
4. Manikûta, Vadjrakûta, Indrasêna, Djyôlichmat, Suparna,
Hiranyachthîva, Mêghamàla, sont les montagnes qui forment les
barrières de ces Varchas; Arunâ, Nrîmanâ, Aggirasî, Sâvitrî, Supra-
bhâtâ, Rïtambharâ, Satyaiîibliarà , en sont les grands fleuves. Les
quatre classes des habitants de ces Varchas, les Haiîisas, les Pataiïi-
gas, les Ûrdhvàyanas et les Satyâggas, purifiés par ces eaux de la
Passion et des Ténèbres, vivant mille années, ayant un extérieur et
des enfants semblables aux Immortels, sacrifient, avec le triple Vêda,
au divin soleil qui est formé lui-même par les Vêdas, qui est l'Esprit
et la porte du ciel, [en disant:]
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LIVRE CINQUIÈME.
5. ■ Nous implorons le soleil, cette forme de l'antique Vichnu, du
« vrai, du juste, du Vêda, de l'immortalité, de la mort, qui est l’Esprit. •
6. Dans le Plakclia et dans les^inq autres Dvîpas, les hommes
ont ce qu'on appelle les dons de la vie, des sens, de la vigueur,
de l’énergie, de la force, de l’intelligence, de l’héroïsme, et tous en
jouissent indistinctement et par le fait seul de leur naissance.
7. Le Plakcha est, dans toute son étendue, entouré par la mer
de jus de canne à sucre, qu’entoure également le Dvîpa Çâlmala, qui
a le double de largeur de cette mer, et qui est lui-même environné
par l’océan de liqueur enivrante.
8. Là est le cotonnier Çâlmalî, qui a l’étendue du Plakcha, et que
l’on dit être la demeure du divin roi des oiseaux , qui chante les
hymnes du Vêda; cet arbre donne son nom à ce Dvîpa.
9. Le souverain de ce continent, Yadjhabâhu, fds de Priyavrata,
partagea entre scs fils les sept Varchas dont il se compose, et qui
reçurent d'eux les noms de Surôtchana, Sâumanasya, Ramanaka,
Dêvavarcha, Pàribhadra, Âpyâyaua, Abliidj nâta.
10. On y compte sept montagnes qui en forment les limites, savoir:
Svarasa, Çataçrïgga, Vâinadêva, Kunda, Kumuda, Puchpavarcha, Sa-
hasraçruti; et sept rivières qui sont : Anumati, Sinîvâlî, Sarasvatî,
Kuhû, Radjanî, Nandâ et Râkà.
11. Les habitants de ces Varchas, qui se nomment Çrutadharas,
Vîryadharas, Vasumdharas et lchamdharas, sacrifient avec le Vêda
au divin Sôma qui est formé par les Vêdas et qui est l’Esprit, [en di-
sant :]
12. « Qne le roi Sôma, qui, sous sa forme noire et blanche, distri-
< bue la nourriture aux Pitrïs et aux Dêvas ainsi qu’à tous les êtres,
• se montre à nous avec ses rayons ! >
îs. En dehors de la mer de liqueur enivrante est le Kuça Dvîpa,
qui a le double de largeur, et qui est lui-même entouré par la mer
de beurre clarifié. C’est là qu’est la tige de Kuça, œuvre des Dieux,
qui donne son nom à ce continent, et qui semblable à un autre Dieu
du feu, illumine tout l'horizon de l’éclat de ses épis.
14. Le souverain de ce Dvîpa, Hiranyarêlas, fils de Priyavrata,
254
LE BHÂGAVATA PURÀNA.
après avoir partagé entre ses fils les sept Varchas dont il se compose,
se livra lui-même à la pénitence.
15. Vasu, Vasudâna, DrïdhaAtchi, JSâbhigupta, Stutyavrata, Vi-
viktanâman et Dêvanâman, sont les noms de ces Varchas qui ont
pour limites les sept monts Tchakra, Tchatuhçrïgga, Kapila, Tchitra-
kùta, Dêvânîka, Ûrdhvarôrnan et Dravina.
16. Leurs fleuves sont : la Rasakulyâ, la Madhukulyâ, la Mitra-
vindâ, la Çrutavindâ, la Dêvagarbhâ, la Ghrîtatchyutâ et la Mantra-
raâlâ. C’est avec leurs eaux que les habitants du Kuça Dvîpa, nom-
més les Kuçalas, les Kôvidas, les Abhiyuktas et les Kulakas, sacrifient
par la perfection de leur vertu à Bhagavat, manifesté sous la figure
de Djâtavêdas (le feu), [en disant :]
17. « Tu es, certainement, ô Djâtavêdas, celui qui porte l’offrande
■ au suprême Brahma : sacrifie donc par le sacrifice des Dêvas à Pu-
« rucha, dont les Dêvas sont les membres. *
t8. Au delà est le Krâuntcha Dvîpa, qui a le double de largeur, et
qui est dans toute son étendue environné par la mer de lait, comme
le Kuça l’est par la mer de beurre clarifié; c'est là qu’est le Krâun-
tcha, ce roi des montagnes, qui donne son nom au continent.
19. Quoique les flancs et les bocages de cette montagne fussent
ébranlés par le glaive de Cuba , elle fut préservée et raffermie par
le bienheureux Varuna, qui l’aspergea de quelques gouttes prises
dans la mer de lait.
20. Le roi de ce Dvîpa, Ghrïtaprïchtha, fils de Priyavrata, après
avoir divisé son royaume en sept Varchas, y établit comme souve-
rains ses fils, qui donnèrent chacun leur nom à un Varcha; et devenu
Bhagavat lui-même, il se réfugia sous le lotus des pieds du bien-
heureux Hari, à qui appartient la gloire de la vertu suprême, et avec
lequel il s’était identifié.
21. Ama, Madhuruha, Mêghaprîchtha , Sudhâman , Bhrâdjichtha,
Lôhitârna et Vanaspati furent les fils de Ghrïtaprïchtha; on compte
dans leurs Varchas sept montagnes et sept fleuves. Çukla, Vardha-
mâna , Bhôdjana, L'pavarhana, Nanda, Nandana, Sarvatôbhadra
sont les montagnes.
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255
LIVRE CINQUIÈME.
22. Abhayâ, Amrïtâughâ, Aryakâ, Tîrthavatî, Rûpavatî, Pavitra-
vatî, Çuklâ, sont ces lleuves dont l’eau purifiante et saine est em-
ployée par les Puruchas, les Rïchahhas, les Dravinas et les Dèvakas,
habitants de ces Varchas, lorsqu’ils sacrifient au Dieu qui est l'eau
même, avec leurs mains réunies et remplies d’eau, [en disant:]
23. «Eaux, qui purifiez la terre, l’atmosphère et le ciel, vous êtes
* douées de l’énergie de Purticha ; purifiez, en détruisant nos péchés,
« nos corps mêmes qui vous louchent. >
24. Au delà de la mer de lait est le Çâka Dvîpa qui l’entoure, et
qui a trente-deux mille Lakchas de Yôdjanas d’étendue; il est lui-
même environné par la mer de crème. C’est là qu’est l’arbre nommé
Çâka, qui donne son nom à ce Dvîpa, et dont l’odeur excellente
parfume tout ce continent.
25. Le roi de ce Dvîpa fut Mêdhàtithi, fils de Priyavrata; l'ayant
divisé en sept Varchas, qui prirent les noms de ses fils et qui s’appe-
lèrent Purôdjava, Manôdjava, Pavamâna, Dhûmrânîka, Tchitrarêpha,
Bahurûpa et Viçvadhâra, il les y établit rois, et lui-même fixant sa
pensée sur Bhagavat, l’Être infini, il se retira dans la forêt pour faire
pénitence.
26. Il y a sept montagnes servant de limites à ces Varchas, ainsi
que sept lleuves. Les montagnes sont : lçâna, Uruçrïgga, Balabhadra,
Çatakèçara, Sahasrasrôlas, Dêvapâla et Mahânasa.
27. Anaghâ, Ayurdâ, Ubhayasprïchti , Aparâdjitâ, Pantchapadi,
Sahasrastuti et Nidjadhrïti en sont les lleuves.
28. Les Rïtavratas, les Satyavratas, les Dânavratas et les Anuvratas ,
qui habitent ces Varchas, se purifiant de la Passion et des Ténèbres
en se rendant maîtres de leur souille, sacrifient, au moyen d’une
méditation profonde, à Bhagavat qui est le vent, [et disent :]
29. «Que celui qui étant entré au sein de tous les êtres, les sou-
* tient par ses mouvements divers, que ce modérateur interne qui
* est le Seigneur même, nous protège, nous qui sommes manifeste-
* ment sous sa dépendance ! »
50. Au delà de la mer de crème est le Puchkara Dvîpa, qui a en
largeur le double de cette mer, et qui est lui-même entouré à l’exlé-
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256
LE BHÀGAVATA PL R AN A.
rieur par la mer d'eau douce; là est le grand lotus qui a des millions
de pétales d’or aussi purs que les flammes du feu , et qui sert de
siège à Bhagavat paraissant sous la forme de Kamalâsana (Brahma).
Au milieu de ce Dvîpa s’élève , à une hauteur de dix mille Yôdjanas
et avec une largeur pareille, un mont unique nommé Mânasôttara,
lequel sert de limite aux deux Varchas situés au-dessous et au-dessus
de lui. C’est sur cette montagne que sont placées, aux quatre points
de l’horizon, les quatre villes des Gardiens du monde, Indra et les
autres, au-dessus desquelles le cercle de l’année, tracé par le char
du soleil tournant autour du Mêru, accomplit sa révolution en dis-
tribuant aux Dieux le jour et la nuit.
51. Le souverain de ce Dvîpa, Vîtihôtra, fds de Priyavrata, eut
deux fils, Bamanaka et Dhâtaki, qu’il établit rois chacun sur un
Varcha, pour se livrer lui-même, ainsi que ses frères aînés, à la pra-
tique des œuvres consacrées à Bhagavat.
52. Les habitants de ce Varcha honorent Bhagavat sous la forme
de Brahma, au moyen du sacrifice qui les associe à sa personne, et
ils prononcent les paroles suivantes :
53. « Adoration à ce Bhagavat dont l’homme doit vénérer le signe
« qui est la cérémonie qui le constitue, le signe de Brahmâ, dont le
« terme est le Dieu unique et qui est lui-même un et calme ! »
34. Au delà de la mer d’eau douce est la montagne nommée Lôkâ-
lôka , qui s’étend en cercle entre les régions éclairées par le soleil
et celles qui ne le sont pas.
35. Là est une autre terre toute d’or, qui ressemble à la surface
d’un miroir, et dont l’étendue égale celle de l’espace compris entre
le Mêru et le Mânasôttara. Tout objet quelconque qu’on y dépose ne
se revoit plus; aussi n’a-l-elle jamais eu aucun habitant.
36. L’expression composée de Lôkâlôka vient de ce que les régions
éclairées par le soleil, et celles qui ne le sont pas, sont distinguées
par cette chaîne qui les sépare.
57. Elle a été posée par le Seigneur sur la limite des trois mondes
qu’elle entoure, pour que les rayons de la troupe des astres que pré-
cède le soleil et que termine Dhruva, en éclairant les trois mondes
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257
LIVRE CINQUIÈME.
placés en dedans dé celle enceinte, ne pussent jamais se porter au
delà, tant est grande sa hauteur et sa largeur.
58. Telles sont la mesure, la forme et la situation de l’ensemble de
l'univers, telles que se le représentent les chantres inspirés; la chaîne
du Lôkàlôka a [en largeur] le quart de la superficie de la terre, qui a
cinquante fois dix millions [de Yôdjanas],
59. Au delà de cette chaîne, aux quatre points de l’horizon, le
Dieu né de lui-même, le précepteur de tous les mondes, a placé les
rois des éléphants, Rîchabha, Puchkaratchùda.Vàmanaet Aparàdjita,
qui soutiennent la totalité de l’univers.
40. Là pour augmenter les diverses énergies des Gardiens de l'u-
nivers, qui sont des manifestations de sa substance, Uhagavat, te
suprême Vfahàpurucha, l’époux de la grande Vibhûti, le modérateur
interne, entouré des chefs de son assemblée, tels que Viclivaksêna et
les autres, revêtant sa forme pure que constituent les huit perfec-
tions de la justice, de la science, du détachement, de la puissance
et des autres vertus, et que caractérisent des bras parés de ses excel-
lentes armes, Bhagavat réside sur la première des montagnes pour
la félicité de tous les mondes;
41. C’est-à-dire qu'il conserve cette forme jusqu’à la fin du Kalpa,
pour la garde des diverses pratiques du monde, dont sa mystérieuse
Mâvâ est l'auteur. #
42. L'étendue de la terre en dedans [des monts Lôkâlôkas] donne
celle des régions situées en dehors de cette chaîne, que n’éclaire
pas le soleil ; au delà on place la voie pure des chefs du Yôga.
45. Placé au centre de l’œuf du inonde, le soleil- occupe la partie
de l'espace qui s’étend entre le ciel et la terre; à partir du soleil
jusqu'à l’enveloppe de l’œuf, on compte vingt-cinq fois dix millions
de Yôdjanas.
44. Mârtandia est le surnom que l’on donne au soleil, parce qu’il
est fixé au centre de cet œuf inerte; [Brahmâ se nomme] Iliranya-
garbha , parce qu’il est sorti de l’œuf d’or.
45. C’est le soleil qui sert à distinguer les uns des autres les points
de l’espace, l’atmosphère, le ciel, la terre, les lieux assignés aux
258 LE BHÀGAVATA PGHÀNA.
jouissances célestes ou à la délivrance, les Enfers et les demeures
de l’Abîme.
(te. Le soleil est l’âîne, l'œil et le souverain de tous les êtres doués
de vie, Dieux, animaux, hommes, reptiles et végétaux.
PIN DO VINGTIÈME CHAPITRE. AVANT POUR TITRE:
DESCRIPTION DES MERS ET DES TERRES.
DANS LE CINQUIÈME LIVRE DU GRAND PUR SNA ,
LE BIENHEUREUX BHÀGAVATA ,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMA ET COMPOSÉ PAR VYÀ5A.
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LIVRE CINQUIEME
259
CHAPITRE XXI.
DESCRIPTION DU CHAR DU SOLEIL.
1. Çuka dit : Je viens d'exposer, en en donnant la mesure et la
description , la composition de l'enceinte de la terre. Ceux qui con-
naissent ce sujet, donnent d’après cette mesure celle de la sphère
du ciel ;
2. De même qu’on mesure l’une par l’autre deux feuilles de Nich-
pâva ou d’une plante semblable; ils placent entre le ciel et la terre,
l'atmosphère qui tient à l’un et à l'autre.
5. Fixé au milieu , le divin chef des astres, source de chaleur,
échauffe de ses rayons et éclaire de sa lumière les trois mondes;
montant, descendant ou restant dans une situation intermédiaire,
selon les temps, et suivant que sa marche, qui prend les noms de
septentrionale, méridionale, équinoxiale, est lente, rapide ou uni-
forme, le soleil produit la brièveté, la longueur ou l’égalité des jours
à l’égard des nuits, selon qu’il entre dans les Poissons ou dans les
autres signes. . - ■
h. Quand il est dans le Bélier ou dans la Balance, les jours sont
égaux aux nuits; quand il entre dans les cinq signes dont le Taureau
est le premier, alors les jours croissent, et les nuits diminuent d'un
Ghatikâ ( 2 k minutes) par mois.
5. Lorsqu'il est dans les cinq signes qu’ouvre le Scorpion , ce sont
les jours qui diminuent et les nuits qui augmentent.
6. L'accroissement des jours commence pendant sa marche méri-
dionale, celui des nuits pendant sa marche septentrionale.
7. On donne neuf Kôtis cinquante et un Lakchas de Yôdjanas à
la révolution du soleil autour du mont Mânasôttara; c’est sur cette
montagne qu'on place la ville d’Indra, nommée Dêvadhânt, à l’est
33.
260
LE BHÀGAVATA PURÀNA.
du Mêru; celle de Yama, nommée Samyamanî, au sud; à l’ouest
celle de Varuna, nommée Nimlôtckan! ; au nord celle de Sômaf nom-
mée Vibhâvari. Dans ces villes, les divisions du jour en matin, iifKli .
soir et minuit, qui sont les causes de l'activité et du repos de* êtres
vivants, sont déterminées d’après le temps et d’après leur position
relativement aux quatre coins du Mêru.
8. Quand le soleil est à midi, il éclaire toujours les habitants du
Mêru, autour duquel il tourne, en se dirigeant vers la gauche et en
le laissant a sa droite.
9. Quand il se lève pour un point, il se couche pour le point si-
tué à l’extrémité opposée du diamètre de sa course; quand il échauffe
de manière à exciter la sueur, il cause le plus profond sommeil au
point opposé de ce même diamètre; arrivé à ce dernier point, il est
tout à fait invisible aux hommes [du côté opposé].
10. Lorsqu'il quitte la ville d’Indra, il franchit en quinze Ghati-
kàs un espace de deux Kôlis un quart, douze Lakchas et demi de
Yùdjanas et plus, pour arriver à celle de Yama.
11. De là il se dirige vers la ville de Varuna, puis vers celle de
Sôma, pour revenir de nouveau à celle d’Indra; et de même la lune
et les autres planètes se lèvent et se couchent dans la sphère des
astres, avec les Nakchatras.
12. C’est ainsi que le char du soleil que forment les trois Vêdas,
visite successivement les quatre villes; il parcourt en un Muhûrta
(48 minutes) trente-quatre Lakchas huit cents Yôdjanas.
13. On lui donne une roue qui est l’année, douze rais, six jantes
et trois moyeux ; l'essieu , auquel est adaptée la roue du char du soleil
qui marche comme la roue d’un moulin à huile, repose d'un coté
sur le sommet du Mêru et de l’autre sur celui du Mânasôttara au-
dessus duquel il accomplit sa révolution.
14. A cet essieu est fixée l’extrémité d’un second essieu, semblable
à l’essieu d’un moulin à huile , qui est le quart du premier et dont
la partie supérieure est attachée à Dhruva.
15. Le coffre de ce char a trente-six Lakchas de Yôdjanas de long,
et quatre fois moins de largeur; cette dernière mesure est celle du
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LIVRE CINQUIÈME. 261
joug auquel sont attachés les sept chevaux, nommés chacun du nom
d'un mètre védique, qui dirigés par Aruna, traînent le divin soleil.
16. Placé en avant ou en arrière du soleil, Aruna remplit l’olhce
de cocher.
17. Les Vâlikhilyas, ces Rïchis hauts comme la phalange du pouce,
précèdent le soleil au nombre de soixante mille, pour chanter les
hymnes et célébrer ses louanges.
18. Et de même deux autres troupes formées chacune d’un liichi,
d'un Gandharva, d’une Apsaras, d’un Nâga, d’un Grâmanî, d’un
Démon et d’un Dêva, en tout quatorze Génies, viennent deux fois par
mois avec leurs noms distincts , honorer par des devoirs spéciaux el
sous ses noms divers, le divin Soleil qui est l’Esprit.
19. La circonférence de la terre est de neuf Kôlis et demi plus un
Lakcha de Yûdjanas; le soleil franchit en un instant deux mille Yô-
djanas et un Gavyûti (8ooo coudées ou le quart d’un Yôdjana).
FIS ne VINGT ET UNIÈME CHAPITRE, AYANT POUR TITRE ■
DESCRIPTION DU CHAR DO SOLEIL .
DANS I.E CINQUIÈME LIVRE DU GRAND Pt RÂNA .
LE BIRNItECHEGX BIIÀGAVATA ,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHlli ET COMPOSÉ PAR VYÂSA.
262
LE BHÀGAVATA PURÂNA.
CHAPITRE XXII.
DESCRIPTION DE LA SPHERE DES ASTRES.
1 . Le roi dit : Gomment comprendre la description que tu as faite ,
quand tu as dit que le divin soleil, tournant autour du Mêru et de
Dhruva en les laissant à sa droite, marche à gauche, se dirigeant
vers la sphère des étoiles ?
2. Le sage dit : Tout comme les fourmis et autres insectes, placés
sur une roue de potier qui tourne, tournent avec elle et suivent en
même temps des directions qui leur sont propres, puisqu'on les trouve
sur divers points; ainsi le soleil et les autres planètes, placés sur la
roue du Temps qui a pour attributs les signes et les Nakchatras,
tournent avec elle autour de Dhruva et de Mêru, en les laissant à leur
droite, et marchent d'un mouvement qui leur est propre, puisqu’on
les voit dans un Nakchatra ou dans un signe différent.
5. C’est le bienheureux Adipurucha, Nâràyana lui-même, cet être
que les chantres inspirés désirent connaître à l’aide du Vêda, qui
pour rendre heureux les mondes, divisant en douze parties sa propre
personne, que le Vêda constitue et qui est la cause de la perfection
des cérémonies, donne aux six saisons, le printemps et les autres,
leurs attributs distincts selon les œuvres qu’on y doit accomplir.
4. Les hommes qui en ce monde, suivant les règles de leur caste
et de leur condition, lui sacrifient avec foi, au moyen du triple Vêda,
avec de grandes ou de petites cérémonies conformes à l’Ecriture, et
avec les développements du Yoga, atteignent bien vite au bonheur.
5. Cet être, l’âme des mondes, entrant dans la roue du Temps qui
occupe le centre de l’atmosphère entre la terre et le ciel, parcourt
les douze mois, qui tirent leurs noms de ceux des signes et qui sont
les portions de l'année ; un mois est la réunion de deux Pakchas ,
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265
LIVRE CINQUIÈME.
un jour et une nuit [des Pitrfs], ou encore la durée de deux Nakcba-
tras un quart; le temps que le soleil met à parcourir un sixième des
signes zodiacaux, est une saison, l’une des portions de l’année.
6. On appelle marche [méridionale ou septentrionale], le temps
qu’il met à franchir la moitié de la route du ciel ;
7. Et on donne les noms de Samvatsara, Parivalsara, Idàvalsara,
Anuvatsara et Vatsara, au temps qu'il met à parcourir complètement
le cercle de l’atmosphère avec celui de la terre et du ciel, dans sa
course lente, rapide ou uniforme.
8. De même la lune, qui est à cent mille Yôdjanas au-dessus de
la sphère du soleil marchant dans sa course impétueuse plus rapi-
dement que lui, parcourt l'année solaire en deux Pakehas, un mois
en deux constellations un quart, et un Pakcha en un seul jour.
9. Ou bien, faisant, quand ses parties se remplissent, le jour
des Dieux et la nuit des Pitrïs, et quand elles décroissent, le jour
des Pitrfs et la nuit des Dieux, ce qui résulte de ses deux Pakehas,
cet astre, qui est le souffle et la vie de la totalité des êtres vivants,
parcourt en trente Muhûrtas chacun des Nakchatras.
10. Cet astre est le bienheureux Purucha lui-même, qui est formé
de seize parties, que constituent le cœur, la nourriture et l’immorta-
lité, qu’on dit en un mot formé de l’ensemble des êtres, parce qu’il
sait faire prospérer la vie de tous, Dêvas, Pitrfs, hommes, Bhûtas,
animaux, oiseaux, reptiles et végétaux.
11. Au-dessus, à trois cent mille Yôdjanas de distance, ont été
placés par le Seigneur, sur la route du Temps, les Nakchatras qui
laissent de même le Mèru à leur droite, et qui avec Abhidjit sont au
nombre de vingt-huit.
12. Au-dessus, à deux cent mille Yôdjanas, est Uçanas (Vénus),
qui marchant comme le soleil, le précède, le suit ou l’accompagne,
selon que la course de ce dernier astre est rapide, lente ou uniforme;
toujours favorable aux mondes, faisant d'ordinaire pleuvoir, cette
planète se reconnaît à la régularité de sa marche; elle dompte la
constellation qui refuse la pluie.
15. On énumère avec Uçanas, Budha (Mercure), le fds de Sôma,
264
LE BHÀGAVATA PURÂNA.
qui est placé plus haut à deux cent mille Yôdjanas; quand cette
planète, ordinairement heureuse, se sépare du soleil et le précède,
elle annonce des malheurs tels que des tempêtes, une grande abon-
dance de nuages ou de la sécheresse.
14. Au-dessus, à deux cent mille Yôdjanas, se voit Aggâraka
(Mars), qui lorsque sa marche n’est pas oblique, met trois Pakchas
( un mois et demi ) à parcourir chacun des douze signes ; ordinaire-
ment funeste, cette planète présage des malheurs.
15. Au-dessus, à deux cent mille Yôdjanas, est le bienheureux
Vrïhaspati (Jupiter), qui lorsque sa marche n’est pas oblique, reste
un an dans chaque signe ; cette planète est favorable à la race des
Brahmanes.
16. Au-dessus, à deux cent mille Yôdjanas, est l’astre nommé
à la marche lente (Saturne), qui reste trente mois dans chaque
signe, et qui met un égal nombre d'années à les parcourir tous; il
porte ordinairement le trouble dans tous les cœurs.
17. Au delà, à onze cent mille Yôdjanas de distance, se voient les
Rïchis, qui répandant le bonheur dans les mondes, tournent en la
laissant à leur droite, autour de la demeure suprême du bienheureux
Vichnu.
FIN Dû VINGT- DEUXIÈME CHAPITRE , AYANT POUR TITRE :
DESCRIPTION DE LA SPHERE DES ASTRES,
DANS LE CINQUIÈME LIVRE DU GRAND PLRÂ^A ,
LE BIENHEUREUX BHAGAVATA,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMA ET COMPOSÉ PAR VYÂSA.
LIVRE CINQUIÈME.
265
CHAPITRE XXIII.
CONSTITUTION DE Ç1ÇUMÂKA.
1. Çuka dit : Treize cent mille Yôdjanas au delà est le lieu qu’on
nomme la demeure suprême de Vichnu, où le grand serviteur de
Bhagavat, Dhruva, fils d’Uttânapâda , honoré par Agni, Indra, le
Pradjâpati Kaçyapa et Dharma , associés tous pour une' durée pareille
et marchant autour de lui avec respect en le laissant à leur droite,
réside encore aujourd'hui, pour tout le temps du Kalpa, terme de
son existence; sa grandeur a été décrite dans ce poème.
2. Placé par le Seigneur comme le poteau solide, autour duquel
les troupes des astres, planètes et Nakchatras, tournent entraînées
par le Temps divin dont l’œil ne se ferme jamais et dont la course
est insensible, il resplendit éternellement; comme les bœufs marchant
autour du poteau de faire auquel ils sont attachés, les astres par-
courent, chacun suivant leur position, les degrés du cercle [céleste],
pendant l’espace de temps que forment les trois divisions du jour.
5. C’est ainsi que les troupes des astres, planètes et autres, atta-
chées par un lien intérieur et extérieur au cercle du Temps, tournent
jusqu’à la fin du Kalpa, poussées par le veut, autour de Dhruva au-
quel elles sont suspendues. De même que les nuages et les oiseaux
se meuvent dans le ciel, ceux-là par l’action du veut, ceux-ci sous
la direction de leurs œuvres, ainsi les astres, soutenus par l’union
de la Nature et de l’Esprit, et suivant la voie tracée par leurs œuvres,
ne tombent pas sur la terre.
4. Quelques-uns décrivent cette armée des astres sous la figure de
Çiçumâra (la Tortue), symbole sous lequel on se représente par la
méditation du Yôga le bienheureux Vâsudêva.
5. A l’extrémité de la queue de cet animal, dont la tête se dirige
n. 34
266
LE BHÀGAVATA PURÀNA.
vers le sud et dont le corps est courbé en forme d’anneau , est placé
Dhruva; le long de sa queue sont le Pradjâpati, Agni, Indra, Dharina,
et à la racine, Dhâtrî et Vidhâtri; sur ses reins sont les sept Rïchis.
Sur le côté droit de son corps, ainsi courbé vers le sud, on place
les Nakchatras qui se trouvent sur la route septentrionale [du soleil],
et sur le côté gauche, ceux de la route méridionale; de sorte que les
deux côtés de la Tortue, dont le corps a la forme d’un anneau, sont
composés d’un nombre égal de parties; sur son dos est AdjavfthS, et
de son ventre sort le Gange céleste.
' e. Les Nakchatras Punarvasu et Puchya sont sur ses flancs, l’un
à droite, l’autre à gauche; Ardrâ et Açlêcliâ sont sur les deux pieds
de derrière, l’un à droite, l’autre à gauche; Abhidjit et Uttarâcliàdhâ
sont l’un dans la narine droite, l'autre dans la gauche; Çravanâ et
Pûrvâchâdhà sont l’un dans l’oeil droit, l'autre dans l’œil gauche;
Dlianichthâ et Mûla, l’un dans l’oreille droite, l’autre dans la gauche.
Les huit Nakchatras du sud, en commençant par Magha, doivent
être placés sur les côtes de gauche; et de même Mrigaçîrcha et les
sept autres constellations du nord doivent être placées dans le sens
contraire, sur celles de droite; enfin Çatabhichâ et Djyêchthâ sont
sur l’épaule droite et sur l’épaule gauche.
7. Agastya est dans la mâchoire supérieure, Yama dans celle de
dessous, Aggàraka dans la bouche, la planète à la marche lente dans
l’anus, Vrîliaspati sur le dessus du col, le soleil dans la poitrine, Nâ-
râyana dans le cœur, la lune dans leManas, Üçanas dans le nombril,
les deux Açvins dans les mamelles, Budha dans le souffle inspiré et
expiré, llâhu (l'éclipse) dans la gorge, les Kêtus (les météores) dans
tous les membres, et la totalité des étoiles dans les poils.
8. Que l’homme chaque jour, au Saindhyâ, contemplant, attentif
et silencieux, cette forme du bienheureux Vichnu, qui se compose
de toutes les Divinités, l’honore avec cette prière : «Adressons notre
«adoration au monde des astres, qui est la marche du Temps, qui
« est le souverain des Dieux, qui est Mahâpurucha. * Celui qui hono-
rera ainsi, ou qui se rappellera trois fois les trois parties du Temps,
qui embrasse les planètes, les constellations, les étoiles, qui est le
267
LIVRE CINQUIÈME.
plus élevé des Dieux et qui enlève les péchés de ceux qui récitent
ce Mantra, verra bien vite disparaître les fautes qu’il aurait pu com-
mettre pendant ce temps.
riN ne vingt troisième chapitre , ayant i*ock titkk :
COSSTITCTIOS DE ÇIÇCMÀRA ,
DANS CE CINQUIÈME LIVRE DC GRAND l'CRÀNA .
LE BIENHEUREUX BHÂGAVATA .
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHM.t ET COMPOSÉ PAR VïtsA.
. * . P*
H.
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LE BHÀGAVATA PURÂNA.
CHAPITRE XXIV.
DESCRIPTION DES REGIONS DE L'ABIME.
1 . Çuka dil : Quelques-uns disent qu’au-dessous du soleil , à dix
mille Yôdjanas de distance, Svarbhânu (le Démon de l’éclipse) se
meut comme une constellation. C'est lui qui, grâce à la pitié de
Bbagavat, obtint l’immortalité et le rang de planète, quoique, né
de Simhikâ dans la misérable race des Asuras , il fût indigne de cet
honneur; je te raconterai plus bas, ami, sa naissance et ses actions.
2. On fixe ainsi en détail la circonférence du disque du soleil qui
éclaire ce qui est au-dessous de lui, à dix mille Yôdjanas; celle de la
lune à douze mille, et celle de Râhu à treize mille. C’est Râhu qui
s’interposant entre le soleil et la lune, lorsqu'ils sont en conjonction,
se précipite sur l’un et sur l’autre pour satisfaire sa haine.
5. A cette vue Bhagavat lui lance son arme chérie, le Sudarçana,
qui protège celui quelle punit, comme celui qu’elle défend; Râhu
affronte pendant un Muhûrta la roue qui tourne sur elle-même, et
que la splendeur du Dieu rend intolérable; puis tremblant, le cœur
troublé, il fuit au loin : c’est là ce que le monde appelle l’Eclipse.
i. Au-dessous et à une égale distance sont les demeures des Sid-
dhas, des Tchâranas et des Vidyâdharas.
5. Au-dessous est l’espace où se meuvent les troupes des Yakchas,
des Rakchas, des Piçâtchas, des Prêtas et des Bhûtas; c’est toute la
partie de l’atmosphère où le vent souffle, où paraissent les nuages.
6. Au-dessous est la terre, à une distance de cent Yôdjanas; cette
distance est la limite qu’atteignent en volant les oiseaux de premier
ordre, les cygnes, lés vautours, les faucons et Garu4a.
7. Je t'ai décrit la forme et la situation de la terre; au-dessous se
trouvent encore sept cavités, qui ont chacune dix mille Yôdjanas de
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LIVRE CINQUIÈME. 269
profondeur, et qui s’étendent jusqu'à [l’enveloppe du monde j; ce
sont Atala, Vitala, Sutala.Talâtala, Mahâtala, Rasâtala et Pàtâla.
8. Ces cieux souterrains sont peuplés de palais, de jardins et de
lieux où l’on joue, qu’embellissent des plaisirs, des jouissances, une
grandeur, une béatitude, une prospérité et une puissance surnatu-
relle, supérieurs même aux biens du ciel; c’est le séjour des Dâityas,
des Dânavas et des fils de Kadru, qui au milieu de la joie et de l’af-
fection de leurs femmes, de leurs enfants, de leurs parents, de leurs
amis et de leurs serviteurs, se livrent aux jeux de la magie, sans
que le Seigneur lui-même interrompe leurs plaisirs.
9. Là Maya le magicien a créé des villes, ô grand roi, où les pa-
lais, les enceintes, les portes, les salles, les arbres consacrés, les
cours et les autels sont formés et ornés d’un choix des plus belles
pierreries, et où les maisons des princes de l’Abîme reposent sur un
sol factice que décorent des couples de Nâgas, d’Asuras, et des images
de colombes, de perroquets et de Sàrikas.
10. Là sont des jardins parés de beaux arbres, dont les branches,
que des lianes serrent de leurs étreintes, plient sous le poids des
fleurs, des fruits et des rameaux florissants, et dont l’éclat ravit
le cœur et les sens. Avec leurs lacs aux ondes pures peuplés de
couples d’oiseaux variés, et dont la surface, couverte de nymphæas
et de lotus bleus, blancs et rouges, est agitée par les sauts des
poissons; avec ces plaisirs que donnent aux sens les voix douces et.
variées des oiseaux, habitants des forêts de lotus, qu’anime une
joie qui dure toujours, ces jardins surpassent en éclat le monde des
Immortels.
11. Là sont inconnus les dangers qui accompagnent les diverses
divisions du temps, telles que le jour et. la nuit.
12. Les joyaux précieux, qui ornent la tête des grands chefs des
serpents, y dissipent entièrement les ténèbres.
15. Les habitants de ces régions, grâce à l’usage qu'ils font de
plantes, de sucs, d’élixirs, d'aliments, de boissons, .de bains et d’autres
préparations divines, sont exempts de la douleur, des maladies, des
rides, de la blancheur des cheveux, de la vieillesse, des changements
270
LE BHÀGAVATA PURÀNA.
de couleur, (les exlialaisons désagréables, de la transpiration, de la
fatigue, de l’épuisement, enfin des altérations qu’amène l’âge.
■ 14. La mort ne peut absolument rien contre ces êtres fortunés, à
moins quelle ne soit causée par la splendeur de Bhagavat, qui se
cache sous son Tchakra.
15. Quand cette arme se montre au milieu d'eux, les femmes des
Asuras effrayées voient leur fruit avorter à quatre ou à cinq mois.
16. Dans Atala réside l'Asura Bala, fils de Maya; c'est lui qui a
créé en ce monde les quatre-vingt-dix-neuf déguisements magiques
que revêtent encore aujourd'hui les magiciens; quand il bâilla, il
sortit de sa bouche trois troupes de femmes, les adultères, les vo-
luptueuses et les débauchées. Ces femmes, après avoir, au moyen de
la liqueur Hâtaka, exalté les forces de l'homme qui est entré dans
leur demeure souterraine, le comblent, à leur gré, de leurs caresses,
de leurs regards, de leurs sourires amoureux, de leurs paroles et de
leurs embrassements. Celui qui a pris ce breuvage, croyant, dans
l’aveuglement de l'ivresse, posséder la force de dix mille grands élé-
phants, s’écrie ; «Je suis Içvara, je suis un Siddha. »
17. Dans la sphère suivante, celle de Vital*, Hara, surnommé
Hàtakêçvara, entouré de la troupe des Bhûtas qui composent son
assemblée, réside sous la forme de Bhava réuni à Bhavânî, afin de
faire prospérer la création du Pradjâpati ; c’est de lui que sort la pre-
mière des rivières, la Ilâtakî, produite par l’énergie féconde des deux
divinités. Allumé par le vent, le feu boit cette eau; et ce que sa
bouche en rejette est for nommé Hâtaka, dont se parent les hommes
et les femmes dans les palais des chefs des Asuras.
18. Au-dessous est Sutala, où réside encore aujourd’hui le fils de
Virôtchaua, Bali, dont la renommée est illustre et la gloire pure.
Bhagavat désirant satisfaire Mahêndra, avait pris un corps dans le
sein d’Aditi, et paraissant sous la figure d'un Brâhmane nain, il
avait expulsé Bali des trois mondes usurpés par lui; mais il le replaça
par pitié dans cette région, où comblé des gloires d’une prospérité
inconnue à Indra et aux autres Dieux, ce roi honore sans crainte
Bhagavat, l'Être adorable, en accomplissant son devoir.
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LIVRE CINQUIÈME. 271
19. Non, cct empire sur les régions souterraines ne fui pas la ré-
compense du don de la terre, (un tel don eût valu la délivrance
même,) que Bali, plein de foi et l’esprit pénétré d’un profond res-
pect, fit, parce qu'il l’en trouva digne, à Bkagavat, qui est la vie et
l’àme de tous les êtres doués de vie, à Vâsudêva, l’âme suprême, le
plus saint des lieux de pèlerinage;
20. A. celui dont l'homme, empêché par une chute, par un défaut
de prononciation, ou par la nécessité d’éternuer, n’a qu’à pronon-
cer une seule fois le nom, pour secouer aussitôt le lien des œuvres,
auquel les sages ne savent échapper que par d’autres moyens;
21. A ce Dieu, l’âme de tous les hommes maîtres d’eux-mêmes,
qui partagent ses perfections; à ce Dieu enfin qui donne la vie et
qui est la première des âmes.
22. Bhagavat ne lui accorda pas non plus sa faveur, puisqu’il ne
lui donna que des plaisirs et une puissance, œuvre de Mâyâ, dont
l’effet est d’enlever à l’homme le souvenir de l’Esprit.
23. Quand le Dieu, qui ne voyait pas d’autre moyen [de le sou-
mettre], lui eut, par une demande captieuse, enlevé les trois mondes,
en ne lui laissant que son corps, Bali enveloppé par les chaînes de
Varuna, et précipité dans la caverne de la montagne, s'écria :
24. • Certes il ne connut pas bien ses intérêts le bienheureux
« Indra, qui a pris pour conseiller unique Vrïhaspati son ami, lors-
« que négligeant Upêndra, il me fit demander par ce Dieu les biens,
« du monde pour lui, et pour moi l’esclavage; qu’est-ce en effet que
« les trois mondes, limités comme ils sont à la durée d'un Manvan-
« tara, cette portion d’un temps dont la rapidité est incalculable ?
25. « Si notre aïeul privé dé son père, que Bhagavat venait de
» mettre à mort, a mieux aimé être esclave du Dieu, parce qu’il pen-
» sait à sa demeure suprême, que de recevoir l'héritage paternel,
« dont la possession tranquille lui était assurée par Bhagavat,
20. « Comment celui qui n’est pas plus que moi purifié de ses
« souillures et soutenu par la faveur de Bhagavat, pourrait-il désirer
«de suivre la voie de ce magnanime personnage?»
27. On exposera plus tard en détail l'histoire de Bali, à la porte
272 LE BHÀGAVATA PURÀNA.
duquel se tient, la massue en main, le bienheureux Nârâyana lui-
meme, le précepteur de tous les mondes, dont le cœur est plein de
pitié pour ses amis, et qui vainqueur jusqu'aux limites de l'horizon ,
repoussa d un coup de pied, à la distance d’un million de Yôdjanas,
le Rakchas aux dix têtes.
28. Plus bas que Sutah est Talâlala, où le chef des Dânavas, Maya,
le roi de Tripura, après avoir vu ses trois villes consumées par Bha-
gavat son ennemi, qui voulait le bien de trois mondes, obtint un
asile de sa bienveillance, et où ce maître des magiciens, protégé par
Mabâdèva, habite dans sa gloire, sans craindre l’arme Sudarçana.
29. Au-dessous est Mahâtala, où vivent quelquefois sans inquié-
tude au milieu de leurs femmes, de leurs enfants, de leurs amis
et de leurs maisons, les Kuhakas, les Takchakas, les Kâliyas et les
Suchênas, chefs de la troupe, qu’on nomme colérique, des serpents
à plusieurs têtes, ces fds de Kadru, à la crête large, qu'effraye in-
cessamment le roi des oiseaux, monture de Viclinu.
50. Au-dessous est Rasâtala, où vivent cachés comme des serpents
les Gis de Diti, les Dânavas et les Panis, nommés les Nivâtakava-
tchas, les Kâlêyas, les Hiranyapuravâsins, ces adversaires des Dieux,
doués, par le seul fait de leur naissance, d’une grande vigueur et
d'une énergie extrême, mais dont la splendeur de Hari, qui étend sa
puissance sur tous les mondes , a brisé l’orgueil ; ils tremblent au
nom d'Indra, que font entendre les aboiements, semblables à un
Mantra, de Saramâ la chienne messagère de ce Dieu.
51. Au-dessous est le Pâtâla, qu habitent les chefs du inonde des
Nâgas, Çagklia, Kulika, Mahâçagkha, Çvêta, Dhanaindjaya, Dlirïta-
râchlra, Çagkbatcbûda , Kambala, Açvatara, Dêvadatta et d'autres
dont Vàsuki est le chef, tous ayant de larges crêtes, tous pleins d'un
immense courroux; les grands joyaux resplendissants dont sont parées
les crêtes de ces serpents qui ont cinq, sept, dix, cent et jusqu’à mille
têtes, dissipent par leur éclat les ténèbres épaisses qui obscurcissent
les régions souterraines du Pâtâla.
Dinitbed hy (nOClglf
LIVRE CINQUIÈME.
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CHAPITRE XXV.
GRANDEUR DE SAMK ARCHANA. *
1. Çuka dit : Au-dessous de cette région, à une distance de trente
mille Yôdjanas, réside cette portion obscure de Bhagavat qu’on nomme
Ananta; ceux qui suivent les doctrines des Sâtvatas l’appellent Sam-
karchana, c’est-à-dire, la faculté par. laquelle sont unis ensemble le
sujet qui voit et l'objet qui est vu , et qui a pour signe la personna-
lité qu'on appelle le moi.
2. C’est sur une des mille têtes de Bhagavat, qui prend la forme
d’Ananta, que repose le disque de la terre, qui ne paraît pas plus
qu'un grain de moutarde.
3. C’est lui qui voulant au temps marqué détruire l’univers, a
fait apparaître entre ses sourcils qui s’agitaient flamboyants de cour-
roux, Rudra, nommé Samkarchana, formé de la réunion des seize
principes, ayant trois yeux et agitant son javelot à trois pointes.
4. C’est dans les miroirs de cette multitude de diamants, formés
par les ongles rouges et purs de ses pieds semblables au lotus, que
les chefs des serpents et les princes des Sâtvajas, s’inclinant avec le
sentiment d'une dévotion profonde, contemplent, la joie dans le
cœur, les traits de leurs ravissants visages, dont les joues sont ornées
par les disques lumineux de pendants d’oreilles étincelants.
5. C'est lui dont les filles du roi des serpents ne contemplent
qu’avec pudeur le visage où roulent des yeux bruns, au regard tendre,
animés par la joie que lui inspire l’ivresse de la passion qu’il éprouve
pour elles, lorsque désirant les biens qu’il donne, elles couvrent de
la pâte d'Aguru, de santal et de safran les colonnes d’argent de ses
bras lisses, gros, blancs, beaux et luisants, où brillent d’élégants bra-
celets, et que ce contact, en agitant leur cœur, y fait entrer l’amour
qu’expriment leurs beaux et gracieux sourires.
n.
35
27/i
LE BHÀGAVATA PURÀNA.
6. C'est lui enfin, Ananta, cet océan de qualités infinies, le pre-
mier des Dieux, qui contenant l'impétuosité de sa colère et de son
emportement, habite cette région pour le bonheur des mondes.
7. Objet de la méditation des Suras, des Asuras, des Uragas, des
Siddhas, des Gandharvas, des Vidyâdharas et des troupes des Solitaires,
Ananta, dont les regards troublés annoncent la joie d’une perpétuelle
ivresse, comble de l’ambroisie de ses gracieuses paroles les chefs des
troupes des Immortels qui forment son assemblée; couvert d'un vête-
ment bleu, ayant un seul pendant d'oreille, appuyant son bras beau
et fortuné sur le dos d’un soc de charrue, cet être bienheureux, dont
les jeux sont si nobles, porte, semblable à l'éléphant de Mahêndra,
une ceinture d’or et sa guirlande Vâidjayantl, faite de fleurs des bois,
autour de laquelle bourdonne doucement un essaim d’abeilles eni-
vrées par le doux nectar qui s’échappe de la Tulasî toujours nouvelle
dont la fraîcheur ne se fane jamais.
8. Cet Être qui , lorsqu’on en fait l’objet de sa pensée, après l'avoir
entendu décrire ainsi, pénètre dans l'âme de ceux qui désirent le sa-
lut, ety tranche le lien du cœur que forment les qualités de la Bonté,
de la Passion et des Ténèbres, lien produit par l’ignorance et que
resserre l’influence des actions accomplies depuis un temps qui n’a
pas eu de commencement, cet Etre, dis-je, a été ainsi célébré par
Nàrada, fils de Svayatîibhû, qui avec Tumburu a chanté sa grandeur
dans l’assemblée de Brahma.
0. « Celui sous le regard duquel la Bonté et les autres qualités
* de la Nature, sont devenues les causes fécondes de la naissance, de
« la conservation et de la destruction de l’univers ; celui dont la
"forme éternelle est incréée, parce qu’étant unique, elle renferme
« en son sein la pluralité des êtres, comment pourrait-on connaître
» sa voie ?
10. «Celui qui, dans sa grande compassion pour nous, a revêtu
" la formé pure de la Bonté où apparaît cet univers qui comprend ce
«qui existe, comme ce qui n’existe pas pour nos organes, et qui
« semblable à un lion à la noble vigueur, se livre à ces jeux élevés
« pour captiver les âmes des siens;
LIVRE CINQUIÈME. 275
11. «Ce Çêcha, enfin, dont le nom prononcé par un homme mal-
heureux ou déchu, soit pour l’avoir entendu, soit par hasard, ou
» en plaisantant, efface aussitôt tous ses péchés, n’est-il pas le seul
« auprès duquel celui qui veut se sauver doive chercher un asile?
12. « Qui pourrait énumérer, eût-il même mille langues, les hauts
« laits de cet être immense, doué d’un héroïsme sans limites dans
«son infinité, qui a placé sur une de ses mille têtes, comme si
• c'eût été un atome, le glohe de la terre avec ses montagnes, ses
« fleuves, ses mers et ses habitants?
15. «Telle est la puissance du bienheureux Ananta, dont la ma-
■ jesté consiste dans des forces infinies et dans des qualités immenses ;
«et qui maître de lui-même, du fond de l’Abîme où il repose, sou-
« tient, comme en se jouant, la terre, pour lui donner un appui. •
14. Voilà les diverses voies que les hommes qui recherchent les
plaisirs ont à suivre en ce monde, selon la nature de leurs actions;
je les ai décrites comme elles m’ont été enseignées.
15. Je t’ai exposé, en effet, ô roi, pour répondre à ta question,
toutes les voies, tant supérieures qu’inférieures, qui sont les récom-
penses du mérite que l’homme s’est acquis par ses actions; quelle
autre chose te dirai-je maintenant?
TOI .DU VINGT-CINQUIÈME CHAPITRE, AVANT POUR TITRE :
GRANDEUR DE SAMKAACHAgA,
DANS I.E CINQUIÈME LIVRE DU GRAND PURINA.
LE BIENHEUREUX BHÀGAVATA ,
RECUEIL INSPIRÉ PAR RRAIIMÂ ET COMPOSÉ PAR VtIsa.
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LE BHÂGAVATA PURÀNA.
CHAPITRE XXVI.
DESCRIPTION DES ENFERS.
1. Le roi dit : Quelle est la cause, ô grand Rïchi, de ces différentes
voies du monde ? -
2. Le Rïchi dit : Ce qui diversifie pour tous les êtres les voies de
l'action, c’est le plus ou moins haut degré de foi dans l’agent qui
agit sous l’influence des trois qualités.
3. Et de même, pour l’injustice dont les caractères sont opposés,
c’est la différence de foi dans l’agent qui diversifie la récompense
de l’action; en effet, je vais te décrire en détail les milliers de voies
qui ont été préparées pour que les passions , produites par l’igno-
rance qui n’a pas de commencement, y trouvassent leur expiation.
а. Le roi dit : Quel lieu, bienheureux sage, occupent les Enfers?
sont-ils en dehors ou en dedans des trois mondes?
5. Le Rïchi dit : Ils sont dans l’enceinte des trois mondes, au raidi,
sous la terre et au-dessus de l’eau, au lieu qu’habitent les Agnichvât-
tas et autres troupes, des Pitrïs, occupés, dans une méditation pro-
fonde, à faire pour leurs races des souhaits infaillibles;
б. Et où le bienheureux roi des Pitrïs (Yama), le fils de Vivasvat,
entouré de sa troupe et se conformant aux ordres de Bhagavat, pu-
nit, au moyen de ses gardes, suivant la nature des actions, la faute
condamnable des hommes qui après leur mort viennent dans son
royaume.
7. Là sont les Enfers, dont, suivant quelques opinions, il existe
vingt et un ; je vais t’en faire l’énumération , ô roi , en t’en donnant
le nom , la forme et la description. On les nomme : Tâmisra , An-
dhatâmisra, Râurava, Maliârâurava, Kumbhïpâka, Kâlasùlra, Asi-
pattravana, Sûkaramukha, Andhakûpa, Krïmibhôdjana, Samdamça
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LIVRE CINQUIÈME.
(les tenailles), Taptasûrmi (la statue de fer brûlante), Vadjra-
kantakaçâlmalî (le cotonnier aux opines de diamant), Vâitaranî
(le fleuve infranchissable), Pûyôda (l’océan de pus), Prânarôdlut
(l'attaque contre la vie), Viçasana, Lâlabhakcha (celui qui se nour-
rit de salive)', Sâramêyâdana (la curée des chiens), Avîtchi, Avah-
pâna (l'action de boire de l’airain); et de plus : Rchârakardama (le
limon salé), Rakchêganabhùdjana (le lieu où l'on sert d'aliment à
des troupes de Ilakchas) , Çûlaprôta (celui qui est mis. sur le pal),
Damdaçûka, Avatanirôdhana (le lieu où l’on est confiné dans des
trous), ’Paryâvartana (le lieu où il y a des retours) et Sùtcbimuklia,
qu’ajoutent ceux qui comptent vingt-huit Enfers, ou lieux de châti-
ments variés.
8. Celui qui a dérobé le bien, les enfants ou la femme d’uu autre,
est serré dans les chaînes du Temps, et précipité violemment, par les
redoutables gardes de Yama, dans l’Enfer Tâmisra (l’obscurité);
tourmenté dans ce Jieu de ténèbres par la faim et la soif, accablé de
coups de bâton et de fouet, d’injures et d'autres supplices, il tombe
en défaillance et va quelquefois jusqu’à perdre le sentiment.
9. 11 en est de même dans l'Andliatâmisra (l’obscurité profonde),
où tombe celui qui après avoir trompé un homme, s'empare de sa
femme ou de ses autres biens; précipitée en ce lieu, l’âme perd au
milieu des souffrances la pensée et la vue, et elle ressemble à un
arbre dont la racine est coupée; c’ést pourquoi on appelle cet Enfer
Andhatâmisra.
10. Celui qui disant en ce monde, « ceci est moi, cela est à moi, »
ne s’occupe chaque jour que de soutenir sa famille en faisant tort à
d’autres êtres, laisse tout cela ici-bas, et tombe lui-même, pour prix
de cette faute, dans l'Enfer Râurava ( le terrible).
11. Les êtres que cet homme a mis ici-bas à mort, devenant des
Rurus, se hâtent, quand il est dans l'autre monde au milieu des dou-
leurs infernales, de lui rendre le mal qu’il leur a fait; c’est pour
cela qu'on nomme cet Enfer Râurava ; Ruru est le nom d'un animal
plus cruel que le serpent.
12. 11 en est de même du Mahârâurava (le grand Râurava), où
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LE BHÀGAVATA PÜRÀNA.
tombe celui qui ne songe qu’à soutenir son corps ; là des Démons
cannibales nommés Rurus le tuent pour dévorer sa chair.
13. L’homme cruel et sans pitié qui prive de la vie des quadru-
pèdes ou des oiseaux, assailli dans l'autre monde par les reproches
des Rakchas eux-mêmes, est torturé par les gens de Yama dans le
Kumbhîpâka (le four à potier), qui est plein d’huile bouillante.
14. Le meurtrier d'un père ou d’un Brahmane, et celui qui lait
mauvais usage du Vêda, sont précipités dans l’Enfer Kâlasûtra (la
corde du temps), qui a une circonférence de dix mille Yôdjanas, qui
est de cuivre, dont le sol est brûlant, et qui est en dessous et en
dessus échauffé par le feu et par les rayons du soleil; là se sentant
dévoré au dedans et au dehors par les ardeurs de la faim et de la soif,
il est assis, couché, debout, il agit, il court, pendant autant de
milliers d’années qu’un animal domestique a de poils.
15. Celui qui abandonne, hors des cas de détresse, la voie qui lui
est tracée par le Vêda, et qui se livre à l’hérésie, est jeté dans l’Enfer
Asipattravana ( la forêt où les feuilles sont des épées), et y est frappé
à coups de fouet; là courant de côté et d’autre, ayant tout le corps
déchiré par les feuilles de cette forêt de palmiers, qui sont des épées
à deux tranchants, il tombe à chaque pas, épuisé par les douleurs les
plus cuisantes , en s'écriant : • Ah ! je suis mort ; » et il recueille ainsi,
pour avoir violé son devoir, la récompense réservée à l’hérésie.
16. Le roi ou le serviteur du roi qui , sur la terre, punit un in-
nocent ou inflige à un Brahmane un châtiment corporel, tombe après
sa mort, pour ces péchés, dans l’Enfer Sûkaramukha (le groin de
porc); là des bourreaux lui écrasent les membres, comme on écrase
ici-bas une tige de canne à sucre; et poussant des cris lamentables,
s’évanouissant quelquefois, il tombe en défaillance, comme ceux qu’il
a torturés sans qu’ils eussent commis de crime.
17. Celui qui ayant les moyens de vivre assignés à l’homme, fait
ici-bas, sciemment, du mal aux êtres qui nuisent à autrui sans dis-
cernement, parce que le Seigneur ne leur a pas départi d’autres
moyens d’existence, tombe pour le tort qu’il- leur a fait, dans l’An-
dhakûpa (le trou ténébreux); là les animaux domestiques, les bêtes
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LIVRE CINQUIÈME
Fauves, les oiseaux, les reptiles, les moustiques, les poux, les pu-
naises, les mouches, toutes les créatures enlin auxquelles il a. Fait du
mal, viennent le tourmenter à leur tour; et privé de sommeil et
de repos, ne pouvant s’arrêter nulle part, il erre dans les ténèbres,
comme l'àmc vivante dans un mauvais corps.
18. Celui qui ne célébrant pas les cinq sacrifices, mange comme
un corbeau tout ce qu’il trouve, sans partager avec personne, tombe
après cette vie dans le misérable Enfer krimibhûdjana (celui qui se
nourrit de vers) ; là, dans un trou plein de vers qui a cent mille
Yôdjanas d’étendue, devenu ver lui-même, il est dévoré par ces rep-
tiles dont il Fait sa nourriture ; et cet homme qui a mangé sans donner
et sans sacrifier, se torture lui-même, pour le crime qu’il n'a pas
expié, autant d’années [que cet EnFer a d’étendue].
10., Celui qui, hors des cas de détresse, s’empare soit par le vol,
soit par la violence, de l’or, des pierreries ou des autres biens d’un
Brahmane ou d’un autre homme, est saisi après sa mort par les gens
de Varna, qui lui arrachent la peau avec des tenailles de Fer dont la
pince est de feu.
20. L’homme ou la femme qui ont eu commerce avec la femme
ou l’homme auxquels il leur était interdit de s'unir, sont frappés
daus l’Enfer à coups de fouet et serrés dans les bras, l’un d’une image
de femme, l’autre d’une image d'homme, faite de métal brûlant.
•2t. Celui qui a eu commerce avec toute espèce d’êtres, tombe
après cette vie daus l’Enfer, où les exécuteurs déchirent son corps ,
en l’empalant sur une tige de cotonnier aux épines de diamant.
22. Les rois ou leurs gens qui renversent les digues de la loi éle-
vées contre l'hérésie, tombent après cette vie, en punition d'avoir
franchi toutes les bornes, dans la Vâitarani, ce fleuve qui est comme
un fossé autour des Enfers; dévorés çà et là par les poissons, ne pou-
vant se séparer d’eux-mêmes et soutenus par le souffle, vital qui ne
les quitte pas, ils souffrent à la pensée de "leur faute et du châtiment
quelle leur attire, et sont torturés au milieu des excréments, de
l’urine, du pus, du sang, des cheveux, des ongles, des os, do la
moelle, de la chair et de la graisse que roule ce fleuve.
2S0 . LE BHÂGAVATA PÜRÂNA-
23. Les hommes qui s’unissant à des femmes débauchées, mé-
prisent les règles de la morale et de la pureté, et qui violant toute
pudeur, vivent de la vie des bêtes, tombent après leur mort dans
un océan de pus, d'excréments, d'urine, de flegme et de salive, où
ils se nourrissent de ces substances dégoûtantes.
24. Les Brahmanes et autres qui possédant des chiens et des
ânes, vivent du produit de leur chasse et tuent des animaux hors
des cas de sacrifice, servent après leur mort de but aux gens de
Yama, qui les percent de leurs flèches.
25. Les hommes faux qui, dans des sacrifices hypocrites, ont tué
des animaux, tombent dans l’Enfer Vâiçasa (le dépècement), où les
chefs de cette région les déchirent après les avoir mis à mort.
26. Le Brahmane aveuglé par la passion, qui a fait boire sa se-
mence à une femme de sa caste, est précipité, pour ce crime, dans
un fleuve de cette substance, dont il est forcé de boire.
27. Les brigands, les incendiaires, les empoisonneurs, les rois ou
les serviteurs des rois qui ont pillé des villages ou des caravanes,
sont après leur mort déchirés violemment par sept cent vingt chiens
aux dents de diamant, messagers de Yama.
28. Celui qui a menti dans un cas de témoignage, de négoce ou
d’aumône, descend après sa mort dans l'Enfer Avîtchimat (sans
vagues), qui repose sur lui-même; il y est précipité la tête en bas
du sommet d’une montagne haute de cent Yôdjanas, sur un sol formé
de pierres et luisant comme de l’eau qui n’aurait pas de vagues; là,
ne mourant pas, quoique son corps soit réduit en poussière, il est
forcé de remonter et précipité de nouveau.
29. Le Brahmane, leRâdja, le Vâiçya ou leurs femmes qui ayant
b»i le Sôma, ou durant l’accomplissement d’un devoir religieux, ont
pris sciemment des liqueurs enivrantes, tombent, quand ils sont
dans l’Enfer, sous les pieds des bourreaux, qui leur foulant la poi-
trine, leur versent dans la bouche du fer fondu.
50. L’homme vil qui s’exaltant à ses propres yeux, méprise ceux
qui l’emportent sur lui par le mérite de la naissance, des austérités,
de la morale, de la caste et de la condition, est déjà en cette vie un
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281
LIVRE CINQUIÈME.
cadavre; et quand il est mort, précipité la, tête en bas dans l’Enfer
du limon salé, il y souffre des douleurs sans fin.
51. Ceux qui en ce monde sacrifient des victimes humaines, et
les femmes qui dévorent les hommes immolés en sacrifice, sont, dans
la demeure de Yama, tourmentés par leurs victimes, qui devenues
des troupes de Rakchas, leur coupent les membres à coups de hache
ainsi que des bouchers, boivent leur sang, puis dansent et chantent
pleins de joie, comme faisaient sur la terre ces cannibales.
52. Ceux qui après avoir entraîné des innocents, par des paroles
de confiance, dans un lieu désert ou dans un village, les empalent
pleins de vie sur des pieux ou les attachent avec des cordes, se fai-
sant un plaisir de les torturer, sont condamnés après leur mort au
pal et aux autres supplices de Yama; et là tourmentés par la faim et
la soif, déchirés de tous côtés par des hérons et des grues au bec
pointu, ils se rappellent leur faute.
• 55. Les hommes d’un violent naturel, qui semblables à des ser-
pents, épouvantent ici-bas les autres êtres, tombent après leur mort
dans l'Enfer nommé Damdaçûka (le serpent), où des serpents à cinq
et à sept gueules les saisissent et les dévorent comme des rats.
54. Ceux qui renferment ici-bas d’autres êtres dans des trous
obscurs, dans des creux à serrer le grain ou dans des cavernes, sont
après leur mort confinés dans des lieux pareils, où ils sont suffoqués
par la fumée d'un feu empoisonné.
55. Le maître de maison qui souvent à la vue d’un hôte ou d’un
visiteur, éprouve des accès de colère et le reçoit avec des regards
mécontents, comme s’il voulait le consumer, voit dans l’Enfer des
vautours, des hérons, des corbeaux et des grues venir lui arracher
de force ces yeux qui n'avaient que des regards cruels.
56. L’homme fier de sa richesse, égoïste, aux regards obliques,
se défiant de tous, dont le cœur et la bouche se dessèchent à l’idée
de dépenser ou de perdre son argent, et qui ne trouvant jamais de
repos, garde son trésor, semblable à un Démon, ramasse après cette
vie des ordures, parce qu’il n’a songé qu’à se procurer un trésor, à
l’augmenter et à le conserver; et il tombe dans l’Enfer Sùtchîmukha
282
LE BHÂGAVATA PURÀNA.
(la tête d'une aiguille), .où semblables à des tisserands, les gens de
Dharmarâdja passent des cordes dans tous les membres de ce pécheur
qui n’a lait qu'amasser des richesses.
57. Telle est la nature des Enfers , qui existent par centaines et
par milliers dans la demeure de Y’ama; tous sont peuplés, chacun
dans leur ordre, ô roi, par tout ce qu’il y a en ce monde d’hommes
injustes, tant ceux que j’ai énumérés, que ceux dont je n’ai- rien dit.
Quant aux hommes qui suivent la loi, ils vont dans le monde opposé
(le ciel) ; mais ils renaissent les uns et les autres sur la terre pour
achever de jouir de ce qui leur reste de leurs œuvres. Je t’ai exposé;
en commençant, la voie de l’inaction.
58. Voilà quelle est l’enveloppe de l’œuf du monde, lequel est cé-
lébré dans les Purânas comme formé de quatorze étages. L’homme
qui lit, écoute ou récite avec respect la description de cette forme
solide du bienheureux Nârâyana, qui est Mahâpurucha lui-même,
forme composée par les qualités de sa Mâyàs cet homme, dont la foi
et la dévotion ont purifié l’intelligence, comprend, quoiqu’il soit dif-
ficile à saisir, le chant de Bhagavat, l’Esprit suprême.
59. L’ascète qui a entendu décrire les deux formes de Bhagavat,
celle qui est solide et celle qui est immatérielle, doit, par la pensée,
amener la seconde au dedans de son esprit, qu’il a vaincu en restant
dans la première.
40. Je t’ai décrit, ô roi, la terre, les Dvîpas, les Varchas, les fleuves,
les montagnes, le ciel, les océans, le Pâtâla, les points de l’espace, les
Enfers, la troupe des astres, la disposition des mondes, en un mot,
le corps solide du Seigneur, corps merveilleux qui renferme tous les
êtres doués de vie.
PIN DU TfNCT'SIXlàUE CHAPITRE , AYANT POUR TITRE :
' DESCRIPTION DES ENFERS,
DANS LE CINQUIÈME LIVRE DU GRAND PORÂflA,
LE BIENHEUREUX RhAgAVATA,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMA ET COMPOSÉ PAR VtAsA.
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LIVRE SIXIEME
CHAPITRE PREMIER.
ÉPISODE D'A DJ À M I L A.
1. Parîkchit dit : Tu m’as exposé précédemment la voie de l'inac-
tion, qui nous fait arriver par des degrés successifs jusqu’à Brahma,
qu'on ne quitte plus pour revenir dans le monde.
2. Tu in’as raconté aussi à plusieurs reprises, 6 solitaire, la créa-
tion des qualités , qui a pour caractère l’action , et qui fait des produits
de ces trois qualités mêmes l'objet de l’homme devant qui la Nature
n’est pas anéantie.
5. Tu as décrit les nombreux Enfers, distingués par les divers
degrés d’injustice, ainsi que le premier Manvantara, où parut [le
Manu nommé] Svâyarîibhuva ;
4. Et la descendance de Priyavrata et d’Uttânapâda, ainsi que
leurs actions, et les Dvîpas, avec les divisions, les Océans, les mon-
tagnes, les lleuves, les jardins et les arbres [qui s'y trouvent];
5. Et la forme de la circonférence de la terre, avec ses parties, sa
définition et sa mesure, celle des astres et des régions de l'Abîme,
tout cela comme l’a créé le Seigneur.
6. Maintenant, sage fortuné, daigne me dire comment l’homme
peut éviter d’aller dans les Enfers, où l’on souffre tant et de si ter-
ribles douleurs.
7. Çuka dit : Si l’homme n’expie pas convenablement en ce monde
les fautes qu’il a commises en pensée, en paroles et en action, il va
certainement après sa mort dans les Enfers aux souffrances cruelles
que je t’ai décrits.
8. Qu’il se hâte donc avant sa mort de faire, avec son âme qui
36.
•284
LE BHÂGAVATA PliRÀNA.
ne meurt pas , pénitence de ses péchés , selon la grandeur ou, la légè-
reté de la faute, comme un médecin qui connaissant les symptômes
des maladies, leur applique le médicament convena*ble.
9. Le roi (lit : Si l’homme, quoique connaissant par la pratique
et par l’Ecriture combien le péché lui est funeste, y retombe encore
en désespéré, alors à quoi bon l'expiation?
10. Tantôt il se détourne du vice, tantôt il s'y livre de nouveau;
l’expiation est donc, à mon sens, aussi inutile que le bain de l’élé-
phant, [qui au sortir de l’eau se roule dans la poussière.]
11. Çuka dit: L’anéantissement d’une action par une autre action
n’est pas réputé définitif, parce que l’agent est toujours ignorant;
la véritable expiation est la science.
12. L'homme qui vit uniquement de régime, échappe aux mala-
dies; de même celui qui n’accomplit que les actions obligatoires,
se prépare peu à peu à la délivrance.
lî. Par les mortifications, par la chasteté, par la quiétude, par
l'empire qu'on exerce sur ses sens, par l'aumône, la vérité, la pu-
reté, par l’observation des règles qu’imposent la morale et la loi,
ta. Les sages, qui connaissent les devoirs, et qui sont doués de
foi, effacent les fautes qu’ils ont commises en action, en paroles et
eü pensée, fussent-elles même très-grandes, de même que le feu
consume une touffe de bambous.
15. Il en est qui dévoués à Vâsudêva, anéantissent tout à fait
leurs fautes, uniquement par leur dévotion à ce Dieu, comme le
soleil fond la gelée du matin.
16. Le pécheur, en effet, ô roi, ne se purifie jamais aussi bien
par les austérités ou par les autres devoirs, que le fait l’homme qui
a dévoué son existence à Krichna, par le culte rendu aux serviteurs
de ce Dieu.
17. C’est en ce monde la voie régulière, c'est la voie du salut
affranchi de tout danger, que celle où marchent les hommes ver-
tueux ét pleins de moralité, qui se sont exclusivement livrés à
Nàrâyana.
18. Les expiations ne purifient pas plus l’homme qui se détourne
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LIVRE SIXIÈME.
de Nâràyana , que l'eau des fleuves ne peut purifier un vase qui a
contenu des liqueurs enivrantes.
19. Les hommes qui éprouvant en ce monde de l’attrait pour
les qualités de Krichna, ont fixé leur esprit une seule fois sur le
lotus de ses pieds, ne voient plus, même en songe, Yania ni ses
gardes armés de chaînes, car ils ont accompli leur pénitence.
20. Voici l’ancien Itihàsa que l’on raconte à ce sujet: c’est un dia-
logue entre les messagers de Vichnu et ceux de Yama ; apprends-le
de ma bouche.
• 21. Il y avait à Kânyakuhdja un certain Brahmane nommé Adjâ-
mila, qui avait épousé une esclave, et qui dégradé par cette alliance,
violait toutes les pratiques des gens de bien.
22. Soutenant sa vie coupable par le pillage, le jeu, la fraude et
le vol , cet homme impur tourmentait ses semblables pour nourrir
sa famille.
25. Pendant qu’il vivait dans sa maison , occupé à caresser ses
enfants, il s'écoula un temps considérable, ô grand roi, et le Brah-
mane atteignit la quatre-vingt-huitième année de sa vie.
24. Ce vieillard avait dix fils; le dernier de tous, qui était encore
enfant, se nommait Nâràyana, et était l’objet de toute l'affection de
son père et de sa mère.
25. Attaché de toute son âme à ce petit enfant qui ne faisait en-
core. que balbutier, le vieux Adjâmila éprouvait un plaisir extrême à
regarder ses jeux.
• 26. Soit qu’il mangeât, qu’il but, ou qu’il prît de la nourriture,
enchaîné par l’afl'ection qu’il avait pour cet enfant, il le faisait boire
ou manger, et l’insensé ne voyait pas que le Dieu de la mort s’ap-
prochait.
27. Pendant qu'il suivait cette conduite ignorante, le moment de
la mort survint pour lui, et il songea aussitôt à son jeune fils nommé
Nâràyana.
28. A la vue des trois gardiens de Yama , -qui redoutables , les
chaînes à la main, la bouche de travers et les- poils hérissés, s’avan-
çaient pour l’entraîner,
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LE BHÂGAVATA PtlRÀNA.
20. Adjâmila tout ému appela d'une voix forte et prolongée son
fils Nârâyana , qui était occupé à jouer loin de lui.
30. En entendant le nom de leur maître prononcé par le Brah-
mane, qui en mourant répétait un des titres de Hari, les serviteurs
de* ce Dieu arrivèrent aussitôt.
51. Au moment où les gardes de Yama arrachaient à son propre
cœur Adjâmila le mari de l'esclave, les messagers de Vichnu les
arrêtèrent par leur énergie.
32. Qui êtes-vous, pour vous opposer aux ordres de Dharina-
râdja ? leur dirent les serviteurs du fils de Vivasval, auxquels ceux
de Vichnu faisaient obstacle.
33. A qui appartenez-vous? et d’où venez-vous? et pourquoi nous
empêchez-vous d’agir? Etes-vous des Dieux ou des Dieux inférieurs?
êtes-vous les chefs des Siddhas ?
34. Vous qui avez tous des yeux semblables à la feuille du lotus,
tous des vêtements de soie jaune, un diadème, des pendants d’oreilles,
une brillante guirlande de nymphæas;
35. Vous qui êtes tous à la fleur de l'âge , qui avez tous quatre
beaux bras, et qui portez un arc, un carquois, un glaive, une
massue, une conque, le Tchakra et le lotus, dont vos mains sont
parées;
36. Vous qui par votre splendeur dissipez les ténèbres et effacez
toute autre lumière sur l’horizon, pourquoi nous arrêtez-vous, nous
qui sommes les serviteurs du Dieu de la justice?
57. Quand les messagers de Yama eurent ainsi parlé, ceux qui
obéissent aux ordres de Vâsudêva leur répondirent en souriant, avec
une voix profonde comme le bruit des nuages.
58. Les messagers de Vichnu dirent : Si vous agissez en effet
d’après les ordres de Dharmarâdja , drtcs-nous quelle est l’essence
et le caractère de la justice?
39. Comment s’applique le châtiment, et quel en est le véritable
objet? Tous les hommes qui se livrent à l’action, doivent-ils être
punis, ou bien seulement quelques-uns d’entre eux?
40. Les messagers de Yama dirent : La justice et son contraire
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LIVRE SIXIEME.
287
l’injustice sont déterminées par le Vèda ; le Vêda, c’est Nârâyana lui-
même, c’est Svayailibhft; voilà ce que nous avons appris.
41. Nârâyana est celui qui fait exister au sein de sa propre splen-
deur les êtres qui sont le produit des qualités de la Passion , de la
Bonté et des Ténèbres, en les diversifiant, comme il convient, par
les attributs, les noms, les actions et les formes.
43. Le soleil, le feu, l'atmosphère, le vent, Indra, la lune, le
crépuscule, le jour et la nuit, les points de l'horizon, l'eau, la terre,
le temps et Dharma sont les témoins de l'âme humaine.
45. Ces êtres signalent l'injustice; ils déterminent l’objet du châ-
timent; tous ceux qui se livrent à l’action méritent d'être punis
suivant Te degré [de leur faute].
44. En effet, les bonnes actions et leurs contraires, ô vertueux
personnages, existent pour celui qui agit, puisque celui-là est en
contact avec les qualités; car il n’y a aucun être ayant un corps
qui n'accomplisse des actes.
45. L’homme recueille dans l’autre monde le fruit de l’action
juste ou injuste qu’il a commise ici-bas, dans la proportion et d’après
la manière suivant lesquelles il l'a commise.
46. Tout comme c’est à la différence des qualités, ô Dieux excel-
lents, qu’on reconnaît en ce monde les trois conditions entre les-
quelles se partagent les êtres , c’est aussi de la même manière qu’on
en conclut l’existence pour l’autre monde.
47. De même que la saison où l’on se trouve indique les qualités des
deux saisons semblables, [l’une qui est passée, l'autre qui doit venir,]
ainsi l'existence actuelle de l’homme témoigne de la vertu ou des
vices de ses deux autres existences, celle du passé et celle de l’avenir.
48. C’est par la pensée seule que le divin Bhagavat, l’Etre incréé,
reconnaît dans la ville [du corps] la forme précédente qu’a revêtue
l’homme, et c’est aussi par la pensée qu’il conclut sa forme future.
49. Semblable à un ignorant qui plongé dans les ténèbres, ne
s’attache qu’à ce qui est sensible, ainsi l’homme qui a perdu le
souvenir de ses existences antérieures, ne voit ni ce qui a précédé le
moment présent, ni ce qui le suivra.
288
LE BHÀGAVATA PURÂNA.
50. Avec cinq organes , il exécute ses desseins ; avec cinq autres
organes, il connaît les cinq attributs sensibles; seul, il saisit les trois
qualités avec le [cœur, cet organe] composé de seize parties aux-
quelles il se joint pour faire la dix-septième.
51. C’est là ce corps subtil, formé de seize parties, produit par la
triple énergie des qualités, et grand* [par sa durée infinie], qui
condamne l’esprit à ces retours successifs dans le monde, où il trouve
la joie, le chagrin, la crainte et la douleur.
52. Uni au corps, l'esprit ignorant et qui n’a pas vaincu scs six
adversaires, est forcé malgré lui d’accomplir des actions; s’enve-
loppant, comme le ver à soie, de son œuvre, il tombe dans le
trouble de l'erreur.
53. Personne, en effet, ne resta jamais un seul instant sans
agir; l’homme est, malgré lui, forcé d’agir par les qualités de sa
nature.
54. Sous l’influence d’une cause invisible, l’être reçoit de sa na-
ture propre qui est toute-puissante, une forme soit matérielle, soit
subtile, suivant la matrice ou la semence qui le créent.
55. Tel qui, à cause de son union avec la Nature, était opposé à
l’Esprit, arrivera bientôt à l'anéantissement, grâce à son union avec
le Seigneur.
56. Cet homme a été jadis un Brâhmane, doué de la connaissance
des Ecritures; c’était un asile de moralité, de bonne conduite et de
vertus; il était ferme dans son devoir, doux, maître de lui, véridique,
pur et instruit dans les Mantras.
'57. 11 respectait ses Gurus , le feu , ses hôtes et les vieillards ;
exempt d’égoïsme, il avait de l'affection- pour tous les êtres; il était
bon, silencieux et sans jalousie.
58. Un jour que, pour obéir à son père, il était allé dans la forêt,
il en revenait, après y avoir ramassé des fruits, des fleurs, du bois et
des tiges de Kuça.
59. H vit un Çûdra livré à l’amour avec une esclave qui roulait
des yeux troublés par l’ivresse, où la plongeait le breuvage fermenté
qu’elle avait bu.
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LIVKE SIXIÈME.
. • 28g
60. Oubliant toute règle et toute pudeur, il s’ébattait, il chantait,
il riait avec cette femme ivre, dont la ceinture était déliée.
61. Le Brahmane n'eut pas plutôt vu celte femme pressée par un
bras qu’animait le désir, que troublé aussitôt, il tomba sous l’empire
de l’amour.
62. Quoiqu'il rassemblât ce qu'il avait de vertu et de science pour
se rendre maître de lui-même, il ne put réussir à contenir son cœur
où naissait la passion. •
65. Privé de son intelligence, qu’éclipsait en quelque sorte le Dé-
mon de l'Amour, auquel ce spectacle ouvrait son cœur, ne pensant
plus en son âme qu’à cette femme, il cessa de remplir ses devqjrs.
64. U la gagna eu lui donnant tout ce que son père possédait dé
biens, pour quelle lui accordât les voluptés sensuelles dont son
cœur était charmé. ,*•
65. L’esprit troublé par les regards de -cette femme débauchée, le
coupable abandonna bientôt la Brâhmanî sa femme légitime, qu’il
avait prise vierge dans une grande famille.
66. Il se mit ensuite à se procurer de l'argent de côté et d'autre
par des voies bonnes et mauvaises, et il eut la folie d’élever une
famille avec cette femme qu’il avait reçue dans sa maison.
67. Parce que méprisant toutes les lois, ne suivant que ses pas-
sions, blâmé par les gens respectables, il a mené longtemps cette vie
de désordre, au milieu des souillures de ses impuretés,
68. Nous le conduirons, ce pécheur qui n’a pas expié son crime,
en présence du Dieu qui porte le sceptre, pour qu’il soit purifié par
le châtiment.
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II.
PIS DU PREMIER CHAPITRE, AYANT POÜR TITRE :
ÉPISODE D'ADJAMILA.
DANS LE SIXIÈME LIVRE DU GRAND PIRATA ,
LE B1BNUEGREUX RH ÂG A Y AT A ,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAUmA ET COMPOSE PAR VtlSA.
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290 ‘ LE BHAGAVATA PURÂ1VA.
CHAPITRE II.
ÉPISODE D'A DJ AMILA.
1. Çuka dit : Ayant entendu le discours des envoyés de Yama, les
mesÿigers de Bhagavat, ô roi, qui connaissaient ce qui est conve-
nable, leur répondirent ainsi. •
2. Les messagers de Vichnu dirent: Ali! malheurl L'injustice
atteint l’assemblée des hommes qui connaissent la loi, lorsqu’ils y
infligent à tort un châtiment à ceux qui ne sont pas coupables et
qui ne méritent pas d’être punis.
Y Si les protecteurs des peuples, si leurs maîtres vertueux et
impartiaux sortent de leur égalité naturelle, quel refuge auront donc
leurs sujets? ■
h. Ce que fait un personnage respectable est imité par l’homme
ordinaire; le peuple se fait une autorité de ce que son chef lui
donne en exemple. . .«a,*
5. Comment celui dans les bras duquel le peuple plaçant sa tête,
dort sans inquiétude, car le peuple, semblable à une bête brute,
ignore le juste et l'injuste, : y
n. Comment celui qui est digne de la confiance des hommes,
pourrait-il, s'il a quelque pitié, faire tort à ceux qui le regardant
comme un ami, se sont livrés à lui avec une entière sécurité?
1. Cet homme, sachex-le, a expié les péchés même de dix mil-
lions d'existences, puisqu’il a prononcé, au moment de mourir* le
nom salutaire de Hari.
». Il a suffi à ce pécheur, pour expier ses fautes , d'avoir prononcé
les quatre syllabes [du nom de] Nârâyana.
». Le voleur, celui qui boit des liqueurs enivrantes, celui qui fait
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LIVRE SIXIÈME. 291
du tort à un ami, l’assassin d’un Brahmane, celui qui viole la couche
de son Guru, celui qui tue une femme, un roi, son pore, ou une
vache, et les autres grands criminels,
10. Tous les pécheurs, en un mot, n’ont pas de meilleur moyen
d’expier leurs crimes que de prononcer le nom de Vichnu , parce
que ce nom dirige leur pensée sur ce divin objet.
1 1 . Non , le coupable ne se purifie pas aussi sûrement par les vœux
et par les autres actes de pénitence qu’ont indiqués les sages habiles
dans le Vêda, qu'il le fait eu prononçant les syllabes du nom de
Hari, car cette pratique lui lait saisir les qualités du Dieu dont la
gloire est excellente. t
ta. L’expiation, en effet, n'est pas un moyen définitif, si, même
après qu’elle est accomplie, le cœur se précipite de nouveau dans la
mauvaise voie; aussi pour ceux, qui désirent l’anéantissement de
leurs œuvres, l’énumération des qualités de Hari est-elle ce qui pro-
duit réellement la perfection.
15. N’entraînez donc pas cet homme qui a expié tous ses péchés,
puisqu'il a prononcé en mourant le nom de Bhagavat.
14. L’action de répéter le nom de Vâikuntha, soit avec une ap-
plication particulière [à une autre personne], soit en plaisantant,
soit dans une intention d’insulte ou de mépris, est, on le sait, capable
d'effacer toutes les fautes.
15. L’homme qui prononce sans le vouloir le npm de Hari, au mo-
ment où il fait une chute ou un faux pas, où il se brise un membre,
où il est mordu ou brûlé, où il reçoit un coup; échappe par là aux
supplices de l’Enler.
16. Les grands Rïchis ont exposé, parce qu’ils les connaissaient,
les grandes expiations établies pour les grandes fautes, et les expia-
tions faibles marquées pour les petites.
17. Les austérités, les aumônes, la récitation des prières sont,
entre autres, des moyens d’ellàceç les diverses espèces de lautes; mais
ces moyens ne peuvent purifier un cœur esclave de l’injustice; le
culte rendu aux pieds du Seigneur a seul ce pouvoir.
18. Le nom du Dieu dont la gloire est excellente, prononcé' soit
37.
Mk.
r
•292 LE BHÀGAVATA PURÂNA.
sciemment, soit sans le savoir, consume la faute d’un homme , de
même que le feu dévore le bois.
19. De même qu'un médicament très-énergique, employé par
hasard, n'en produit pas moins son effet, quoique celui qui le prend
en ignore la vertu, ainsi agit ce Mantra, dès qu’il est prononcé.
•20. Çuka dit: Ayant ainsi bien déterminé, ô roi, la loi de Bha-
gavat, ils délivrèrent le Brahmane des chaînes des gens de Yama,
et l’arrachèrent A la mort.
21. Ainsi repoussés, les serviteurs de Yama se rendirent auprès
de leur maître et lui racontèrent tout ce qui venait de se passer.
22. Un Brâhmane, [dijent-ils,] a été délivré de nos chaînes, et
libre de crainte, rendu à la vie, il s’est incliné devant les serviteurs
de Vichnu, dont la vue l’a comblé de joie.
23. Mais remarquant qu’il voulait parler, les messagers de Ma-
hâpurucha ont disparu aussitôt sous ses yeux, de l’endroit même
où ils se trouvaient.
24. Cependant Adjàmila ayant entendu de la bouche des mes-
sagers de Yama et de ceux de Krîchna, et la loi réglée par le triple
Vêda, où se trouvent encore les qualités, et la loi fondée par Bha-
gavat, qui est tout à fait pure,
25. Se sentit bientôt pénétré de dévotion pour le bienheureux
Hari, dont il venait d'apprendre la grandeur, et ressentit un profond
repentir à la pensée de sa faute.
26. Ah ! combien suis-je malheureux de ne pas m’être vaincu moi-
même! J’ai avili le sang d'un Brâhmane, en le faisant renaître au
sein d’une femme de basse extraction.
27. MaltIJpur à moi pécheur, qui suis la honte de ma famille et
l’objet du blâme des gens de bien ! car j’ai abandonné une épouse
vertueuse pour me livrer à une femme coupable qui s’abreuve de
liqueurs enivrantes. .
28. Ingrat que je suis! J'ai, semblable au dernier des hommes,
abandonné mon père et ma mère, vieux, souffrants, sans appui et
n’ayant pas d’autre ami que moi.
29. Certainement je tomberai dans l’Enfer épouvantable , où les
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LIVRE SIXIÈME. 295
hommes voluptueux, qui ont violé- leurs devoirs, souffrent les sup-
plices de Yama.
50. Est-ce un songe, ou bien ai-je réellement vujci un miracle?
Où sont maintenant partis ces hommes qui, des chaînes à la main,
m’emmenaient avec eux?
51. Et où sont-ils allés ces quatre Siddhas dont l'extérieur était
si beau, et qui me délivrèrent, au moment où, chargé de chaînes,
j’étais entraîné sous terre ?
52. Il faut que je sois bien heureux pour avoir mérité de voir,
misérable comme je le suis, ces chefs des Immortels, dont la pré-
sence a calmé mon cœur.
55. Autrement l'époux impur d’une esclave. n’eût pu, au momcut
.de sa mort, prononcer ici le nom de Vâikuntha.
54. Que suis-je moi, pécheur plein de malice, homme sans
pudeur et honte de la race des Brahmanes? et qu’il est grand le
bonheur que j’ai eu de prononcer le nom de Bhagavat, quand je
me suis écrié : Nârâyana! ^
55. Je ferai donc tous mes efforts , en me rendant maître de mon
esprit, de mes sens et de ma respiration, pour ne pas me plonger
de nouveau dans les ténèbres épaisses [de l'Enfer].
56. Dégagé des liens que produisent l’ignorance, la passion et les
oeuvres, bienveillant pour tous les êtres, calme, charitable, plein de
compassion, maître de moi,
57. Je m’affranchirai de l'empire de l’Illusion dont l’esprit est
l’esclave, et qui sous la forme d’une femme, s’est fait de moi un
jouet, comme 3’un misérable animal.
58. L’esprit fixé sur l’Etre qui existe réellement, renonçant à l'idée
du moi et du mien qu’on attache au corps et aux autres objets, je
déposerai au sein de Bhagavat mon cœur purifié par la récitation
de son nain et par d’autres pratiques.
59. Plein de cette indifférence salutaire pour le monde, qu’il avait
acquise par cette rencontre d’un instant avec des êtres vertueux, il se
rendit à Gaggâdvâra, après avoir brisé tous ses liens.
40. Là, assis dans cette demeure divine, livré au Yôga, maître de
294 LE BHÂGAVATA PÜRÂNA.
la réunion de ses sens qu’il avait ramenés en lui-même, il unit son
cœur à son esprit. t
41. Puis détachant son esprit des qualités, à l'aide de la médi-
tation dont son âme était devenue pour lui l’objet, il l’unit avec la
forme de Bhagavat, qui est Brahma, qui est tout intelligence.
42. Dès que sa pensée se fut arrêtée sur cet objet, il vit devant
lui et reconnut les personnages qu’il avait vus autrefois, et il les
salua en inclinant la tête.
45. Abandonnant son corps, aussitôt après cette vue, dans un
étang sacré auprès du Gange, il revêtit aussitôt la forme des êtres
qui se tiennent aux côtés de Bhagavat.
44. Monté sur un char d’or, il fut transporté à travers les airs,
avec les serviteurs de Mahâpurucha, et se rendit au séjour qu’habite,
l’époux de Çrî.
45. C’est ainsi que le mari d’une esclave, qui avait violé toutes les
lois et oublié ses devoirs, qu’un homme dégradé pour une action
aussi xoupable, qui venait d'être précipité dans l’Enfer, fut immé-
diatement délivré pour avoir prononcé le nom de Bhagavat.
46. Non, il n’est pas, pour ceux qui veulent se sauver, de plus
sûr moyen de trancher le lien de l’action , que de répéter le nom de
celui dont les pieds sont comme un étang sacré; car alors le cœur
qui en employant d’autres moyens, reste toujours souillé par la
Passion et les Ténèbres, ne s'attache plus désormais aux œuvres.
47. Celui qui écoute avec foi , ou qui récite avec dévotion cet
ltihâsa suprême et mystérieux, qui enlève tous les péchés,
48. Ne va pas dans l’Enfer, et n'ast pas regardé par les serviteurs
de Yama ; quelque coupable qu’il puisse être, il est glorifié dans le
monde de Vichnu.
49. Si Adjàmila lui-même, pour avoir, en mourant, prononcé le
nom de Mari, quand il ne faisait qu’appeler son fils, a pu parvenir
à la demeure du Dieu , que sera-ce de celui qui prononcera ce nom
avec foi ?
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LIVRE SIXIÈME.
295
CHAPITRE III.
ÉPISODE D'ADJÀMILA.
1. Le roi dit : Quand Dharmarâdja eut entendu ce que venaient
de lui raconter ses serviteurs repoussés par les messagers de Mu-
râri, que leur répondit lé Dieu sous l’empire duquel est le monde
entier, et dont les ordres avaient été ainsi enfreints ?
2. Jamais, ô Rïdii, je n’ai entendu dire auparavant que personne
se fût opposé au châtiment infligé par le divin Yama; nul autre
que toi ne peut expliquer ce qui doit être un objet de doute pour
le monde; c’est là ma conviction.
5. Çuka dit: Les envoyés de Yama, à la tentative desquels s’é-
taient opposés les hommes de Bhagavat, vinrent raconter leur défaite
à leur roi, le souverain de Samyamanî.
а. Les messagers de Yama dirent: Combien donc, Seigneur,
existe-t-il de souverains en ce monde, qui aient le droit de procla-
mer la récompense des œuvres aux hommes qui commettent des
actions de trois espèces?
5. S’il y avait dans le monde plusieurs rois portant le sceptre du
châtiment , quel est celui qui obtiendrait , ou quel est celui qui
n’obtiendrait pas la mort ou l’immortalité?
б. Il y a plus , s’il y avait en ce monde pluralité de souverains,
parce qu’il y a pluralité d’hommes agissants, la souveraineté ne
serait qu’un vain nom, comme est celle des simples souverains d’une
province.
7. C’est pourquoi tu es le maître suprême et unique des créatures
et de leurs rois; c’est toi qui commandes, qui jmnis les hommes,
qui sais distinguer le bien du mal.
8. Cependant aujourd'hui la peine que tu as décrétée n’a pu être
290
LE BHÀGAVATA PURÂNA.
infligée dans le monde ; tes ordres ont été enfreints par quatre Sid-
dhas merveilleux.
9. Au moment où, par tes ordres, nous conduisions un pécheur
dans la demeure des supplices , ils l'ont délivré en brisant violem-
ment ses chaînes.
10. Nous désirons apprendre de toi qui ils sont, si tu crois que
cela nous sera utile ; à l'instant où le coupable criait < Nârâyana , » ils
sont accourus aussitôt en lui disant : * N’aie pas peur. »
n. Çuka dit: Ainsi interrogé par ses messagers, le divin Yama
qui châtie les mortels leur répondit avec joie, en songeant au lotus
des pieds de Hari.
12. Yama dit : 11 est un autre souverain que moi du monde mo-
bile et immobile; c'est celui en qui repose le tissu de l’univers dont
il est comme la trame et le fil; celui dont les portions conservent,
créant et détruisent toutes choses; celui à la volonté duquel le monde
est soumis, comme l’animal attaché par les naseaux.
15. C’est celui qui sous des noms divers enchaîne les êtres par
le lien de sa parole, comme on retient les taureaux avec des cordes;
celui auquel les créatures, attachées par leurs noms et par leurs-
œuvres, apportent l’offrande en tremblant.
14. Si Mahêndra, Nirrïti, Pratchêtas, Sôma, Agni, Iça, Pavana,
Arka, • Virifitcha; si les Àdityas, les Viçvas, les Vasus, les Sâdhyas,
les troupes des Maruts, celles des Rudras et des Siddhas;
15. Si moi-même et les autres Créateurs de l’univers, chefs des
Immortels, comme Bhrïgu et les autres sages, qui sont à l'abri de la
Passion et des Ténèbres et en qui domine la Bonté, nous n’avons pu
connaître ses desseins parce que nous sommes atteints par sa Mâyâ,
comment d’autres y parviendraient-ils?
10. Cet Être, qui est l'âme même résidante au sein de toutes les
âmes, que les créatures ne peuvent saisir ni par les sens, ni par le
souffle, ni par le coeur, ni par le Manas, ni par la parole, pas plus
(pie les formes ne peuvent voir l’œil qui leur est supérieur;
17. Cet Être indépendant, souverain, suprême, maître de l’Illu-
sion, Hari enfin, la grande âme, a des messagers qui parcourent
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LIVRE SIXIÈME.
297
d’ordinaire le monde avec nn extérieur agréable, et naturellement
doués de sa forme et de ses qualités.
18. Ces messagers de Vichnu, honorés des Suras, dont les attributs
éblouissent les regards et qui sont si merveilleux, protègent les
serviteurs de leur maître contre leurs ennemis, contre moi-même,
contre tous les êtres enfin.
19. Les Richis, les Dêvas, les .chefs des Siddhas, les Asuras, les
hommes, non plus que les Vidyâdharas, les Tchâranas et les autres
êtres, ne connaissent pas la loi établie par Bhagavat lui-même.
20. Svayambhû, Nârada, Çambliu, kumâra (Sanat), kapila, le
Manu, Prahrâda, Djanaka, Bhîchma, Bali, le fds de Vyâsa et moi,
21. Voilà les douze êtres auxquels est familière la loi de Bhagavat,
cette loi mystérieuse, pure, impénétrable, dontla connaissance assure
l’immortalité.
22. La loi suprême, la seule qui soit recommandée aux hommes
en ce monde, c’est le Yôga de la dévotion à Bhagavat, qu’on pratique
en prononçant son nom et en lui rendant d'autres devoirs.
23. Voyez, enfants, la grandeur de cette pratique qui consiste à
prononcer le nom de Hari , puisque par elle Adjàmila lui-même a été
délivré des chaînes de la mort.
2». Il faut bien que l'énumération des qualités, des oeuvres et des
noms de Bhagavat suffise pour effacer les péchés des hommes, puis-
que le coupable Adjàmila lui-même, pour avoir crié « Nârâyana » en
appelant son fils, a obtenu la délivrance.
25. Un homme supérieur ignore souvent cela, parce que son esprit
est trop troublé par la divine Mâyâ ; assoupi par le parfum enivrant
qui s’échappe des fleurs du triple Vêda, il s’applique au développe-
ment des grande» cérémonies.
28. Persuadés de ces vérités, les hommes éclairés vouent de toute
leur âme une affection constante à Bhagavat l'Être infini; ils ne mé-
ritent pas de châtiment de ma part, eussent-ils commis un grand
crime, car ce crime est effacé par la récitation du nom de Vichnu.
27. Ils sont célébrés dans dçs stances pures par les Dieux et les
Siddhas, ces vertueux protégés de Bhagavat, qui voient toutes choses
298
«
LE BHÀGAVATA PURÂNA.
du même œil; ne les approchez pas, car la massue de Hari les dé-
fend; le Temps, ni moi, n’avons le pouvoir de les punir.
28. Amenez-moi ces méchants dont la face se détourne toujours
du nectar qui s'écoule du lotus des pieds de Mukunda, ce nectar
recherché par les troupes des ascètes qui n’ont rien, mais qui en
connaissent la saveur; amenez-moi ces misérables que leurs désirs
enchaînent k la vie domestique, qui est la route de l’Enfer.
20. Amenez-les-moi, ces méchants qui n’ont pas rendu à Vichnu
le culte qu’ils lui devaient; amenez-moi ceux dont la langue ne pro-
nonce ni les noms ni les qualités de Bhagavat, dont l’esprit ne songe
pas au lotus de ses pieds, dont la tête ne s’est pas inclinée, même
une seule fois, au nom de Krîchna.
50. Que le bienheureux Nârâyana, l’antique Purucha, nous par-
donne si nous l’avons offensé par le fait de nos serviteurs; le maître
est indulgent pour ses esclaves ignorants qui réunissent devant lui
leurs mains avec respect; adoration à l’immense Purucha!
3t. Çuka dit ; Apprends par-là, ô descendant de Kuru, que la ré-
citation' du nom de Vichnu, qui fait le bonheur du monde, produit
l’expiation définitive des grandes fautes elles-mêmes.
32. Non, l’âme ne se purifie pas autant par les actes de piété que
par la noble dévotion qui l’excite à écouter et à réciter sans cesse les
glorieux exploits de Hari.
33. L’abeille qui a goûté le miel du lotus des pieds de Krîchna,
ne se plaît plus aux qualités de Mâyâ qu’elle abandonne, parce que
le péché en est le fruit; tandis que l'homme esclave du désir ne
saurait pour chasser la passion de son âme, que faire des œuvres qui
y ramènent la passion de nouveau.
34. Se rappelant la grandeur de Bhagavat que'venait de chanter
leur maître, les serviteurs de Yama, l’esprit frappé d’admiration,
n’hésitèrent plus à reconnaître les hommes qui se sont réfugiés
auprès d’Atchynta, et ils craignirent depuis lors de les voir.
55. Cet Itihâsa mystérieux a été raconté par lé bienheureux Agas-
tya, qui assis sur le mont Malaya, rendait un culte à Hari.
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LIVRE SIXIÈME.
29<J
CHAPITRE IV.
LE MYSTÈRE DE BRAHMA.
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1. Le roi «lit : Tu m'as raconté en abrégé la création des Dieux,
des Asuras, des hommes, des Nâgas, des quadrupèdes et des vola-
tiles, qui eut lieu dans le Manvautara de Svâyaùibkuva.
2. Je désire apprendre de toi, bienheureux sage, le développe-
ment détaillé de ce sujet, et au moyen de quelle énergie Bkagaval
l’Être suprême accomplit la création secondaire.
SÊTA dit ;
3. Ayant entendu la question du Richi des rois, le fds de Vâda-
râyana, le grand Yègin, lui répondit ainsi, ü solitaires excellents,
après lui avoir témoigné son approbation.
4. Çuka dit : Lorsque les Pratchêtas, ces dix fils de Prâtcliîna-
varbis, après être sortis des eaux de l’océan, virent la terre couverte
d’arbres,
5. Ces sages, dont la pratique des austérités avait enflammé le
courroux, s'indignant contre les arbres, lancèrent de leur bouche du
vent et du feu pour les consumer.
6. Voyant, ô descendant de Kuru, les arbres entièrement consu-
més par ces deux éléments, le grand roi Sôma leur parla ainsi, comme
pour calmer leur colère :
7. Vous ne devez pas, sages fortunés, vous indigner contre ces
malheureux arbres, vous qui désireux d’augmenter le nombre des
créatures, en êtes nommés les Chefs.
8. Oui, c’est le chef des Pradjâpatis, le bienheureux Hari, l’Être
impérissable, qui a, dans sa puissance, créé les arbres et les plantes,
ppur donner la vigueur et la nourriture.
38.
500
LE BHÀGAVATA TURANA.
». Il a donné pour nourriture aux êtres qui se meuvent, ceux
qui ne se meuvent pas; à ceux qui ont des pieds, ceux qui n’en ont
pas; à ceux qui ont des mains, ceux qui en sont privés; et aux bi-
pèdes , les quadrupèdes.
10. Et vous qui avez été chargés par le Dieu des Dieux, et ensuite
par votre père, de la création des êtres, comment pouvez-vous
détruire les arbres par le feu?
U. Contenez cette ardente colère; rentrez dans la voie suivie par
les hommes vertueux, où ont marché votre père, votre aïeul et vos
ancêtres.
12. Un père et une mère sont les ainis de leurs enfants; la pau-
pière est l'amie de l'œil; le mari est l’ami de sa femme; le roi l'est de
ses sujets; le maître de maison l'est des mendiants; le savant l’est des
ignorants. *
' tî. Hari le Seigneur suprême habite dans le corps de tous les
êtres sous la forme de leur âme; considérez tout cet univers comme
son séjour; c’est ainsi que vous lui serez agréables.
14. Celui qui sait, par l’étude de l’esprit, dompter la colère vio-
lente qui s'allume subitement dans sou corps, parvient à surmonter
les qualités.
15. Assez de ces malheureux arbres ont été brûlés; consentez à
conserver ceux qui restent, et recevez pour épouse cette belle jeune
lille qui a été élevée par les arbres.
16. Après avoir averti la belle fille de l’Apsaras, le roi Sùi ns
la donna aux Pratchêtas et les quitta; ceux-ci l’épousèrent suivant
la loi. •
17. De cette union naquit Dakcha le Pratchètaside, qui remplit
les trois mondes des créatures auxquelles il donna l’être.
1»-. Je vais te raconter comment Dakcha, qui chérissait ses filles,
créa les êtres de sa semence et de sa pensée; écoute avec attention.
19. Le Pradjâpati créa d’abord avec son intelligence les Dieux, les
Asuras, les hommes et les autres êtres qui habitent l’air, la terre et
les eaux.
20. Voyant que cette création ne prospérait pas, il se retira, comme
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LIVRE SIXIÈME. 301
un solitaire, dans les montagnes au pied du Vindhya, et s’y livra à
de rudes austérités.
81. Là se baignant trois fois le jour dans l’excellent étang nommé
Aghamarçana, qui enlève les péchés, il satisfit llari par ses mortifi-
cations.
22. Il loua le bienheureux Adhôkchadja avec l’hymne nommé
Hamsaguhya ( le mystère de Brahma) ; je vais te réciter cet hymne
par lequel Dakcha se rendit Hari favorable.
23. Le Pradjâpati dit : J’adresse mon adoration au suprême
Svayambhû, dont l’intelligence ne s’applique pas en vain, qui s’al-
lie à la cause des manifestations des trois qualités, dont la forme est
invisible pour ceux qui croient à l’existence réelle de ces qualités, et
qui échappe à toute mesure.
24. l'adresse mon adoration à ce grand Souverain, dont l’homme
son ami ne voit pas plus l’amitié, quoiqu’il habite avec lui dans la
ville du corps, que la qualité n'aperçoit son rapport avec l’Être doué
de qualités, qui la voit lui distinctement.
25. Le corps, les souffles vitaux, les sens, les facultés de l’esprit,
les éléments et les molécules subtiles ne se connaissent pas plus
eux-mêmes, que cet Etre qui leur est supérieur. L’homme connaît
l’univers et les qualités; et sachant tout cela, il ne connaît pas en-
core l’Être infini èt omniscient que j'adore.
26. Adoration à Harîisa ( Brahma)! cet être dont la demeure est
pure, que l'on saisit sous sa forme absolue, lorsque le cœur qui des-
sine les noms et les formes, suspend son' action par la suppression
de la vue et de la mémoire.
27. Puisse cet Etre que les sages, à l’aide de leur intelligence, dé-
gagent de leur cœur où il réside caché avec ses neuf énergies qui se
multiplient par trois , tout comme on tire du bois le feu qu’on doit
allumer le quinzième jour de la lune;
28. Puisse cet Être, qui supprimant Mâyâ , source de toutes les
distinctions , goûte le bonheur du Nirvana, cet Etre qui a tous les
noms, toutes les formes, et dont l'énergie nia pas de nom quand
elle est renfermée en lui-même, me témoigner sa bienveillance!
302
LE BHÀGAVATA PURÂ.NA.
29. Rien de ce qu'exprime le langage, de ce que peuvent se figu-
rer l’intelligence, les sens ou le cœur, n’est sa véritable nature; car
tout cela est le produit des formes et des qualités, et lui, au con-
traire, a pour attributs la destruction et la création des qualités.
50. Celui qui est à la fois le théâtre, la cause, l’instrument, le
possesseur, le but, le inode de l’action, et jusqu'à l’action même
qu’il accomplit comme agent libre ou forcé ; celui qui est au-dessus
des êtres supérieurs et inférieurs, qui est nommé avant tous, celui-là
est Brahma, la cause unique et sans seconde.
■51. Celui dont les énergies sont, pour les sages qui discutent entre
eux, un sujet de contestation ou d’accord, et pour leur esprit une
cause continuelle de trouble; cet être immense dont les qualités sont
infinies, c’est à lui que j’adresse inon adoration.
52. Celui duquel le Yôga et le Sàmkhya soutiennent, l'ifn qu'il
est, l’autre qu’il n'est pas, propositions distinctes et contradictoires,
parce qu’elles affirment à la fois d’un sujet unique son existence et
sa non-existence, c’est le grand Etre, qui uniforme et supérieur à
tout, offre des caractères qui s’accordent avec ces deux opinions.
35. Puisse-t-il m’être favorable, Bhagavat l’Etre infini et suprême,
qui pour témoigner sa faveur à ceux qui adorent ses pieds, a pris,
quoiqu'il n’ait ni nom ni forme, des formes et des noms, en venant
au monde et en agissant !
54. Que le Seigneur, qui pour satisfaire les désirs des mortels,
apparaît dans descorps distincts , où il entre par les voies de la science
vulgaire, comme le vent [qui prend des odeurs diverses], selon les
éléments grossiers auxquels il s'unit; que le Seigneur accomplisse
mes souhaits.
55. Çuka dit : Pendant que Dakclia faisait entendre ces louanges
dans l’étang Aghamafçana, Bhagavat qui aime ses serviteurs appa-
rut à ses yeux.
56. Ses pieds reposaient sur les épaules de Suparna ; ses huit bras
qui lui descendaient [ jusqu’aux genoux], soutenaient le Tchakra,
une conque, un glaive, un bouclier, des flèches, un arc, un lacet et
une massue.
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305
LIVRE SIXIÈME.
37. Sous son vêtement jaune, il était d’un noir foncé; ses yeux et
son visage exprimaient la bienveillance; une guirlande de fleurs des
bois entourait son corps; le Çrivalsa et le Kâustubha brillaient [sur
sa poitrine].
58. Il avait un grand diadème et de larges bracelets; il portait
des pendants d’oreilles étincelants en forme de Makara; ses bras, ses
mains, ses jambes et les doigts de ses pieds étaient ornés d’anneaux
d’or.
59. Il paraissait, comme souverain de l’univers, sous cette forme
qui jette dans le trouble les trois mondes, au milieu de Nârada, de
Nanda et des autres chefs des Suras qui forment son assemblée, et
célébré par les Siddbas, les Gandharvas et les Tchâranas de sa suite
qui chantaient ses louanges.
40. A la vue de cette forme si merveilleuse, le Chef des créatures,
le cœur plein de joie , se précipita contre terre en toute hâte pour
l’adorer.
41. Mais l’excès de la joie l'empêcha de prononcer une seule pa-
role; car les chemins de son cœur en étaient remplis, en quelque
sorte, comme un fleuve l’est par des torrents.
42. En voyant ainsi prosterné devant lui le Pfadjâpati son servi-
teur, qui désirait des enfants, Djanârdana, qui connaît les pensées
de tous les êtres, lui pai’la ainsi.
45. Bhagavat dit : Fils fortuné des Pratchêtas, tes austérités t’ont
assuré la perfection, parce qu’avec une-foi extrême en moi, tu m’as
voué une dévotion exclusive.
44. Je suis satisfait de toi, Chef des créatures, parce que tes aus-
térités vont peupler le monde ; car mon désir est que les êtres se
multiplient.
45. Brahmâ, Bhava, les Manus, les premiers des Immortels, et
vous. Chefs des créatures, vous êtes tous des manifestations multi-
pliées de ma personne, qui devenez Ifes causes de l’existence des êtres.
4e. Les austérités, ô Brâhmane, sont mon cœur; la science [du
Vêda] est mon corps, l’action ma forme, les sacrifices mes membres,
le mérite moral mon âme ; les Suras sont mon souffle.
30/l
LE BHÀGAVATA PURANA.
47. J’étais, oui j’étais seul avant la création, et il n’y avait lien
autre chose d'intérieur ni d’extérieur; j’étais une pure conception ,
insaisissable et comme entièrement endormi.
48. Une forme, réunion et produit des qualités, apparut en moi,
qui suis l’Étre infini et aux qualités sans fin ; et de cette forme le
premier être qui naquit fut Svayambhû le Dieu incréé.
49. Quand ce grand Dieu, que soutenait mon énergie, eut, au mi-
lieu de ses efforts pour accomplir l’œuvre de la création, reconnu sa
propre impuissance,
50. 11 se livra, d'après le conseil que je lui en donnai, à de rudes
mortifications, à l’aide desquelles ce Dieu souverain créa au com-
mencement les neuf Créateurs de l’univers dont tu fais partie.
51. Maintenant, ô Chef des créatures, prends pour femme la fille
de l’un d’eux, du Pradjâpati l’antcbadjana, que l’on nomme Asiknî.
52. Te livrant avec elle au plaisir qui accompagne l'union des
deux sexes, tu multiplieras à l’infini la création des êtres.
55. Et à partir de toi, toutes les créatures s'unissant par couples
sous l'influence de l'Illusion dont je dispose, se multiplieront et me
présenteront l’offrande.
54. Çuka dit : A ces mots le bienheureux Hari qui fait exister
tous les êtres, disparut sous les yeux du sage, semblable à l’image
qui se montre dans un songe.
Ax or QUATRIÈME CHAPITRE, AVANT PODR TITRE :
HYMNE DU MYSTÈRE DE SRAHMA ,
DANS LE SIXIÈME LIVRE DU CRAND PURÂÇA ,
LE BIENHEUREUX BHÀGAVATA ,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMA ET COMPOSÉ PAR VYÀSA.
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LIVRE SIXIÈME
305
CHAPITRE V.
IMPRECATIONS DE DAKCHA CONTRE NÜRADA.
1. Çuka dit : Le puissant Pradjâpati , dont la Mâyâ de Vichnu
augmentait les forces, eut de sa femme, fille de Pantchadjana, dix
mille fils, nommés les Ilaryaçvas.
2, Ces fils de Dakcha, qui étaient tous unis par les mêmes de-
voirs et les mêmes vertus, invités par leur père à se livrer à la créa-
tion des êtres, se retirèrent du côté de l'occident.
S. Là, au confluent du Sindhu et de l’océan, est le vaste étang de
Nârâyanasaras, qui est fréquenté par les solitaires et par les Siddhas.
4. Ces jeunes gens, en qui le seul contact de ces eaux avait effacé
les souillures contractées par leur cœur, et dont l'intelligence était
exercée aux devoirs de l'ascétisme le plus élevé,
5. Se livrèrent , conformément aux ordres de leur père , à de
rudes mortifications; le Richi des Dêvas les vit, pendant qu’ils fai-
saient tous leurs efforts pour multiplier les créatures.
6. Et il leur dit : 0 Haryaçvas, comment pourrez-vous créer les
êtres, sans avoir vu les bornes de la terre? Certes, quoique vous
soyez les souverains [du monde], vous êtes des insensés.
7. Vous ne connaissez ni le royaume où il n’y a qu'un homme ,
ni la caverne dont on ne voit pas l’issue, ni la femme aux nombreuses
formes, ni l'homme qui est le mari de la courtisane ,
8. Ni le fleuve dont les eaux coulent dans deux directions oppo-
sées, ni la merveilleuse demeure des vingt-cinq, ni le cygne au beau
langage, ni la roue tournant d’elle-même, composée de foudres et
de lames tranchantes.
9. Comment donc, ignorant les ordres de votre sage père, pour-
rez-vous accomplir une création convenable ?
II.
^9
506
LE BHÀGAVATA PURÀNA.
10. Ayant entendu ces paroles, les Haryaçvas, dont l’esprit était
doué d’une pénétration naturelle , se mirent à réfléchir tout seuls
sur le langage énigmatique du Rïchi des Dieux.
11. La terre, c’est l’âme, que l’on nomme la vie, qui n’a pas de
commencement, qui est le lien de l’homme : quel besoin a-t-on
d'oeuvres impuissantes, quand on n’en a pas vu l’anéantissement ?
12. L’homme unique est le Seigneur suprême, qui est Bhagavat,
cet Être souverain, qui repose sur lui-même et [embrasse tous les
êtres sous] sa quatrième forme : quel besoin a-t-on d’œuvres impuis-
santes, quand on n’a pas vu que l'Esprit est incréé?
15. La caverne dont l'homme ne revient pas plus que celui qui
est une fois entré dans le ciel des régions de l’Abîme, c’est l’Être
dont l’éclat est intérieur: quel besoin a d’œuvres impuissantes celui
qui ne le connaît pas en ce monde?
14. La femme aux nombreuses formes, c'est l’intelligence de l’es-
prit, laquelle, comme la courtisane, prend divers caractères : quel
besoin a d'œuvres impuissantes celui qui n'en a pas vu le terme?
15. Semblable au mari d’une épouse coupable, l’esprit, par son
union avec l’intelligence, perd la souveraineté et roule dans le cercle
de la transmigration : quel besoin a d’œuvres impuissantes celui qui
ne connaît pas ses voies ?
16. Le fleuve, c’est l'Illusion, qui produit à la fois la création et
la destruction , et qui s'agite au bord de sa rive : quel besoin a-t-il
d’œuvres impuissantes l’homme enivré qui ne la reconnaît pas?
17. L’esprit est le merveilleux miroir des vingt-cinq principes :
quel besoin a d’œuvres impuissantes celui qui en ce monde ne con-
naît pas l’Esprit suprême ?
18. Quand on a renoncé à la doctrine qui fait obtenir le Sei-
gneur, qui enseigne la délivrance de tous les liens, et qu’on ignore
la science dont les paroles sont pures, quel besoin a-t-on d’œuvres
impuissantes?
19. La roue qui tourne, c’est celle du Temps, roue tranchante
qui enlève tout dans l’univers : quel besoin a d’œuvres impuissantes
celui qui en ce monde n’en reconnaît pas l’indépendance?
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307
LIVRE SIXIÈME.
20. Le père, c’esl la science : comment l'homme qui ne connaît
pas ses ordres touchant l'inaction, pourrait-il, avec la confiance qu’il
accorde aux qualités, marcher selon ses enseignements?
21. Les Haryaçvas unanimes dans leurs pensées étant arrivés a
cette conviction, tournèrent autour de Nârada avec respect, et en-
trèrent dans la voie d’où l’on ne revient plus.
22. Et le solitaire qui tient sa pensée indissolublement unie au
lotus des pieds de Hrïchîkêça que manifeste le Vêda , se mit de
nouveau à parcourir le monde.
23. En apprenant que Nârada était la cause de la perte de ses fils
qui brillaient par la vertu, Üakcha pénétré de douleur se lamenta
d’avoir donné le jour à des enfants vertueux qui sont souvent une
source de regrets.
2t. Mais consolé par Adja, Dakcha eut encore de la fille de Pan-
tchadjana des milliers de fils nommés les Çavalâçvas.
26. Chargés aussi par leur père d’accomplir la création des êtres,
ces hommes, fermes dans leurs desseins, se rendirent à l’étang de
Nârâyana, où leurs frères aînés étaient parvenus à la perfection.
26. Purifiés , par le seul contact de ses eaux , des souillures qu’a-
vaient contractées leurs cœurs; répétant à voix basse le nom suprême
de Brahma, ils s’y livrèrent à de grandes austérités.
27. Ne se nourrissant que d’eau pendant quelques mois, et pen-
dant d’autres que d’air, ils honorèrent Idaspati (Vichnu) en récitant
ce Mantra :
26. « Oih ! Adressons notre adoration à Nârâyana, qui est Purucha
• la grande âme, qui est le séjour de la pure qualité de la Bonté, qui
« est le grand Brahma. •
29. Nârada voyant que ces sages pensaient à reprendre l’œuvre
de la création, se rendit auprès d’eux et leur tint, comme à leurs
frères, un langage énigmatique.
50. Eils de Dakcha, leur dit-il, écoutez les conseils que je vous
donne; suivez, vous qui avez de l’alïection pour vos frères, la voie où
ils ont marché.
5t. Le frère qui connaissant la loi, suit la route que lui ont tracée
3».
308 LE BHÂGAVATA PURÀNA.
ses frères, est un aini de ia vertu qui obtient de jouir du bonheur
avec les Maruts.
32. Ayant ainsi parlé, Nârada dont le regard est infaillible se
retira; et les fils de Dakcha, ô roi respecté, entrèrent dans la voie
qu’avaient suivie leurs frères.
33. Marchant, comme leurs aînés, d’une manière régulière dans
la voie qui ramenant l’homme au dedans de lui, le conduit à l’Etre
suprême, ils ne revinrent pas plus que ne reviendront les nuits déjà
écoulées.
34. En ce temps-là le Pradjâpati voyant de nombreux prodiges,
apprit que la mort de ses enfants était, comme celle de leurs aînés,
l’œuvre de Nârada.
35. Désolé de la perte de ses enfants, il se mit en fureur contre
Nârada, et la lèvre tremblante de colère, il parla ainsi an Rxchi.
36. Dakcha dit : Ah ! méchant, avec ton extérieur qui est celui des
gens de bien , tu m'as fait du mal en enseignant à mes fils vertueux
la voie des ascètes qui mendient.
57. [En leur donnant ce conseil] avant qu’ils eussent acquitté
les trois dettes [de la vie] et qu’ils eussent accompli des œuvres, tu
as détruit leur bonheur pour ce monde et pour l’autre.
58. Et cependant, homme sans pitié, toi qui te plais à troubler
l’esprit des enfants, tu te montres avec impudence au milieu des
serviteurs de Hari dont tu détruis la gloire.
39. Certes ils éprouvent une constante sollicitude pour tous les
êtres, les serviteurs de Bhagavat, toi excepté, loi l’ennemi de la bien-
veillance, qui fais du mal à ceux qui ne t’en veulent pas.
40. Non, quoi que tu penses de la quiétude qui tranche le lien
de l’alfection, tes conseils, 6 toi qui n’as que l’apparence trompeuse
du sage, ne conduiront jamais les hommes au détachement.
41. 11 ne sait rien, l’homme qui n’a pas éprouvé l'impression cui-
sante des objets; mais une fois qu’il l’a ressentie, il se dégoûte lui-
même du monde, bien mieux que celui dont des êtres supérieurs
rompent les desseins.
42. Quoique tu nous aies fait un mal intolérable, à nous qui
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LIVRE SIXIEME.
509
sommes voués aux œuvres et qui vivons en maîtres de maison ver-
tueux, nous savons supporter ta mauvaise action.
45. Mais parce qu’en interrompant ina descendance tu m’as fait
du mai à deux reprises, à cause de cela, ô insensé, je te condamne
à errer à travers les mondes, sans pouvoir t'arrêter nulle part.
44. Çuka dit : Ainsi soit-il, répondit Nârada qui est estimé des
gens de bien ; car le langage de Dakcha était si sage, qu’îçvara lui-
înême l’eût enduré.
FIS DU CINQUIÈME CHAPITRE , AVANT POUR TITRE:
IMPRÉCATIONS DE DAACHA CONTRE NÂRADA.
DANS LB SIXIÈME LITRE DU GRAND PGNÂÇIA ,
LE BIBNIIEUREUX BHÂGAVATA .
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMA ET COMPOSÉ PAR VÏÀSA
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310
LE BHÀGAVATA PURÂNA.
CHAPITRE VI.
DESCENDANCE DES FILEES DE DAKCHA.
1. Çuka dit: Ensuite le fils des Pratchètas consolé par Svayam-
bhû, eut d'Asikni soixante filles qui étaient pleines d'affection pour
leur père.
•2. 11 en maria dix à Dharma, douze au Pradjâpati [Kaçyapa], vingt-
sept à Indu (le Dieu de la lune); il en donna deux à chacun des
sages Bhùta, Aggiras et Krïçâçva, et Târkcha (autre nom de Ka-
çyapa) eut le reste.
3. Apprends de moi le nom de ces femmes , avec celui de leurs
enfants; elles remplirent les trois mondes de leur postérité et des fils
qui en sortirent.
'i. Bhânu (la lumineuse), Lamhù (un arc tracé du pôle au zénilli),
kakubh (un point du compas), Yâmi (la nuit), Viçvâ (celle qui est
le tout), Sâdhyâ (l’accomplissement), Marutvatî (celle qui est accom-
pagnée par les vents), Vasu (la lumière répandue partout), Mubûrtâ
(l’heure), Samkalpà (la volonté), voilé les noms des femmes de
Dharma ; apprends quels furent leurs enfants.
5. De Bhânu naquit Dêvarïcbabha, qui eut pour fils Indrasêna;
Vidyôta (l’éclair) fut le fils de Lambâ; il donna le jour aux Sta-
nayitnus (les foudres).
0. Kakubh donna le jour à Saiîikala (le passage dillicile) , qui
eut pour fils Kîkata (le pauvre), duquel naquirent les [Divinités
des] lieux impraticables de la terre; Yâmi eut Svarga (le ciel), qui
eut pour fils Nandi ( la béatitude).
7. Viçvâ mit au monde les Viçvêdêvas , qui, dit-on, n’eurent pas
d’enfants; Sâdhyâ donna le jour à la troupe des Sâdhyas, qui eurent
pour fils Arthasiddlii (l’accomplissement de l’objet).
8. Marutvatî eut deux fils, Marutvat (celui qui est accompagné
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LIVRE SIXIEME.
.111
par les vents), et Djayanta (le victorieux); Djayanta est cette por-
tion de Vâsudèva que l’on connaît sous le nom d’Upcndra.
9. Muhûrtâ donna le jour à la troupe des Dêvas que l'on nomme
les Mâuhûrtikas (les Dieux des heures); ce sont eux qui assurent
aux mortels le fruit [des œuvres] qui vient pour chacun en son temps.
10. De Samkalpâ naquit Samkalpa (le désir), qui eut pour fils
Kâma (l'amour); Vasu eut pour fils les huit Vasus; je vais t’ap-
prendre leurs noms.
11. C’étaient Drôna (l’eau), Prâna (le souille de vie), Dhruva (le
solide), Arka (le soleil), Agni (le feu), DAcha (le soir), Vâstu (l’ha-
bitation), Vibhâvasu (le soleil aux splendeurs variées); Drôna prit
pour femme Abhimati (l’arrogance), et en eut Marcha (la joie),
Çôka (le chagrin), Bhaya (la crainte) et d’autres.
12. Prâna eut pour femme Ûrdjasvatî, qui eut pour fils Saha ,
Ayu et Purôdjava; Dhruva prit pour femme Dhàrani (la terre), qui
lui donna les diverses [Divinités des] villes.
15. Vâsanâ fut la femme d’Arka, qui en eut Tarcha et d’autres
fils; la femme d'Agni fut Vasôrdhârâ, qui mit au monde Dravinaka
et d'autres.
14. Agni eut encore de Krïttikâ Skaudha, d’où naquirent Viçàkha
et les autres; la femme de Dôclia fut Çarvarî, et son fils Çiçumâra,
qui est une portion de Mari.
15. Aggirasî fut la femme de Vâstu, qui en eut Viçvakarman (l'ar-
chitecte céleste), époux d'Akrïti (la forme); de ce dernier naquit le
Manu TchÂkchucha, qui eut pour fils lesViçvas et les Sâdhyas.
16. Uchas (l’aurore) donna à Vibhâvasu Vyuchta, Rôtchicha et
Atapa; ce dernier eut pour fils Pantchayâma (la réunion des cinq
veilles), qui éveille les créatures pour l’action.
17. Sarûpâ, femme de Bhûta, lui donna pour fils les Rudras
par millions, et entre autres Râivata, Adja, Bhava, Bhtma. Vâma.
Ugra, Vrîchâkapi,
18. Adjâikapâd, Ahirbudhnya, Bahurûpu et Mahat; il eut encore
d'autres fils, qui figurent dans l’assemblée de Rudra, et qui sont les
chefs redoutables des Bhûtas.
312
LE BHÀGAVATA PURÂNA.
19. Svadhâ donna les l’itrîs au Pradjâpali Agiras son époux; el
Satî son autre femme mit au monde le Vêda nommé Atharvâggiras.
20. Krïçâçva eut d'Artchis sa femme Dhûmrakêça; et de Dhichanâ
il eut Vêdaçira, Dévala, Vayuna et Manu.
21. Târkcha eut pour femmes Vinatâ, Kadrû, Patarïigî et Yâminl;
Pataiïigî donna le jour aux Patagas (les oiseaux), et Yâminî aux
Çaiabhas ( les sauterelles).
22. Suparnâ (Vinatâ aux belles ailes) mit au monde Garuda, celui
qui est connu pour être la monture du Dieu chef du sacrifice; et
Kadrû donna le jour à Anûru (Aruna qui est privé de jambes) le
cocher du soleil, ainsi qu’à la multitude des Nâgas.
25. Krïttikâ et les autres Nakchatras, ô descendant de Bharata,
lurent les femmes d’indu, qui frappé de consomption par la malé-
diction de Dakcha, n’eut pas d’enfants de ses épouses; mais s'étant de
nouveau rendu le Pradjâpali favorable, il eut pour filles les kalâs,
ou ces portions qui se séparent de la lune à mesure quelle décroît.
24. Apprends maintenant les noms fortunés des mères des êtres,
ces épouses de Kaçyapa, qui ont rempli l'univers de leur postérité.
25. Ce furent Aditi (la mère des Dieux), Diti (la mère des Dâi-
tyas), Danu (celle qui coupe), kâchthâ (l’espace), Arichtâ (la bonne
fortune), Surasù (celle qui a les bonnes saveurs), llà (la terre). Muni
(l’intelligente), Krôdhavaçâ (l’esclave de la colère). Ta ni râ (la cui-
vrée), Surabhi ( la vache d'abondance), Saramâ ( la chienne), et Timi
( la baleine).
20. Timi donna le jour à la foule des habitants des eaux, Saramâ
aux animaux sauvages, et Surabhi aux buffles, aux vaches et aux
autres quadrupèdes qui ont le sabot fendu.
27. Tâmrâ engendra les faucons, les vautours et autres oiseaux
semblables; Muni, les troupes des Apsaras; les serpents et les autres
reptiles, 6 roi, furent les fils de krôdhavaçâ.
28. lia produisit tous les arbres; Surasâ donna le jour aux mau-
vais génies; Arichtâ, aux Gandharvas; et kâchthâ, aux quadrupèdes
autres que ceux qui ont le sabot fendu.
29. Danu eut soixante et un fils; apprends de moi les noms des
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LIVRE SIXIÈME. 315
principaux; ce furent Dvimûrdhan, Saiîivara, Arichta, Hayagrîva,
Vibhâvasu ,
30. Ayômukha, Çagkuçiras, Svarbhânu, Kapila, Aruna, Pulôman,
Vrïcbaparvan, Èkatchakra, Anutâpana, Dhûmrakêça, Virûpâkcba
et Vipratchitti l'invincible.
51. Nainulcbi épousa Suprabliâ (celle qui a une belle splendeur},
fille de Svarbhânu ; et Yayâti le fort, fils de Nahucha , prit pour épouse
Çarmichthâ, fille de Vrichaparvan.
32. Vâiçvânara [autre fils de Danu] eut quatre belles filles: Upa-
dânavt, Hayaçirâ, Pulômâ et Kâlakâ.
35. Hiranyâkcha prit pour femme Upadânavi ; Kratu , Hayaçirâ ; ■
et le bienheureux Chef des créatures Kaçyapa, d’après les conseils
de Brahma, prit pour épouses les deux autres filles de Vâiçvânara,
Pulômâ et Kâlakâ.
54. Les fils de Pulômâ et de Kâlakâ furent des Dânavas, braves
dans les combats; ces deux femmes eurent soixante mille enfants.
Comme iis interrompaient les sacrifices, ton grand-père [Ardjuna],
qui était monté au ciel, les tua seul, pour satisfaire Indra.
35. Vipratchitti eut de Simhikâ cent et un fils; ce furent les cent
Kétus, dont l'ainé fut Râhu, et qui obtinrent le rang de planètes.
56. Apprends maintenant dans son ordre la descendance d'Aditi,
dans la famille de laquelle le souverain Seigneur, le divin Nârâyana,
s’incarna à l’aide d’une portion de sa substance.
57. Ce furent Vivasvat (le soleil au vêtement varié), Aryaman
(le soleil, chef des Mânes), Pùchan (le soleil nourricier), Tvachtrï (le
soleil ordonnateur), Savitrï (le soleil générateur), Bhaga (le soleil
fortuné), Dhâtri (le soleil créateur), Vidhâtrï (le soleil distributeur),
Varuna (le soleil qui embrasse tout) , Mitra (le soleil ami), Çakra (le
soleil puissant), Urukrama (le soleil aux grands pas).
58. Vivasvat eut pour femme Saiïidjnâ (la notion); cette épouse
fortunée lui donna le Manu [ Vâivasvata], Dieu des cérémonies fu-
nèbres, et de plus un garçon et une fille, le divin Yama et Yamî (la
Yamunâ). Saiîidjnà , qui s’était transformée en cavale, mit au monde
les deux Nâsatyas (les Açvins) sur la terre.
h. 4o
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314 LE BHÀGAVATA PURÀNA.
59. Tclihâyâ (l’ombre) eut de Vivasvat Çanâiçtchara (Saturne),
le Manu Sâvarni et une fille nommée Tapatî (celle qui échauffe),
qui prit pour époux Samvarana (le nuage qui enveloppe).
40. Mâtrïkâ (la mère) fut la femme d’Aryaman ; ils curent pour fils
les Tcharchanis (les êtres doués de discernement), au milieu des-
quels Brahmâ créa les races humaines.
41. Pûchan, qui ne mangeait que du grain broyé, parce que les
dents lui avaient été brisées autrefois, n’eut pas d’enfants; c’est lui
qui s’était moqué, en montrant les dents, du Dieu Çiva, qui était
irrité contre Dakcha.
• 4^ La femme de Tvachtrï fut Ratchanâ (l'arrangement), jeune
fille, soeur cadette d’un Dàitya. Samnivêça (l’assemblage) etViçvarûpa
(celui qui prend toutes les formes) le fort naquirent de cette union.
45. C’est Viçvarûpa que choisirent les troupes des Suras, quoiqu’il
descendit par sa mère de la race de leurs ennemis, lorsqu’ils furent
abandonnés par leur précepteur spirituel , le fils d’Aggiras , qu’ils
avaient outragé.
FIS DU .SIXIEME CHAPITRE, AYANT POUR TITRE:
DESCENDANCE DES PII.LES DE DAKCIIA ,
DANS LE SIXIÈME LIVRE DD GRAND PU HAN A ,
LE BIENHEUREUX BHAGAVATA ,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMA ET COMPOSÉ PAR VTÂSA
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LIVRE SIXIÈME.
315
*
CHAPITRE VII.
ÉPISODE DE VIÇVARÛPA.
1. Le roi dit : Pour quelle raison les Suras furent-ils abandonnés
par leur précepteur? Dis-moi, sage fortuné, l’affront que les disciples
firent à leur maitre spirituel.
2. Çuka dit : La souveraineté des trois mondes avait enflé Indra
d'orgueil, et lui avait fait franchir la voie des gens de bien ; au •
milieu de sa suite, formée des Maruts, des Vasus, des Rudras, des
Adityas, des Ribhus ,
5. Des Viçvêdêvas, des Sâdhyas, des deux Nâsatyas, des Siddhas,
des Tchâranas, des Gandliarvas et des solitaires habiles à expliquer
le Vêda ;
4. Servi et célébré par les Vidyâdharas, les Apsaras, les Kinnaras,
les volatiles et les reptiles,
5. Maghavan, écoutant les doux concerts qui chantaient ses
louanges, était assis sur le trône le plus élevé de son assemblée,
qu’abritait un parasol blanc, beau comme le jusque de la lune.
6. Entouré des autres symboles de la souveraineté, tels que le
chasse-mouche et l’éventail, il brillait auprès de la fille de Pulôman,
qui partageait son siège avec lui.
7. Un jour que le précepteur suprême des Dieux et le sien venait
d’arriver, il négligea de se lever pour aller à sa rencontre et lui offrir
un siège.
8. Quoiqu'il vît entrant dans l'assemblée Vrihaspati le maître de
l'éloquence, le meilleur des solitaires, qui est honoré par les Suras
et par les Asuras, Indra ne fit pas un seul mouvement pour quitter
son trône.
9. Aussitôt le chantre inspiré, le puissant fils d’Aggiras sortit de
4o.
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516
LE BHÀGAVATA PURÀNA.
l’assemblée en toute bâte, et se retira en silence dans sa demeure,
sachant bien que ce manque de respect venait de l’orgueil de la
prospérité. •
LO. Mais Indra ne larda pas à s’apercevoir qu'il avait manqué à son
précepteur spirituel, et il se blâma intérieurement de cette conduite
au milieu de l’assemblée.
11. Ah! [se disait-il,] quelle mauvaise action ne viens-je pas de
Faire, avec mon intelligence bornée, lorsque enivré par l’orgueil de
la puissance, j'ai outragé dans l'assemblée mon précepteur spirituel !
12. Quel est le sage qui ambitionnerait la prospérité même du
souverain des trois mondes, puisque c’est elle qui aujourd’hui m'a
rabaissé du rang de chef des Immortels à la condition d'Asura ?
15. Non, ils ne connaissent pas le devoir suprême ccuï qui disent :
« L’homme assis sur le trône du souverain ne doit se lever devant qui
« que ce soit. *
14. Ceux qui ont foi aux paroles de ces mauvais conseillers, que
leur erreur condamne aux ténèbres infernales, s’y plongent avec
eux, semblables à des hommes montés sur un radeau de pierre.
15. Aussi chercherai-je sans arrière-pensée à obtenir la bienveil-
lance du précepteur des Immortels, de ce Brâhmane à l’intelligence
profonde, en touchant ses pieds de ma tête.
16. Pendant que Maghavan était livré à ces réflexions, le bien-
heureux Vrïhaspati quitta sa demeure et suivit une route invisible à
tous les regards, grâce à la Mâyà dont il disposait en maître.'
17. Le bienheureux souverain du ciel, qui malgré ses recherches
ne put découvrir la trace de son maître, se mit à réfléchir avec les
Suras , et sentit le repos abandonner son cœur.
18. Aussitôt les Asuras, ces êtres pleins d’un fol orgueil et amis
du meurtre, apprenant cette nouvelle, firent tous une invasion
contre les Dieux, après avoir pris les conseils d’Uçanas.
19. Les Dêvas, auxquels les flèches aiguës des Asuras avaient dé-
chiré les cuisses, les bras et tous les membres, cherchèrent avec Indra
un asile auprès de Brahmâ et se prosternèrent devant lui.
20. A la vue des Dêvas ainsi couverts de blessures, le bienheureux
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LIVRE SIXIÈME.
517
Adja, le Dieu né (le luwnême, leur parla pour les consoler, avec le
sentiment d’une extrême compassion.
31. Brahmâ dit : ô vous, chefs des Suras, vous avez commis une
grande faute, lorsque enflés par votre puissance, vous n’avez pas
accueilli avec respect un Brâhmane maître de lui-même et si pro-
fondément versé dans le Vêda.
22. Le résultat de cette conduite coupable a été la victoire de vos
ennemis, qui précédemment abaissés par vous, viennent de détruire
votre prospérité.
23. Vois, 6 Magliavan, tes ennemis vaincus jusqu’alors, relever de
nouveau leur fortune, par l'effet de l'insulte que tu as faite à ton
précepteur, et de la dévotion avec laquelle ils ont honoré Kâvya
(Uçanas); oui, ceux qui font des Bhrïgus leur Divinité, seraient
capables de s’emparer même de ma demeure.
24. Quel cas peuvent-ils faire du ciel, les hommes qui ont appris
des Bhrïgus la signification des Mantras invincibles qu’ils en ont
reçus? Ceux qui reconnaissent pour maîtres les Brâhmanes, Gôvinda
et les vaches, sont à l’abri de tous les malheurs; ils sont les souve-
rains des hommes.
25. Rendez-vous donc promptement auprès du fils de Tvachtrï,
auprès de Viçvarûpa, ce Brâhmane livré à une vie de pénitence et
maître de lui-même; honoré par vous, il vous donnera le sens [des
prières], si vous tolérez sa conduite.
26. Çuka dit; Ainsi conseillés par Brahmâ, les Dieux, ô roi, dé-
livrés de leurs inquiétudes, se rendirent auprès du Rïchi, fils de
Tvachtrï, et l’ayant embrassé. Us lui parlèrent en ces termes.
27. Les Dêvas dirent : Nous voici venus dans ton efmitage en
qualité d’hôtes; puisse le bonheur être avec toi, et puisses-tu, ami,
satisfaire les désirs de ceux qui sont comme tes pères, désirs qui
sont convenables pour la circonstance !
28. En effet, le premier devoir pour des fils vertueux, est d'obéir à
leur père, lors même qu’ils ont des enfants, ô Brâhmane ; que sera-ce
donc s'ils vivent dans la chasteté ?
29. Un précepteur est la forme de Brahma; un père est celle du
518
LE BHÀGAVATA PUHÂNA.
Chef des créatures; un frère est celle d'Indra, chef des Maruts; un*
mère est le corps même de la terre.
50. Une sœur est la forme de la pitié ; un hôte est réellement celle
de la justice; un visiteur est celle d'Agni; la totalité des êtres est la
forme de l’Esprit.
51. C'est pourquoi, ami, dissipant par tes austérités la douleur
que nous cause, à nous qui sommes tes pères, la victoire de nos en-
nemis, daigne nous communiquer l'instruction que tu possèdes.
52. Nous te choisissons pour notre maître, pour notre précepteur
spirituel, car tu es le Brâhmane le plus versé dans le Vêda, afin que
par ta splendeur nous puissions promptement triompher de nos
adversaires.
55. On n’est pas blâmable de se prosterner, quand il s’agit d’un
but utile, aux pieds d’un homme plus jeune que soi; l'âge sans le
Vêda, ô BrâJîmane, n’est pas une cause de supériorité.
54. Çuka dit : Sollicité par les troupes des Suras qui le désiraient
pour prêtre domestique, le grand pénitent Viçvarûpa leur répondit
avec bienveillance et d’une voix douce.
55. Viçvarûpa dit : Les hommes habiles dans la loi blâment l’em-
ploi inutile qu’on fait de la splendeur due au Vêda ; mais un homme
comme moi, seigneurs, pourrait-il repousser la prière des Chefs
des mondes, lui qui est leur disciple? leur obéir est son véritable
intérêt.
56. Le glanage, il est vrai, est la richesse du pauvre, car il peut
par ce moyeu accomplir ici-bas les devoirs de l'hospitalité envers les
gens de bien ; comment donc, seigneurs, remplirais-je les fonctions
peu estimées de prêtre domestique, qui font la joie de l’insensé?
57. Je ne dois cependant pas repousser la prière de mes maîtres,
quelle qu’elle soit ; oui , j’emploierai ma vie même et tous mes moyens
pour exécuter tout ce que vous demanderez.
58. Çuka dit : S’étant engagé par cette promesse, le grand péni-
tent Viçvarûpa se livra, avec une méditation profonde, aux devoirs
de prêtre domestique* pour lesquels il avait été choisi.
59. Quoique la prospérité des ennemis des Suras fût défendue
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LIVRE SIXIEME.
519
par un charme que leur avait donné Uçanas lui-même, le puissant
Viçvarûpa la leur enleva à l’aide d’un charme appartenant à Vicbnu,
et la fit passer à Mahêndra.
40. Protégé par ce charme, le Dieu souverain aux mille yeux
vainquit les armées des Asuras; c’est Viçvarûpa aux nobles pensées
qui le communiqua à Mahêndra.
PIN DO SEPTIÈME CHAPITRE , AVANT POUR TITRE :
ÉPISODE DE VIÇVARÛPA ,
DANS LE SIXIÈME LIVRE DU GRAND PCRÂ$A.
LE BIENHEUREUX BHÂGAVATA ,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAIIMÂ ET COMPOSÉ PAR VVÂSA.
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520
LE BHÂGAVATA PURÂNA.
CHAPITRE VIII.
I.A CUIRASSE DE NÂRÂYANA.
1. Le roi dit : Dis-moi, bienheureux sage, le charme sous la pro-
tection duquel Indra aux mille yeux vainquit, comme en se jouant,
les bataillons de ses ennemis avec leurs chars, et par lequel il s’as-
sura l’empire des trois mondes,
2. Ce charme qui est une cuirasse formée par Nârâyana, et sous
l’égide de laquelle le Dieu vainquit dans le combat ses ennemis
homicides.
î. Çuka dit: Choisi en qualité de prêtre domestique, le fils de
Tvaclitrï enseigna à Mahêndra qui l'interrogeait la cuirasse dite de
Nârâyana ; écoutes-en de tout ton esprit la description.
4. Viçvarûpa dit : Que l’homme, après s’étre lavé les pieds et les
mains, et rincé la bouche, tenant des tiges de l'herbe sacrée, la face
tournée vers le nord, consacre à la Divinité ses mains et ses autres
membres, à l’aide de deux Mantras, et que pur et silencieux il
revête, dans un cas de danger, la cuirasse de Nârâyana.
5. Qu’il trace les syllabes du Mantra commençant par Om, et
ainsi conçu : » Ôiïi namô Nârâyanâya » (Ôm ! adoration à Nârâyana),
sur ses deux pieds, ses deux genoux, ses deux cuisses, sur son ventre,
sur son cœur, sur sa poitrine, sur sa bouche et sur sa tête, soit en
suivant cet ordre, soit en commençant par la tête.
6. Qu’il consacre ensuite ses mains à l'aide de la formule magique
de douze lettres, en traçant sur ses doigts et sur les jointures de
ses pouces le Mantra qui commence par le monosyllabe sacré et se
termine par la syllabe ya.
7. Qu'il trace sur son cœur la syllabe Ôm, sur sa tête la syllabe tu;
LIVRE SIXIEME.
521
qu’il trace la lettre cha entre ses sourcils, et la lettre na sur la touffe
de cheveux qui surmonte sa tête.
8. Qu’il destine à ses deux yeux la syllabe vê, à toutes ses join-
tures la syllabe na; et que le sage, devenu ainsi, en quelque sorte, la
forme du Mantra Ûm Vichnavê namah (OA ! adoration à Vichnu),
adresse à son javelot la syllabe ma avec Visarga, et dirige cette for-
mule suivie de Phat vers tous les points de l’horizon.
9. Qu’il contemple par la méditation l’Esprit suprême, qu’il doit
se représenter comme uni à ses six énergies , et qu’il prononce le
Mantra suivant qui est la forme de la science, de la splendeur et des
austérités.
to. Qui ! Que Hari m’accorde sa protection contre tous les dan-
gers, lui qui a placé le lotus de ses pieds sur les épaules du roi des
oiseaux ; Jui qui porte la conque, le Tchakra, le bouclier, le glaive, la
massue, les flèches, le carquois et le lacet; lui qui a huit bras, et qui
est doué des huit facultés [surnaturelles].
11. Que le Dieu à la forme de poisson me protège au milieu des
eaux, contre les monstres marins, contre le lacet de Varuna. Que sur
la terre, ce soit le Dieu caché sous la forme trompeuse du Brahmane
nain, qui parcourut l’univers en trois pas; que dans le ciel, ce soit
Vichnu qui revêt toutes les formes.
12. Que dans les passages difficiles, dans les bois, au premier rang
du combat, il me protège le puissant Nrîsiiïiha, l’ennemi des chefs
des Asuras, lui dont le violent éclat de rire fit retentir les points de
l'espace et avorter les femmes.
15. Qu’il me protège sur le chemin, ce sanglier dont les sacrifices
forment les membres et qui a soulevé la terre avec sa défense. Que
sur le sommet des montagnes et dans une contrée étrangère, Râma
le fils aîné de Bharata, avec Lakchmana, me protège.
ta. Que N’ârâyana me défende des enchantements homicides et de
tout manque d'attention ; Nara, de l’orgueil; Datta, de l’interruption
du Yôga dont il est le maître; et Kapila le souverain des qualités, du
lien de l’action.
15. Que Sanatkumâra me défende contre le Dieu de l’amour;
522
LE BHÀGAVATA PURÀNA.
Hayaçîrcha, contre le mépris que j’aurai témoigné au* Dêvas en me
mettant en chemin; le premier des Dêvarchis, contre l’interruption
apportée au culte de Purucha; et Hari sous la forme de la tortue,
contre tous les Enfers. _
16. Que le bienheureux Dhanvantari me défende des infractions
aux règles du régime; Rïchabha qui s’est vaincu lui-même, de la
crainte et des impressions opposées; Yadjûa, du monde; Bala (Bala-
bhadra), de Yama qui met un terme à la vie des hommes; et le roi
des serpents, de la troupe colérique des reptiles;
17. Le bienheureux Dvâipâyana, de l'ignorance; Buddha, de l'inat-
tention, qui entraîne la foule des hérésies; Kalki , de l’âge kali,
temps de souillures: Kalki, cette grande incarnation qu’a revêtue le
Seigneur pour protéger la justice.
18. Que Kêçava me défende à l’aurore avec sa massue ; Gôvinda
tenant sa flûte, au moment où les vaches se rassemblent; Nàrâyana
brandissant son javelot, le matin; Vichnu portant la première des
conques, à midi;
19. Le Dieu vainqueur de Madhu, à l’arc terrible, l’après-midi;
Mâdhava à la triple forme, quand le soleil se couche; Hrïchîkêça, le
soir et la première moitié de la nuit; Padinanàbha seul, à minuit;
20. îça paré du Çrîvatsa, la seconde moitié de la nuit; le suprême
Djanârdana qui porte le glaive, au point du jour; Dâmôdara, au
crépuscule qui suit; et le bienheureux Viçvêçvara dont le temps est
la forme, quand le soleil se lève.
21. Ô Tchakra, ô roue dont le tranchant est aussi pénétrant que
le feu à la fin d'un Yuga, tourne de tous côtés en sortant des mains
de Bhagavat, et consume rapidement l'armée de ses ennemis, de
même que le feu allié au vent brûle un tas de gazon.
22. 0 massue qui lances des étincelles brûlantes comme la foudre,
écrase, car tu es chère au Dieu invincible, écrase les Kûchmândas,
les Vâinâyakas, les Yakchas, les Rakchas, les Bhûtas et les Grahas;
broie, broie tes ennemis.
25. Ô toi, la première des conques, mets en fuite les Yàtudhànas,
les Pramalhas, les Prêtas, les Mâtris, les Piçâtchas, les Démons
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LIVRE SIXIEME.
323
ennemis des Brâhmancs, et les êtres au regard terrible; quand
Kriehna te porte à ses lèvres, le son redoutable fjue tu fais entendre
ébranle le cœur de son ennemi.
24. O toi, le meilleur des glaives, glaive à la lame tranchante,
qui armes le bras du Seigneur, taille en pièces l’armée de mes enne-
mis; et toi, bouclier aux cent lunes, frappe de cécité leurs yeux,
détruis la vue de ces pécheurs aux mauvais regards.
25. Puissent ne pas exister pour nous les dangers qui viennent
des planètes, des météores, des hommes, des reptiles, des animaux
féroces, des Bhûtas et aussi du péché!
26. Puisse l’énumération des noms , des formes et des armes de
Bbagavat détruire immédiatement tous ces dangers, ainsi que ceux
qui s'opposent à notre bonheur !
27. Que Bhagavat qui est Garuda, que le Seigneur qui est chanté
par les hymnes et dont le corps est le Vêda, que Vichvaksêna enfin
nous protège avec ses noms contre tous les malheurs.
28. Que les noms, les formes, la monture et les armes de Hari, que
ceux qui font l’ornement de son assemblée, protègent en nous l’in-
telligence, les sens, le cœur et le souffle vital contre tous les maux.
29. Comme il est vrai que Bhagavat lui-même est essentiellement
ce qui existe comme ce qui n’existe pas pour nos organes, ainsi puis-
sent tous les désastres disparaître devant nous!
30. Comme il est vrai qu’exempt lui-même de la distinction qui
se manifeste au sein des êtres doués du sentiment de leur unité,
il revêt, à l’aide de sa Mâyâ, des énergies qui prennent le nom d’or-
nements, d’armes et d’attributs;
31. Ainsi puisse Bhagavat qui est Hafi, l’Être omniscient et péné-
trant partout, nous protéger, à l’aide de toutes ses formes, en tous
lieux et toujours!
32. Qu’il nous protège aux quatre points de l’horizon et aux points
intermédiaires, au-dessus et au-dessous, de nous, de tous côtés, ay
dedans et au dehors, le Dieu qui a revêtu la figure d’un homme-
lion, lui dont la voix chasse tous les dangers du monde, et dont la
splendeur efface toutes les splendeurs.
524
LE BHÂGAVATA PUBÀNA.
55. Je viens de te décrire, ô Maghavan, la cuirasse qui est formée
par Nârâyana; couyêrt de cette armure, tu vaincras promptement
les chefs des Asuras.
54. Celui qui la porte est aussitôt délivré des dangers, quels qu’ils
soient, qu'il aperçoit des yeux, ou qu’il touche du pied.
55. L’homme qui est armé de ce charme, est désormais à l’abri
de la crainte que pourraient lui inspirer le roi, les brigands, les pla-
nètes, les tigres et les autres animaux.
36. Jadis un certain Brahmane de la race de Kuçika, qui portait
ce charme, abandonna son corps, par suite de l’intense méditation
du Yôga, au milieu d’un désert privé d’eau.
57. Or le chef des Gandharvas, Tcliitraratha, entouré de ses
femmes, passa un jour dans son char au-dessus de l’endroit où le
Brâhmane avait cessé de vivre.
38. Tout à coup il tomba du haut du ciel , la tête la première, avec
son char; puis ayant, d’après l’avis des Yâlikhilyas, recueilli les os
du Brahmane, il les jeta, plein d’admiration, dans la Sarasvati qui
coule à l’est, et s’y étant baigné, il retourna dans sa demeure.
39. Çuka dit : Celui qui écoute en son temps cette description,
celui qui porte cette cuirasse avec respect, est honoré par tous les
êtres et délivré de tous les dangers.
40. Çatakratu ayant obtenu ce charme de Yiçvarûpa, jouit de la
souveraineté des trois mondes, après avoir vaincu les Asuras dans le
combat.
FIN DU HUITIÈME CHAPITRE , AYANT POUR TITRE :
INITIATION X LA CUIRASSE DE NARAYANA,
DANS LE SIXIÈME LIVRE DU GRAND PL’RANA ,
LE BIENHEUREUX BHAGAVATA,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMA ET COMPOSÉ PAR VYÀSA.
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LIVRE SIXIÈME.
325
CHAPITRE IX.
INSTRUCTION DE BHAGAVAT.
1. Çuka dit: Ce Viçvarûpa, ô descendant de Bharata, eut#trois
têtes ; ces têtes se nommaient, d’après ce que nous apprend la tradi-
tion, celle qui boit le Sôma, celle qui boit les liqueurs enivrantes, et
celle qui mange le riz.
2. Viçvarûpa, dont les ancêtres paternels étaient des Dêvas, plaça
aux yeux de tous avec respect, sur le tapis sacré, la part des Dieux,
en la proclamant à haute voix. •
5. Mais en célébrant le sacrifice, il se laissa entraîner à l'affec-
tion qu’il avait pour sa mère, et U destina secrètement aux Asuras
une part de l’offrande qu’il leur donna.
4. Le chçf des Suras remarquant l’outrage que Viçvarûpa faisait
aux Dieux en violant la loi, et craignant [le mal qui en pouvait ré-
sulter], lui coupa aussitôt ses trois têtes avec colère.
5. La tête qui buvait le Sôma devint une gelinotte; celle qui
buvait les liqueurs enivrantes, un passereau; celle qui mangeait le
riz, une perdrix.
6. Hari (Indra), quoique pouvant s’en affranchir, se chargea avec
soumission du crime de brâhmanicide ; mais au bout d'une année,
afin de purifier les créatures, il partagea sa faute entre quatre classes
d’êtres : là terre, l'eau, les arbres et les femmes.
7. La terre assuma la quatrième partie du crime, à condition
que les cavités [de sa surface] seraient comblées : les déserts salés
sont sur la terre les signes visibles du brâhmanicide.
8. Les arbres en prirent le second quart, à condition de pou-
voir repousser de nouveau après avoir été coupés : le crime de
brâhmanicide paraît en eux sous la forme des exsudations qui en
découlent.
326
LE B HÀ G AV AT A PURÀNA.
9. Les femmes en acceptèrent l’autre quart, à condition de
pouvoir toujours jouir des plaisirs de la volupté : le flux menstruel
est chaque mois le signe visible de leur crime.
10. Les eaux prirent le dernier quart de la faute, à condition
d'augmenter les substances [auxquelles on les rrfêle] : le crime d'Indra
se montre dans les eaux sous la forme des bulles et de l’écume qui
s’y forment.
11. Cependant Tvachtri, dont le fils venait d'être tué, célébra
un sacrifice pour susciter un ennemi à Indra : Ô toi, dont Indra est
l’ennemi, s’écria-t-il, crois et ne sois pas longtemps à triompher de
ton adversaire.
12. Aussitôt, du feu où se prépare l'offrande pour les mânes, s’é-
lança un guerrier à l’aspect terrible, semblable au destructeur des
mondts, lorsqu’il paraît à la fin d’un Yuga.
15. En voyant croître chaque jour, de tous côtés, de la longueur
d’une flèche, cet homme, qui ressemblait à une montagne noircie
par le feu, qui avait la splendeur d’une armée de nuages au cré-
puscule, dont la barbe et les cheveux avaient la couleur du cuivre
rougi, dont les yeux terribles ressemblaient au soleil à son midi,
14. Qui perçait le ciel et la terre de son javelot flarabovant à trois
pointes, qui dansait, criait et ébranlait la terre sous ses pas,
15. Dont la bouche, profonde comine une caverne, engloutissait
l’atmosphère, et saisissait, pour les dévorer, les trois mondes, tandis
que sa langue léchait les astres :
16. En le voyant ouvrir à plusieurs reprises cette grande bouche
armée de défenses redoutables, les êtres épouvantés s’enfuirent tous
vers les dix points de l’espace.
17. Et parce que les mondes furent enveloppés par une obscurité
qui se montrait sous la forme du fils de Tvachtri, ce fils reçut le
nom de Vritra (qui enveloppe), Vrïtra le pécheur et le terrible.
18. Les chefs des Immortels, accompagnés de leurs troupes, se
précipitèrent contre lui, et l’assaillirent d’une nuée de flèches et de
javelots divins; mais Vrïtra les absorba entièrement.
19. Surpris et désespérés, les Dieux, qui se voyaient ravir leur
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LIVRE SIXIEME.
327
splendeur, se rendirent auprès d’Adipurucha , et honorèrent avec
recueillement le Dieu intérieur.
20. Les Dêvas dirent : Puisse-t-il nous venir du secours de la
part du Dieu devant lequel tremble le Temps qui met un terme à
tout, le Temps auquel nous apportons avec crainte notre offrande,
nous et le vent, l’air, le feu, l’eau, la terre, les trois mondes, et
Brahmà, ainsi que les autres Dieux!
21. C’est être aussi insensé que celui qui veut traverser l'océan
en tenant la queue d’un chien, que d’implorer un autre protecteur
que le Dieu exempt d’orgueil, égal pour tous et calme, dont les dé-
sirs sont entièrement satisfaits par ce qu’il possède.
22. Sans doute il nous protégera contre le danger redoutable
dont nous menace le fils de Tvachtrï, ce Dieu qui parut même sous
la forme d’un poisson, lorsque le Manu [Satyavrata] ayant attaché
à sa vaste corne la terre qui était comme son vaisseau , échappa
ainsi aux dangers de l'océan.
23. Qu’il soit notre nocher Celui dont la protection sauva du
danger qui le menaçait Svayambhù lui-même, quand jadis ce Dieu
tomba seul du haut de son lotus, dans l’océan redoutable qui venait
d’engloutir l’univers, et qui retentissait du bruit des vagues soule-
vées par le vent. <
24. Celui qui souverain unique, nous a créés à l’aide de sa Màyâ,
et par la puissance duquel nous créons après lui l'univers, sans que
nous puissions voir sa forme, quoiqu’il agisse devant nous, parce
que nous nous croyons autant de souverains distincts de lui ;
25. Celui qui ne cessant de s’incarner à l’aide de sa Mâyâ, sous
des formes de Dévas, de Rîchis, d’animaux et d’hommes, nous adopte
comme siens dans chaque Yuga et nous protège , lorsque nous
sommes cruellement tourmentés par nos adversaires;
26. Ce Dieu enfin, qui est notre Divinité, qui est à la fois l’Être
suprême, la Nature, l’Esprit et l’Univers dont il est distinct, ce Dieu
secourable est celui auprès duquel nous cherchons tous un refuge ;
cet Être magnanime nous donnera le bonheur, à nous qu’il a faits
siens.
328
LE BHÀGAVATA PURÂNA.
27. Çuka dit : Pendant qne les Suras {'honoraient ainsi, le Dieu
qui porte la conque, le Tchakra et la massue, leur apparut à l'ouest.
2». En voyant au milieu d'un cortège de seize personnages sem-
blables à lui, moins le Çrlvatsa et le Kâustubha, celui dont les yeux
ressemblent à un lotus d'automne épanoui ,
29. Les Dieux éblouis par cette apparition qui faisait la joie de
leurs regards , tombèrent tous prosternés à terre , et s'étant relevés
peu à peu, ils le louèrent en ces termes.
50. Les Dévas dirent : Adoration à toi qui es l’énergie du sacri-
fice ! adoration à toi qui es aussi la durée; à toi qui lances le Tchakra;
à toi qu’on invoque sous tant de beaux noms !
51. Celui qui n’est pas encore parvenu à la déhvrance n’est pas
capable, ô créateur, de connaître ta demeure suprême, ô Souverain
des trois voies de l'existence.
52. Oiïi! Adoration à toi, bienheureux Nârâyana, qui es Vâsu-
dêva, Adipurucha, Mahâpurucha; à toi en qui résident la majesté,
le bonheur suprême, la suprême vertu et l’immense miséricorde; à
toi qui es l'unique contenant de l’univers , le seul souverain des
mondes, le Seigneur universel, l'époux de Lakchmî. Quand par la
pratique de l'ascétisme le plus élevé que développe et éclaire la mé-
ditation profonde du Yôga, les ascètes ont ouvert les portes de leur
esprit que fermaient les ténèbres, le sentiment de leur propre béati-
tude qui leur arrive de lui-même dans le monde de l'âme, c'est toi.
55. Qu’il est difficile à comprendre le mode de ton action, lors-
que sans soutien et sans corps, comme sans considération pour
notre alliance, tu sais, par ta seule nature immuable qui n’a pas de
qualités, créer, conserver et détruire cet univers qui en a!
54. Est-ce que tombé dans ce monde au milieu des créations
multiples des qualités, tu serais forcé de recueillir, comme Dêvadatta
ou tout autre, les fruits bons ou mauvais de tes actions? ou bien,
trouvant ta joie en toi-même, calme, doué d’une vue infaillible, y
resterais-tu indifférent ? c’est là ce que nous ne savons pas.
55. Mais non , ces deux états ne sont pas contradictoires ; si Bha-
gavat, qui possède une foule innombrable d'attributs, qui est
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LIVRE SIXIÈME.
529
souverain, dont ia grandeur est incompréhensible, qui n’est pas fait
pour être un sujet de discussion entre ceux qui raisonnent d’après
les fausses idées conçues dans une intelligence offusquée par des
livres pleins de doutes, de discussions, de recherches, de preuves,
d’arguments trompeurs et de mauvais raisonnements incapables
d’atteindre jusqu’à lui; si cet Etre, devant qui s’arrêtent toutes les
créations de Mâyâ, et qui est absolu, fait rentrer en son sein l’Illu-
sion dont il dispose, qu’y a-t-il là d’inconciliable, puisqu’il n’a réel-
lement qu'une seule forme?
56. Si tu parais favorable ou contraire, c'est que tu te conformes
aux idées de ceux qui te croient tel ; ainsi un bout de corde prend ,
suivant les idées du spectateur, l'apparence d’un serpent ou de tout
autre corps.
57. C’est qu’il est en réalité l’essence qui est dans toute essence, le
souverain de toutes choses, la cause de toutes les causes de l’univers,
et qu'ayant pour attributs tous les phénomènes visibles des qualités,
parce qu’il est l’Esprit intérieur de toutes les créatures, il est l'Etre
unique qui reste [après que toute autre chose a disparu].
58. Comment pourraient-ils, 6 toi qui produis le nectar, abandon-
ner le culte du lotus de tes pieds, où cesse ia révolution du monde,
ces hommes vertueux qui connaissent si bien leur but, et pour qui
leur âme est l’ami le plus cher; ces hommes dévoués à Bhagavat,
qui après avoir savouré une seule fois une goutte de l’ambroisie
puisée à l’océan de ta grandeur, ont vu la béatitude qui remplissait
incessamment leur âme, y effacer le souvenir de ces faibles images
de bonheur que nous présentent le monde et l’Écriture, et n’ont
cessé de tenir leur cœur profondément absorbé au sein de Bhagavat,
l'ami le plus cher de tous les êtres et l’àmc universelle ?
59. Ô toi dont les trois mondes sont le corps et la demeure, toi
qui as fait trois pas [ pour les franchir] , qui as trois yeux, qui ravis
les trois mondes par l'expression de tes sentiments; si reconnaissant
qu’il n'était pas temps pour les fils de Diti et de Danu, quoiqu’ils
fussent des manifestations de ta personne, d’exercer leur puissance,
lu as pu, Dieu vengeur, revêtir, à l’aide de ta Mâyâ, des formes de
530
LE BHÂGAVATA PURÀNA.
Dêvas, d'hommes, d'animaux, de poissons, et d'autres formes mê-
lées, pour les diâtier selon leur faute, puisses-tu frapper aussi le fils
de Tvachtrï, si tel est ton désir!
40. Et nous tes enfants, nous qui sommes prosternés devant toi,
toi notre père et notre aïeul; nous en qui la contemplation du lotus
de tes pieds est la chaîne qui retient notre coeur; nous que tu as
faits liens en nous dévoilant tes attributs, consens, 6 Dieu irrépro-
chable, à calmer notre inquiétude avec une goutte de l’ambroisie de
ces agréables paroles qui sont accompagnées d'un regard et d'un
sourire pur, doux et frais, qu’attendrit la pitié.
41. Mais qu'aurions-nous à apprendre ici, ô Bhagavat, à celui qui
se fait un jeu de sa divine Mâyâ , au moment où elle devient la cause
de la naissance, de la conservation et de l’anéantissement de l’uni-
vers; à celui qui résidant à la fois au sein de tous les êtres doués de
vie, sous la forme de Brahma qui est l’Esprit intérieur, et en dehors
sous celle de la Nature, les connaît tous avec les différences du lieu,
du temps et de la forme corporelle, parce qu’il est leur cause et qu’îl
les contient; à celui qui est le témoin de tous les motifs, qui a pour
corps l’éther, qui est le suprême Brahma et le Suprême-Esprit? C’est
comme si les étincelles voulaient éclairer le feu.
42. Satisfais donc de toi-même, 6 Bhagavat, toi le suprême Pré-
cepteur, les désirs qui nous ont amenés à l’ombre du lotus de tes
pieds, où se calment les fatigues d’un monde rempli de misères.
43. Mets à mort, Seigneur, le fils de Tvachtrï, qui s’est emparé
des trois mondes et qui nous a ravi, ô Krichpa, notre éclat, nos
javelots et nos armes.
44. Adoration à toi qui es Brahma, qui habites la cavité du cœur,
qui vois; à toi, Krïchna, dont la gloire est pure, qui es sans com-
mencement, qui n’es saisi que par les gens de bien, qui es le salut
désiré, où l’homme qui voyage sur la route de l’existence, trouve
au terme de sa marche son véritable asile; adoration à toi, Hart!
45. Çuka dit: Ainsi loué avec respect par les Immortels, Hari,
qui venait d’entendre ses louanges, leur répondit avec satisfaction.
46. Bhagavat dit : Je suis content, chefs des Dieux, de la science
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LIVRE SIXIEME.
531
qu’annoncent vos éloges; elle est faite pour rappeler aux hommes
ma puissance, et pour leur inspirer de la dévotion pour moi.
47. Qu’y a-t-il de difficile pour celui qui m'a satisfait, chefs des
Dieux? Le sage, connaissant la vérité, qui pense exclusivement à moi,
ne désire rien autre chose que moi.
* 48. Il ignore son véritable bien, le malheureux qui voit quelque
chose de réel dans les qualités; et c’est n’en savoir pas plus que lui
que de les lui accorder quand il les désire.
49. Le sage, en effet, ne dit pas à l'ignorant que l’action est la
béatitude suprême, pas plus que le bon médecin ne donne au ma-
lade, quoiqu'il le sollicite, quelque chose en dehors du régime.
50. Allez promptement, et puisse le bonheur être avec vousl allez
trouver Dadhyatch, le meilleur des Rïchis, et demandez-lui des corps
dont la science, les devoirs religieux et les austérités fassent la force.
51. Dadhyatch est ce sage qui possédant le Vêda absolu, le com-
muniqua aux deux Açvins sous le nom d’Açvaçiras, et leur conféra
ainsi l’immortalité.
52. C’est Dadhyatch, fils d’Atharvan, qui a donné à Tvachtrï la
cuirasse indissoluble qui est formée de mon nom , cette cuirasse
que Tvachtrï a transmise à son fils Viçvarûpa, duquel tu la tiens.
53. Sollicité par vous, ce sage qui connaît la loi, vous donnera
ses membres en faveur des Açvins; Viçvakarman en fera ensuite la
première des armes, à l'aide de laquelle, soutenu par ma splendeur,
tu trancheras la tête de Vrîtra.
54. l!ne fois Vrîtra tué, vous recouvrerez votre splendeur, vos
flèches, vos armes et votre prospérité. Allez, et que le bonheur soit
avec vous! Ceux qui me sont dévoués sont invulnérables.
FIN DU NEUVIEME CHAPITRE , AYANT POUR TITRE:
INSTRUCTION DE BHAGAVAT. -
* DANS LE SIXIÈME LIVRE DD GRAND PURÀNA ,
LE BIENHEUREUX BBÂGAVATA,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMA ET COMPOSÉ PAR VYÜSA,
352
LE BHÂGAVATÀ PURÀNA.
CHAPITRE X.
• s» V*)VC
MORT DE VRÏTRA. *
•-* ' -4l’[ £f*f>
1. Çuka dit : Après avoir instruit Indra de cette manière, le
bienheureux Hari à qui l’univers doit l’existence, disparut à la vue
même des Dieux dont les regards ne se ferment jamais.
2. Conformément à ses avis, les Dieux adressèrent leur prière
au grand Richi, fds d'Atharvan , qui leur parla ainsi, la joie dans le
coeur et presqu'en souriant.
5. Vous ne savez donc pas, vous qui êtes des Dieux, quel mal
c’est, pour les êtres doués d’un corps, que la mort, ce moment si
difficile à supporter, qui leur enlève le sentiment?
4. Il n’est pas en ce monde, pour les âmes qui obéissent à l’ins-
linct de la conservation, d'ami plus cher que leur propre personne;
où est l’homme qui se résoudrait à la donner, fût-ce même à Vichnu,
s'il la lui demandait ?
5. Les Dêvas dirent : Est-ce donc une chose si difficile à abandon-
ner que le corps, ô Brâhmane, pour les hommes compatissants, pour
les grands personnages, comme toi, dont les actions doivent être cé-
lébrées dans de pures stances ?
6. Tout entier à son intérêt, l’homme ne connaît pas la détresse
de son semblable ; s'il la connaissait , il ne lui demanderait pas [ de
faire pour lui un sacrifice]; mais aussi l’homme capable de ce sacri-
fice ne doit pas dire non.
7. Le Rïchi dit : C’est parce que je désirais apprendre de vous ce
qui est juste, que je vous ai répondu ainsi; je vous abandonne mon
corps chéri auquel je renonce moi-même.
8. Celui qui ne sait pas, seigneurs, par compassion pour les créa-
tures, accomplir d’un esprit ferme ce qui est juste et glorieux, est
un objet de pitié même pour les êtres insensibles.
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LIVRE SIXIÈME.
335
9. Voici l'immuable devoir que respectent ceux que célèbrent les
chants sacrés ; c'est qu’ils souffrent ou se réjouissent suivant que tes
êtres éprouvent de la douleur ou de la joie.
10. Ah, misère! ah, malheur! quand l’homme n'emploie pas à faire
du bien ses richesses, ses parents et son corps, toutes choses faites
pour servir de pâture aux animaux, qu’un instant va détruire, et
qui ne sont pas son véritable but.
1 1 . Çuka dit : Ayant ainsi pris sa résolution , Dadhyatch , fils
d'Atharvan, unissant son âme au suprême Ghagavat qui est Brahma,
abandonna son corps.
12. Maître de ses sens, de sa respiration, de son cœur et de son
intelligence, voyant la véritable essence, débarrassé de tous ses liens,
absorbé dans le Yôga le plus élevé, il ne s’aperçut pas que son corps
était parti.
15. Ensuite Indra brandissant la foudre qui avait été fabriquée
par Viçvakarman avec les os du solitaire, superbe, plein de la splen-
deur de Bhagavat ,
14. Entouré de toutes les troupes des Dêvas, apparut plein d’éclat,
sur le roi des éléphants, célébré par la foule des solitaires, et répan-
dant la joie dans les trois mondes.
15. Il courut à Vrïtra pour l’abattre, par sa vigueur, au milieu des
chefs de l’armée des Asuras, semblable à Rudra irrité qui se précipite
contre Antaka (Yama).
16. Alors eut lieu sur la Narmadâ, pendant le premier Yuga et
au commencement de l’âge Trêtâ, un terrible conflit entre les Suras
et les Asuras.
17. En voyant entouré par les Rudras, les Vasus, les Adityas, les
Açvins, les Pitris, les Vahnis (Agnis), les Maruts, les Rïbhus, les
Sâdhyas et les Viçvêdêvas, le souverain des Vents,
18. Çakra la foudre en main, resplendissant de sa propre splen-
deur, les Asuras, qui suivaient Vrïtra sur le champ de bataille, ne
purent endurer cette attaque.
19. Namutchi, Saiîivara , Anarvan, Dvimûrdhan, Rïchabha, Am-
bara, Hayagrîva, Çagkuçiras, Vipratchitti, Ayômukha,
554
LE BHÀGAVATA PURÀNA.
20. Pulôman, Vrichaparvan , Prahêti, Hêti, Utkala, les fils de
Dîti, ceux de Danu, les Yakchas et les Râkchasas dont on compte
des milliers,
21. Ayant à leur tête Sumàlin et Mâlin, et couverts de vêtements
d’or, firent face aux premiers rangs de l’armée d’Indra, dont le Dieu
de la mort lui-même eût supporté difficilement le choc ;
22. Et transportés d’orgueil, ne se laissant pas ébranler par le
[cri de guerre qui ressemble au] rugissement du lion, ils l'attaquè-
rent avec des massues, des pieux ferrés, des flèches, des dards, des
maillets, des massues de fer,
25. Des lances, des haches, des poignards, des projectiles meur-
triers, des armes enflammées, et ils firent tomber de tous côtés une
pluie de glaives et de flèches sur les chefs des Immortels.
24. Cachés sous cette multitude de flèches qui tombaient l'une
après l’autre, plume sur plume, iis disparurent comme les astres
sous les nuages qui couvrent le ciel.
25. Mais cette pluie d’armes qui se précipitait par torrents, n’at-
teignit pas les bataillons des Suras; les Dieux à la main rapide les
coupèrent par milliers pendant leur course à travers le ciel.
26. Quand les glaives et les flèches eurent été brisés, les Asuras
firent pleuvoir sur l’armée des Suras les rochers, les arbres et les
pierres; mais les Dieux tranchèrent tout cela comme auparavant.
27. Alors voyant les guerriers d’Indra sains et saufs, et à l’abri
de l’atteinte de ces masses de glaives, de flèches, d’arbres, de pierres
et de quartiers de rochers, les troupes de Vritra furent frappées d’é-
pouvante.
28. Tous les efforts que les Dâityas ne cessaient de tenter contre
les troupes des Dieux, étaient aussi impuissants que le sont les ma-
lédictions et les paroles de violence proférées par des misérables
contre les grands hommes pour lesquels Krïchna est bienveillant.
29. Reconnaissant l'inutilité de leurs efforts, les Asuras, étrangers
au culte de Hari , dont le belliqueux orgueil venait d’être abattu , et qui
se sentaient ravir leur vigueur, abandonnèrent leur chef au commen-
cement de la lutte et ne pensèrent plus qu’à fuir avec leurs armes.
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LIVRE SIXIÈME. 335
50. A la vue de ses Asuras qui couraient de tous côtés, et de son
armée rompue et poussée à la fuite par une terreur profonde, le
brave et courageux Vrïtra leur parla ainsi en souriant.
51. Il leur adressa ces paroles convenables à la circonstance, faites
pour des héros et dignes du plus valeureux des hommes: Vipratchitti,
Nainutchi, Pulôman, Maya, Anarvan et Samvara, s’écria-t-il, écoutez-
moi.
52. La mort est l'inévitable partage de tout ce qui est né, et il
n’existe en ce monde aucun moyen de s’en affranchir; si la gloire et
le séjour du ciel peuvent en être la récompense, quel est celui qui
ne choisirait pas comme un bienfait un trépas honorable?
55. Il est en ce monde deux genres de mort glorieux et difficiles à
obtenir: l’une est celle que. trouve l’homme absorbé dans le Yôga,
lorsque ayant dompté sa respiration en méditant sur Brahma, il
abandonne son corps ; l’autre est celle que le guerrier qui ne tourne
pas le dos, rencontre au premier rang sur la couche des braves.
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RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMÎ
Et COMPOSÉ PAR VYÂSA.
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356
LE BHÀGAVATA PURÂNA.
CHAPITRE XI.
DISCOURS DE VRITRA.
1. Çuka dit : Mais troublés par la crainte, ayant perdu l’esprit, ne
pensant plus qu’à fuir, les Asuras ne comprirent pas les justes paroles
de leur niaitre.
2. A la vue de son armée rompue et dispersée, comme si elle n'a-
vait pas de chef, par les Immortels que favorisait le Dieu de la mort,
le chef des Asuras ,
5. L’ennemi d'Indra, éprouva un vif mouvement de colère et d’in-
dignation; et ayant arrêté les Dieux par sa vigueur, il leur adressa
ces reproches:
4. Que faites-vous avec ces fuyards, vils excréments de leur mère,
que vous frappez au dos? Le meurtre d’un homme effrayé ne donne
ni la gloire ni le ciel à celui qui se croit un brave.
5. Si vous avez au cœur le moindre sentiment de confiance ou
de force pour le combat, si vous n’avez pas de désirs pour un bon-
heur vulgaire, arrêtez un instant et regardez-moi en face.
6. Effrayant ainsi de la vue de son corps les bataillons de ses
ennemis, Vritra irrité, poussa, avec sa force immense, un cri qui
priva de sentiment tous les mondes.
7. Etourdies par le rugissement de Vritra, les troupes des Dieux
tombèrent toutes à terre, comme si elles eussent été frappées par la
foudre.
». Enivré par la vue du champ de bataille, il broya sous ses pieds
l’armée des Suras épouvantés qui fermaient les yeux, brandissant
son javelot, ébranlant la terre par sa vigueur, et semblable à un élé-
phant furieux qui foule sous ses pas une forêt de roseaux.
9. A cette vue, le Dieu qui porte la foudre, transporté d'indigoa-
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LIVRE SIXIÈME.
537
tion, lança contre son ennemi, qui courait à sa rencontre, sa grande
massue dont le choc est si difficile à supporter; mais Vritra la saisit
en se jouant de la main gauche, au moment où elle allait tomber
sur lui.
10. Animé par une violente colère, l’ennemi d’Indra frappa de
cette massue le front de l’éléphant que montait le grand Dieu, en
poussant, dans son héroïsme sauvage, le cri des combats; et tous
admirèrent cet exploit. *
11. Mais l'éléphant Airâvata atteint par la massue dont l’avait
blessé Vrïtra, la tête brisée, vomissant le sang par la bouche jusqu’à
la distance de sept Dhanus (a 8 coudées), tourna sur lui-même comme
une montagne frappée par la foudre, et s’enfuit avec de cruelles
douleurs, en emportant Indra.
12. Vritra, en guerrier magnanime, ne lança pas une seconde fois
sa massue contre Indra, dont la monture était hors de combat et qui
avait perdu ses sens; cependant le Dieu, calmant par le seul contact
de sa main d’où découle l’ambroisie, les douleurs de son éléphant
blessé, s’arrêta de nouveau.
15. En voyant debout animé par le désir de combattre, le Dieu
qui porte la foudre, ce Dieu son ennemi, meurtrier de son frère,
Vritra se souvint de son action coupable et cruelle , et riant à la fois
d'égarement et de douleur, il s’écria :
14. Vrïtrp dit : Quel bonheur que tu veuilles te mesurer avec moi!
toi mon ennemi , toi le meurtrier d’un Brâhmane, de ton précep-
teur et de mon frère. Quel bonheur! je vais donc aujourd'hui, Dieu
cruel, perçant de ma lance ton cœur de pierre, acquitter bientôt ma
dette.
15. Toi qui as tranché avec ton glaive les têtes de mon frère aîné,
d'un Brâhmane qui connaissait ! Esprit, de ton maître spirituel, au
moment où innocent et plein de confiance, il s’était préparé au sa-
crifice; toi qui l’as tué, comme celui qui désirant le Ciel, immole
sans pitié la victime ; ’*
16. Toi qui n’as plus ni pudeur ni pitié, et qui es privé de ta
splendeur et de ta gloire ; toi dont ce crime a fait un objet de blâme
V
538 LE BHÀGAVATA PURÀNA.
pour les Râkchasas eux-mêmes ; mon javelot va déchirer cruellement
ton corps, que les vautours dévoreront sans qu’il ait touché le feu
des funérailles.
17. Et si ces autres insensés qui suivent ici un assassin comme
toi, tirent le glaive pour combattre contre moi, j’en ferai un sacrifice
aux Bhûtas et à leurs chefs, en leur ouvrant la gorge avec mon jave-
lot aigu aux trois pointes.
1 8. Ou bien , si tu me tranches ici violemment la tête avec ta foudre,
alors, ô brave Hari, quitte de toute dette, parce que j’aurai présenté
mon offrande aux Bhûtas, je tomberai dans la poussière sous les
pieds des braves.
19. Pourquoi donc, ô chef des Suras, ne lances-tu pas ta foudre?
ton ennemi est devant toi qui t’affronte; elle ne doit pas tomber en
vain sur moi. N’hésite pas; ton tonnerre ne sera pas aussi impuissant
que ta massue; ce ne sera pas comme la prière qu'on rejette parce
que l’objet en est .vil.
20. Ta foudre, ô Çakra, n’est-elle pas aiguisée par la splendeur
de Hari et par les austérités de Dadbyatch ? Sers-t’en pour tuer ton
ennemi, puisque tu es dirigé par Vichnu. Du côté où est Hari, là
sont la victoire, la fortune et la vertu.
21. Pour moi, fixant mon cœur sur le lotus de ses pieds, selon
ce que m’a enseigné Samkarchana, délivré des chaînes vulgaires par
le choc de ta foudre , je quitterai le monde pour suivre Ja voie d’un
solitaire.
22. 11 ne donne pas aux siens, à ces hommes qui pensent exclusi-
vement à lui , les félicités du Ciel , de la terre et des régions de
l’Abîme; car elles engendrent la haine, la crainte, la douleur, l’or-
gueil, les disputes, le crime et la fatigue.
25. Ce que notre maître accorde à l’homme, ô Çakra, c’est d'être
délivré des peines qu’il se donne pour atteindre aux trois objets de
ses désirs; tu peux, d’après cela, te faire une idée de la bienveil-
lance de Bhagavat, que d’autres que les pauvres ont tant de peine à
mériter.
2». Oui , Hari, je serai à l’avenir l’esclave des esclaves qui n’ont
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559
LIVRE SIXIÈME.
d’autre asile que tes pieds; puisse mon cœur, ô maître de la vie,
se rappeler tes attributs , ma voix chanter tes oeuvres , mon corps
imiter tes actions !
25! Non, Dieu de vertu, je ne désire ni le sommet le plus élevé du
ciel, ni la puissance souveraine, ni l’empire de toute la terre, ni la
domination des régions infernales, ni les perfections du Yoga, ni
l’exemption de la renaissance, s’il faut pour cela renoncer à toi.
28. Comme les oiseaux auxquels les ailes n’ont pas encore poussé,
appellent leur mère; comme les jeunes 'veaux, pressés par la faim,
recherchent le lait; comme une amante désolée désire son amant
parti pour un pays lointain : ainsi mon cœur aspire à te voir, 6 toi
qui as des yeux semblables au lotus.
27. Puissé-je , pendant que je roule sous l’influence de mes œuvres
dans le cercle de la transmigration, éprouver de l’amitié pour les
serviteurs du Dieu dont la gloire est excellente, et ne pas sentir mon
cœur enchaîné parta M&yâ, Seigneur, à mon corps, à mes enfants,
à ma femme et à ma maison!
m DU ONZIÈME CHAPITRE , AVANT POUR TITRE 1
DISCOURS DI VRÏTRA,
DANS LE SIXIÈME LIVRE DU GRAND PURÂ$A,
LE RIEN HEUREUX BHAGAVATA,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHSlt ET COMPOSÉ PAR YTÂ5A.
43.
340
LE BHÂGAVATA PURÂNA.
CHAPITRE XII.
■ ■ ■ . »
MORT DE VRÎTRA.
1 . Le Rïchi dit : Ainsi désireux d’abandonner son corps dans le
combat, et préférant la mort à la victoire, Vrîtra saisit son javelot et
se précipita contre le chef des Dieux, comme Kâitabha, ô roi, lors-
qu'il attaquait Mahàpurucba sous les eaux.
2. Dirigeant alors rapidement contre Mahêndra le javelot dont
les pointes étaient aussi redoutables que le feu [qui consume le
inonde] à la fin d’un Yuga, le brave chef des Asuras le lui lança en
s’écriant avec l’accent de la colère : « Tu es mort, méchant ! ■
5. Le javelot traversa le ciel; il tourna, semblable à une comète
ou à un météore; mais le Dieu qui porte le tonnerre, regardant sans
se troubler cette arme éblouissante, la brisa d'un coup de sa foudre
aux cent nœuds, et abattit le bras de Vrîtra, qui ressemblait au
corps du roi des serpents.
а. Animé par la rage, le Démon, qui avait perdu un bras, atta-
qua de son pieu ferré le Dieu qui tenait la foudre , et blessa à la
mâchoire Indra et l’éléphant immortel; la foudre tomba aussitôt des
mains de Maghavan.
5. Les troupes des Suras, des Asuras, des Tchâranas et des Sid-
dhas célébrèrent ce merveilleux exploit de Vrîtra; et à la vue de la
détresse du Dieu, ils s’écrièrent à plusieurs reprises : Ah! ahl
б. Indra, couvert de honte, ne voulut pas ressaisir, en face de
son adversaire, la foudre qui était tombée de ses mains. Reprends
ton arme, Hari, lui cria Vrîtra; frappe ton ennemi : ce n’est pas le
moment de se décourager.
7. Les méchants, qui prennent le corps pour l’âme, peuvent vou-
loir combattre en tous lieux, mais ils ne triomphent ni partout, ni
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LIVRE SIXIÈME.
341
toujours; le seul vainqueur est le maître de la naissance, de la des-
• truclion et de la mort, le Purucha primitif, éternel et omniscient.
». Celui sous l’empire duquel respirent les mondes avec leurs
Gardiens , soumis comme les oiseaux pris dans un filet , c’est le
Temps, cause de tout en ce monde.
9. Ignorant que le Temps est l’énergie, la vigueur, la force, l’im-
mortalité et la mort, l’homme prend sa personne matérielle pour la
cause véritable.
10. Semblables à une poupée de bois, semblables à l'antilope
qui est le produit d'une mécanique, sache, 6 Maghavan, que les créa-
tures sont sous la dépendance du Seigneur.
U. L’Esprit, la Nature, le principe manifesté [de l’intelligencej,
la personnalité, les éléments, les. sens et le cœur, sont, sans sa fa-
veur, impuissants à créer l’univers.
12. L’ignorant toutefois se croit sans supérieur, il se croit souve-
rain ; mais c’est le Seigneur qui crée lui-même les êtres par les êtres,
et les détruit les uns par les autres.
13. La longévité, le bonheur, la gloire, l’empire, tous les biens,
en un mot, que souhaite l'homme, arrivent, ainsi que les maux qu'il
ne désire pas, chacun au temps marqué.
ta. Aussi l’homme doit-il être indifférent au plaisir ou à la peine
que causent la gloire ou le déshonneur, la victoire ou la défaite, la
vie ou la mort.
15. La Bouté, la Passion, les Ténèbres sont les qualités de la Na-
ture et non de l’Esprit; celui-là n’est pas enchaîné, qui connaît que
l’Esprit est spectateur au sein de la Nature.
16. Vois-moi, Çakra, vaincu dans le combat, le bras et les armes
brisées, faisant tous mes efforts pour t’arracher la vie.
17. Ce combat est un jeu où la mise est la vie, où les dés sont
nos flèches, et les sièges nos montures; on ne sait pas si celui-ci
y sera vainqueur, ou celui-là vaincu.
18. Çuka dit : Ayant entendu ces paroles de Vrltra, Indra loua la
générosité de son langage, et reprenant sa foudre, il lui dit en riant
et sans orgueil :
542
LE BHÀGAVATA PURÂNA.
19. Ah Dânava ! que tu es heureux d’avoir eu la pensée d’expri-
mer ta dévotion profonde pour le souverain et l’ami de l’univers, qui •
est l’Esprit !
20. Tu as échappé à la Mâyâ de Vichnu qui égare les êtres, parce
que renonçant à ta nature d'Asura, tu t’es élevé à celle des grands
hofnmes.
21. Certes c’esl une grande merveille, qu’un cœur comme le lien,
dont la Passion est la nature, se soit si fermement attaché au bien-
heureux Vâsudêvâ, qui est tout Bonté.
22. Celui qui a de la dévotion pour le bienheureux Hari, qui est
le maître de la béatitude suprême, a-t-il besoin de l’eau misérable
qu’on rencontre dans les trous, puisqu'il s’ébat au milieu d’un océan
d’ambroisie ?
25. C’est ainsi que s’entretenant avec le désir de connaître la loi,
Indra et Vritra, ces deux forts guerriers maîtres dans les batailles,
reprirent le cqmbat.
• 21. Dirigeant contre Indra son redoutable pieu armé de fer, l'in-
vincible Vritra le lui lança de la main gauche.
25. Mais le Dieu trancha du même coup, avec sa foudre aux cent
nœuds , la massue de Vritra et son bras semblable à la trompe de
l’éléphant.
26. Avec ses bras coupés jusqu’à l’épaule, l’Asura tout dégouttant
de sang ressemblait à une de ces montagnes qui, privées de leurs
ailes par le Dieu de la foudre, furent précipitées du haut du ciel.
V- Le Dâitya plaça sur la terre sa mâchoire inférieure; il porta
jusqu’au ciel la supérieure; et ouvrant une bouche profonde comme
l'atmosphère, où s'agitait une langue redoutable,
28. Saisissant presque les trois mondes avec ses dents semblables
à celles du Dieu de la mort, le Démon au corps monstrueusement
énorme, qui dans sa course renversait les montagnes,
29. Et broyait sous ses pas la terre, comme eût fait en marchant
le Roi des monts, s’approcha du Dieu de la foudre et l’engloutit avec
sa monture, de même qu’un immense reptile, doué d’une grande
force vitale et d'une extrême rigueur, avale un éléphant.
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LIVRE SIXIÈME. 545
30. A la vue d'Indra saisi par Vrïtra, les Suras avec les Chefs des
créatures et les grands Ricliis s’écrièrent, pleins de découragement :
Ali , malheur !
51. Mais quoique englouti par le chef des Asuras, Indra ne
mourut pas dans son ventre où il était descendu , parce qu'il était
armé de la cuirasse de Mahâpurucha, et protégé par la force du
mystérieux Yôga. .
32. Lui fendant le ventre avec sa foudre, le Dieu puissant sortit
[de sa prison], et trancha par sa vigueur la tête de son ennemi,
comme il eût abattu le sommet d’une montagne.
35. La foudre au mouvement rapide, tournant tout autour du col
de Vrïtra, le trancha complètement; elle frappa, pour mettre à mort
le Démon, pendant autant de jours qu’il y en a dans la marche [an-
nuelle] des astres.
34. Alors retentirent les timbales dans le ciel; les Gandharvas, les
Siddhas et les troupes des grands Richis, louant Indra dans des Man-
tras pleins des attributs du vainqueur de Vrïtra, firent tomber avec
joie une pluie de fleurs.
35. Le Dieu qui est lumineux par lui-même, ô roi vainqueur,
étant sorti du corps de Vrïtra, devint invisible aux yeux de tous les
mondes.
FIN DU DOUZIÈME CHAPITRE, AVANT POUR TITRE :
MORT DE VRÏTRA,
DANS LE SIXIÈME LIVRE DU GRAND PUR INA ,
LE BIENHEUREUX BHÂGAVATA ,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMA BT COMPOSÉ PAR VTÂSA.
344
LE BHÀGAVATA PURÂNA-
CHAPITRE XIII.
TRIOMPHE D’INDRA.
• n . •• ' -MUi.
•. • . ' - , . J/ik.:
1. Çuka dit : Après la mort de Vrïtra. ô généreux prince, les trois
mondes avec leurs Gardiens se sentirent aussitôt, tous excepté Çakra,
satisfaits et délivrés de leurs inquiétudes.
2. Ensuite les Ricins des Dieux, les Pitrïs, les Bhûlas, les D&ityas, .
les serviteurs des Dêvas, Brahma, lça et Indra se retirèrent chacun
dans leur demeure. '
3. Le roi dit : Je désire connaître, 6 solitaire, le motif du chagrin
d’Indra; comment ce qui rendait heureux les Dêvas put-il être pour
Hari une cause de douleur?
4. Çuka dit : Opprimés par la puissance de Vrïtra, tous les Dieu»,
ainsi que les Rïchis, avaient sollicité Indra de le tuer; mais Indra ne
désirait pas les satisfaire, parce qu’il craignait de mettre à mort un
être^ussi puissant.
5. Indra dit : Après avoir partagé entre les femmes, la terre, l'eau
et les arbres, qui ont consenti à l’accepter, le crime que j’ai commis
en tuant Viçvarupa, où irai-je me purifier du meurtre de Vrïtra?
6. Çuka dit : Ayant entendu ces paroles, les Rïchis répondirent
ainsi à Mahèndra : Nous te ferons célébrer le sacrifice du cheval;
que le bonheur soit avec toi ! n’aie pas peur.
7. En offrant le sacrifice du cheval au divin Nârâyana, qui est
Purucha, le Seigneur et l’Esprit suprême, tu expierais le massacre
même de l’univers.
8. Celui dont l’assassin d'un Brâhmane, Je parricide, le matricide,
le meurtrier d’une vache ou d’un maître, le pécheur, le Tchândâla
ou même le Pukkasa n’ont qu’à prononcer le nom pour se purifier,
9. Cest là le Dieu auquel tu dois offrir avec foi le grand Açva-
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LIVRE SIXIÈME.
545
mêdha que nous dirigerons; et eusses-tu détruit l'univers mobile et
immobile avec Bralimâ, tu ne serais pas souillé par ce crime; à plus
forte raison ne le seras-tu pas par le châtiment d’un coupable.
10. Ainsi excité par les Brâhmancs , le chef des Maruts tua son
ennemi; mais une fois Vritra mort, Vrïchâkapi (Indra) fut atteint
par le crime de brâhmanicide.
U. Le Dieu en éprouva [seul] du repentir; le repos s'éloigna de
lui ; car il n’y a pas de mérites qui rendent heureux l’homme en
proie à la honte et au déshonneur. >
12. Il vit le crime qui courait derrière lui sous la figure d’une
Tchândâlî, dont le corps tremblait de vieillesse, qui était minée par
la consomption et couverte d’une étoffe ensanglantée.
15. Ses cheveux blancs tombaient en désordre, et elle lui criait :
Arrête ! arrête ! Elle répandait une odeur de poisson , et les exhalai-
sons désagréables de son corps viciaient la route quelle suivait.
14. Après avoir parcouru le ciel et tous les points de l'espace, le
Dieu aux mille yeux se rendit rapidement, 6 roi des hommes, du
côté du nord-est, dans le lac Mânasa où il se plongea.
15. Là il vécut pendant mille années, au milieu des fibres de la
tige d’un lotus, ne songeant qu’à se délivrer du crime de brâhmani-
cide, et ne jouissant plus [du sacrifice qui ne parvenait pas] là où
était caché le Dieu dont Agni est le messager.
16. Pendant ce temps Nahucha gouverna les cieux par la puis-
sance du savoir, des austérités, du Yôga et de la force; mais ayant
laissé l’orgueil de la prospérité et de la puissance aveugler son esprit,
il fut condamné par la femme d’Indra à la condition de brute.
17. Indra sortit de sa prison à la voix de Brahmâ , parce qu’en
songeant au Dieu qui défend la vérité, il s’était affranchi de sa faute;
et le crime, dont la Divinité [du nord-est] avait détruit l'influence,
ne put rien contre le Dieu que protégeait l’épouse de Vichnu.
18. Les Brahmarchis s'étant ensuite rendus auprès de lui, 6 des-
cendant de Bharata, l'initièrent selon la loi au sacrifice du cheval,
au moyen du culte de Purucha.
19. Au moment où Purucha, qui est formé par la réunion de tous ,
346
LE BHÀGAVATA PURÀNA.
les Dieux dont il est l’Ame, recevait de Mahèndra l’offrande du sacri-
fice du cheval, dirigé par les sages habiles dans le Vêda,
20. Le crime résultant du meurtre de Vrftra , quelque énorme
qu’il fût, s’évanouit par la volonté du Dieu , comme la gelée du matin
se fond au soleil.
21. Après avoir ainsi célébré, suivant le conseil des Dieux, le
sacrifice du cheval, où officiaient Marîtchi et les autres sages, en
l’honneur de l’antique Purucha, chef du sacrifice, Indra fut grand,
parce qu’il avait secoué son péché.
22. Tel est le grand récit de la victoire du chef des M&ruls et de
la délivrance d'Indra, récit qui efface toutes les fautes, où l’on cé-
lèbre le Dieu dont les pieds sont comme un étang sacré , où la
dévotion abonde et où l'on chante les hommes dévoués à Vichnu.
25. Que les sages lisent et écoutent constamment, à chacune des
phases de la lune, cette histoire d’Indra, qui donne la fortune, la
gloire, la prospérité, une longue vie, qui assure la victoire et
délivre l'homme de tous ses péchés.
FIN UC TREIZIEME CHAPITRE. AYANT POUR TITRE :
TRIOMPHE D'INDRA ,
DANS LE SIXIÈME LIVRE DC GRAND PURÀNA,
LE BIENHEUREUX BHAGAVATA,
RECCEÏL INSPIRÉ PAR BRAHMÀ ET COMPOSÉ PAR VTÀSA.
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LIVRE SIXIEME.
547
CHAPITRE XIV.
ÉPISODE DE TCHITRAKÉTC.
1. Parîkchit dit : Commenta, 6 Brâhmane, Vrïtra le pécheur, dont
la nature n’était que Passion et Ténèbres, put-il tenir son cœur si
fortement attaché au bienheureux Nàràyana ?
2. 11 n'est pas ordinaire de voir la dévotion pour les pieds de Mu-
kunda prendre naissance même chez les Dêvas dont la nature est
parfaite, ou chez les Rïchis à l'âme pure.
5. Les êtres vivants sont regardés comme aussi’nombreux en ce
monde que les atomes de poussière dont se compose la terrp; mais
parmi ces êtres, tant les hommes que les autres, combien peu y en
a-t-il qui aient le désir du bien !
4. Parmi ces derniers, combien peu y en a-t-il, ô le plus excellent
des Brâhmanes, qui désirent se sauver! et sur des milliers d’hommes
qui aspirent au salut, quel est celui qui une fois affranchi arrive à la
perfection ?
5. Et même entre des millions d’hoinmes sauvés et devenus par-
faits, qu’il est rare de rencontrer, ô grand solitaire, un homme an
coeur calme, qui soit dévoué à Nàràyana!
e. Mais comment Vrïtra le pécheur, ce fléau de tous les mondes,
put-il, pendant ce combat terrible, tenir sa pensée aussi fermement
attachée à Krichna ? •’
7. C’est là pour moi l’objet de doutes graves ; je suis empressé
d’apprendre quel est celui qui, par son courage dans le combat, sa-
tisfit Indra aux mille yeux.
SÈTA dit:
8. Ayant entendu la question que venait de lui adresser Parîkchit,
44.
348
LE BH À G AV AT A PURÀNA.
ce prince plein de foi, le bienheureux fils de Vâdarâyana lui répondit
en l’approuvant.
9. Çuka dit : Écoute avec attention, ô roi, l’ftihâsa que je vais te
raconter, ainsi que je l’ai entendu de la bouche de Dvâipâyana,
[qui le tenait] de Dévala et de Nârada.
10. Il y avait dans le pays des ÇArasénas un roi, monarque
souverain de tous les royaumes, nommé Tchitrakêtu, pour lequel la
terre était la vache d'abondance qui donne tous les biens.
11. 11 possédait dix mille milliers de femmes; mais quoiqu’il fit
tous ses efforts pour avoir de la postérité, il n’avait d’enfants d'aucune
de ses épouses.
12. Doué de beauté, de noblesse, de jeunesse, de naissance, de
science, de pouvoir, de bonheur et de tous les autres dons, il était
dévoré par le chagrin de se voir l’époux de femmes stériles.
13. Ni les prospérités dont il jouissait, ni ses reines aux beaux
yeux, çi la terre dont il était le monarque suprême, rien ne pouvait
le satisfaire.
14. 11 arriva qu’un jour le bienheureux Rîchi Aggiras, qui parcou-
rait les mondes que nous habitons , entra par hasard dans le palais
du roi Tchitrakêtu.
15. Après l’avoir honoré comme il convenait, en allant à sa ren-
contre et en lui donnant d’autres marques de respect, le roi remplit
à son égard les devoirs de l’hospitalité, et lui ayant fait prendre
un siège commode, il s’assit plus bas que lui avec recueillement.
16. En voyant assis par terre à ses côtés le roi qui inclinait res-
pectueusement la tête, le grand Rîchi lui rendit hommage pour
hommage et lui parla ainsi.
17. Aggiras dit : As-tu la santé et le bonheur, et les instruments
de ton pouvoir jouissent-ils aussi de ces biens? car un roi , comme
l’esprit [ individuel] , est protégé par sept instruments.
18. Un roi qui met sa confiance dans les agents de son pouvoir,
arrive certainement au bonheur; de même que ceux-ci lui doivent
leur prospérité, lorsqu’ils placent leurs intérêts entre ses mains.
19. Tes femmes, tes sujets, tes ministres, tes serviteurs, les chefs
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LIVRE SIXIÈME. 349
des marchands, les conseillers, les habitants des villes et des cam-
pagnes , les rois et tes enfants obéissent-ils à ta volonté ?
20. Celui qui est maître de son cœur, voit tout le reste lui obéir;
tous les mondes, ainsi que leurs Gardiens, ne se lassent pas de lui
apporter le tribut.
21. Que la cause en vienne de toi ou d'un autre, tu ne jouis pas
de la satisfaction de lame ; je reconnais , à ton visage altéré par le
chagrin , qu’il manque quelque chose à tes désirs.
22. Çuka dit : Interrogé ainsi avec doute par le solitaire qui
cependant connaissait la vérité, le roi qui désirait avoir des enfants,
lui répondit ainsi en inclinant la tête avec respect.
25. Tchitrakêtu dit : Seigneur, ne connaissent-ils pas tout, au
dedans ou au dehors des âmes, les Yôgins qui se sont dépouillés de
leurs fautes par les austérités, la science et la méditation ?
2t. Je répondrai toutefois à tes questions, ô Brahmane, en t'expo-
sant la cause de mes soucis, quoique tu ne l’ignores pas, et seulement
pour obéir à tes ordres.
25. Les félicités de la domination universelle et d’une puissance
digne d’être enviée par les Gardiens du inonde eux-mêmes , ne me
satisfont pas plus, privé comme je le suis d'enfants, que les choses
impropres à la nourriture ne contentent l’homme pressé par la faim
et par la soif.
26. Protége-moi donc, sage fortuné, et fais en sorte que je puisse,
grâce à la possession d’un fils, traverser les Ténèbres infranchissables
au milieu desquelles je tombe avec mes ancêtres.
27. Çuka dit : Ainsi sollicité, le bienheureux fils de Brahmâ, ce
sage compatissant, ayant fait bouillir l’offrande dans le vase consa-
cré à Tvachtri, offrit le sacrifice à cette divinité.
28. Puis il donna ce qui restait du sacrifice à la première et à la
plus âgée des femmes du roi , qui se nommait Kritadyuti.
29. 11 dit ensuite au roi; Tu auras un fils unique, seigneur, qui
sera pour toi une cause de douleur et de joie; et ayant ainsi parlé,
le fils de Brahmâ s’éloigna.
50. La reine Kritadyuti n’eut pas plutôt mangé cette portion de
550
LE BHÀGAVATA PURÂNA.
l’offrande, quelle devint enceinte du roi Tchitrakêtu, comme Krit-
tikâ qui eut un fils du Dieu Agni.
51. Le fruitdéposé dans son sein par l’énergie du roi des Çurasénas
croissait peu à peu chaque jour, comme la lune pendant sa période
lumineuse.
32. Quand le temps fut venu, la reine mit au monde un enfant
mâle, et cette nouvelle remplit d’une allégresse extrême les habitants
du Çûrasêna.
55. Le roi, au comble de la joie, après avoir pris un bain, et s'être
purifié et paré de ses ornements, appela sur son fils les bénédictions
des Brâbmancs et fit célébrer la fête de la naissance.
54. Il leur distribua de l’or, de l’argent, des étoffes, des parures, des
villages, des chevaux, des éléphants, et six cents millions de vaches.
35. Semblable à Pardjanya, ce prince magnanime répandit toutes
sortes de biens sur ses autres sujets, et combla son fils de’ tout ce
qui pouvait assurer sa richesse, sa gloire et son existence.
36. L’amour du Rïchi des rois pour ce fils qu’il avait eu tant de
peine à obtenir, croissait chaque jour, semblable à l'attachement du
pauvre pour l’argent qu'il n’a gagné qu’avec peine.
37. Sa mère Krïtadyuti éprouvait pour cet enfant une tendresse
extrême dont l’excès naissait de l'erreur, tandis que les autres reines
ses rivales ne ressentaient que le chagrin de désirer vainement
d’être mères.
58. Tchitrakêtu, qui ne songeait chaque jour qu’à flatter son
enfant, n’éprouvait pas pour ses autres femmes la même affection
que pour celle qui lui avait donné un fils.
59, Ces femmes s’adressaient à elles-mêmes des reproches inspirés
par la jalousie, et souffraient à la fois du malheur de n'avoir pas
d'enfants et de l’indifférence du roi.
40. Malheur, se disaient-elles, à la femme stérile, à la femme
coupable, qui n’est estimée ni de son mari, ni de sa maison, et qui
est dédaignée comme une esclave par ses rivales qui ont de beaux
enfants!
41. Mais de quoi auraient à se plaindre des esclaves qui servent
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LIVRE SIXIEME.
551
leur maître, si elles ne cessent d’en recevoir des témoignages d’amour?
Nous, nous sommes aussi malheureuses que l’esclave d’une esclave.
12. Pendant qu’elles souffraient ainsi du bonheur de la reine leur
rivale qui avait un enfant, et de l’indifférence du roi qui n'atta-
chait aucun prix à leur existence, une haine violente s'alluma dans
leur cœur.
*3. L’esprit égaré par l’aversion, ces femmes, pleines de pensées
cruelles et animées par leur ressentiment contre le roi, donnèrent
du poison au jeune prince.
44. Krïtadyuti ignorant le crime énorme de ses rivales, se dit à
elle-même en voyant son fils : « Il dort! » et elle se livra à quelques
soins dans la maison.
45. Mais remarquant qu'il était couché depuis bien longtemps,
elle dit à la nourrice : « La bonne, amène-moi mon fils. »
46. La nourrice s’approcha de l'enfant qui était couché ; mais
quand elle le vit les yeux renversés, ne respirant plus, privé de sen-
timent et de vie, elle tomba par terre en s’écriant : « Je suis morte! »
47. Aux cris lamentables que poussait la nourrice en se frappant
à grand bruit la poitrine des deux mains, la reine se hâta de se
rendre auprès de son enfant, et le trouva étendu mort; elle tomba
aussitôt à terre sous le poids d’une douleur excessive, égarée, les
vêtements en désordre et les cheveux épars.
18. En entendant ses cris, les hommes et les femmes des appar-
tements intérieurs accoururent, tous frappés également de ce mal-
heur; et les femmes qui avaient commis le crime, versèrent aussi
des larmes hypocrites.
49. Le roi n’eut pas plutôt appris que son fils était mort par une
cause inconnue, que, la vue troublée, se soutenant à peine, tombant
à terre, il s’évanouit au milieu des ministres et des Brâhmanes qui
l’entouraient , accablé par une douleur qu’augmentait la force de
son affection.
50. 11 se précipita aux pieds de l’enfant mort, les cheveux et les
vêtements en désordre, poussant de profonds soupirs; car les tor-
rents de larmes qui étouffaient sa voix, l’empêchaient de parler.
352
LE BHÂGAVATA PURÂNA.
51. A la vue de son époux plongé dans une profonde douleur, et
de son fils mort, son fils, l'unique espoir de sa race; à la vue du
chagrin des ministres et du peuple, la vertueuse reine partageant
leur affliction, fit entendre de nombreuses plaintes.
52. Inondant de larmes teintes par le collyre ses seins qu'ornait
la pâte parfumée du safran, couverte de ses cheveux épars que ne
retenait plus aucune guirlande, elle pleura son fils d’une voix lamen-
table comme celle de l'orfraie.
53. Ah! Dieu créateur, combien faut-il que tu sois insensé, pour
agir ainsi contrairement à tes créations ! Si la mort donnée à l'un
pendant que l’autre continue de vivre, est un renversement des lois
de la nature, alors tu es certainement notre ennemi.
54. Si, en effet, il n’y a pas en ce monde d’ordre régulier pour
la naissance et la mort des êtres, ces phénomènes doivent être le
résultat des œuvres que les êtres accomplissent; oui, tu te plais à
briser ce lien d’affection que tu as serré toi-même pour multiplier
tes propres créatures.
55. N'abandonne pas, cher enfant, ta malheureuse mère qui reste
sans appui; regarde ton père qui est consumé par la douleur; ne
va pas loin de nous avec l’impitoyable Yama, pour que nous fran-
chissions facilement, grâce â toi, les Ténèbres [infernales] si diffi-
ciles à traverser pour celui qui n’a pas de fils.
56. Lève-toi, mon cher fils, voici les enfants de ton âge qui t’ap-
pellent pour jouer avec eux. Il y a bien longtemps que tu dors, et tu
dois avoir faim. Prends la mamelle, bois, dissipe le chagrin de tes
parents. . "• v . r -î
57. Infortunée 1 je n’ai pas vu, ô mon fils, ton visage de lotus au
sourire enfantin et au regard joyeux! Es-tu donc parti sans retour
pour l’autre monde, entraîné par l’impitoyable mort? Je n'entends
plus le bégayement de ton langage. , . .
58. Pendant que la reine faisait entendre des plaintes semblables
sur la mort de son fils, Tchitrakctu, le cœur déchiré, pleurait en
sanglotant, n’ ' i ; ~ lr nu ~iii i iQisfw'îfl i
59. Et à la vue des deux époux qui gémissaient ensemble , tous
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LIVRE SIXIÈME.
353
leurs serviteurs , hommes et femmes, pleurèrent avec eux ; tout le
monde avait perdu le sentiment.
60. Ayant appris que le peuple, plongé dans le désespoir, avait
perdu l’esprit et n’avait plus de chef, le solitaire Aggiras se rendit
avec Nârada [auprès de Tchitrakêtu].
FIS DF QUATORZIÈME CHAPITRE . AYANT POUR TITRE:
ÉPISODE DE TCHITRAKETU r
DANS I.E SIXIÈME LIVRE DU GRAND PURÂNA.
LE BIENHEUREUX BIIÀt'.AVATA,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAIIMÂ ET COMPOSÉ PAR WÂSA.
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LE BHÀGAVATA PURÂNA.
CHAPITRE XV.
ÉPISODE DE TCHITRAKÈTU.
1. Çuka dit : Abattu par la douleur, le roi était éteudu comme uu
cadavre auprès du corps de son fils; les deux sages le réveillant par
de bonnes paroles, lui tinrent ce langage.
2. Qu’était pour toi jadis, 6 prince, celui que tu pleures, et
qu’étais-tu pour lui dans l'ordre de la création? qu’êtes-vous aujour-
d’hui et que serez-vous dans l'avenir l’un à l’autre?
5. De même que la force d’un courant disperse et rassemble al-
ternativement les sables, ainsi le Temps réunit et sépare tour à tour
les êtres vivants.
h. Tout comme parmi les graines, les unes poussent et les autres
ne réussissent pas, ainsi font, parmi les êtres, les créatures que
pousse la Màyâ du Seigneur.
5. Nous, toi, et tous ces êtres mobiles et immobiles, qui sont du
même temps que toi, tout cela n’existe pas plus aujourd’hui, que
cela n’existait avant de naître et ne doit exister après être mort.
6. lncréé lui-même, le Souverain des êtres crée, conserve et dé-
truit les unes par les autres , les créatures créées par lui et soumises
à son empire; c’est un jeu auquel il ne donne pas plus d’attention
que ne ferait un enfant.
7. C’est par un corps, au moyeu d’un autre corps, qu’est en-
gendré le corps nouveau qu’habite l'esprit individuel; ainsi d’une
semence sort une autre semence : semblable à l’élément [qui reçoit
la graine], l’esprit seul est permanent.
8. La distinction de l’esprit d’avec le corps est l’œuvre antique
de l’ignorance; c’est comme, dans les objets matériels, la distinction
du genre et de l’espèce
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LIVRE SIXIEME.
555
y. Ainsi consolé par les discours des Brahmanes, Tcliilrakétu
ayant essuyé avec ses mains son visage terni par la douleur, leur
parla Lu ces termes :
10. Le roi dit : Qui êtes- vous, ô sages doués de science, vous les
plus grands entre les plus grands, vous qui vener, ici cachés sous
l’extérieur de ceux qui ont renoncé à tout?
11. En effet, les Brahmanes amis de Bhagavat parcourent à leur
gré la terre, 'sous les dehors de la folie, pour instruire les hommes
d’une intelligence vulgaire comme moi.
12. kumâra (Sanatkumâra , l’un des fils de Brahma), Nârada,
Bïbhu, Aggiras, Dévala, Asita, Apâ mtaratama , Vyâsa, Màrkandêva,
Gôtama ,
15. Yasichtha, le bienheureux Huma (Paraçuràma, üls de Djama-
dagni), kapila, Vàdaràvani, Durvàsas, Yàdjnavalkya, Djàlûkarna,
A ru ni, .
14. Rômaça, Tchyavana, Datta (Dattâtrêya, fds d’Atri), Âsuri,
Pataiîidjali, le Rïchi Vèdaçiras (fils de Prâna), Dhàumya, le solitaire
Pantchaçikha,
15. Hiranyanâbha, kâuçalya, Çrutadêva, Rïtadhvadja, tous ces
sages enfin et d’autres chefs des Siddhas, parcourent le monde pour
y répandre la science.
I(>. Faites donc luire, seigneurs, le flambeau de la science sur
un animal grossier, dont l'intelligence stupide est plongée dans de
profondes ténèbres.
17. Aggiras dit : Tu désirais avoir un fils, ô roi, et c’est moi
Aggiras, ainsi que le bienheureux Rïchi Nârada, fils de Brahmâ, qui
t’en avons donné un.
18. Mais voyant ainsi plongé dans d’épaisses ténèbres, par la
douleur d’avoir perdu son fils, un prince aussi exclusivement occupé
que toi de Mahâpurucha, et si digne d’un meilleur sort,
19. Nous sommes venus ici, seigneur, par bienveillance pour toi;
un prince aussi religieux, un serviteur dévoué de Bhagavat ne doit
pas ainsi se laisser abattre.
20. Quand je vins dans ta maison, je te communiquai la science
45.
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LE BHAGAVATA PUR A NA.
suprême ; et sachant que tu étais préoccupé d’un autre désir, je te
donnai aussi un fds.
21. Aujourd’hui lu éprouves toi-même les chagrins de la'pater-
nité, chagrins que causent également une femme, une maison, des
richesses et les diverses prospérités de la puissance.
22. Tout est passager, les qualités sensibles, telles que le son et
les autres; les attributs de la puissance royale, tels que la terre, un
royaume, une armée, un trésor, des serviteurs, des ministres, des
amis et un peuple.
23. Toutes ces choses, ô roi des Çûrasênas, sont des sources de
chagrin, de trouble, de crainte et de douleur; ce sont comme au-
tant de songes, d’apparitions magiques et d’imaginations qui res-
semblent à la ville [fabuleuse] des Gandharvas.
24. Ces créations du cœur, qui n’ont pas de réalité, disparaissent
au moment même où elles se sont fait voir; elles n 'étaient que le
produit du cœur que l’influence des œuvres [antérieures] excite à
songer de nouveau à des actions variées.
25. Oui, c’est le corps, produit de la matière, de la connaissance
et de l’action, qu’on dit être la cause des peines et des douleurs di-
verses qui affligent l'esprit habitant en sou sein.
26. C’est pourquoi, considérant avec un cœur ferme la voie de
l’Esprit, renonce à la confiance qui te. faisait voir quelque chose
de durable dans la cause des impressions opposées [de la peine et du
plaisir], et rentre dans le calme.
27. Nârada dit: Apprends de moi, et reçois avec recueillement
cet Upanichad en forme de Mantra; médite-le, et tu verras au bout
de sept nuits le puissant Sarïikarchana.
28. Oui, tu. posséderas bien vite cette grandeur suprême, sans su-
périeure et sans égale, qu’obtinrent jadis Çarva et les autres Dieux,
aussitôt qu’ayant abandonné ce monde mobile où règne la dualité,
ils se furent réfugiés sous les pieds de cet Etre divin.
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LIVRE SIXIÈME
557
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CHAPITRE XVI.
ÉPISODE DE TCHITJIAKÉTU.
1
1. Çuka dit: Alors le Rïclii des Dieux, ô roi , inontrautrenfant môrt,
lui adressa ainsi la parole au milieu de ses parents qui pleuraient.
2. Nârada dit : Âme rivante , vois, et puisse le bonheur être avec,
toi! vois ton père et ta mère, tes parents et tes amis profondément
désolés par un chagrin dont tu es la cause.
5. Rentre en ton corps pour y passer, entouré de tes parents,
le reste de ta vie, dans les jouissances que te prépare ton pcre, et
pour t'asseoir sur le trône îles rois.
A. L'âme dit : Dans laquelle des existences que j’ai traversées, eu
passant, sous l'inlluence de mes oeuvres, par des corps de Dêvas,
d'animauvet d’hommes, ai-je eu |>our père et pour mère ceux que
je vois ici ?
5. Parent, allié, ennemi, juge impartial, ami, indifférent, adver-
saire : ces noms expriment des rapports dans lesquels tous les êtres
se trouvent successivement les uns à l'égard des autres.
6. De même que les matières vénales, comme l'or et autres
objets, circulent çà et là entre les mains des hommes qui font le
commerce, ainsi l’âme vivante passe d’une matrice dans une autre.
7. On voit, parmi les hommes, un objet durable donner lieu à des
rapports passagers; ainsi la propriété d’une chose n’existe qu'autant
que dure le rapport de possession qu’on a avec elle.
8. De même, quand elle est descendue dans une matrice, l’âme
individuelle, éternelle et sans personnalité, devient la propriété de
celui au sein duquel on la trouve, et pour le temps seulement qu elle
y demeure.
9. C’est le souverain Seigneur, cet être éternel, impérissable,
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LE BHÂGAVATA PUKÀNA.
subtil, essentiellement lumineux et contenant tout, qui, à l'aide des
qualités de l’Illusion dont il dispose, se crée lui-même l'univers.
10. Nul né lui est ami ou ennemi; nul ne lui est étranger; ou pa-
rent; il est le spectateur unique de toutes les pensées des hommes '
qui accomplissent des actions bonnes et mauvaises.
11. L'esprit, en effet, ne .prend pour lui ni le bien ni le mal, non
plus que le fruit des oeuvres, parce que, semblable au spectateur
indifférent, il est le Seigneur qui voit à la fois la cause et l'effet.
12. Çuka dit : Après avoir ainsi parlé, lame s’en alla ; et les parents
du mort étonnés, brisant le lien d'affection qui les attachait à lui,
secouèrent leur chagrin.
15. Ayant porté le corps au bûcher et accompli les cérémonies
necessaires, ils renoncèrent à ce sentiment si difficile à quitter, l’a-
inour, source de chagrin, de trouble, de crainte et de douleur.
14. Cependant les femmes qui avaient tué l’enfant, honteuses et
privées de leur splendeur par ce crime, accomplirent près de la
Yanuinà les devoirs religieux indiqués pour le crime d’infanticide,
tels que les leur tracèrent les Brahmanes, se rappelant les paroles
du sage, [ fils de Brahma. ]
15. Ainsi réveillé par les discours des Bréhmanes, Tchitrakètu
sortit du trou ténébreux de sa maison, comme l'éléphant sort d’un
étang fangeux.
16. S’étant baigné, suivant la loi, dans la kàlindi, ayant fait les
cérémonies qu'on accomplit avec l’eau lustrale, silencieux et retenant
sa respiration, il s’inclina devant les deux fils de Brahma.
17. Au moment où ce prince plein de dévotion et maître de lui- "
même était prosterné devant Nàrada, le sage bienheureux, satisfait,
lui communiqua le charme suivant :
1». üiîi ! Méditons adoration à toi, bienheureux Vàsudèva ! ado-
ration à Pradyumna, à Aniruddha et à Saiîikarchana!
19. Adoration à celui qui est tout science, qui a pour formé la
béatitude suprême, qui trouve en lui-même sa joie, qui est calme,
qui fait cesser la vue de la dualité!
20. Adoration à celui qui repousse les vagues de ses énergies par
LIVRE SIXIÈME.
559
le seul sentiment de sa propre béatitude! Adoration au grand Hri-
chîkéça! adoration à loi dont les formes sont infinies!
21. Qu'il nous protège, l’Etre sans nom et sans forme, tout esprit,
supérieur à ce qui est connue à ce qui n’est pas pour nos organes,
l’Etre unique sur lequel se tait la voix [de l’homme] sans pouvoir
plus l’atteindre que son intelligence.
22. A celui par lequel est créé et détruit cet univers; à celui au
sein duquel il subsiste, comme l’espèce de terre qu’on nomme argile
se trouve dans tous les vases qui en sont faits; à toi qui es Brahma,
adoration !
23. Celnique ne touchent ni ne connaissent les sens et le souille
vital, le cœur et l’intelligence; celui qui, comme l’air, est étendu au
dedans et au dehors de tous les êtres, je m’incline devant lui.
21. Cet Etre qui à l’aide d’une portion de sa substance, donne
l’activité an corps, aux organes des sens, au souille vital, au cœur
et à l'intelligence, qui autrement resteraient aussi impuissants que le
fer non échauffé l’est à brûler, c’est lui qui, dans ses diverses situa-
tions [ ici-bas ] , sc cache sous le nom d’âme voyante. •
25. Oui! Adoration au bienheureux Mahâpurucha, qui est doué
d'une grande majesté! adoration à l’époux de la grande Vibhûti! ado-
ration à toi dont les chefs des Sâtvatas, réunis en foule, caressent les
pieds semblables au lotus, de leurs mains entrouvertes comme des
boutons de fleurs; à toi, Dieu suprême, Dieu tr.ès-haut!
2fi. Çuka dit: Après avoir communiqué ce charme au roi plein de
dévotion qui s’était réfugié auprès de lui, Nârada partit aVçc Aggiras
pour la demeure de Svayambhù.
22, Tchitrakêtu conserva pendant sept jours cette prière telle
quelle lui avait été répétée par Nârada, ne se nourrissant que d’eau
et complètement recueilli.
2S. A la fin de la septième nuit, il obtint, par la puissance de ce
• charme ainsi conservé, un empire illimité sur les Vidyâdharas (Di-
vinités qui portent des charmes).
.22. Au bout de quelques jours, son cœur ayant été consumé par
le charme, il parvint aux pieds de Çêcha, le Dieu des Dieux.
360
LE BHÂGAVATA Pli RA N A.
5ü. Là il vit au milieu du cercle des chefs des Siddhas, le Dieu
puissant, blanc comme les fibres de la tige du lotus, couvert d’un
vêtement noir, avec des bracelets aux poignets et aux bras, un dia-
dème et une ceinture étincelante, et un visage qui exprimait la bien-
veillance et qu'embellissaient des yeux bruns.
51. Délivré par cette vue de tous ses péchés, sentant son cœur par-
faitement calme et exempt de souillures, le solitaire s'avança vers
le Dieu; et les yeux baignés par les larmes d’amour que lui arra-
chait sa dévotion profonde, les poils hérissés, il s’inclina devant Adi-
purucha.
52. Arrosant, à plusieurs .reprises, des larmes de l'affection le siège
où reposaient les pieds.du Dieu dont la gloire est excellente, sufloqué
par son amour qui l’empêchait d’articuler une seule syllabe , il fut
longtemps sans pouvoir le louer.
55. Enfin ayant maîtrisé son cœur avec son intelligence et arrêté
le mouvement extérieur de tous ses sens, Tchitrakêtu recouvrant la
voix, s’adressa ainsi au Précepteur de l’univers, dont la forme est
décrite dans les livres des Sâtvatas.
54. Tchitrakêtu dit : O Dieu invincible, tu te laisses vaincre par
les sages qui doués de l’égalité d’à nie, ont triomphé (f eux-mêmes;
et eux à leur tour ils sont vaincus par toi , qui dans ta souveraine
miséricorde te donnes à ceux qui te servent sans aucun désir.
35. La naissance, la conservation et la destruction de l’univers
sont, ô Bhagavat, des manifestations de ta puissance; les Dieux créa-
teurs sont des portions d'une partie de ta substance : c’est donc en
vain que croyant posséder une individualité distincte, ils luttent les
uns contre les autres.
36. Tu es avant et après l’atome le plus subtil et le corps le plus
vaste, comme tu es en même temps qu’eux, quoique tu n'aies ni
commencement, ni milieu, ni fin; la substance qui subsiste la même
après comme avant l'existence des êtres, existe également tant qu'ils
durent.
57. Cet œuf du monde, environné par la terre et par les six autres
éléments qui s élèvent à une distance décuple les uns au-dessus des
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LIVRE SIXIÈME ' 56J
autres, cet œuf dans lequel tombe l’Etre semblable à un atome avec
des millions d’autres oeufs, éest là l’Etre infini.
58. Ce sont des brutes sous une forme humaine, que les êtres al-
térés de la soif des objets, qui au lieu de te servir, toi qui es l’Etre
suprême, adorent tes manifestations; leur bonheur périt, Seigneur,
après qu’a cessé le culte qu'ils leur rendent, comme les faveurs dis-
paraissent avec les rois qui les accordaient.
59! Les pensées de désir, ô Dieu suprême, ne se développent pas
plus que des semences réduites en farine, quand elles se portent sur
toi, toi qui es la science même et qui n’as pas de qualités; car c’est
de la foule des qualités que naît pour l’homme la multitude des im-
pressions opposées [ de la peine et du plaisir],
40. Tu as triomphé, ô Dieu invincible, lorsque tu as exposé la
loi irréprochable de Bhagavat que vénèrent, pour obtenir la déli-
vrance, les pauvres solitaires qui trouvent leur joie en eux-mêmes,
41. Cette loi dans laquelle ne se trouvent pas, comme dans les
autres, ce» idées de moi et de toi, du mien et du tien qui divisent
les hommes; car la loi qu'a inspirée l’esprit d’inimitié est impure,
meurtrière et pleine 4'injustice.
42. Quel bonheur, quel avantage pour soi ou pour autrui l’homme
peut-il retirer d’une loi qui lui ordonne de se faire du mal à lui-même
ou d’en faire aux autres? Se nuire à soi-même, c’est t'irriter; nuire
aux autres, c’est commettre une injustice.
#?. Non, ton regard n’a pas manqué son but, lorsque tu as exposé
la loi de Bhagavat, que vénèrent les hommes respectables qui ont
pour là multitude des êtres mobiles et immobiles une égalité com-
plète de sentiments.
44. El n’y a rien d’impossible, 6 Bhagavat, à ce que l'avantage de le
voir efface tous les péchés des hommes, puisqu’en prononçant une
seule fois ton nom, le PukkaSa lui-même est délivré du monde.
45. Aussi, Bhagavat, les souillures de notre cœur sont-elles pu-
rifiées aujourd’hui que nous avons pu te voir; comment les paroles
du Rïchi des Suras, ton serviteur fidèle, pourraient-elles ne pas être
vraies?' .. •
562 LE BHÀGAVATA PURÀNA.
46. Les actions des mortels ici-bas te sont tontes connues, 5 Être
infini, puisquetu es l’âme de î'univers;qu’aurais-je donc à apprendre
au précepteur -suprême ? c’est comme si la mouche lumineuse vou-
lait éclairer le soleil.
47. Adoration à toi , Bliagavat, à Joi le souverain maitre de la créa-
tion , de la conservation et de la destruction de l’univers entier; à toi
dont la voie est impénétrable pour les mauvais Yôgins qui voient des
distinctions ; à toi qui es l’Esprit suprême !
48. Il respire , et les Créateurs de l’univers respirent après lui ; il
voit, et après lui voient les organes de la connaissance; le globe de
la terre porté sur nne de ses têtes, ressemble à un grain de moutarde;
adoration à lui, adoration à Bhagavat aux mille têtes! • 1
v 49. Çuka dit : Satisfait de cet éloge, Bhagavat, l’Être infini, parla
ainsi, ô descendant’ de Kuru, à Tchitrakêtu, le roi des Vidhyâ-
dharas.
50. Bhagavat dit : Ma loi qui t’a été exposée par Nàrada et par
Aggiras, le charme qu’ils font donné, et l’avantage que t» as eu de
me voir, font assuré, ô roi, la perfection.
51. Oui, je suis la réunion entière des êtres, dont je suis l’âme et
l’auteur; je suis le Brahma parlé (le Vêda) , et je suis le Brahma
supérieur : ce sont là mes deux corps éternels.
52: Sache que l’esprit est étendu dans le monde, et que le monde
est étendu dans l'esprit; que l’esprit et le monde sont tous deux pleins
de moi , comme c’est en moi qu’ils sont créés.. *•
55. De même qu’un homme endormi profondément voit tout l’u-
nivers au dedans de son esprit, et qu’au moment où i^sort de son
sommeil, il se retrouve lui-même eu un endroit donné du monde;
54. De même reconnaissant que la veille et les autres états de son
âme sont uniquement l'œuvre de l’Illusion, l’homme doit se souve-
nir que le spectateur de ces divers états' est l'Esprit suprême.
55. Sache que l’esprit avec lequel l’homme endormi voit le songe
qu'il fait pendant son sommeil, est l'Esprit même, c’est-à-dire moi
qui suis Brahma , l’Être heureux et sans attributs.
56. Quand l’homme se rappelle ensemble ces deux états, celui de
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LIVRE SIXIÈME.
363
sommeil et celui de réveil, le sentiment qui accompagne ce souvenir
et qui en même temps s’en distingue, c’est là la science,, c’est là le
Brahma suprême.
. 57. Si l'homme oubliant Brahma qui est ma propre essence, le
distingue de. son âme même, il est condamné à revenir dans le monde
où la naissance succède à la naissance, et la mort à la mort.
58. Celui qui ayant revêtu ici-1^ la condition humaine, où l’on
peut acquérir l’expérience et la science, ne parvient pas à connaître
l’esprit, ne trouvera le bonheur nulle part.
59. Songeant à la fatigue que cause l’action , aux conséquences
funestes quelle entraîne, et d’un autre côté à la sécurité que l’inac-
tion assure, le sage doit s'abstenir de tout dessein.
60. C’est pour arriver au plaisir et pour s’affranchir de la douleur,
qu’un mari et une femme se livrent à l’action; mais l’action ne leur
donne pas plus le plaisir, quelle ne leur évite la peine.
61. Ainsi persuadé que les hommes, tout en se croyant sages,
manquent leur but, et connaissant la voie invisible de i’âme, sous
sa forme distincte de son triple état , ■ ■
62. Affranchi par sa propre lumière des impressions matérielles
que lui donnent la vue et l’ouïe, satisfait de son expérience et de sa
science, l’homme doit être plein de dévotion pour moi.
63. Voilà l’unique objet que les hommes dont l’intelligence est
habile dans le Yôga , doivent chercher à connaître de toute leur âme;
leur but véritable, c’est de voir que l’Esprit suprême existe seul.
64. Garde donc avec foi et attention ma parole, et alors doué
d’expérience et de science, tu arriveras bientôt à la perfection.
65. Çuka dit : Ayant ainsi consolé Tchitrakêtu, Bhagavat Hari,
le précepteur de l’univers, l’âme du monde, disparut à ses yeux.
564
LE BHÀGAVATA PURÀNA.
CHAPITRE XVII.
ÉPISODE DE TCHITRAKÊTÜ.
1. Çuka dit : Tchitrakêtn, le Vidyâdhara, s’étant incliné respec-
tueusement vers le côté de l’horizon où- avait disparu Ananta, partit
avec le pouvoir de traverser les airs.
2. Conservant, pendant cent mille fois cent mille années, sa vi-
gueur et ses sens intacts, loué par les solitaires, les Siddhas et les
Tchâranas , le grand Yôgin
5. Se livrait au plaisir avec les femmes des Vidyâdharas, dans les
vallées de la première des grandes montagnes , où sont satisfaits tous
les désirs, et leur faisait chanter le souverain Hari.
4. Un jour qu’il se promenait, monté sur son char resplendis-
sant, don de Vichnu, il vit Giriça, entouré des Siddhas et des
Tchârapas,
5. Qui au milieu de l'assemblée des solitaires,' embrassait . Dêvî
que ses bras pressaient sur son sein ; et il s’écria en riant tout haut
en présence de la Déesse qui l’entendait.
6. Tcliitrakêtu’ dit : Voyez le précepteur des mondes, celui qui
exposera la loi aux êtres doués d’un corps, voyez-le, au milieu de
l'assemblée dont il est le chef, uni avec sa femme dans un embras-
sement amoureux.
7. Le Dieu aux cheveux nattés, aux rudes pénitences, le chef de
l’assemblée, celui qui explique le Vêda, serre une femme entre ses
bras, semblable à un homme vulgaire qui a perdu toute pudeur.
8. Mais c’est le plus souvent en secret que les hommes ordinaires
eux-mêmes pressent ainsi une femme contre leur cœur; ce grand
pénitent, au contraire, porte la sienne sur ses. genoux au milieu de
l'assemblée.
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LIVRE SIXIEME.
565
9. Çuka dit : Ayant entendu ces paroles, le bienheureux Çiva,
dont l’intelligence est profonde, sourit et garda le silence au milieu
de l’assemblée, et les assistants ne le rompirent pas davantage.
I. 0. Mais au moment où l’orgueilleux roi qui se croyait maître de
lui-même, mais qui ne connaissait pas l’énergie de Çiva, prononçait
ces outrageantes paroles, la Déesse irritée lui parla ainsi.
II. Pàrvatî dit : Est-ce que celui-là est le maître du monde, est-ce
qu'il est le souverain qui porte le sceptre du châtiment, pour attaquer
si fort des êtres misérables et privés de. pudeur comme nous?
12. Apparemment il ne connaît pas la loi, le Dieu né du lotus; ils
ne la connaissent pas davantage, les fils de Brahma, Bhrigu, Nârada
et les autres, Kumâra ( SanatkumâraJ, Kapila et le Manu, puisqu’ils
n’arrêtent pas Hara , qui viole toutes les règles.
15. Mais c’est lui qu’il faut punir, ce misérable Kcha'ttfiya, cet
orgueilleux qui méprisant les sages, se permet de gourmander Celui
dont les pieds sont pour eux tous un objet de méditation, le pré-
cepteur de l’univers , qui est la félicité des félicités.
14. Non, il ne mérite pas de s’approcher des pieds de Vâikuptba
que vénèrent les hommes vertueux , cet être stupide dont l’esprit est
gonQé d’orgueil.
15. Descends donc, méchant enfant, dans la matrice coupable d’un
Asura, pour que tu n’insultes plus ici les grands personnages.
16. Çuka dit: Frappé par cette malédiction, Tchitrakêtu tomba
de son char; mais il inclina la tête devant la Déesse Satî afin de se
la rendre favorable.
17. Tchitrakêtu dit : Je reçois, les mains jointes avec respect, ô
Ambikà, la malédiction que tu lances contre moi; ce que disent les
Dieux à un mortel est pour lui la sentence du Destin.
18. Errant, égaré par l’ignorance, dans ce cercle du monde,
l’homme y trouve en tout temps et en tout lieu le plaisir et la peine.
19. Ce ne soflt ni son âme, ni les autres qui sont pour l’homme
la cause du bonheur ou du malheur; l’ignorant [seul] croit que son
âme et que les autres sont agents dans ces phénomènes.
20; Au milieu de ce coftrant des qualités, qu’est-ce que la malé-
366
LE BHÀGAVATA PUUÀNA.
diction et qu’est-ce que la faveur? qu’est-ce que le Ciel ou l'Enfer?
qu’est-ce que le plaisir ou la peine?
21. C'est Bhagavat seul qui à l'aide de sa Mâyâ, donne l’existence
aux êtres, ot qui exempt lui-même de parties, crée pour eux l’escla-
vage ou la délivrance, le plaisir ou la peine.
22. Il n’a ni ami, ni ennemi, ni parent, ni allié, ni adversaire, ni
partisan ; toujours égal et privé de passion , le bonheur ne fait pas
naître en lui l’amour; d’où lui viendrait donc la colère?
23. Cependant la création, œuvre de son énergie, suffit pour assu-
rer aux âmes douées d’un corps le plaisir ou la peine , le bonheur
ou le malheur, l'esclavage ou la délivrance, la naissance ou la mort,
et pour les faire entrer dans la révolution du monde.
24. Je ne te supplie pas toutefois, ô Déesse passionnée, de me dé-
livrer dê ta malédiction; consens seulement à me pardonner ce que
tu trouves de blâmable dans mes paroles.
, 25. Çuka dit ; Tchitrakêtu ayant ainsi cherché à se rendre favo-
rables Giriça et sa femme, partit avec son char, à la vue des deux
Divinités qui souriaient.
26. Ensuite le bienheureux Uudra s’adressa eu ces termes à Ru-
drânî,au milieu des Dêvas, des Rïchis, des Dâityas, des Siddhas et
des autres assistants qui écoutaient.
27. Rudra dit : Tu as vu, belle Déesse, la grandeur des esclaves
des serviteurs de Hari aux œuvres merveilleuses, de ces sages magna-
nimes qui sont exempts de désirs.
28. Les hommes exclusivement dévoués à Nârâyana sont tous à
l’abri du danger, de quelque côté qu’il vienne; le Ciel, la délivrance
ou même l’Enfer, sont pour eux des états qu'ils envisagent du même
regard.
■ 29. C’est de l union des âmes avec le corps, cette œuvre des jeux
du Seigneur, que naissent les impressions opposées du plaisir et de
la peine, ainsi que la naissance et la mort, la malédiction et la bien-
veillance.
30. C’est l’ignorance qui produit dans l’esprit des hommes ces dis-
tinctions entre les objets extérieurs, ainsi- que la différence du bien
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LIVRE SIXIÈME.
307
et du mal; ces distinctions n’existent pas plus qu’aucune des formes
qu’on se figure à la vue d’une corde.
51. Les hommes doués de l’énergie, de la science et du détache-
ment, qui ont voué au bienheureux Vâsüdêva une dévotion entière,
n’ont aucuns vœux à former en ce monde.
52. Cet être dont Viriütcha, Kumâra (Sanatkumâra), Nârada, les
solitaires fils de Brahma, les chefs des Dieux et moi -même nous
ignorons et l’action et la forme véritable, parce qu’étant des portions
d’une partie de sa substance, nous nous croyons autant de souverains
distincts de lui,
35. Cet Être n’a ni ami, ni ennemi, ni adversaire, ni partisan;
car comme toutes les créatures ne sont autre chose que lui, Ifari
est l’ami de toutes les créatures.
34. Tcliilrakêtu, ce personnage fortuné, est son serviteur chéri;
il est calme et voit tout du même regard; or moi aussi je suis l’ami
d'Atchyuta.
35. Il ne faut donc pas traiter avec orgueil les hommes magna-
nimes, qui sont dévoués à Maliàpurucha , ces hommes calmes qui
voient tout du même regard.
36. Çuka dit: La divine Umâ n’eut pas plutôt entendu les paroles
du bienheureux Çiva, que dépouillant son orgueil, elle se sentit
calmée.
37. Quant au serviteur de Bhagavat, quoiqu’il pût bien rendre à
Dêvt malédiction pour malédiction t il reçut sa condamnation avec
respect; c’est là le vrai caractère de l’homme vertueux.
38. Descendant au sein d’une femme Dânava, il naquit dans le
feu du sud où l’on sacrifiait à Tvachlri, et prit le nom de Vritra;
il eut en partage l’expérience et la science.
39. Je viens -de te raconter tout ce qui a fait l'objet de tes ques-
tions,"et de le dire la cause pour laquelle Vritra, malgré sa naissance
parmi les Asuras, eut l'esprit fixé sur Bhagavat.
40. L'homme est délivré de ses liens quand il a écouté cette pure
histoire du magnanime Tchitrakêtu, où paraît la grandeur des ser-
viteurs de Vichnu.
368
LE BHAGAVATÀ PÜRANA.
u. Celui qui, le matin, au moment où il vient de se lever, lira
cet Itiliâsa dans le silence, avec foi et en pensant à Hari, obtiendra
le salut suprême.
FfN DL DIX-SEÉ'UÊME CHAPITRE , AVANT POUR TITRE :
ÉPISODE HP. TCIIÎTRAKÊTU,
DANS LE SIXIEME LIVRE DU GRAND P CR À NA,
LE BIENHEUREUX BHAGAVATA,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMA ET COMPOSÉ PAR VTÂSA.
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LIVRE SIXIEME.
369
CHAPITRE XVIII.
NAISSANCE DES MARUTS.
1. Çuka dit: Priçni (un rayon de lumière), femme de Savitrï,
mit au monde Sâvitrî (la prière védique adressée au soleil), les trois
Vyâhritis (les trois monosyllabes sacrés Bhû , Bhavas, Svar ), Agnihôtra
(le sacrifice accompli dans le feu), Paçu (le sacrifice fait avec une
victime), Sôma (celui où l'on boit le suc de l'asclépiade acide), Tchâ-
turmâsya (le sacrifice qui revient tous les quatre mois), [lesquels
avec celui de la nouvelle et de la pleine lune forment les cinq ] grands
sacrifices.
2. Siddhi (l’acquisition), femme de Bhaga, lui donna Mahiman,
Vibhu, Prabhu, ainsi ’qu’uno fille nommée Açis (la bénédiction),
douée de beauté et fidèle à ses devoirs.
5. Kuhû, Sintvâli, Râkâ et Anumati, femmes de Dhâtrï, lui don-
nèrent chacune successivement Sâya (le soir), Darça (le jour de
la nouvelle lune), Prâtar (le matin) et Pùrnamâsa (le jour de la
pleine lune); Vidhâtri, l'Aditya qui suit immédiatement Dhâtrï, eut
de Kriyâ (la cérémonie) les Agnis nommés Purîchyas (les feux des
cinq bûchers).
4. Teharchani (l’intelligente) fut la femme de Varuna, duquel
naquit, dans une nouvelle existence, Bhrïgu [antérieurement fils de
Brahmâ]; Varuna en eut encore Vâlmîki, le grand Yôgin, qui était
né [auparavant] de Valmîka.
5. Les deux Rïchis Agastya et Vasichtha eurent à la fois pour pères
Mitra et Varuna; car ces Dieux recueillirent dans un vase leur se-
mence qui s’échappait en présence d’Urvaçf ; Mitra eut [seul] de Rê-
vatî, Utsarga, Arichla et Pippala.
6. Le puissant Indra eut de Pâulômi trois fils, savoir : Djayanta,
u. 47
570
LE BHÀGAVATA PURÀNA.
Rïchabha, et Mîdhus qui est le troisième; voilà, ami, ce que nous
avons appris par la tradition.
7. Le divin Urukrama, qui revêtit à l’aide de sa Mâyâ la figure
d'un nain, eut de Kîrti sa femme Vrîhatchtchhlôka, d’où naquirent
Sâubhaga et d’autres.
8. Nous dirons plus bas les actions, les vertus et les exploits de ce
magnanime descendant de Kaçyapa, et comment il s'incarna dans le
sein d’Aditi.
0. Je vais maintenant t’énumérer les descendants de Kaçyapa et
de sa femme Diti, au nombre desquels on compte Bali et le fortuné
Prahràda, serviteur dévoué de Bhagavat.
10. Diti eut deux fils, vénérés des Dâityas et des Dânavas, et
nommés l’un Hiranyakaçipu , l'autre Hirany&kcha.
U. Hiranyakaçipu reçut pour femme la Dânavi, fille de Djambha,
nommée Kayâdhû ; elle lui donna quatre fils.
12. Ce furent Saùihrâda, puis Anuhrâda, II rôda et Prahràda; la
sœur de Hiranyakaçipu et de Hiranyâkcha, qui se nommait Sirîi-
hikâ, eut llâhu de Vipratchit son mari.
15. Râliu est celui dont Hari trancha la tête avec son Tchakra,
au moment où il buvait l’ambroisie; Kriti, femme de Samhràda, en
eut un fils nommé Pautchadjana.
14. Dhamani, femme de Hrâda, mit au monde Vâtâpi et Ilvala ;
c’est Ilvala qui fit cuire pour le repas de son hôte Agastya, son frère
Vâtâpi.
15. Anuhrâda eut pour femme Sûrmyâ, qui lui donna Vâchkala et
Mahicha; Prahràda eut de Dêvi sa femme Virôtchana , qui à son tour
eut Bali pour fils.
16. Bali eut d’Açanâ cent fils, dont l’aîné fut Vâna; on racontera
plus bas sa puissance qui est digne d’être célébrée dans de beaux
distiques.
17. C’est Vâna qui après avoir honoré Giriça, a obtenu le rang
de chef de ses troupes; et c’est S ses côtés qu’est encore aujourd’hui
Bhagavat qui est le gardien de sa ville.
18. Diti eut quarante-neuf fils nommés les Maruts (les Vents);
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LIVRE SIXIÈME. 571
Indra leur accorda à tous une forme semblable à la sienne, et ils
n’eurent pas de postérité.
19. Le roi dit: Comment, 6 mon maître, les Maruts ayant dé-
pouillé la nature d’Asuras qu’ils tenaient de leur origine, obtinrent-
ils d'Indra l’avantage de partager sa divinité, et quelle bonne action
firent-ils pour cela ?
20. Ces Rïchis rassemblés ici, ô Brâhmane, sont, comme moi,
pleins de foi dans tes paroles; daigne, seigneur, nous expliquer cela,
pour que nous le comprenions parfaitement.
SÛT* dit :
21. Ayant entendu les paroles brèves, pleines de sens et dignes de
respect du prince donné de Viclinu, Vâdarâyani , ce sage à qui tout
est connu, les accueillant avec un esprit modeste, lui répondit ainsi,
ô toi qui vis au milieu des sacrifices.
22. Çuka dit : Quand Dili vit ses fils tués par Viclinu qui avait
fait de Çakra son général, toute brûlante d’un courroux qu’enflam-
mait la douleur, elle se livra aux réflexions suivantes :
23. Quand donc pourrai-je me reposer heureuse, après avoir mis
à mort cet assassin de ses frères, ce pécheur qui ne trouve de plaisir
que dans les jouissances des sens, ce Dieu violent et au cœur impi-
toyable ?
2a. Des vers, des ordures, de la cendre, ce sont là les noms que
mérite ce Dieu qui se fait appeler souverain; est-ce connaître son
intérêt que de faire, pour son propre avantage, du mal aux créatufgs,
crime dont le résultat est l’Enfer ? •
25. Puisse-t-il me naître un fils qui calme l’ivresse de cet Indra,
dont l’esprit méconnaissant tout frein , se flatte que ce monde est
étemel I
26. Pleine de ces pensées, elle s’appliqua en toute occasion à se
rendre agréable à son mari; sa soumission, son amour, son respect,
sa résignation, . - _
27. Sa dévotion profonde, ô roi, ses belles et séduisantes paroles,
4?.
372 LE BHÀGAVATA PURÀNA.
ses regards accompagnés de gracieux sourires, enfin sa connaissance
de tous les sentiments, lui conquirent le cœur de son mari.
28. Ainsi fasciné, quoiqu’il eût la science, par cette femme habile,
Kaçyapa cédant à son empire, lui promit ce quelle lui demandait;
il n'y a rien d'étonnant dans ce succès d’une femme.
29. Car ayant remarqué, dans le commencement, que les êtres
restaient isolés, le Chef des créatures avait fait de la femme * cet être
qui ravit aux hommes la raison, la moitié de son propre corps.
30. Ainsi rendu docile par sa femme, le bienheureux Kaçyapa,
plein d’une joie extrême, tint en souriant ce langage à Diti qu’il
approuvait.
31. Kaçyapa dit : Choisis un don, ô belle femme; je suis content
de toi, épouse irréprochable; quand une femme a su satisfaire son
mari, qu’y a-t-il de refusé à ses désirs dans ce monde et [dans
l’autre ] ?
32. Un mari, on le sait, est pour une femme la Divinité suprême;
c’est Vâsudêva lui-même, l’époux de Çrî, qui réside dans le cœur
de tous les êtres.
35. C’est Bhagavat, en effet, qui sous les attributs des Divinités
diverses que distinguent leurs noms et leurs formes variées, reçoit
le sacrifice des hommes et celui des femmes, pour lesquelles il revêt
la figure de leur mari.
54. Aussi les femmes dévouées à leurs maris, qui désirent leur
propre bonheur, sacrifient-elles, avec une affection exclusive, à l’Es-
prit, au Seigneur suprême qui est leur époux.
¥>■ Puisque j’ai été honoré par toi, vertueuse épouse, avec une
d^rotion inspirée par de tels sentiments, je t’accorderai l’objet de
tes désirs, bonheur refusé à celles qui ne sont pas vertueuses.
36. Diti dit : Si tu consens à me faire un don, ô Brâhmane, ac-
corde-moi un fils qui n’ait rien à craindre de la mort et qui tue
Indra, dont la main m’a ravi mes deux enfants.
57. Çulta dit : Ayant entendu ces paroles, le Brahmane bois de
lui fut pénétré de repentir : Hélas! [s’écria-t-il,] quelle énorme in-
justice ne viens-je pas de commettre aujourd'hui !
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LIVRE SIXIÈME.
373
58. Ah ! livré en ce jour aux plaisirs des sens , privé de mon
intelligence par l’Illusion qui a revêtu les dehors de cette femme, je
tomberai certainement, misérable que je suis, dans l’Enfer.
59. Où est ici la faute de cette femme qui n’a fait que suivre son
naturel? Mais malheur sur moi, qui méconnaissant mon véritable
but, n’ai pas su dompter mes sens!
40. La bouche des femmes s’épanouit comme un lotus d'automne,
leur voix est de l’ambroisie pour les oreilles, leur cœur ressemble au
tranchant d’un rasoir; quel homme a jamais connu la conduite des
femmes?
41. Personne, en effet, n’est un objet d’amour pour les femmes
qui sont tout entières à l’objet de leurs désirs; elles tuent ou font
tuer, pour leur intérêt, un mari, un (ils ou un frère.
42. La parole que j’ai prononcée en disant: « Je t’accorderai ce
■ que je t’ai promis, » ne sera pas vaine; et, d’un autre côté, Indra
ne mérite pas la mort; aussi mon plan est-il arrêté.
45. Après avoir fait ces réflexions, le bienheureux fils de Marîtchi,
6 descendant de Kuru, parla ainsi avec quelque colère, et en s’a-
dressant à lui-même des reproches.
44. Kaçyapa dit : Il te naîtra un fils, femme vertueuse, qui tuera
Indra et qui sera néanmoins allié aux Dieux, si tu observes religieu-
sement pendant une année la pénitence que je vais te dire.
45. Diti dit: Jobserverai celte pénitence, ô Brâhmane; dis-moi
les actes qu’il faut accomplir, ceux qui sont défendus dans ce cas,
comme ceux qui ne détruisent pas cette dévotion.
46. Kaçyapa dit : Il ne faut pas faire de mal aux êtres vivants; il
ue faut prononcer ni de malédiction, ni de mensonge; on ne doit
couper ni ses ongles, ni ses cheveux; il ne faut toucher A aucun
objet impur.
47. On ne doit ni se mettre en colère, ni parler à des méchants;
il ne faut pas prendre de bains ; on ne doit porter ni un vêtement
non lavé, ni une guirlande qui a déjà servi.
48. On ne doit manger ni les restes d’un autre, ni ce qfii a été
consacré à Tchandikâ, ni du riz mêlé avec de la viande, ni ce qui
374
LE BHÀGAVATA PURÂNA.
est préparé par un Çûdra, ni ce qu’une femme ayant ses mois à
regardé; il ne faut pas boire l'eau dans les deux mains réunies.
'i9. La femme ne doit pas sortir dehors, portant sur elle des restes
de son repas, ne s’étant pas rincé la bouche, au crépuscule [du soir],
les cheveux épars, ne s’étant pas parée, le corps découvert, et par-
lant à haute voix.
50. Qu elle ne se couche pas sans s’être lavé les pieds, ni les pieds
humides, sans s’être recueillie, la tête tournée au nord ou à l’ouest,
nue, avec d’autres personnes, ou au moment des deux crépuscules.
5t. Couverte d’un vêtement nouvellement lavé, pure, portant
toujours des choses de bon augure, qu’elle adore, le matin avant de
manger, les vaches, les Brahmanes, Çrî et Atchyuta.
52. Qu elle honore les femmes qui ont encore leurs maris, en leur
offrant des guirlandes, des parfums, des parures, et en leur présen-
tant des aliments; quelle serve avec respect son mari, et quelle se
le représente comme descendu dans son sein.
55. Si tu observes pendant un an, sans en rien omettre, ces pra-
tiques dont le but est de donner des enfants, tu auras un fils qui
tuera Indra.
54. Çuka dit : J’y consens, reprit la magnanime Diti ; et ayant
reçu en son sein le fruit de Kaçyapa, elle se mit à observer exacte-
ment cette pénitence.
55. Connaissant le dessein de la soeur de sa mère, le prudent
Indra entreprit de sertir avec une entière soumission Diti, qui était
retirée dans nn ermitage.
56. 11 ne cessait de lui rapporter de la forêt des fleurs, des fruits,
des racines, du bois, des tiges de Kuça, des feuilles, des bourgeons,
de l’argile et de l’eau, et il lui présentait chacune de ces choses dans
le temps convenable.
57. C’est ainsi qu’lndra, qui désirait surprendre quelque inter-
ruption coupable dans ses dévotions, la servait avec un faux zèle,
semblable au chasseur qui se cache sous le déguisement d’une an-
tilope. *
5g. Mais quelque attention qu’il y apportât, il ne pouvait trouver
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375
LIVRE SIXIÈME.
Diti en faute; aussi le Dieu puissant tomba-t-il dans un chagrin pro-
fond, et il se dit : Qui viendra ici à mon secours?
59. Cependant un jour, au crépuscule du soir, fatiguée par ses
dévotions et oubliant la nègle, elle s’endormit, gardant des restes
de son repas sur ses vêtements, et n’ayant ni rincé sa bouche, ni
lavé ses pieds.
60. Saisissant cette occasion, Çakra, ce maître du Yôga, pénétra,
à l’aide de l'Illusion dont le Yôga donne le pouvoir, dans le sein de
Diti, à qui le sommeil avait enlevé le sentiment.
61. Il partagea en sept parties, avec sa foudre, le fruit brillant
comme l’or quelle portait; et de chacune de ces parties qui pleu-
raient, il en fit sept autres, en leur disant : Ne pleurez pas.
62. Au moment où il les divisait, les Maruts, les mains réunies
en signe de respect, lui parlèrent ainsi : Pourquoi donc veux-tu
nous mettre à mort, ô Indra? nous sommes tes frères.
03. N’ayez pas peur; vous êtes mes frères, répondit kâuçika
(Indra) aux troupes des Maruts, qui partagèrent la nature du Dieu
et formèrent son assemblée.
64. Grâce à la faveur du Dieu au sein duquel Çrî repose, le fruit
de Diti ne mourut pas plus, lorsqu’il fut divisé en plusieurs parties
par la foudre, que tu ne mourus toi-même, quand tu fus frappé par
le javelot du fils’ de Drôna. .
65. L hommê qui a sacrifié, ne fût-ce qu’une seule fois, à Adipu-
rucha, obtient de devenir semblable à lui; or comme Diti avait
honoré Ilari pendant une année presque complète,
66. Ses fils devinrent les Dieux Maruts qui avec Indra forment lé
nombre de cinquante Divinités; dépouillant le vice de leur naissance,
ils durent à Hari la faveur de boire le Sôma.
67. Diti, en se réveillant, vit ces jeunes Divinités brillantes comme
le feu, qui étaient en compagnie d’Indra; la Déesse irréprochable fut
remplie de joie.
68. Puis elle s'adressa ainsi à Indra : C'est dans le désir d’avoir
un enfant qui fût la terreur des Adityas, que j’ai, ami, entrepris cette
rude pénitence.
576
LE BHAGAVATA PURANA.
69. Comment se fait-il qu'au lieu du fils unique que je désirais,
j’en voie ici quarante-neuf? Si tu connais, enfant, la vérité, dis-la-
inoi fidèlement.
70. Indra dit : ô ma mère, dès que j’ai eu connu ton dessein , je
me suis rendu auprès de toi; et surprenant un intervalle dans tes
dévotions, j’ai frappé ton fruit, ne songeant qu’à mon intérêt, et
méconnaissant la justice.
71. Ce fruit, coupé par moi en sept parties, a formé sept jeunes
enfants; et chacun d’eux à son tour, quoique coupé en sept, n’a pu
mourir encore.
72. A la vue de cette merveille surprenante, j'ai réfléchi et je me
suis dit: Il y a là quelque vertu surnaturelle qui est la conséquence
du culte rendu a Mahâpurucha.
75. Les hommes qui se livrent au culte de Bhagavat n'ont plus à
former aucun voeu; mais ceux qui ne désirent même pas le bien su-
prême, passent pour connaître le mieux leur intérêt.
74. Quel est le sage qui après avoir honoré le Seigneur de l’uni-
vers, le Dieu qui se donne lui-même aux êtres dont il est l’âme, irait
désirer les jouissances que procure le contact des qualités, jouis-
sances qui se trouvent même dans l’Enfer?
75. Pardonne 5 un insensé , mère généreuse , cette mauvaise
action ;. bonheur à toi! ton fruit, qui avait été mis’à mort, est res-
suscité.
76. Çuka dit : Après avoir pris congé de Diti, qui, grâce à son
naturel plein de pureté, était satisfaite, le puissant Indra s’inclina
devant elle avec les Maruts, et se rendit dans le ciel.
• 77. Je viens de te raconter ainsi tout ce qui a fait l’objet de tes
questions, l’heureuse naissance des Maruts; que désires-tu que je
te raconte encore ?
FIS DU niX-KUITlàMS CHAPITRE , ATAST POU» TITRE :
NAISSANCE DES MABl'TS,
DANS LE SlXlilIE LIVRE DU GRAND FCRrlçA,
LE RIENHECREUX BHAGAVATA ,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRABtli ET COMPOSÉ PAR VYÂSA.
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LIVRE SIXIÈME.
577
CHAPITRE XIX.
DÉVOTION POUR AVOIR UN FILS.
1. Le roi dit : Je désire connaître, ô Brahmane, ce que lu as ap-
pelé la dévotion qui donne un fds, dévotion par laquelle on se rend
Viçhnu favorable.
2. Çuka dit : Que dans le mois de Mârgaçira, au moment de la
lune blanche, la femme entreprenne, avec l’autorisation de son mari,
le cours de ces dévotions qui donnent tout ce qu'on désire, en les /
prenant par le commencement.
5. Après avoir entendu l’histoire de la naissance des Maruts et
congédié les Brahmanes, elle doit prendre un bain; et s'étant lavé
les dents, s’étant revêtue de deux pièces d'étoffe blanche et parée de
ses ornements, elle doit adorer, le matin avant son repas, Bhagavat
avecÇrt, [en disant:]
A. Adoration à toi, qui possédant tout, n'as rien à souhaiter; à toi
dont tous les désirs sont satisfaits, à toi l'epoux de la grande Vibhûti,
à toi qui as toutes les perfections!
5. Comme la miséricorde , la puissance , l’éclat , la grandeur,
l’énergie, comme toutes les qualités, enfin, Seigneur, se plaisent avec
toi, tu es, à cause de cela, Bhagavat, le Dieu souverain.
6. 0 épouse de Vichnu, ô grande Màyâ, toi qui possèdes les
attributs de Mahâpurucba, sois satisfaite de moi. Divinité fortunée,
mère du monde. Adoration à toi !
7. Oiïi ! Adoration au bienheureux Mahâpurucba, qui est doué
d’une grande majesté! adoration à l’époux de la grande Vibhûti ! puis-
sé-je te présenter l’offrande, à toi ainsi qu’à tes grandes facultés
surnaturelles! -
C'est en prononçant chaque jour ce Mantra, quelle doit présenter
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LE BHAGAVATA PURANA.
à Vichnu avec recueillement l’offrande qui se jette dans le feu, celle
de l’Arghya, de l'eau pour les pieds, la bouche et le bain, le vête-
ment, le cordon sacré, les parures, les parfums, les fleurs, l’encens,
les lampes, les aliments et les autres objets requis.
Quelle sacrifie ensuite le reste du beurre clarifié dans le feu, en
en faisant douze oblations.
s. Oui ! Adoration au bienheureux Mahâpurucha, à l’époux de la
grande Yibhûti ! Svâhâ ! C’est en prononçant ces paroles qu’elle doit
honorer constamment avec dévotion Çrî et Vichnu , ces deux divinités
libérales, sources de bénédictions, si elle désire une prospérité
complète.
9. Qu’elle les salue en prosternant tout son corps contre terre,
avec un cœur soumis par la dévotion ; quelle répète dix fois à demi-
voix le Mantra, et chante ensuite l’hymne suivant:
10. «Oui, vous êtes les souverains de l’univers, la cause suprême
«du monde; car la Nature invisible est Mâyâ, laquelle est ton im-
« pénétrable énergie.
11. « Tu en es le souverain maître, ô toi qui es l’Esprit suprême 1
« tu es la totalité des sacrifices; tu es l'offrande; tu es la cérémonie
. « même, et c'est toi qui en recueilles le fruit.
12. «Ta divine épouse est la manifestation des qualités, et c’est
« toi qui les manifestes et en perçois les effets ; car tu es l’âme qui
* réside dans tous les corps, et Çrî est le corps, les organes des sens
«et le cœur; le nom et la forme sont la bienheureuse Déesse cllc-
* même; tu en es la cause et le contenant.
15. «Comme il est vrai que vous êtes les Divinités souveraines
«qui répandez tous les biens dans les trois inondes, ainsi, ô Dieu
« plein de gloire, puissent mes grands vœux être satisfaits ! •
14. Ayant ainsi loué Çrî et le Dieu libéral au sein duquel repose
cette Déesse, ayant terminé la présentation de l'offrande et celle de
l'eau pour l'ablution de la bouche, elle doit s’incliner devant Vichnu.
15. Elle doit ensuite chanter l’hymne [précédent] avec un esprit
soumis par la dévotion, et ayant flairé ce qui reste de l'offrande,
elle doit saluer de nouveau Hari.
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LIVRE SIXIEME.
579
16. Qu’avec, une dévotion profonde elle se représente son mari
comme étant Mahâpurucha, et quelle lui offre chacune des choses
qui peuvent lui être agréables; et que son mari à son tour, plein
d'affection pour elle, favorise toutes ses pratiques, tant les plus éle-
vées que les inférieures.
17. Ce qui est fait par l’un des époux, leur appartient à tous les
deux à la fois; que le mari accomplisse donc, avec soin cette dévotion,
si sa femme n’a pas la capacité nécessaire.
18. Continuant à rendre ce culte à Yichnu, qu'il se garde de l’in-
terrompre en quoi que ce soit; qu’il honore chaque jour les Brâh-
mancs et les femmes qui ont leurs maris, en leur donnant des guir-
landes, des parfums, des aliments et des parures, et qu’il observe
avec dévotion toutes les pratiques en l’honneur du Dieu.
19. Qu’après avoir transporté le Dieu dans sa maison, la femme
mange, pour se purifier, en sa présence, les aliments qu’elle lui a
déclarés, si elle veut que tous ses désirs réussissent.
20. Quand elle a pratiqué ce culte pendant douze mois , c’est-à-
dire une année entière, l'épouse vertueuse doit cesser le dernier jour
du mois de Kàrtika.
21. Le lendemain, s’étant baigné et ayant honoré Krîchna comme
auparavant, le mari doit présenter eu offrande le riz bouilli dans
du lait avec du beurre clarifié, selon le rite des sacrifices où l’offrande
est cuite, et en en faisant douze oblations.
22. Ayant reçu, la tète inclinée, les bénédictions prononcées par
les Brahmanes satisfaits , et les ayant salués avec, dévotion , qu’il
mange le riz avec leur assentiment.
23. Qu’il se fasse précéder par son précepteur, et que silencieux,
accompagné de ses parents, il donne à sa femme le reste de l’of-
frande, offrande fortunée qui doit lui procurer des enfants vertueux.
24. Lorsque ce culte a été rendu suivant les règles au souverain
Seigneur, l’homme obtient en ce monde les choses qu’il désire; et
l’épouse qui l’a pratiqué, en reçoit pour récompense la beauté, le
bonheur, des enfants, un mari qui lui survit, de la renommée et
une maison.
48.
380
LF, BHÀGAVATA PURÀNA.
25. La jeune fille qui n’a pas de mari, obtient un époux comblé
de tous les dons ; la femme coupable voit ses fautes effacées et gagne
le salut ; la mère dont les enfants sont morts, en a d'autres qui vivent;
celle qui était plongée dans la misère, devient aussi opulente que
Dhanèçvarî (la femme du Dieu des richesses).
26. Une beauté parfaite remplace la difformité; celui qui est ma-
lade est délivré de ses diverses souffrances, et acquiert un corps doué
d’organes parfaits; l’homme qui lit cette dévotion pendant la céré-
monie en l’houneur des mânes, comble d’une satisfaction infinie ses
ancêtres et les Dieux.
27. A la fin du sacrifice, le feu qui dévore l'offrande, Çrî et Hari,
lui accordent, dans leur satisfaction, tous les objets de ses désirs.
O roi, je viens de te raconter la grande et pure histoire de la nais-
sance des Maruts, et la grande dévotion de Diti.
FIN DU DIX -NEUVIÈME CHAPITRE, AYANT POUR TITRE :
DÉVOTION POUR AVOIR UN FILS,
DANS LE SIXIÈME LIVRE DU GRAND PURAÇA,
LE BIENHEUREUX BHAGAVATA ,
RECUEIL INSPIRE PAR BRAHMA ET COMPOSÉ PAR VT AS A.
FIN DU TOME SECOND.
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TABLE
DES
LIVRES ET CHAPITRES
CONTENUS DANS CE VOLUME.
LIVRE QUATRIEME.
Chapitres. Papes.
I. Postérité de Dakcha 1
II. Imprécation de Dakeba 8
III. Dialogue entre Umâ et Rudra 1 a
IV. Sati abandonne son corps j5
V. Destruction du sacrifice de Dakcha 20
VI. On apaise Rudra. . 24
VIL Rétablissement du sacrifice de Dakcha 3o
VIII. Histoire de Dhruva 38
IX. Histoire de Dhruva A7
X. Les Yakchas emploient la magie 55
XI. Discours du Manu 59
XII. Ascension de Dhruva G3
XIII. Agga se fait mendiant 89
XIV. Naissance de Nicli&da 74
XV. Histoire de Prïthu 79
XVI. Éloge de Prïthu 82
XVII. Soumission de la Terre 85
XVIII. Prïthu trait la Terre 89
XIX. Discours de Brahmi :....... 93
XX. Éloge de Prïthu 98
XXI. Discours de Prïthu 1 o3
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ê
582 LE BHÂGAVATA PURÂNA.
Chapitres. Pages.
XXII. Conseils de Sanatkumâra 109
XXIII. Histoire de Prïlhu 116
XXIV. Chant de Rudra 1 a 1
XXV. Episode de Puraindjana i3o
XXVI. Episode de Puraiîidjana 1 3 y
XXVII. Episode de Puraindjana i4o
XXVIII. Épisode de Puramdjana ? 1 44
XXIX. Entretien de Nârada et de Prâtchinavarhis i5i
XXX. Histoire des Pratchctas 161
XXXI. Épisode des Pralchêlas 167
41
LIVRE CINQUIÈME.
I. Grandeur de Priyavrala
II. Histoire d'Agnîdhra
III. Apparition de Rïchablia
IV. Histoire de Ricliabha
V. Histoire de Ricliabha
VI. Histoire de Ricliabha
Ml. Culte de Bhagavat
Mil. Histoire de l'ancien Bharata
IX. Histoire de Bharata l’insensé
X. Dialogue entre Bharata l'insensé et Rahûgana
XI. Dialogue entre le Bràhmane et Rahûgana. . .
XII Dialogue entre le Brahmane cl Rahûgana. . .
XIII. Dialogue entre le Brahmane et Rahûgana. . .
XIV. Dialogue entre le Brilhmane et Rahûgana . . .
XV. Descendance de Priyavrata
XVI. Description de la Terre
XVII. Éloge de SaiîiLarchana
XVIII. Description de la Terre
XIX. Description du Djambudvipa
XX. Description des mers et des terres
XXI. Description du char du soleil
XXII. Description de la sphère des astres
171
■ 78
18a
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188
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197
ÏOO
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a 1 9
aa3
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a33
237
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a47
a 5a
a 5g
262
TABLE.
383
XXIII.
Constitution de CiçumAra
XXIV.
Description des régions de l' Abîme
3(18
XXV.
Grandeur de Samkarchana
a73
XXVI. Description des Enfers
«7*
LIVRE SIXIÈME.
I.
Épisode d’Adjâmila.
a 83
II.
Épisode d’AdjAmila
390
III.
Épisode d'Adjâmila
a 90
IV.
Le mystère de Brahma
299
V.
Imprécations de Dakcha contre Nérada
3o5
VI.
Descendance des fdles de Dakcha
3 10
VII.
Épisode de Viçvardpa
3 1 5
VIII.
La cuirasse de Nârâyana
IX.
Instruction de Bhagavat
3a5
X.
Mort de Vrïtra
'33a
XI.
Discours de Vrïtra
XII.
Mort de Vrïtra
XIII.
Triomphe d’Indra
344
XIV.
Épisode de Tchitrakétu
XV.
Épisode de Tchitrakétu
354
XVI.
Épisode de Tchitrakétu
XVII.
Épisode de Tchitrakétu
364
XVIII.
Naissance des Maruts
3(>9
XIX.
Dévotion pour avoir un fils
377
ru» DE LA TABLE DL TOME SECOND.
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